Dans le volume de Simenon que je relis actuellement est proposé le roman qui s'intitule Le Chat.
Ça tombe bien.
Dans le volume de Simenon que je relis actuellement est proposé le roman qui s'intitule Le Chat.
Ça tombe bien.
Le pauvre Saint-Loup n'aura eu, selon toute vraisemblance, qu'une existence éphémère ; en tout cas chez nous : à peine avait-il eu le temps d'apprivoiser le jardin, si je puis dire, qu'il a proprement disparu, sans doute en profitant d'un trou de clôture non repéré par les humains approximatifs que nous sommes. Notre cohabitation aura duré huit semaines…
Hier soir, pour remédier à une compréhensible frustration, le voisin d'en face, notre pourvoyeur félin désormais attitré, nous en a apporté un autre. Minuscule : deux mois d'existence en comptant large. Il a été décidé unanimement qu'il s'appellerait lui aussi Saint-Loup, le premier du nom étant devenu trop rapidement fantôme pour prétendre à l'exclusivité du patronyme : il s'agissait de relever la lignée, de perpétuer une grande race. Il est probable qu'il va rapidement devenir Saint-Loup Jr, puis Junior tout court — mais on ne peut être sûr de rien.
La présentation officielle à Charlus a eu lieu ce matin dès l'aube, à l'heure où la campagne n'était pas loin de blanchir. Présentation fugitive et de loin, le rejeton sancto-lupin hébergeant une intéressante et assez nombreuse colonie de puces, dont il devrait, pipette vétérinaire aidant, être rapidement débarrassé.
En attendant, il vit dans la salle de bain, ce qui est une excellente incitation à la propreté.
Pour Vanessa et Céleste, en gros, il y a d'un côté les hommes, groupe nombreux et toujours menaçant, perpétuellement violent et violeur dès que possible, oppresseur et méprisant, bâtisseur de plafonds de verre et consolideur de patriarcat en béton.
De l'autre côté, existent quelques hommes, ceux qu'elles connaissent et fréquentent quotidiennement, dont elles affirmeront fort volontiers que ça n'a rien à voir, qu'ils sont différents des autres, qu'ils les traitent en parfaites égales, se montrent respectueux, gentils, “à l'écoute”, et jamais ne se risqueraient avec elles à lancer des plaisanteries grossièrement machistes, encore moins à tenter des gestes déplacés — ces gestes déplacés que, pourtant, elles souhaiteraient parfois, confusément, qu'ils fissent.
Bref, on retrouve la même dichotomie tranquille que celle qu'on rencontrait naguère, et qu'on rencontre peut-être encore, chez ce sacré Robert et ce bon vieux Jean-Paul, lesquels ont toujours affirmé une solide détestation des bougnoules et des nègres, mais sont constamment fourrés avec Mohammed et Kofi, parce que, eux, tu comprends, ils ne sont vraiment pas comme les autres.
Les féministes ont leurs bon mâles comme les racistes avaient leurs bons immigrés.
Et les unes comme les autres doivent parfois se dire que c'est vraiment un sacré coup de bol d'être tombés justement sur ces exceptions, quand l'immense masse de tous les autres persiste à être si répugnante et hostile.