Je suis donc, depuis hier, plongé dans la lecture du dernier volume du journal de Renaud Camus, intitulé Corée l'absente. Je viens de passer la moitié du volume, le périple en Asie est désormais derrière moi, ce dont je me félicite car je n'aime pas plus les voyages dans ses livres que dans la réalité. Et je ressens la même félicité apaisante lorsque je tourne le coin de l'église du Plessis-Hébert, après une semaine ou deux de pérégrination vaine, que quand je tourne la page qui me ramène au château de Plieux.
Encore, lorsque Renaud Camus m'embarque pour l'Écosse, l'Espagne ou, mieux encore, pour l'Italie, je ne dis pas. Mais, franchement, à l'en croire et à l'en lire, la Corée, ça n'a pas l'air de valoir un coup de cidre. Cela étant, comme ce voyage occupe moins de cent pages sur six cent cinquante, ce n'est pas trop grave.
Pour le reste de cette cuvée 2004, elle tient amplement les promesses des précédents millésimes, pour ceux qui sont déjà familiers de cette vie mise en littérature, à quoi tend plus ou moins l'auteur, de son propre aveu. Pour les autres, ce court extrait, pris quasiment au hasard :
" Du château [celui de Montépilloy] il reste un peu plus qu'on ne peut l'imaginer de loin - sa forme circulaire est en tout cas nettement observable encore. Une grosse ferme occupe l'espace anciennement fortifié. À partir de la large esplanade qui précède la poterne nous avons suivi sur la droite le fossé de défense, à l'extérieur, et nous sommes arrivés ainsi à un petit bois de coudriers, en contrebas, où fleurissait tout un tapis de jonquilles. En évitant soigneusement les fleurs nous y pissâmes, c'était l'un de nos desseins, et ce faisant fûmes saisis là par le charme de mars, cette acidité que j'ai dite ailleurs (et peut-être tous les ans), cette vivacité de vieux livres d'enfants, ce côté Boutet de Monvel : troncs de noisetiers dans le soleil, haute herbe verte, fleurs jaunes, murailles moussues, grand recueillement du temps. Jambes écartées, bites solidement en main, oeil sur les siècles et les ombres, nous rencontrâmes l'esprit de la saison, qui s'étirait là en toute simplicité éternelle. "
(Renaud Camus, Corée l'absente, dimanche 28 mars 2004, p. 163.)
Encore, lorsque Renaud Camus m'embarque pour l'Écosse, l'Espagne ou, mieux encore, pour l'Italie, je ne dis pas. Mais, franchement, à l'en croire et à l'en lire, la Corée, ça n'a pas l'air de valoir un coup de cidre. Cela étant, comme ce voyage occupe moins de cent pages sur six cent cinquante, ce n'est pas trop grave.
Pour le reste de cette cuvée 2004, elle tient amplement les promesses des précédents millésimes, pour ceux qui sont déjà familiers de cette vie mise en littérature, à quoi tend plus ou moins l'auteur, de son propre aveu. Pour les autres, ce court extrait, pris quasiment au hasard :
" Du château [celui de Montépilloy] il reste un peu plus qu'on ne peut l'imaginer de loin - sa forme circulaire est en tout cas nettement observable encore. Une grosse ferme occupe l'espace anciennement fortifié. À partir de la large esplanade qui précède la poterne nous avons suivi sur la droite le fossé de défense, à l'extérieur, et nous sommes arrivés ainsi à un petit bois de coudriers, en contrebas, où fleurissait tout un tapis de jonquilles. En évitant soigneusement les fleurs nous y pissâmes, c'était l'un de nos desseins, et ce faisant fûmes saisis là par le charme de mars, cette acidité que j'ai dite ailleurs (et peut-être tous les ans), cette vivacité de vieux livres d'enfants, ce côté Boutet de Monvel : troncs de noisetiers dans le soleil, haute herbe verte, fleurs jaunes, murailles moussues, grand recueillement du temps. Jambes écartées, bites solidement en main, oeil sur les siècles et les ombres, nous rencontrâmes l'esprit de la saison, qui s'étirait là en toute simplicité éternelle. "
(Renaud Camus, Corée l'absente, dimanche 28 mars 2004, p. 163.)
"Didier l'absent" c'était un refrain un peu trop souvent entendu ces derniers temps auquel ne suppléait pas la somptueuse présence de Scarlett, d'ailleurs le compte de kilos n'y était pas, si j'ai bien compté !
RépondreSupprimerJe le mets sur ma liste de bouquins à lire!
RépondreSupprimerAletheia : vous m'en voyez ravi ! Renaud Camus a écrit beaucoup de livres, dans des genres très différents : n'hésitez pas à demander les conseils de papy Didier...
RépondreSupprimerJe ne suis pas vraiment convaincu par ces "bites solidement en main". Ca sonne un peu concession à la pseudo vulgarité des temps. Mais l'extrait est loin d'être désagréable sans cela.
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