Le bourrage de crâne woketeux des abrutis netflicard commence à vraiment m'amuser, tant il est systématique et grossier, au point d'en devenir puéril. Hier, je commence à regarder une mini-série anglaise (Bodies). La première scène nous fait découvrir deux policiers dans une petite rue de Londres, un homme et une femme comme le veut la parité : premier bon point. Lui est noir, elle indo-pakistanaise : ce sont donc des gentils. Autour d'eux, des hommes et des femmes circulent, têtes coiffées de turbans et foulards, pour montrer qu'on est bien dans le Londres réel. Mais soudain, que se passe-t-il ? Voici que la rue se peuple de gens, des hommes essentiellement, ayant tous des faciès d'Anglais “d'avant” ! Un moment perturbé, le spectateur est vite soulagé en découvrant leurs banderoles et leurs drapeaux britanniques éployés : ouf ! C'était juste une manif d'extrême droite qui passait en vociférant ses slogans rappelant les heures les plus sombres.
Scène suivante, nous voici transportés en 1890, dans la même rue de Londres. Un policier — blanc ; vu l'époque, ils n'ont quand même pas osé nous le raciser — rencontre un jeune photographe, lequel ne met pas plus d'une minute et demie à se revendiquer pédé : c'est donc un personnage sympathique, ouvert, positif à s'en pisser parmi, bref : il “a la carte”... Et, pour faire bonne mesure, on comprend que le flic a lui-même des pulsions homosexuelles, mais qu'il refuse bêtement de les assumer : il est encore du côté obscur, mais on sent que ça devrait s'arranger assez vite.
Une autre branche de l'histoire se déroule en 1941, toujours à Londres, alors en plein blitz. Cette fois, à la stupeur générale, teintée d'une vague inquiétude, nous avons affaire à un flic non seulement blanc mais ostensiblement hétérosexuel et dragueur (photo) : on ne serait pas étonné si, dès que la caméra a le dos tourné, il traitait les femmes tel un vulgaire Depardieu d'Outre-Channel. Évidemment, il s'avère presque aussitôt qu'il s'agit d'un ripou de la pire espèce, amoral et cupide comme pas permis. On le découvrirait secrètement pro-nazi dans la suite que j'en serais très modérément surpris, et même, oui, je dois le confesser : vaguement rasséréné.
C'est qu'il est si reposant, si rassurant, si quiet, ce monde enchanté de Netflix, où chacun se tient bien sagement à sa place, avec en pendentif de poitrine sa notice explicative, son petit pedigree idéologique.
C'est cependant une drogue dont il convient de n'abuser point : en ce qui concerne Bodies, j'ai jeté l'éponge aux deux tiers du premier épisode, pour retourner à mes habituelles lectures nauséabondes...