J'ai acheté ce roman de John Fante uniquement pour le plaisir que m'avait donné son titre. Le recevant, je me suis aperçu qu'il ne correspondait en rien à l'original, qui est West of Rome. Mais je persiste à trouver Mon chien Stupide bien meilleur. Et puis, ce gros cador japonais qui continue de dormir dehors lorsqu'il pleut à boire debout me rappelle un peu Balbec. Sans parler du narrateur, un écrivain raté de 55 ans assez porté sur le chablis… En voici un petit extrait, just for fun :
« Dans la cour, j'ai entendu le claquement mat d'un ballon de basket. C'était Jamie qui défoulait sa colère en lançant le ballon dans l'anneau fixé au mur du garage. Il était mon meilleur gosse. Il ne fumait pas de came, ne buvait pas de gnôle, ne couchait pas avec des Noires, il ne voulait pas devenir acteur. Un père pouvait-il demander davantage ? Ce fils avait quelque chose de sain et de rafraîchissant. »
John Fante, Mon chien Stupide, 10/18, p. 38.
Et puis, tiens, comme il serait idiot de ne pas laisser entrer en scène la bestiole éponyme, en voici un second, d'extrait, situé deux pages plus loin, lorsque le père et le fils accompagnent le chien jusqu'à la plage dans l'espoir de l'y perdre. Juste avant ce passage, il vient de se friter avec les deux boxers d'une voisine, et a vainement tenté de sodomiser le mâle :
« Nous nous sommes penchés au-dessus de Stupide qui léchait ses pattes et se nettoyait après la bagarre. Une poignée de fourrure manquait sous son poitrail, mais il n'était pas blessé. Je lui ai asséné une tape admirative sur le ventre.
« Ce gaillard sait se battre, j'ai dit.
– Tu crois qu'il aurait fait le poids contre Rocco ?
– Je n'irais pas jusque-là, j'ai dit. Mais il a mis deux boxers en déroute. Il promet.
– C'est un pédé, Papa.
– César aussi était pédé. Et Michel-Ange.
– Dommage qu'on ne puisse pas le garder.
– Ta mère en ferait une jaunisse. »
Il y a encore bien d'autres passages d'une belle cocasserie, mais je ne vais pas tout vous recopier non plus. Lisez-le.
Cher Didier,
RépondreSupprimerje me suis régalé à lire tous les romans et nouvelles de Fante il y a quelques années. C'est un grand précurseur de la vague Miller/Bukowski, de la littérature de grand paumé, très brute. Ne ratez pas The Wine of Youth (en français Le Vin de la jeunesse), surtout !
Et au passage, une excellente année à vous, vos proches et vos chiens !
J'avais lu deux romans de Fante (Demande à la poussière et un autre dont je ne me souviens pas du titre), il y a près de trente ans, à l'époque où Michel Polac faisait de cet auteur une promotion effrénée. Tellement effrénée d'ailleurs que, m'attendant à découvrir un génie de première grandeur, j'avais été assez nettement déçu.
RépondreSupprimerAh, et tous mes vœux également !
RépondreSupprimerC'est le meilleur des livres de Fante. Il est court.
RépondreSupprimer"Mon Chien Stupide", dernier roman de Fante, est sans conteste son plus drôle. J'ai également un faible pour "Ask the dust", qui narre la vie difficile de l'apprenti écrivain dans le Los Angeles des années 30.
RépondreSupprimerFante doit son retour en gloire à la fin des années 80, juste avant qu'il ne meurt, à Bukowski qui a fait rééditer son oeuvre tombée dans l'oubli, et n'a jamais cessé de lui rendre tout ce qu'il lui devait.
Dan Fante, son fils, est également poète et romancier, récemment traduit en Français. Il écrit dans une veine plus sombre, mais pleine d'auto dérision, voir d'auto dénigrement, qu'aurait pourtant sûrement renié son daron, qui, à la fin de sa vie se plaisait à n'aimer rien ni personne, même pas son chien, sauf peut être ses vieilles grosses caisses américaines qu'il achetait d'occase...
voilà voilà...
Sinon comme dirait un fan de Francois Hollande : Bon Henné !
Déçu par " Demande à la poussière " ??
RépondreSupprimerRelis le 30 ans apres.
C'est encore autorisé à la vente, ce truc ?
RépondreSupprimerIl faudrait peut-être pas en parler trop fort, parce que sinon ça va donner des idées au CRAN, voire au CACA :
http://www.youtube.com/watch?v=TsgsVdOHacw
Ah j'aime énormément Fante et j'ai mis quelques extraits vraiment drôles chez moi :
RépondreSupprimerhttp://oralaboraetlege.blogspot.com/2009/11/mon-chien-stupide.html
http://oralaboraetlege.blogspot.com/2010/01/un-heros-authentique-un-monstre-pervers.html
Je m'inquiète . Nous voilà avec deux points communs . Ce livre de fante et un chien stupide . Je ne compte pas le chablis ;.). Serions nous donc encore un peu humain ?
RépondreSupprimerSuzanne : dois-je en déduire que vous n'aimez pas beaucoup Fante ?
RépondreSupprimerMonsieur Labarre : Je vais aller voir à quoi ressemble le fiston.
Fidel : j'aurais dû préciser que je n'en ai aucun, souvenir, sauf celui d'avoir été déçu. Mais il faut dire que Polac s'était livré à un battage incroyable. D'après lui, c'était l'écrivain du siècle. Alors, forcément…
Marchenoir : tous les Américains sont d'ignobles racistes, c'est bien connu.
La Crevette : je me souvenais que vous en aviez parlé, en effet.
Petit louis : à partir de trois points communs avec moi, vous êtes vivement encouragé à consulter, avant infection létale.
Il me semble que West of Rome est un diptyque, ou un roman en deux parties, dont l'une, celle qui a été traduite isolément en français sous le titre de "Mon chien stupide", s'appelle aussi dans l'original "My stupid dog", ou quelque chose comme ça.
RépondreSupprimerSinon, très bon souvenir de ce roman très drôle.
Décidément ce Fante m'est sympathique ! Et comme il semble qu'il n'aimait pas les communistes, on peut penser que c'est un auteur épatant.
RépondreSupprimerhttp://www.blogger.com/comment.g?blogID=4813763478580616957&postID=1350165339285440446
Fante est pour moi un immense écrivain. Mon chien Stupide est remarquable de drôlerie et très émouvant par la crudité de son constat.
RépondreSupprimerMais rien dans son oeuvre n'égalera Demande à la poussière, qui annonce à la fois Bukowski et Carver.
Fante est pour moi un immense écrivain. Mon chien Stupide est remarquable de drôlerie et très émouvant par la crudité de son constat.
RépondreSupprimerMais rien dans son oeuvre n'égalera Demande à la poussière, qui annonce à la fois Bukowski et Carver.
Ce qu'il y a de prodigieux chez Fante (hormis dans cette nouvelle à ce que je me rappelle) c'est son fétichisme. Dans Ask the dusk les traces de la femme mûre sur l'oreiller et le matelas, dans La route de Los Angeles les photos coupées dans les magazines qu'il contemple dans le bain ... Ce sont les traces de la femme, et par extension celles de la vie, qui révèlent la narrateur à lui-même, plus que les femmes, plus que les manifestations de la vie. C'est ce décalage mettant le narrateur à côté du chemin qui rend cette oeuvre magnifique.
RépondreSupprimerMy dog stupid + The Orgy = West of Rome
RépondreSupprimerJ'ai adoré Mon Chien Stupide et encore plus "Ask The Dust" : Fante, qui a tout compris (et pour cause) à l'âme des migrants d'Italie et qui, conjointement, a prodigieusement dépeint l'Amérique babylonienne, m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses... Son écriture (je l'ai lu en français) est directe comme un coup de poing, méchamment poétique, terriblement humaine.
Lire ET relire John Fante !
Pour en avoir un à la maison, excellente photo de bouvier bernois dans une de leur attitude favorite "otarie échouée sur la banquise" ! Ces chiens sont d' une stupidité, non pas irritante comme chez l' humain, mais attachante, tant l' amour qu' ils portent à leut maître est sans limite ...
RépondreSupprimerPour le roman de Fante, entièrement d' accord, il a tous les ingrédients de l' excellence: court, percutant, profond et décalé. Amitiés et meilleurs voeux
Lu il y a longtemps, j'en garde un excellent souvenir.
RépondreSupprimerDidier: j'ai bien aimé ce livre là. Fante, Bokowski, Brautigan, ce sont des lectures d'adolescence dont j'ai peu de souvenirs, à part ce roman et quelques nouvelles de Bukowski (celle, extraordinaire, du diable acheté par un marchand forain). "Prodigieux, immense", Fante... Pas à mon avis mais ce n'est que mon avis.
RépondreSupprimerImmense me paraît aussi très exagéré…
RépondreSupprimerIl y a donc une feinte dans la fente ah ben voilà j'en étais sûre !
RépondreSupprimerFante ? Connais-pas, inconnu à mon bataillon !
Mais pour ce qui est de Rocco, il était le nom de mon chien mon husky , je connais la bête.
Et pour ce qui est du blanc je préfère le Sancerre.
RépondreSupprimerVous l'avez vu Dany The Dog ? C'est un film.
Mais now j'ai un labrador et il s'appelle First. Il est couleur sable pure race.
RépondreSupprimerBon je sais tout le monde s'en fiche mais tant pis y-aura K supprimer.
:p
Pour décréter qu'il est immense ou pas, encore faudrait-il le lire dans le texte.
RépondreSupprimerFante a, en anglais donc, une musicalité toute italienne naturellement intraduisible.
Brautigan, Bukowski et Fante s'adressent plus volontiers au coeur qu'à l'esprit: pas de thèse, pas d'explication, juste de la musique.
Dans leur cas, l'orchestre refuse fermement de traverser l'Atlantique.
Si vous souhaitez les écouter, il faut aller chez eux.
"Dans leur cas, l'orchestre refuse fermement de traverser l'Atlantique.
RépondreSupprimerSi vous souhaitez les écouter, il faut aller chez eux."
Ben voyons.
C'est vraiment l'argument énervant; tout aussi énervant que votre beau-frère qui vous incite à manger avec des baguettes au restaurant chinois, sinon vous passerez soi-disant à côté de l'âme de leur gastronomie. Il y a des traducteurs qui font très bien leur travail, assez bien en général pour que les lecteurs apprécient-ou non- le texte qu'ils ont sous les yeux. Assez pour savoir s'ils ont envie de lire autre chose de cet auteur, ou non. Que pouvez-vous saisir d'Horace si vous ne savez pas le latin, de Kafka, de Woolf, de Tolstöï de Mo Yan ? Vous lisez tout le monde dans le texte, vous ?
Même réaction que Suzanne sur ce coup-là.
RépondreSupprimerEt je persiste, après avoir terminé le roman : Fante est un auteur réjouissant mais mineur. Je vais m'en tenir là pour ce qui le concerne.
Je ne connaissais ce Fante que de nom. Puisque vous le dites, je vais y goûter (Goux Thé)
RépondreSupprimerToutefois, et c'est plus un sentiment qu'une thèse que je "livre" là à votre appréciation : dès que des Américains se mêlent de "littérature", ils ont subitement un côté "européen" pétri de regrets, de nostalgie ou de "je ne sais quoi" qui me laissera toujours pantois.
Cela étant : Tous mes voeux de bonheur, à vous Didier, à Catherine et à tous les vôtres (enfants, parents, chiens, chats, commentateurs et lecteurs. (Et tutti quanti, pour n'oublier personne de chez vous)
Concernant la traduction, qui se trouve être un de mes plaisirs solitaires, il est évident qu'il y a perte. En grâce et légèreté d'abord : traduit en français, un texte anglais s'alourdit normalement de trente pour cent. On n'y peut rien : l'anglais, par le biais des post-positions, d'un vocabulaire plus riche (anglo-saxon ET latino-français) et de l'infinie possibilité de création de néologismes est plus concis.
RépondreSupprimerMaintenant, ceux qui me disent posséder jusqu'aux derniers recoins cette langue aux subtilités infinies sont soit des érudits soit des escrocs. J'ai rencontré beaucoup de la seconde catégorie, aucun, jusqu'ici, de la première.
Et Suzanne a bien raison. Faudrait-il, sauf à posséder une érudition universelle, renoncer à tout ce que les traductions nous apportent ?
Jacques Etienne : je suis formellement d'accord avec vous : le traducteur est l'ombre de l'auteur en fait. Ils doivent travailler mano en la mano (et se connaître surtout) Du moins le traducteur ne devrait que connaître l'auteur. J'ai entendu dire que les traductions de Poe par Baudelaire (pas un nul non plus) n'étaient pas vraiment les meilleures — mais pas les pires non plus.
RépondreSupprimerPar contre, je sais que Voltaire (un crétin de prisunic, tout le monde le sait) a traduit Shakespeare d'une façon ridicule (il aura produit des trucs plus intéressants, c'est sûr)
Mais avant le traducteur (un des plus beaux "métiers" du monde, en fait), il y a le "Correcteur".
Personnage et artisan trop oublié, mais capital.
Tout texte, même bloguien, devrait être lu un seconde fois avant la publication (et éventuellement corrigé, amendé, sinon supprimé)
Oui, c'est du luxe.
Sur le fond : l'auteur aura toujours le dernier mot.
Oui, c'est ainsi et pour des cierges et des siècles, ah mais !
Sur la traduction... Mouais. Il se trouve que je débrouille correctement en angliche et que quand je lis des traductions, 9 fois sur 10 je repère des erreurs de traductions qui nuisent beaucoup à la qualité de la lecture... Je ne dis pas que c'est facile, mais c'est quand même souvent mal fait.
RépondreSupprimer"Et je persiste, après avoir terminé le roman : Fante est un auteur réjouissant mais mineur."
RépondreSupprimerMais enfin Didier, ne pourriez-vous donc pas admettre (pas nécessairement pour Fante d'ailleurs) qu'il existe des auteurs mineurs prodigieux et immenses ?
L' "auteur mineur", c'est un genre à part entière, presque. Je suis très zamorien sur le sujet.
Carver et Fante sont pour moi deux des plus grands représentants d'icelui.
Huysmans, aussi, si l'on veut.
RépondreSupprimerPascal Labeuche : je cite : "L' "auteur mineur", c'est un genre à part entière, presque. "
RépondreSupprimerCe n'est pas un genre, c'est le fond de roulement (ou de commerce) de toute littérature et de tout art.
Les 'grands maîtres" (mais, fouchtra, qu'est-ce que ça veut dire ?) ne vivent et ne sont que par les "petits maîtres"
Tiens, vous citez Huysmans : un imbécile de banlieue qui n'a rien écrit sinon un torchon intitulé "A rebours" sans doute le pivot de toute la littérature française du siècle n° 20.
Autre exemple de "petit maître" en musique : CPE Bach (pourtant le fils de JSB et le filleul de Telemann) : UN âne celui-là, un abruti total qui inventa (avec pas mal d'autres minables — mais peu en fait) la symphonie telle qu'on la connait de nos jours.
Pour en revenir à Fante et à mon premier commentaire, je persiste à penser qu'il y a peu d'auteurs vraiment "américains" (du sud ou du nord)
J'ai quelques noms, mais je vais ENCORE me faire engueuler sur ce coup là...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerUn auteur mineur est autre chose, pour moi, qu'un petit maître.
RépondreSupprimerConcernant Huysmans vous exagérez.
Toulouse-Lautrec n'est rien face à Degas.
RépondreSupprimerFante est tout face à Faulkner (et vice-versa), comme Huysmans face à Zola ou bien encore Bloy (mais Bloy lui-même n'est-il pas un auteur mineur ?).
Le petit-maître est inférieur au maître.
L'auteur mineur n'est en rien inférieur à l'auteur majeur, il n'avance pas sur la même route, c'est tout.
Pascal Labeuche : vous n'avez rien compris à mon propos : tout me porte à croire que vous regardez trop la télé. Dormez bien et meilleurs voeux...
RépondreSupprimerC'est ça, intelligent du début à la fin celui-là.
RépondreSupprimerC'est dingue, cette propension qu'ont la plupart des blogueurs à être absolument incapables de converser sans s'exciter à un moment ou à un autre si l'on ne leur fait pas allégeance.
RépondreSupprimerBref. Revenons à Fante.
"je me demande pourquoi les gens me comparent à Miller qui est " traduit " ? Alors que tout est dans l'intimité même de la langue ! sans le " rendu émotif " du style - Cela ne marche pas en traduction"
RépondreSupprimerL.F. Céline
John Fante et son Arturo Bandini nous ramènent bien sûr à nos jeunes années, prêtes à découvrir « La Nouvelle Littérature » mais il faut quand même se rappeler les escroqueries de Philippe Djian nous vendant comme l’ayant inspiré Les Retombés de Sombreros de Richard Brautigan. Et de toute cette littérature américaine dont Morrison est le dernier déchet. A la hauteur de sa propre littérature.
RépondreSupprimerQue Bukowski ait voulu réactualiser Fante est une chose qui participe à son propre imaginaire, et pourquoi pas un « copinage ». Licence de l’amitié.
Il y a par contre, chez Bukowski , une volonté ?, un talent ?, une aisance ?, une nécessité ?, d’écrire de manière latérale (horizontale ?) sans aucune prise de parti, à l’opposé d’une verticalité que notre culture nous suggère et parfois nous impose, qui de ce fait lui donne toute cette poétique, comme aurait dit E. Glissant que vous vous êtes permis d’agonir d’insultes sans même connaître son paradigme du « Tout Monde », qui est, si on veut bien s’y pencher très loin de ce que vous caricaturez comme le « vivre ensemble ».
Puisque l’occasion m’en ait donnée, je vous souhaite une bonne année ainsi qu’à tous ceux que vous aimez.
Concernant la traduction le must c'est évidemment une édition bilingue.
RépondreSupprimerEn l'occurrence je pense à Shakespeare. Le lire dans le texte est vraiment difficile, mais le lire en français est une grosse perte, quelle que soit la qualité de la traduction. Mais si vous avez les deux textes en parallèle, vous comprenez l'original avec l'aide de la traduction et vous corrigez la traduction à l'aide de l'original, tout en bénéficiant de la musicalité de la langue.
Bien sûr cela n'existe que pour peu d'auteurs (et à mon avis il y a aussi peu d'auteurs qui méritent qu'on fasse cet effort).
Mineur, immense, les deux, rien...
RépondreSupprimerAucune idée.
Tout ce que je sais, c'est que quand je tombe par hasard sur Mon Chien Stupide dans ma bibliothèque, j'aimerais ne l'avoir jamais lu pour regoûter au plaisir de le découvrir!
Je profite de ce petit commentaire pour vous remercier, M.Goux, pour vos excellents blogs et journal. Vous lire est toujours un bon moment. Meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
J'ai quelques noms, mais je vais ENCORE me faire engueuler sur ce coup là...
RépondreSupprimerAu rapport !
Whitman, Steinbeck, Faulkner, McCarthy, Salinger, Fitzgerald, rien que de l'Américain pur jus, et pas des plus branques.
"They lived, loved, laughed and left"
RépondreSupprimer"Ils vécurent, s'aimèrent, rirent et s'en furent"
Qui ne peut constater, même sans être parfaitement bilingue, que, traduite, cette phrase perd à peu près toute son originalité?
Quant à Suzanne 18:11 qui répondez avec cette espèce d'assurance énervée, si vous tenez réellement à votre métaphore culinaire, mettez-vous plutôt dans la situation de quelqu'un a qui l'on change, non pas sa fourchette en baguettes, mais bel et bien ce qu'il y a dans son assiette.
"César aussi était pédé. Et Michel-Ange."
RépondreSupprimerMouais... Personne ne sidéra jamais César autant que Cléopâtre (et l'on peut dire d'elle qu'elle fut la personnalité féminine la plus extraordinaire de l'Antiquité). Par ailleurs, dans un monde païen où les tabous sexuels liés au péché originel n'existaient pas, l'homosexualité est très relative (particulièrement dans la Rome antique, à la différence du monde Grec où il s'agissait d'un véritable système éducatif). Bref, je ne me hasarderais pas a déclarer César "homosexuel"...
Quant à Michel-Ange... il ne voulait tout simplement pas décorer la Chapelle Sixtine. Il se déclarait "sculpteur" et enjoignait le Pape Jules II d'engager Raphaël, qu'il estimait être un "bon peintre". Il finit par céder sur l'insistance de Jules II ("de Médicis", la chose se passa entre Florentins). Va savoir à quoi aurait ressemblé la Chapelle Sixtine si elle avait été décorée par Raphaël (qui lui était par ailleurs tout sauf homosexuel; il adorait ses modèles de Madonne, et sur le compte duquel le dit Michel-Ange s'est répandu en médisances calomnieuses alors que Raphaël l'estimait immensément )... peut-être bien qu'il n'aurait pas exclu les femmes de la création. Mais "paix", Michel-Ange est un "grand", et réalisa un chef-d'œuvre artistique de l'Humanité, "respect".
Bref, il me reste relativement peu de temps à vivre et donc peu à perdre, donc je ne lirai jamais ce Fante, qui n'est à la hauteur ni de Miche-Ange, ni de César, ni de Raphaël. Ni même de Jules II.
Floréale
Pascal Labeuche : moi pas fâché, ni excité, rassurez-vous. J'ai passé l'âge (du moins, j'espère...) Juste un peu fatigué et surpris de débattre avec quelqu'un qui se contredit d'un commentaire à l'autre, sinon d'un ligne à la seconde et qui cultive la tétrapiloctomie comme d'autres le hachich. Opposer Degas à Toulouse-Lautrec ne rime à rien (de même pour Truc versus Machin) et ce, même s'ils vivent à la même époque ou son amis, ennemis voire amants. Opposer Fante à Faulkner c'est franchement prendre les gens pour des cons (et ça marche encore sur France Culte, c'est sûr... Et c'est vous dire à quel niveau nous en sommes réduits - mais c'est la crise !)
RépondreSupprimerMon propos était juste de signifier que rien n'est ni mineur ou majeur : il n'y a pas de génie "spontané" ou de "la dernière pluie". Les "grands" (les plus connus, les plus édités, les plus médiatisés n'existent que par des myriades de "petits" qu'ils lisent et qu'ils admirent et copient (souvent sans s'en vanter, du reste)
Il y a aussi beaucoup de choses médiocres, voire nulles chez Proust, Corot, Mozart etc, mais qui pourra le démontrer n'accèdera jamais à la tribune.
Bien à vous.
Et puis les danseuses de Lautrec me font plus bander que les poupées glacées de Degas. Désolé...
RépondreSupprimerJe vais faire mon petit carabinier d'Offenbach à moi tout seul... Je pourrais développer, mais je pense consacrer une note aux sujets des écrivains mineurs (rien à voir avec "Germinal", hein). Suis assez d'accord avec Labeuche sur l'idée que le genre mineur est un genre à part et non concurrent ou moindre. Nous sommes d'accord sur le fait qu'en gastronomie existe des plats insurpassables. En mangerait-on tous les jours ? Est-ce qu'un fruit mûr cueilli à l'aube et croqué sur place ne procure pas un plaisir "quelque part" supérieur à toutes les savantes préparations gastronomiques ? Est-ce qu'une chansonnette ne réjouit pas souvent plus profondément qu'une pièce des plus grands compositeurs ? Est-ce qu'une femme "laide" ne peut nous séduire davantage qu'une perfection plastique vantée par tous les esthètes ? Tel lied de Schumann, tel air de Dowland ne nous exaltent-ils pas davantage, même si c'est moins prégnant dans la durée, que telle majestueuse et si parfaite cantate de Bach ?
RépondreSupprimerJe mets Joyce à part, parce que j'ai un rapport avec lui particulier, mais je suis un lecteur de Proust et de Faulkner et de Dostoïevski et de Kafka, ce qui ne m'empêche pas, souvent, de trouver bien plus de plaisir à la lecture d'auteurs mineurs comme Marcel Aymé, Chardonne, Morand, Léautaud, Pirotte et cent autres, en France et en dehors, notamment dans la littérature américaine, toujours sous-estimée. Je précise que j'aime beaucoup Fante et Philip Roth. McCarthy, c'est encore au-delà.
Je viens de prendre en lien ( ou liane ;-) ô Tarzan moi Jane ) le blog de Martin guerre .. euh non pardon Lothar !
RépondreSupprimer( bizarre je pense à Philippe Léotard.. ) non je plaisante.., quoique, vous l'avez-vu ce film La Balance ? vraiment très bien.
Ygor : je passe chez vous dès que possible (je vous dois un truc sur les Belges — sur mon blogue éventuellement...)
RépondreSupprimerPour les leader, voyez vous, je préfère Shubert à Shumann (les voyages d'hiver, quand même hein ? Et ça tombe bien, parce que nous sommes en hiver)
Mais un des plus beaux machins que j'ai apprécié, ce sont vraiment les leaders de Mahler. La perfection même alors que ses symphonies m'ont toujours rasé de près (comme chez Gilette)
Comme quoi hein ?
Les Goux et les couleuvres...
Pour revenir à Fante (que je ne connais pas encore) et à la littérature américaine : il est évident pour moi que Cormac McCarthy en est l'incarnation (toujours vivante et même pas nobélisée — c'est vous dire la valeur de tout prix (et je ne vous parle pas de légion d'honneur...)
Sand et d'autres sables : Oui, c'est bien Lothar (une tempête), pas Luther (un théologien)... Meilleurs voeux...
Mahler, "Der Eisame im Herbst" des Chants de la Terre, avec José Van Dam... magnifique.
RépondreSupprimerSchumann... Je pensais en particulier à quelques lieder avec Michel Dalberto au piano et Mathalie Stuzmann au chant. J'ai une coupable passion pour les voix de contralto.
Passez quand vous voulez, la baraque est ouverte.
Je vous ai mis aussi en lien, au fait.
"auteurs mineurs comme Marcel Aymé, Chardonne, Morand, Léautaud, Pirotte" (Yanka)
RépondreSupprimerPirotte est encore en vie mais son avenir littéraire n'est pas radieux, et les autres datent un peu. N'y voyez pas de reproche, mais enfin, vous n'avez pas d'auteur mineur francophone un peu plus frais à citer, Yanka ?
(par ailleurs, je doute qu'Angot traduite en hongrois ou en persan perde à la traduction)
"vous n'avez pas d'auteur mineur francophone un peu plus frais à citer, Yanka ?"
RépondreSupprimerGrozdanovith, Michon, Bergounioux...
Je ne voulais pas être exhaustif, je citais les têtes de pont. Je pourrais rajouter Vialatte aux anciens. C'est toujours un peu délicat de classer déjà des auteurs dont l'oeuvre n'est pas achevée. Pour Pirotte, je sais qu'il ne va pas très bien...
Un auteur du dessus du panier, rarement cité : Marcel Moreau. Pas de plume plus puissante que la sienne, toujours vivant, Belge naturalisé Français.
« Pour les leader, voyez vous, je préfère Shubert à Shumann (les voyages d'hiver, quand même hein ? Et ça tombe bien, parce que nous sommes en hiver)
RépondreSupprimerMais un des plus beaux machins que j'ai apprécié, ce sont vraiment les leaders de Mahler. La perfection même alors que ses symphonies m'ont toujours rasé de près (comme chez Gilette) »