mardi 17 décembre 2024

Le banc et l'arrière-banc

 

 
 
La cour de Versailles, à sa grande époque, fait souvent penser à un monceau de brindilles sèches que la plus anodine étincelle suffit à embraser. Ainsi en cette année 1696 où, par la grâce du duc mémorialiste, me voici rendu. Au roi qui lui demandait pourquoi on ne le voyait pas aux sermons du père Séraphin, dont lui-même était entiché, le duc de la Rochefoucauld répondit (en gros...) qu'il n'avait pas envie de faire la queue en attendant que l'officier chargé de cette tâche veuille bien lui indiquer une place où se mettre. 
 
Le roi, alors, sans penser à la tempête qu'il allait ce faisant déclencher, lui dit de s'assoir à la quatrième place sur le banc juste derrière lui (peu importe ici à qui revenaient procolairement les trois premières). Ce quatrième rang était ordinairement occupé par M. de Coislin, évêque d'Orléans, qui n'y avait aucun droit particulier, officiel, qui s'y était installé un jour et qu'on avait ensuite pris l'habitude de voir assis là. En outre, il se trouvait à ce moment-là dans son diocèse, ce qui est tout à son honneur mais laissait conséquemment sa place vacante : funeste erreur…

Or, à quelque temps de là, parce qu'il n'est si bon diocèse qui ne se quitte, notre évêque revient à la cour... et entend récupérer “sa” place au séraphinesque sermon ; place que le duc, pourtant son ami, refuse tout aussitôt de lui rendre. Et la voilà, notre étincelle !

Comme l'écrit Saint-Simon, “toute la cour se partialisa”, les plus grands personnages prenant fait et cause pour l'un ou pour l'autre, disputant à n'en plus finir pour savoir qui, du duc ou de l'évêque, devait occuper cette fucking quatrième place sur le banc presque royal. Le roi lui-même essaie de “calmer le jeu”, de rabibocher les deux ex-amis, mais rien à faire : il y aura toujours, désormais, ce banc entre eux.

« Monsieur d'Orléans fut inflexible, conclut Saint-Simon, et, quand il vit que tout cet éclat n'aboutissoit qu'à du bruit, il s'en alla bouder dans son diocèse. »

N'importe : l'alerte avait été chaude...

25 commentaires:

  1. La présentation pourrie de ce billet de blog explique certainement pourquoi je n'y comprends rien.

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    1. Oui, je ne comprends pas ce qui s'est passé, vu que j'ai procédé exactement comme d'habitude…

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    2. Ce qui est curieux, c'est que le billet ne présente pas les mêmes anomalies, suivant que je le consulte sur l'ordinateur ou sur l'iBigo.

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    3. Si vous avez fait un "copier-coller" , vous n'aurez pas choisi la bonne option pour le "coller".
      Sinon quel siècle futile... Pourtant il s'y fit de grandes choses !

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    4. Pas plus futile que le nôtre (voir, plus bas, mon échange avec Cherea). Nous n'avons plus tout à fait les mêmes futilités, c'est tout.

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    5. "Ce qui est curieux, c'est que le billet ne présente pas les mêmes anomalies, suivant que je le consulte sur l'ordinateur ou sur l'iBigo" : oui, sur iPhone, c'est vraiment dégueulasse, d'où mon commentaire par ailleurs un peu hors sujet (que je ne comprenne rien a une autre raison...).

      Par contre, le flux RSS est parfait (quand je fais des bourdes, chez moi, je pourris aussi mon propre flux ce qui est lamentable).

      "Oui, je ne comprends pas ce qui s'est passé, vu que j'ai procédé exactement comme d'habitude…" Faut croire que non ! Il nous faut élucider ce mystère (on peut aussi le faire par SMS mais on ne pourra plus se vouvoyer et on n'aura plus de raison, a contrario, de ce manquer de respect).

      1. Je suppose que vous saisissez le texte dans un truc.
      2. Je suppose qu'une fois que c'est fait, vous le coller dans un machin.

      Quels sont ces trucs et machins ? Une application de l'iBigo ?

      3. Je suppose aussi que vous publiez à partir de l'application web dans Safari dans le smartphone. Vous ne passez jamais pas l'ordinateur ?

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    6. Bon, j'ai d'abord écrit le texte dans mon journal, à partir de l'iBigo. Ensuite, je suis allé à l'ordinateur. Là, je suis retourné dans le journal, j'ai copié le texte en le surveillant et suis allé le copier dans le billet que je venais de créer. Bref, j'ai procédé exactement de la même façon qu'à chaque fois que je décide de transformer une entrée de journal en billet. C'est pourquoi je ne comprends s pas ce qui a merdé.

      Je comprends d'autant moins que, quand je regarde le billet sur l'ordinateur, le texte apparaît correctement "justifié" (mais avec chaque ligne sur fond blanc), tandis que, sur l'iBigo, les lignes sont coupées n'importe où, au milieu des phrases.

      Enfin, bon...

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    7. Lire :.surbrillant et non : surveillant ! (Connard de téléphone...)

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    8. Je suis chiant mais vous avez copié le texte dans le billet avant ou après avoir mis l'illustration ?

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    9. Il faut coller avec la fonction "coller au format texte brut"... Votre problème n'en est pas un, vous n'avez tout simplement pas choisi la bonne option de collage.

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    10. Je colle toujours le texte après avoir mis la photo en place.

      Et, encore une fois, j'ai procédé exactement comme d'habitude, sans me soucier de je ne sais quelles options, dont j'ignore jusqu'à l'existence. Or, à part aujourd'hui, tout fonctionne toujours parfaitement bien...

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    11. Je pense que vous n'avez pas fait exactement comme d'habitude. Mais le problème est peut-être la source (le journal) et pas la destination. Je pense qu'il y a une erreur dans celui-ci (ça vous et déjà arrivé d'avoir des présentations bizarres). Ou alors, vous avez copié un caractère de trop en faisant "votre sélection par surbrillance" en commençant par le dernier de la ligne précédente. Une toute petite erreur de manipulation, quoi...

      Fredi, je fais toujours mes copies sans penser au copiage au format texte brut, comme Didier et je prépare toujours mes billets en dehors du blog de destination, comme Didier aussi, souvent à partir de Word. Il m'arrive des mésaventures mais c'est mon job (je passe en HTML, le bouton en haut à gauche, et je vire le merdier). Et c'est assez rare.

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    12. Oui, ça vient sans doute de moi, en effet. Mais comme je ne sais pas quoi...

      (Cela dit, contrairement à vous, je n'écris jamais sous Word : soit je "transvase" depuis le blog-journal, soit j'écris directement dans la fenêtre du futur billet.)

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    13. Je n’ai rien capté du billet.
      Par contre j’ai souvent eu le problème du texte illisible ou mal cadré après le copier coller depuis un document saisi précédemment en ligne sur le tel. Du style Google Doc. Maintenant je colle dans un traitement de texte lambda du tél, avant de tout sélectionner et copier dans blogger.
      C'est un peu lourd, mais j’ai pas de solution plus simple
      Sinon il faut choisir le mode éditer HTML dans blogger et la, supprimer tout le satané code entre le texte.

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  2. La querelle de l’insupportable et de l’inqualifiable.
    Bonjour l’ambiance.
    L’évêché SVP : quatrième porte au fond de la cour avant le boudoir de la reine…
    Dites-moi Didier, vous pêchiez à la ligne en écrivant ce billet ?

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  3. A un ou deux ans près j’aurais pu penser que Jean de la Fontaine s’était inspiré de cette "affaire" pour écrire cette fameuse morale "Arrive un troisième larron qui saisit maître Aliboron"
    Les voleurs et l’âne
    ......
    Hélène

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  4. nihil novi sub sole, ai-je envie de commenter.
    n'a-t-on pas les mêmes questions pour qui sera assis à telle place à Notre-Dame, qui cette place dans l'open space, qui cette place sur le parking de la boite...

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    1. Vous avez parfaitement raison. Écrivant ce billet, j'ai repensé à une interview, lue il y a des années, d'un patron dont la boîte s'occupait d'aménager les locaux de grandes entreprises. Il expliquait qu'il leur fallait faire un vrai travail de psychologue, se renseigner à fond sur qui était qui, etc. Sinon, on risquait des drames si on attribuait une plante verte au chef du contentieux quand le directeur commercial n'en avait pas, si celui-ci avait trois fenêtres quand celui-là n'en avait que deux, etc. C'était bien instructif quant à la nature humaine…

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  5. Après avoir lu la déposition du sulfureux Nini le Gaucher, le juge d’instruction Guillaume Géjigeai referma l’épais dossier des viols en série de grand-mères françaises survenus en quelques jours sur la commune de Saint-Simon (Eure).
    Il alluma la dernière Benson & Hedge de son paquet de contrebande ; en rejeta une fumée goulue, puis se demanda si Didi l’Aligneur, le présumé suspect innocent coupable de toute cette triste affaire, n’était pas en fait qu’un deuxième, voire un troisième couteau.
    S’adressant enfin à sa fidèle greffière, il lui dit :
    — « Je me demande ma chère Hélène, si le commissaire Chéréa n’était pas en fait qu’un ignoble ripou. »
    —« Monsieur le juge, vous avez allumé votre cigarette par le filtre ! »

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.