« (...) Depuis 25 ans, le Collège international de Paris fonctionnait ainsi. Un mélange de classes d’élite et de classes lambda, vivant à peu près en bonne intelligence dans ce gigantesque paquebot de béton. Et puis une nouvelle proviseure est arrivée cette année, avec un « projet d’établissement » sous le bras. Madame Katia Blas a décidé de mélanger les classes générales et internationales dès la rentrée prochaine. Jointe au téléphone, la proviseure s’est montrée choquée par l’indignation des parents d’élèves internationaux. Comment ne pas être d’accord avec son projet égalitaire, qui n’a d’autre but que de « prévenir la violence » et « améliorer les résultats de l’établissement » ? Avec un aplomb digne d’un Benoît Hamon expliquant son projet « d’égalité réelle », Madame Blas s’est émue des différences de résultats entre les classes « d’élite » (93% de reçus au brevet) et les classes générales (à peine 45%). Pour la proviseure l’idée même de classes d’élites est insupportable. Comme de bien entendu, le mot « discrimination » fait partie de son vocabulaire. Pour ces petits soldats de « l’égalité réelle », il ne saurait y avoir de justification à l’existence de classes internationales, peuplées d’intellos avec seize de moyenne, dans un établissement public.
« Pour la sécurité des internationaux (dont elle reconnaît qu’ils se prennent à l’occasion des claques dans les couloirs, sur le mode « zyva sale bouffon »), la proviseure prône donc la seule solution possible : mettre dans la même classe intellos et cailleras nihilistes. S’appuyant sur les travaux de sociologues obscurs, la proviseure certifie que son projet d’établissement est la solution à tous les problèmes. Fini les violences ! En passant leurs journées côte à côte, bons élèves et ados en échec scolaire vont devenir les meilleurs amis du monde. Terminé les claques et les moqueries. Pour couronner le tout, les cancres vont, bien entendu, s’inspirer des bouffons à lunettes et raccrocher les wagons de la réussite scolaire ! Si ce n’était pas aussi triste et naïf, on pourrait en rire. (...) »
L'article intégral de Causeur
L'article intégral de Causeur
Si on démêle le propos de toute la novlangue propre aux réacs (assez peut goûteuse par ailleurs), c'est un bon article.
RépondreSupprimerJe ne comprends pas comment les gens qui travaillent à l'Education Nationale (et en particulier cette femme) ne peuvent pas saisir que l'inégalité - c'est à dire la sélection, le recrutement, effectués sur des bases solides et non affectives of course - constitue principalement le seul moyen de garantir "l'égalité des chances". Bref, leur gloubiboulga éducatif nuit aux objectifs qu'ils croient poursuivre.
Ainsi, les plus intelligents seulement, les plus capables seulement réussiraient, indépendamment de leurs origines sociales. Les bourgois déficients iraient faire mécano (je ne dis pas que les mécanos sont tous des cons, loin de là...c'est un exemple, que les pros du cambouis ne s'excitent pas le machin), les banlieusards surdoués finiraient à sciences-po (et vice versa bien évidemment).
Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas de grands mécanismes de "dépistage" des potentiels : cela mettrait fin à une hypocrisie flagrante - l'égalité des chances étant une chimère puisque l'on sait bien que la majorité des éléves qui poursuivent des études supérieures sont issus de milieu bourgeois (sans avoir pour autant les capacités ni l'envie de poursuivre ces études)
bref, ça ne rime à rien !
De la même façon, combien de gosses doués deviennent de véritables cancres dans les zones moins favorisés à cause du syndrome d'imitation ?
(et rétablissons aussi la sélection à l'entrée à l'Université, il faut arrêter de dévaluer les diplomes).
ma dernière fille a passé son bac, anglais-espagnol dans ce lycée et a ensuite intégré les classe prépa dans ce même établissement, bien sûr c'était il y a 15 ans, mais le niveau était excellent et pour des jeunes comme la mienne , qui rentrait des etats unis, c'était super, les classes dites "générales" n'étaient pas mal non plus, même si le niveau était moindre, en tous les cas, l'ancienne proviseure était une femme ' à poigne' qui ne s'en laissait pas compter et menait son établissement sans concessions pour les z'yva..qui n'étaient pas très nombreux, le conseil de discipline sachant faire son job!
RépondreSupprimerComme vous, ce matin, la lecture de cet article chez Causeur m'a laissé un goût amer proche de la nausée.
RépondreSupprimerIl y a dans l'air du temps une fascination quasi religieuse pour la médiocrité.
Vous pensez que ça durera encore longtemps?
A rapprocher de certaines révélations de wikileaks ?
RépondreSupprimer“De plus, nous continuerons et renforcerons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer le programme d’histoire enseigné dans les écoles françaises, pour qu’ils prennent en compte le rôle et les perspectives des minorités dans l’histoire de France”
« Il y a dans l'air du temps une fascination quasi religieuse pour la médiocrité. »
RépondreSupprimerLa formule est saisissante.
Fredi : "Vous pensez que ça durera encore longtemps?"
RépondreSupprimerLe baccalauréat professionnel qui s'obtient désormais en 3 ans (au lieu de 4), vous croyez que c'est fait pour quoi ?
Il faut aussi dire pour être complet que le rédacteur de cet article sur Causeur, M. Angevin, est "romancier, journaliste et tennisman amateur", c'est ainsi qu'il se présente et ses précédents articles sur Causeur, s'intéressent à Richard Gasquet, à Lance Amstrong et à des Impressions d'Amérique, ce qui l'autorise sans doute à se pencher avec autant d'autorité et de certitude sur l'Education nationale et les enseignants. Encore un omnicompétent qui juge sans doute avec une approche lointaine du sujet, un peu, je trouve à la manière d'un Finkielkraut qui se livre à une analyse sociologique des banlieues à partir des reportages de TF1.
RépondreSupprimer(Je veux dire qu'après le Collège Unique arrive, en toute bonne logique, le Lycée Unique).
RépondreSupprimerPlus rien ne m'étonne en matière d'éducation, si cette proviseure pense que le nivèlement pas le bas est la bonne solution, c'est qu'elle a forcément raison !
RépondreSupprimerAprès avoir lu la phrase qui suit sur le blog d'un prof ( au moins 10 ans de carrière ) à propos de la suppression des notes: "Pour concevoir un système de notation cohérent, réfléchissons déjà à ce qu'on attend du système scolaire, et on trouvera des solutions"...
Je me dis que les choses ne sont pas près de s'arranger !
Douze balles.
RépondreSupprimer93% pour un collège international, c'est extrêmement mauvais. Et 45% pour un collège de ZEP aussi.
RépondreSupprimerDans mon collège de ZEP, on est facilement à 70% ou 80%, ça dépend des crus.
La patronne a de quoi être désespérée et on peut comprendre qu'elle veuille tout tenter pour remonter le niveau...
Je ne sais pas de quel collège il s'agit, mais à mon avis, l'équipe enseignante doit y être vieille et encroûtée...
Monsieur maque
RépondreSupprimer"Vous pensez que ça durera encore longtemps?"
Oui ! Et dans cette perspective durable, voulez vous de la vaseline ou les blogs vous suffisent-ils ?
Pouah ! Il suffit d'entrer les mots-clés "lycée unique" dans Gougle et le nom de ce crétin de Meirieu gicle au premier lien, en première position ! Extrait du contenu de ce lien :
RépondreSupprimer"Une meilleure lisibilité de l’organisation du lycée par une
simplification de sa structure et des parcours de formation : [...] le lycée unique".
Facilitateur a dit...
RépondreSupprimerMonsieur maque
Oui ! Et dans cette perspective durable, voulez vous de la vaseline ou les blogs vous suffisent-ils ?
Pas d'autres alternatives?
Pas d'autres alternatives?
RépondreSupprimerSi ! Vous pouvez envisager de supprimer la vaseline. Pour les blogs il y a Georges, mais c'est fastidieux. Il ferme le sien, de temps en temps pour ne pas perdre la foi.
@ Fornicateur
RépondreSupprimerVoyez avec lui.
En tout cas, ce n'est pas la Vaseline qui vous aide à oser, on dirait qu'elle ne suffit pas.
RépondreSupprimerDidier, virez-nous ces putains d'anonymes, c'est vraiment une plaie.
Mais qui êtes-vous Georges?
RépondreSupprimerGeorges, c'est Georges. Anonyme, c'est rien, personne, nobody, ingen.
RépondreSupprimerCatherine, si seulement ils pouvaient ne RIEN être…
RépondreSupprimerPourquoi discuter? Personnellement j'exerce dans des établissements où les résultats au brevet oscillent entre 95(les mauvaises années) et 100% de réussite. Mais ça ne veut ABSOLUMENT rien dire.
RépondreSupprimerL'Education Nationale est devenue une machine à distribuer des diplômes sans valeur aucune. Que nos bacheliers soient anaphabètes ne pose aucun problème.
Que des licenciés-ès-lettre soient incapables d'écrire une phrase en français correct importe peu.
La sélection se fait ensuite: plus on dévalue le diplôme, plus on rétablit l'égalité des chances: c'est au pied du mur qu'on voit le maçon.
Parallèlement continue d'exister un système, celui des grandes écoles, où se forment les "élites".Les crânes d'oeufs capables de languedeboiser à tire la rigault. Ainsi vogue la galère.
En fait on n'a besoin que peu d'"élite". Un bon scientifique vaut mieux que cinquante mauvais.
Il y a quelques décennies, un chef de rayon, c'était quelqu'un capable de poser correctement les boîtes de conserves sur les étagères. Maintenant, on lui demande une licence pro, au bas mot:il faut bien trouver à employer nos diplômés...
Les enseignants sont recrutés à bac+5 (appelé "mastère" pour faire plus français). On espère peut-être qu'ainsi s'établira une moyenne entre les enseignants et les enseignés: on relève le niveau des premiers pour compenser la baisse de celui des seconds.
A mon avis, on joue à la petite école: Je fais semblant d'être enseignant, tu fais semblant de t'instruire. Je te donne un diplôme, tu crois le mériter. Est-ce vraiment désolant?
Jacques Etienne a dit...
RépondreSupprimerEn fait on n'a besoin que peu d'"élite".
Ah oui!
Vous dites là quelque chose de très vrai. D'autant que, mondialisation oblige, l'élite peut désormais se recruter partout.
La Chine est une machine à fabriquer de l'élite. L'Inde aussi. Alors bac + combien pour que nos mômes puissent espérer s'en sortir?
Et ce constat si juste:
A mon avis, on joue à la petite école: Je fais semblant d'être enseignant, tu fais semblant de t'instruire. Je te donne un diplôme, tu crois le mériter. Est-ce vraiment désolant?
Est-ce vraiment désolant? Vraiment vous vous posez la question?
Non, Fredi. Je ne me pose pas la question: ce constat EST désolant. Seulement, je crois que finira par sortir de tout ça une saine réaction.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec l'article, qui ne relève jamais que du bon sens, mais je dois m'empresser d'ajouter que l'auteur, qui se présente comme écrivain, est assez peu crédible en défenseur de l'éducation. Quelqu'un qui écrit proviseure ne peut tout simplement pas être écrivain, pas davantage que quelqu'un qui n'est pas capable d'apprécier la beauté d'une preuve peut être mathématicien. Il est parfaitement inutile de chercher à garantir l'égalité des chances, la culture est inégalitaire par définition : un enfant issu d'une famille où l'on est cultivé aura toujours plus de chances qu'un autre dont les parents n'ont pas d'instruction. Il faut plutôt chercher à faire en sorte que les rares individus capables de s'arracher aux pesanteurs de leur milieu puisse le faire, ce que des gens comme Meirieu, cet Attila de l'Éducation nationale, se sont acharnés à empêcher en détruisant le système éducatif français. Ce que vous décrivez, Dorham, ce n'est rien d'autre que l'école de la IIIème République. Il serait urgent d'y revenir, mais étant donné qu'une génération de professeurs ont été endoctrinés par les théories fumeuses de Meirieu et sa bande, cela ne risque pas d'arriver de sitôt.
RépondreSupprimer« Quelqu'un qui écrit proviseure ne peut tout simplement pas être écrivain »
RépondreSupprimerJe suis bien content que vous m'ayez évité de le dire.
Philippe Lemoine et Georges: à la réflexion, vous devez avoir raison. Je ne sais pourquoi, j'avais lu ce proviseure comme marqué d'un "point d'ironie". Une manière de souligner la modernodosité de la dame...
RépondreSupprimerC'est sans doute un effet de votre trop grande bonté.
RépondreSupprimerPhilippe, vous auriez de la famille aux éditions Henry Lemoine, par hasard ?
RépondreSupprimerPas que je sache, mais j'ai un nom de famille très répandu.
RépondreSupprimerJe pense que nous souffrons tout autant d'un nivellement "par le bas" que de celui "par le haut".
RépondreSupprimerAu final, on cherche à uniformiser la formation (mal-formation ?) des "masses" dans le but de créer un bon peuple inculte et incapable de se rendre compte de ce qu’il subit, et encore moins de se révolter.
Mais le nivellement par le haut est tout aussi grave, je pense.
Nos élites sont des photocopies les unes des autres et c’est la raison pour laquelle toutes les politiques se ressemblent au final. (Je vis en Espagne où la politique de Rodriguez Zapatero n’est pas très différente de celle de Sarkozy, quand l’un est de droite, l’autre de gauche)
Je ne sais pas quel est le but ultime (S’il y en a un), mais ça risque fort de ressembler à des masses uniformes et incapables de penser dirigées par une poignée d’élites interchangeables.
A qui profite le crime ?
Avant de penser à niveler par le haut par le bas, mettre un "e" à la fin de finale, si l'on tient absolument à employer cette horrible expression.
RépondreSupprimerBonjour Georges,
RépondreSupprimerMerci pour cette correction. J'apprends grâce à vous que le "final" n'existe pas. MEA CULPA, je ne le savais pas.
Je reprends et remplace par "finalement".
Ça vous convient ?
Ça me convient parfaitement.
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