dimanche 15 janvier 2023

Mâles au dodo, femelles au boulot

La nullité me laisse rêveur de cet argument brandi depuis quelques jours par les opposants à la réforme des retraites – dont, par ailleurs, je me fous totalement. En gros, d'après ces énervés professionnels, il serait inhumain de repousser l'âge du départ à 64 ans car, à ce moment, “29% des hommes les plus pauvres sont déjà morts”.

Sans doute, sans doute. Et ? Ferai-je preuve d'une nauséabonderie excessive si je fais remarquer qu'à 62 ans, l'âge actuel de mise en sommeil, le pourcentage des hommes pauvres “déjà morts” doit être à peine inférieur, et que nul n'a jamais songé à le brandir comme argument ? Sera-ce du mauvais esprit si je signale en passant que, vivant dans de moins bonnes conditions, les pauvres ont toujours eu la fâcheuse et déprimante tendance à mourir plus tôt que les riches, et ce quel que soit l'âge du départ en retraite des uns et des autres ? 

Et puis, quoi : si l'on tient à tout prix à raboter toutes les inégalités, il serait temps de songer à la plus criante et la plus pérenne, celle qui conduit les femmes à vivre en moyenne six ans de plus que les hommes. Pour mettre fin à ce scandale, je propose une solution toute simple, à inclure d'urgence dans la réforme : 

laisser la retraite des mâles à 62 ans et passer celle des femelles à 68.

Avantage collatéral d'une telle réforme : durant les années où leurs épouses travailleront encore quand eux resteront à la maison, les hommes pauvres de plus de 62 ans pourront vraiment se reposer ; et, ainsi, peut-être, rattraper les hommes riches dans leur enviable longévité.

Je me demande d'ailleurs comment le gouvernement a pu avoir l'inconscience de se lancer dans ce gigantesque chantier parsemé de chausse-trapes sans avoir l'élémentaire prudence de me consulter longuement au préalable.

Décidément notre président GSF (Grand Syndic de Faillite) n'est entouré que de galopins sans cervelle ni jugement, d'impulsifs branquignols. 

Tant pis pour eux.

6 commentaires:

  1. C'est le genre de sujet sur lequel on pourrait apprécier le sérieux et l'expertise du blog Ostracisme.

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  2. Certes. Je pense que vous voulez renvoyer madame au turbin si vous voulez mon interprétation. Elle ne doit pas vous laisser assez de temps pour vos lectures. Vous avez trouvez un artifice généraliste pour traiter un cas particulier. 😉

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    1. Sans vouloir faire preuve d'indélicatesse, je puis hasarder que, même avec la retraite féminine telle que je la préconise, Mme Goux pourrait tranquillement demeurer à la maison…

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    2. Histoire connue, mais adaptée au drame que vous vivez en ce moment, d'un dialogue entre une mère et sa fille de 10 ans :
      - Tu sais, quand j'avais ton âge, il n'existait ni de PC, ni de tablettes, ni de smartphones
      - Mais alors, comment faisiez-vous pour aller sur Internet ?

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  3. Faut quand même être fortiche, pour tenir un blog quand on n'a pas Internet !

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.