Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse ;
Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton coeur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,
Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,
Te dira : " Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? "
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.
Allez savoir pourquoi je me régalais de Baudelaire quand je n'avais même pas l'âge de comprendre ce dont il parle, et pourquoi je le relis, par hasard, avec autant de bonheur après... vraiment beaucoup de temps !
RépondreSupprimerJ'aurais bien proposé un peu de zizique, pour égayer un peu, mais je crains que, juste après Baudelaire, la présence de Vian ne vous paraisse un brin sacrilège.
RépondreSupprimerle nonchaloir : quel enchantement ce mot
RépondreSupprimer