lundi 22 juillet 2019

Nous autres, femmes noires…


[…] maintenant qu'on en parle, je m'étonne que l'on n'ait pas encore vu surgir, sur les plateaux de télévision ou entre les colonnes des journaux, quelque leucoderme ravagé de modernité, venant assurer aux populations somnolentes qu'il importera désormais de le considérer comme un noir, car c'est à la suite d'une tragique erreur de la nature qu'il est né dans une peau blanche, alors qu'il se sent, et est assuré d'être, “noir dans sa tête”. 

L'idéal de la modernité deux-en-un serait évidemment de dégotter un homme blanc qui affirmerait être en réalité une femme noire ; et si possible lesbienne, ce qui lui permettrait de continuer à baiser comme avant, voire davantage, sans être obligé de franchir le passage, toujours un peu délicat, qui mène de l'hétéro à l'homosexualité, sans passer par la case “bi” ni recevoir vingt mille. Avec un peu de chance et de persévérance, il pourrait peut-être même gagner l'Eurovision d'ici un an ou deux.

Dans le même ordre d'idée, on se prend à rêver qu'un jour prochain, au fond capitonné de l'une de ces unités psychiatriques qui font l'orgueil de notre beau pays, un fou – pardon : une personne en situation de non-conformité psychique –, qui jusque-là se prenait pour Napoléon Bonaparte, apparaisse au personnel soignant nimbé d'une sorte d'aura fluo et clame de sa belle voix de basse-taille qu'il sera dorénavant Joséphine de Beauharnais.

C'est pour le coup que la compétition serait rude, à la prochaine Eurovision.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.