Ainsi qu'il est désormais de tradition, voici l'ouverture du Brigade mondaine commencé il y a environ une demi-heure...
- André, qui est-ce qui va me faire les légendes de la page « Britney Spears avec la touffe à l’air » ? demanda Sandrine Kessler, en écartant son fauteuil à roulettes du bureau qu’on lui avait attribué provisoirement, juste à l’entrée de la grande salle de la maquette.
André Deurault, le « D.A. » (directeur artistique), profita du mouvement de sa jeune stagiaire blonde pour jeter un coup d’œil furtif sur ses cuisses menues et dorées, largement dévoilées par une jupe en jean, un peu trop courte pour la bienséance mais parfaite selon ses goût personnels.
- Je crois que c’est Gaétan qui s’en occupe, à côté… répondit-il, en détournant à regret ses regards de la silhouette mince qui quittait la pièce.
La maquette, c’est l’endroit, dans un journal, où se fait la mise en page des différents articles. C’est là que travaillait Sandrine Kessler, 22 ans, stagiaire depuis trois mois à Pipôle – magazine qui, comme son nom l’indiquait, s’intéressait uniquement aux éphémères vedettes du showbiz et de la télé. Voire de la politique lorsque, par hasard, il prenait fantaisie à un président de la République d’épouser un top model reconverti dans la chansonnette…
Sandrine Kessler se sentait sur un petit nuage. Le matin même, elle avait appris, de la bouche d’André Deurault, que son stage de trois mois était prolongé d’autant, et qu’il y avait de bonnes chances pour que, ensuite, il « mute » en un CDI, un contrat à durée indéterminée, autrement dit en le rêve absolu de tout stagiaire moderne.
Elle poussa la porte du bureau voisin de la maquette, beaucoup plus petit. C’était celui du rewriting, où la plupart des articles des reporters étaient en quelque sorte passés à la moulinette multi-fonctions : orthographique, grammaticale et syntactique...
C’est également les rewriters qui devaient se creuser le chou pour tenter de trouver des légendes supposément drôles, voire des « bulles », comme dans les bandes dessinées, destinées à faire parler les stars, ou prétendues telles, faisant l’objet des clichés en question.
Lorsque Sandrine Kessler entra au rewriting, il ne s’y trouvait que deux personnes. D’abord une jeune femme brune, juste en face de la porte, Dominique, occupée à chuchoter dans le combiné de son téléphone. Puis, à droite, tournant le dos à la salle de la maquette et plongé dans la lecture du Figaro du jour, une silhouette massive, ventrue et voûtée, immobile, surmontée d’une tête de commis boucher, à la peau « cratérisée » par une ancienne acné et au nez vermillonnant.
Gaétan Ducharme, 41 ans, le plus ancien rewriter du magazine Pipôle, pilier du service mais aussi de quelques bars situés immédiatement alentour.
Chapitre premier
- André, qui est-ce qui va me faire les légendes de la page « Britney Spears avec la touffe à l’air » ? demanda Sandrine Kessler, en écartant son fauteuil à roulettes du bureau qu’on lui avait attribué provisoirement, juste à l’entrée de la grande salle de la maquette.
André Deurault, le « D.A. » (directeur artistique), profita du mouvement de sa jeune stagiaire blonde pour jeter un coup d’œil furtif sur ses cuisses menues et dorées, largement dévoilées par une jupe en jean, un peu trop courte pour la bienséance mais parfaite selon ses goût personnels.
- Je crois que c’est Gaétan qui s’en occupe, à côté… répondit-il, en détournant à regret ses regards de la silhouette mince qui quittait la pièce.
La maquette, c’est l’endroit, dans un journal, où se fait la mise en page des différents articles. C’est là que travaillait Sandrine Kessler, 22 ans, stagiaire depuis trois mois à Pipôle – magazine qui, comme son nom l’indiquait, s’intéressait uniquement aux éphémères vedettes du showbiz et de la télé. Voire de la politique lorsque, par hasard, il prenait fantaisie à un président de la République d’épouser un top model reconverti dans la chansonnette…
Sandrine Kessler se sentait sur un petit nuage. Le matin même, elle avait appris, de la bouche d’André Deurault, que son stage de trois mois était prolongé d’autant, et qu’il y avait de bonnes chances pour que, ensuite, il « mute » en un CDI, un contrat à durée indéterminée, autrement dit en le rêve absolu de tout stagiaire moderne.
Elle poussa la porte du bureau voisin de la maquette, beaucoup plus petit. C’était celui du rewriting, où la plupart des articles des reporters étaient en quelque sorte passés à la moulinette multi-fonctions : orthographique, grammaticale et syntactique...
C’est également les rewriters qui devaient se creuser le chou pour tenter de trouver des légendes supposément drôles, voire des « bulles », comme dans les bandes dessinées, destinées à faire parler les stars, ou prétendues telles, faisant l’objet des clichés en question.
Lorsque Sandrine Kessler entra au rewriting, il ne s’y trouvait que deux personnes. D’abord une jeune femme brune, juste en face de la porte, Dominique, occupée à chuchoter dans le combiné de son téléphone. Puis, à droite, tournant le dos à la salle de la maquette et plongé dans la lecture du Figaro du jour, une silhouette massive, ventrue et voûtée, immobile, surmontée d’une tête de commis boucher, à la peau « cratérisée » par une ancienne acné et au nez vermillonnant.
Gaétan Ducharme, 41 ans, le plus ancien rewriter du magazine Pipôle, pilier du service mais aussi de quelques bars situés immédiatement alentour.
La partie vraiment sexuelle de l'histoire, c'est quand ?
RépondreSupprimerDésolé, mon cher, mais je ne mets jamais les scènes de cul en ligne ici !
RépondreSupprimer(En revanche, il y aura sans doute quelques exemplaires à distribuer aux habitués d'un certain bar de la ceinture rose du sud parisien...)
Bon alors, Monsieur Didier, c'est quoi ça ?!!! A peine sorti de mon lit, je viens faire un tour sur votre blog, et voilà pas que je me trouve pris à partie par des bolchéviques hargneux dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce jour. Je viens me planquer dans les commentaires de votre roman qui débute, en espérant qu'ils ne viendront pas me débusquer jusqu'ici. C'est la révolution culturelle, chez vous dorénavant ? A moins qu'ils vous détiennent en otage ? (Leur dites pas que je suis caché ici.)
RépondreSupprimerBon courage pour tout !
Mr Ducharme, votre récit n'en manque pas. La prochaine fois que vous viendrez en région parisienne je viendrais bien demander mon exemplaire gratuit...
RépondreSupprimerZoridae : pas de problème, bien entendu. Lorsqu'il sera apparu dans le récit (d'ici trois jours, à vue clavier), je mettrai en ligne, juste pour vous, un extrait avec l'ignoble M. Belmayer...
RépondreSupprimer(À condition que vous me gardiez le secret sur la présence de l'autre Nicolas, qui est réfugié politique dans ce billet...)
Vous êtes trop aimable !
RépondreSupprimer(Combien de jours avez-vous pour écrire tout ça ?)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerZoridae : il me reste officiellement neuf jours (mais je peux déborder un peu...
RépondreSupprimerEntre parenthèses, je suis ému aux larmes d'être devenu votre ami, sauf que, par un tour de passe-passe que je suis hors d'état de comprendre (pas à cause de l'alcool mais parce que je suis une buse blogosphérique), c'est mon ancien blog (mort et enterré) qui se trouve référencé. Enfin, l'intention me touche et c'est edlle qui compte, n'est-il pas ?
Quant à M. Tonnégrande, s'il arrive à répondre avec précision et clarté aux deux question posée par Emma, je lui paie une mousse (même deux, tiens)...
RépondreSupprimer"Emu aux larmes" j'émets quelques doutes...
RépondreSupprimerOu alors vous êtes vraiment gentil.
J'avais remarqué le schmilblick mais j'avais deviné la cause du problème. Dommage que votre icône n'apparaisse pas. Votre épouse ne peut pas vous arranger ça ?
Zoridae : je viens de le faire TOUT SEUL ! Et j'ai actualisé le blog. Le problème est que je comprends mal l'intérêt de la chose (concrètement, veux-je dire). Il faudra que vous m'expliquiez ça, un de ces jours prochains (par mail, si vous préférez : pas la peine d'emm... tout le monde avec mes incapacités informatiques !
RépondreSupprimer« La maquette, c’est l’endroit, dans un journal, où se fait la mise en page des différents articles. » : je trouve ça très bon.
RépondreSupprimerCar l'alliance se fait telle
RépondreSupprimerPar un doux baiser que j'eus d'elle,
Sans penser aucune infamie,
Dedans Paris.
(Clément Marot)
Emma a disparue, ses questions idem
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerQu'est ce qu'il raconte Tonnegrande ?
sk†ns : si vous croyez que je ne vois pas que vous vous foutez (avec quelque raison) de ma gueule...
RépondreSupprimerTonnégrande : Emma a supprimé le commentaire, auquel je faisais allusion.
"syntactique" dans un Brigade Mondaine, ça c'est du vice
RépondreSupprimerDidier, vous n'êtes même pas cap' de placer les mots "vigilants" et "influents" dans votre ouvrage, on parie ?... Et si vous aviez la bonté d'y placer une certaines Brigitte Bichoux, je vous promets que votre ouvrage resterait sur ma cheminée, enfin, mon convecteur, jusqu' à la fin de mes jours...
RépondreSupprimerDéfi relever, cher Monsieur Balmeyer, défi relevé ! Et ce me sera d'autant plus aisé que j'ai déjà prévu un début de chapitre II dont vous me direz des nouvelles. Un début de piste : par le plus grand des hasard, Aimé Brichot, l'un de mes deux flics récurrents, vit depuis le début de la série, devinez où ? Au Kremlin-Bicêtre, gagné ! (Et c'est vrai, en plus, hein, je ne viens pas de le décider !)
RépondreSupprimerIl y a belles lurettes que B. Spears n'arbore plus de "touffe". Tous les lecteurs de cette série le savent... la perte de crédit serait dramatique.
RépondreSupprimerMarcel...et son pneu