Hier, poussant le chariot dans le hangar infernal derrière Catherine, et explorant seul le rayon des bières, je suis tombé sur ce flacon de 75 cl : Maredsous "Triple". Bière belge. Blonde, mais pas décolorée : blonde à la mode belge, tirant sur le roux, avec une certaine opacité trouble. 10° : pas de la pisse d'âne post-moderne, du genre Carlsberg ou Heinneken, pas une bière de pédé. Un truc qui goûte, qui mousse et qui saoule.
Maredsous est une abbaye bénédictine, planquée dans un repli des monts d'Ardenne – côté belge, donc. Abbaye reconstruite, moderne, sans intérêt, sauf son emplacement et la bière qu'on y brasse, le fromage qu'on y mature (l'exultation du souvenir me fait inventer des verbes, comme la saute du bouchon produit de la mousse – même facilité jubilante), le pain qu'on y pétrit.
J'y fus vers 1980, un week-end, avec mes amis Luc et Denis. Denis, je l'ai perdu depuis. Connu en 1972, classe de première au lycée Pothier d'Orléans, colocataire rue de de Patay dans le 13ème arrondissement entre 1976 et 1981, puis... perdu.
Luc, journaliste à Europe 1, garçon flamboyant, modèle-obstacle de ma jeunesse essoufflée, élégant comme je ne le fus jamais et presque aussi intelligent que moi (smiley). Dernière rencontre : Toussaint 2007, un restaurant de la rue François 1er ou alentour. On s'est engueulé, mais comme des amis s'engueulent – sans importance.
Or, ce week-end de 1980 (fin d'année), nous partîmes, les trois, dans ma voiture toute neuve. Première étape : Haybes-sur-Meuse, vallée de la Meuse, pointe de France, chez les parents de Luc, déménagés depuis – je les salue. Le lendemain, journée difficile. À dix heures du matin, première halte à Maredsous, petit-déjeuner tardif à la bière et au fromage locaux. Je ne conserve aucun souvenir de notre déjeuner, mais il a bien dû être, et sans doute pas arrosé d'eau. En fin d'après-midi : abbaye d'Orval – bière et fromage de nouveau. On est ensuite rentré à Paris, Luc malade, moi somnolent et Denis au volant, ricanant et fier d'être en état.
Ce qui m'étonne est qu'on ne soit pas pas passé par Sedan, chez mes grands-parents – vivants tous deux et si incroyablement jeunes, quand j'y pense. J'ai un autre souvenir, de Sedan. Et alors, il y avait Philippe Bernalin, mais pas Luc, et sans doute pas Denis – mais allez savoir. Et tout se brouille. Et je me désespère un peu de ne plus être capable de démêler ces vieux écheveaux. Qui était qui ? Et où ? Et quand ? Il demeure cette tablée de trois, que je revois avec une netteté presque inquiétante, avec ce fromage, ces tranches épaisses de pain foncé et ces verres à ras bord de bière, considérablement évasés, comme des cols de femme en prévision d'accouchement.
Maredsous est une abbaye bénédictine, planquée dans un repli des monts d'Ardenne – côté belge, donc. Abbaye reconstruite, moderne, sans intérêt, sauf son emplacement et la bière qu'on y brasse, le fromage qu'on y mature (l'exultation du souvenir me fait inventer des verbes, comme la saute du bouchon produit de la mousse – même facilité jubilante), le pain qu'on y pétrit.
J'y fus vers 1980, un week-end, avec mes amis Luc et Denis. Denis, je l'ai perdu depuis. Connu en 1972, classe de première au lycée Pothier d'Orléans, colocataire rue de de Patay dans le 13ème arrondissement entre 1976 et 1981, puis... perdu.
Luc, journaliste à Europe 1, garçon flamboyant, modèle-obstacle de ma jeunesse essoufflée, élégant comme je ne le fus jamais et presque aussi intelligent que moi (smiley). Dernière rencontre : Toussaint 2007, un restaurant de la rue François 1er ou alentour. On s'est engueulé, mais comme des amis s'engueulent – sans importance.
Or, ce week-end de 1980 (fin d'année), nous partîmes, les trois, dans ma voiture toute neuve. Première étape : Haybes-sur-Meuse, vallée de la Meuse, pointe de France, chez les parents de Luc, déménagés depuis – je les salue. Le lendemain, journée difficile. À dix heures du matin, première halte à Maredsous, petit-déjeuner tardif à la bière et au fromage locaux. Je ne conserve aucun souvenir de notre déjeuner, mais il a bien dû être, et sans doute pas arrosé d'eau. En fin d'après-midi : abbaye d'Orval – bière et fromage de nouveau. On est ensuite rentré à Paris, Luc malade, moi somnolent et Denis au volant, ricanant et fier d'être en état.
Ce qui m'étonne est qu'on ne soit pas pas passé par Sedan, chez mes grands-parents – vivants tous deux et si incroyablement jeunes, quand j'y pense. J'ai un autre souvenir, de Sedan. Et alors, il y avait Philippe Bernalin, mais pas Luc, et sans doute pas Denis – mais allez savoir. Et tout se brouille. Et je me désespère un peu de ne plus être capable de démêler ces vieux écheveaux. Qui était qui ? Et où ? Et quand ? Il demeure cette tablée de trois, que je revois avec une netteté presque inquiétante, avec ce fromage, ces tranches épaisses de pain foncé et ces verres à ras bord de bière, considérablement évasés, comme des cols de femme en prévision d'accouchement.
Personne n'a encore commenté ici ! Et c'est encore moi qui me tape le boulot sur un billet "libellé Alcoolémie Maximale".
RépondreSupprimerJe vais sonner Tonnégrande. Lui seul et sa grandeur subversive peut trouver un commentaire à ce billet racontant une beuverie éculée.
Toi même.
"explorant seul le rayon des bières"
RépondreSupprimerBen voilà. Je sens que ça va mal finir, je ne continue pas l'histoire.
Euh... on écrit l'Ardenne quand on est du côté belge et non français, même les rivières changent de nom dans ce coin, la Sémoy et la Sémois. Ah ! si vous avez séjourné à Haybes, peut-être avez-vous pu profiter de la riche hospitalité de l'ancienne préfète de Lozère mise en garde à vue aujourd'hui pour détournement de quelques biens publics dans les greniers de son hôtel départemental ? C'était sa résidence. (Je ne dis pas plus, puisqu'une instruction pour diffamation est ouverte contre mézigue déjà, mais pour d'autres faits : l'extrême droite ne m'aime pas...)
RépondreSupprimerDe grâce, Dominique, ne parlez pas d'extrême droite sur un blogue de droite extrême, ça fait désordre.
RépondreSupprimer« Euh... on écrit l'Ardenne quand on est du côté belge et non français, même les rivières changent de nom dans ce coin, la Sémoy et la Sémois. »
RépondreSupprimerExact, sauf que du côté beige... belge, pardon, on dit et on écrit Semois (seu-moi), sans accent d'aucune sorte. Je connais bien cette rivière, puisqu'elle passe dans mon village natal et que jadis je m'y baignai,là où son lit, sur quelques cent mètres, est une ancienne voie romaine (lieu-dit « la Pavée », à C., jouxte Florenville).
Didier, savez-vous que je suis né à moins de 10 km d'Orval ? Y en a qu'on d'la chance, hein ?
Et savez-vous que pour la bière d'Orval, on dit UN Orval ?
RépondreSupprimerNicolas : On l'attend toujours, le Tonné...
RépondreSupprimerSuzanne : vous faites bien : c'est gore...
Dominique : oui, oui, je le sais, c'est juste une faute de trop-vite-écrit.
Chieuvrou : merci ! C'est déjà assez dur comme ça d'être non seulement nazi, mais nazi inverti, en plus !
Yanka : ah non, je ne savais pas (pour Orval) !
Tiens ! Oui, il est où le gros ?
RépondreSupprimerUn seul n à Heineken, aussi pédérastique que puisse être cette bière !
RépondreSupprimerQuant à "maturer", ce verbe existe vraiment, je crois, et s'emploie pour la viande : plus une viande est de qualité, plus on doit la laisser maturer (jusqu'à deux mois pour les meilleures Blondes d'Aquitaine ou Charolaises) avant dégustation.
@beuche: une bière pédérastique, faut que je la goute celle-là !
RépondreSupprimer@didier: quelle chute curieuse mais drole pour ce billet
"une bière pédérastique, faut que je la goute celle-là !" (Corto)
RépondreSupprimermordelol ! (mais kilécon !)
""Et je me désespère un peu de ne plus être capable de démêler ces vieux écheveaux.""
RépondreSupprimerOla , vieux écheveaux, ça sent l'incurie.
Je dois être un peu pédé sur les bords, j'aime bien la Heineken.
RépondreSupprimerGeorges,
RépondreSupprimerSi vous étiez VRAIMENT pédé, vous préféreriez le Perrier, pour la forme de la bouteille.
Beuche : vous m'en direz tant ! Si je me mets à inventer des verbes qui existent déjà...
RépondreSupprimerCorto : pour la chute, ce doit être l'effet Maredsous, je suppose...
Fidel : excellent !
Georges : la Heineken a deux avantages : 1) elle rafraîchit en été, 2) elle est suffisamment légère pour vous accompagner une soirée durant sans risque collatéraux majeurs. À part ça...
Nicolas : utiliser la bouteille de Perrier de cette façon est le plus sûr moyen de vous retrouver aux urgences, avec l'air con et le côlon encombé : demandez donc à Pluton...
Ca lui est arrivé ? (smiley).
RépondreSupprimerPour Georges, je m'en doutais bien un peu, mais je n'osais rien dire, ça ne nous regarde pas...
RépondreSupprimerIl a fait son coming out, tant mieux.
Là, je m'attends au pire^^, mais le pire n'est jamais certain.
Didier ! Didier !
RépondreSupprimerJ'ai retrouvé le gros ! Figurez-vous qu'il a trouvé un abominable prétexte pour ne pas passer, il se retrouve subitement grand-père...
Ah, le con !
RépondreSupprimerLa Heineken n'a aucun avantage, c'est en effet de la vulgaire pisse d'âne.
RépondreSupprimerEn premier lieu, toute bière blonde est suspecte.
Dorham : non, ça, c'est pour les filles.
RépondreSupprimerLa pisse d'Anne, j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerUn truc qui goûte, qui mousse et qui saoule.
RépondreSupprimerQui saoule un peu trop sans doute. D'où vos pertes de mémoire.
Sans être les pisse d'âne que vous citez, la bière ne doit pas à mon avis dépasser les 6°-7° pour faire rêver en douceur.
Les autres sont des boissons d'alcoolos, de ceux qui aiment à l'instar des junkies les shoots brutaux. Enfin je trouve.
Ah, l'avis de Fredi, comme il m'est difficile désormais de m'en passer…
RépondreSupprimerGeorges a dit...
RépondreSupprimerLa pisse d'Anne, j'aime beaucoup.
Gros dégueulasse....
Fredi : je suis d'accord avec vous, SAUF pour les bières d'abbaye wallonnes, qui n'ont rien de boissons à junkies, je vous assure !
RépondreSupprimerD'autre part, Georges n'est pas gros.
Tiens ! Moi qui boit quelques bières de temps en temps, je suis d'accord avec Fredi. Je dirais même que 4,5 ou 5° est un "maximum" quand on veut boire "plusieurs" bières.
RépondreSupprimerAussi, les "vrais" (je mets beaucoup de guillemets, aujourd'hui) buveurs de bière préfèrent de la pisse d'âne comme la Heineken, d'où son succès (lié à la légèreté mais aussi à sa relative insipidité).
Couché, Fredi.
RépondreSupprimerGeorges a dit...
RépondreSupprimerCouché, Fredi.
!!!!!!
Quel elixir!!
Je m'y mets dès aujourd'hui.
Au passage sur votre blog (que vous avez fermé) j'ai trouvé une analyse très pertinente sur le remplacement des peuples sans autre forme de combats.
"Analyse très pertinente" ? T'as dû te tromper de vespasienne, Fredi. Chez Georges, on pisse sur les blogueurs, c'est tout.
RépondreSupprimerBon...
RépondreSupprimerIl doit s'agir d'un autre Georges alors:
http://g-e-o-r-g-e-s.blogspot.com/2009/08/la-substitution.html
^^ où vont se nicher les adorateurs des pluies d'or, hein!??
RépondreSupprimerFredi : il n'y a qu'un seul Georges, tenez-vous-le pour dit !
RépondreSupprimerGeorges urinothérapeuthe, voilà la clef du mystère.
RépondreSupprimerVous m'avez viré mon commentaire ? C'était pas bien méchant pourtant...Un peu espiègle, pas plus...
RépondreSupprimerDorham : mais je n'ai rien viré du tout ! Ou alors, peut-être par erreur, pensant enlever un com' idiot de mon troll du moment ? Vous l'aviez posté à quel moment, que je cherche dans ma boîtamel ?
RépondreSupprimerQuelqu'un qui apprécie la Maredsous ne peut être totalement mauvais... ;-)
RépondreSupprimerCela dit, elle attaque sèchement les neurones : on les sent bien, les 75 cl...
RépondreSupprimerEt bienvenue, au fait !
Didier,
RépondreSupprimerCe matin.
C'était une petite vanne sur l'instant à l'adresse de Georges, oh ! laissez tomber, rien de bien important.
C'est le destin, cette blague ne devait pas voir le jour...
(votre troll vous fait bigler ?)
Cela dit, elle attaque sèchement les neurones
RépondreSupprimerTiens donc...
on les sent bien, les 75 cl...
Ben voyons....
Les 10°, eux, passent comme une lettre à la Poste!!
Dorham : il est un tantinet casse-burnes, mais j'ai finalement décidé de l'ignorer.
RépondreSupprimerFredi : ben quoi, qu'est-ce que j'ai dit ?
Toute en rondeur, lisse et lubrifiée au poil, bien chiante à extraire du saint réceptacle la "Perrier"...
RépondreSupprimer