Donald Westlake, 1933 – 2008. |
Imaginez cela : juste avant de vous faire serrer par la police fédérale, vous avez eu le temps de planquer votre magot – sept cent mille dollars – dans un cercueil plombé et d'enterrer icelui à l'abri des regards, juste derrière la bibliothèque de Putkin's Corners, une petite ville de l'État de New York. Quand vous ressortez du pénitencier, 26 ans plus tard (pour cause de surpopulation carcérale et quand bien même vous aviez pris sept fois perpète), personne n'a mis la main dessus, là n'est pas le problème.
Votre problème, c'est que, profitant que vous aviez le dos tourné, l'État a édifié un gigantesque barrage et noyé toute la vallée de Putkin's Corners : vos sept cent mille dollars gisent désormais par vingt mètres de fond. Or, à 70 ans, vous comptez très fermement sur eux pour vous permettre de prendre votre retraite de malfrat ascendant psychopathe léger sur une plage mexicaine. Comment faire ? Votre première idée est d'aller demander de l'aide à votre ancien compagnon de cellule, John Dortmunder. Lequel, pour vous dissuader de faire sauter le barrage à la dynamite en noyant au passage les quelques centaines d'habitants de la vallée en aval, va s'efforcer de trouver une solution plus économe en vies humaines.
En vies humaines mais pas en péripéties, déconvenues et embardées de tous genres ; d'autant que Dortmunder a fait appel aux services d'une bande de guignols génétiquement approximatifs, qui semblent souvent être le résultat d'un accouplement entre les Tontons flingueurs et les frapadingues de Fantasia chez les ploucs.
Au fil des six cents pages de ce Dégâts des eaux (éditions Rivages/noir), Donald Westlake va faire découvrir beaucoup de choses qu'ils ignoraient à ses lecteurs, depuis la plongée en eaux troubles jusqu'à la découverte d'une ville fantôme de l'Oklahoma, déserte à l'exception d'un tireur embusqué qui, depuis 26 ans, guette sa proie humaine dans la lunette de son fusil. Et si les pignoufesques héros de cette épopée devront bel et bien s'immerger dans le lac de barrage, c'est davantage dans l'hilarité que les lecteurs de Weslake seront plongés.
Avec, en prime, la fort agréable certitude, une fois l'aventure achevée, de pouvoir retrouver John Dortmunder quand ils le voudront, puisque Donald Westlake a fait de lui le personnage central d'une bonne dizaine de ses romans, écrits dans la même tonalité de fun majeur.
Qu'est-ce qu'ils attendent pour en faire une série, chez Netflisque ?
RépondreSupprimerPas assez "woke" pour eux, et aucun rôle non-genré.
SupprimerCela dit, ils devraient tout de même : ça vous éviterait d'acheter le livre…
Vous me donnez envie de le lire !
RépondreSupprimerAcheté !
RépondreSupprimerJe suis certains qu'il va vous enchanter !
SupprimerBen Les Tontons fligueurs et Fantasia chez les ploucs (le livre, pas le film), si ça s'en rapproche, ne pas le lire serait bouder le bonheur !
SupprimerLe livre, évidemment ! Si je me souviens bien, le film de Pirès n'a plus grand-chose à voir avec le roman.
SupprimerMoins bon que le roman lui-même…
RépondreSupprimerJe prends j'adore les histoires de trésors de vieux bandits 😉
RépondreSupprimerCeux-là sont particulièrement gratinés, je dois dire. Et, en outre, très attachants.
SupprimerVotre billet est très convaincant ! Je crois que je vais aimer ce livre.
RépondreSupprimerHélène
De lui, j'ai lu "Téléréalité", qui m'a laissé l'impression étrange d'un roman policier à la fois drôle (des scènes qu'on verrait bien au cinéma, ou sur Netflix pour ceux qui aiment) et sérieux (la rigueur de l'intrigue, entre autres). Je m'attendais à davantage de "fun" majeur. Mais j'y reviendrai peut-être...
RépondreSupprimerWestlake, à ce que je sais, a écrit dans des genres fort différents les uns des autres. (Et même sous près de vingt pseudonymes différents !)
SupprimerPour le côté malfrats/comique, il faut puiser dans la série des Dortmunder.
Donc JE qui ne veut plus qu'on aille causer chez lui vient causer, que dis-je, bavasser, chez les autres ! Belle mentalité !
RépondreSupprimerC'est en prévision de Halloween que vous avez endossé votre petit costume de semeuse de zizanie ?
SupprimerMildred, vous connaissez les causes de la fermeture de mes commentaires. Je ne viens pas ici pour me montrer désagréable mais pour apprécier un conseil.
SupprimerLe nom du lac artificiel ainsi créé est la lac de l’ouest, pour compléter l’intrigue comptée par l’ami Goux!! J’en ai lu quelques uns de Westlake, mais c’est qu’il y a beaucoup plus d’aventures de flic ou ex-flics que de séries littéraires avec des banditszzz
RépondreSupprimerC'est bien la première fois que je compte une intrigue…
SupprimerConter jusqu’à un est facile, remarque.
SupprimerNJ
Moi, "semeuse de zizanie ? Jamais ! Il n'y a que les mauvaises langues pour dire ça !
RépondreSupprimerEffectivement comme quoi poser des opérations à mon fils pour lui apprendre à compter et le calcul mental tout en voulant poser un commentaire ici, les câbles se sont croisés…mais en fait je voulais faire un jeu de mots pourri entre lac de l’ouest et l’auteur Westlake…que personne n’a relevé au demeurant…morale de l’histoire, ne pas faire deux choses en même temps..
RépondreSupprimerLe pis est que, durant une longue minute, j'ai cherché d'où vous aviez bien pu sortir ce lac de l'Ouest…
SupprimerVous rendez-vous compte que ce billet vous a empêché d'atteindre les 100 commentaires sur ( ou, plutôt, sous )le précédent ?
RépondreSupprimerForcer le destin porte malheur !
SupprimerVous qui avez toujours la souris toujours si bien pendue, Dr. Arié, on peut savoir où vous étiez passé entre le 26 octobre 18:20 et le 30 octobre 13:29 ?
SupprimerNon.
SupprimerJe les ai tous lus et adorés.
RépondreSupprimerMais mon préféré c'est quand même "Pierre qui brûle" que j'ai dû lire plus de dix fois.
RépondreSupprimerJe note le titre… pour quand j'aurai lu les cinq que j'ai commandés hier !
SupprimerEt hop : commandé !
SupprimerÇa veut rien dire : je connais un type qui commande des livres et ne le lit pas.
SupprimerNJ.
C'est un cas extrême…
Supprimer(Cela dit, ça m'arrive aussi !)
Et ça vous arrive aussi d'aller au cinéma et de vous endormir dès que vous êtes assis jusqu'à la fin du film ?
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