Désolé de vous avoir dérangés inutilement : je n'ai strictement rien à vous dire ; c'est simplement que je ne me sentais pas d'attaque ni d'humeur à supporter que me saute à la face la photographie illustrant mon précédent billet, à chaque fois que j'ouvrirais ce blog. Il m'a semblé qu'un peu du calme et de la permanence des prés salés nous ferait à tous le plus plus grand bien, en ces périodes de fracas minuscules. De plus, cette photo de Catherine, nous l'avons fait agrandir, son auteur l'a encadrée, et elle trône désormais sur l'un de nos murs, juste en face de mon fauteuil : l'excuse pour la remettre ici est certes assez mince, mais elle existe.
N'existe que très peu, en revanche, ce à quoi nous n'allons pas pouvoir nous empêcher de penser presque sans arrêt jusqu'à demain soir, malgré que nous en ayons peut-être ; c'est comme ce pavé inégal dans la cour de l'hôtel de Guermantes sur lequel le pied ne peut faire autrement que de revenir achopper. En ce sens, quelles que soient sa couleur et ses nuances, lundi sera de toute façon une délivrance : c'est la bonne nouvelle de ce jour.
Quoi d'autre, mon Dieu ? Ça vous plairait, que je nous excite un peu notre cher Léon, pour réveiller ce samedi de veillée d'urnes ? Allez, d'accord, une bricole, pour faire plaisir : hier, la factrice a déposé dans la boîte un roman d'Alphonse de Châteaubriant, La Brière, dans l'édition Grasset originale de 1923 (5,50 € : la maison est néo-pétainiste mais parcimonieuse). Il est impossible ou presque, dans le cas des écrivains tombés du mauvais côté de l'histoire, de trouver leurs livres dans une édition contemporaine : nul ne se risquerait à une telle provocation. Bien sûr, lorsqu'il s'agit de Céline, ou à la rigueur de Drieu, il est difficile de faire autrement ; mais tous ceux qui se trouvaient sur le rayon du dessous ont passé à la trappe. C'est normal, ce sont de méchants écrivains – pas méchants dans le sens de mauvais : méchants dans le sens de méchants. Cela étant, il est également possible qu'on ne réédite pas Châteaubriant, ou Bonnard, ou d'autres encore, simplement parce que leurs livres ne méritent pas de l'être : on essaiera d'en juger une fois lu. Voilà bien, pour le moment, tout ce que je puis dire sur ce vénérable collabo homonymique : Léon, c'est à toi, mon grand…
De toute façon, il est temps de m'interrompre : Catherine m'attend pour un petit voyage à la déchetterie, et il faut que j'aille remplir la voiture des scories de notre existence journalière.
Le chargement, c'est maintenant…
"Catherine m'attend pour un petit voyage à la déchetterie". Un aller simple ?
RépondreSupprimeracémalin…
SupprimerSuperbe photographie! L'Archange veille, n'ayez crainte...
RépondreSupprimerOh, mais je ne crains rien !
SupprimerMagnifique photo en effet.
SupprimerJ'espère que que l'encadrement est à la hauteur. "Le cadre est la récompense du peintre".
Du - de la photographe aussi.
Duga
Oui, toujours présent mais, mon Dieu, que vous tombez mal, je sais faire la séparation entre l'écrivain et le salaud, j'ai fort apprécié, d'Alphonse de Chateaubriant (avec un t) Mr. de Lourdines, un roman lyrique sans affectation ni idéologie, qui fut prix Goncourt en 1911.
RépondreSupprimerMais c'est vrai, je ne fais pas un héros de cet écrivain et il ne me viendrait pas à l'idée d'en lire un extrait en public comme on peut lire un extrait de Brasillach, à la tribune d'un meeting du parti politique si vanté par Renaud Camus.
Puisque nous allons jouer à "retour vers le futur", je remets ici cette vidéo.
RépondreSupprimerLe 7 mai nous aurons rajeuni de trente ans et reprendrons la Bastille comme en 1981.
Faut-il en rire ou en pleurer ?
Qué será será
Demain n'est jamais bien loin
Laissons l'avenir, venir
Qué será será
Mieux vaut pleurer..Je me souviens de 83 et je ne dis pas merci à Mitterrand!
SupprimerJe voulais acheter Monsieur de Lourdines, au départ. Mais les prix proposés étaient par trop prohibitifs…
RépondreSupprimerA propos de votre voyage à la déchéterie, cette phrase de Chateaubriand (avec un D celui là) :
RépondreSupprimer"L’homme n’a pas besoin de voyager pour s’agrandir ; il porte avec lui l’immensité."
Alors jeter en paix!!…
Quand au changement de demain, il sera superficiel quelle que soit l'issu, et dans un an ce sera à peu de chose près la même chose qu'il y a un an… Le seul vrai changement sera que les déçus ne seront plus les mêmes…
http://beq.ebooksgratuits.com/classiques/Chateaubriant_Monsieur_des_Lourdines.pdf
RépondreSupprimerJolie photographie et c'est bien plus apaisant que notre flambeur d' homme normal.
RépondreSupprimer" La chaloupe laissait aller, dans le glissement des grandes ondes de l'estuaire, tout en appuyant à tribord, vers l'entrée de la petite rivière le Brivet.
RépondreSupprimerDans ces parages où la Loire s'étale sur une largeur de plusieurs fleuves, la brise a pris de la force, et la grande voile de peaux de bêtes, avait un souffle profond. "
La Brière. Ch.1. (Les deux premiers paragraphes).
Le roman d'un monde à jamais englouti, pré-pétainiste diront les modernes, mais les modernes disent tellement de bêtises.
Ces deux paragraphes sont les seuls que j'ai lus, lorsque le livre est arrivé ! Simplement pour humer le roman…
SupprimerIl a raison. Une fois de plus.
RépondreSupprimerPour les odeurs de pets je ne sais pas, mais pour le reste oui.
La bloge, comme il dit c'est ça, tout à fait ça.
Il le sait bien, lui qui s'y vautre avec délectation.
Ce que sent sa chambre à lui nous n'en sauront rien: elle est calfeutrée de partout. C'est la sienne, ce sont ses pets, rien que les siens qu'ils ne sent plus.
Tenir un blog et cracher à la gueule des blogueurs, voilà bien une attitude singulière.
Et pourtant nous l'aimons, n'est-ce pas, le Prince des Blogueurs.
Qu'il ne..
RépondreSupprimer...et nous ne saurons, enfin quoi fredi !
RépondreSupprimerJe trouve assez sympa que nos élus soient confrontés elles aussi aux dures réalités de la vie.
RépondreSupprimerC'est aussi celà l'égalité républicaine.
Elles aussi...
RépondreSupprimerJe pense une chose et en écris une autre.
On s'en fout, y'a plus personne ici: sont tous partis chez Jacques Etienne.
C'est aussi le mien
RépondreSupprimer"les blogueurs sont tous des idiots, et en plus ils sont vulgaires. Moi non, bien sûr, puisque je les dénonce".
SupprimerVoilà la substance du message incroyablement original de votre Prince des blogueurs, qui commet l'irréparable erreur de regarder le monde de très haut, non pour le mieux comprendre, mais pour mieux le mépriser, tout en émaillant ses pets verbaux de fautes d'orthographe. Saura-t-il trouver celle qui orne si comiquement son dernier texte ? "Quand on veut monter en haut du cocotier, on vérifie qu'on a le cul propre", dit à peu près la sagesse africaine, pour une fois bien inspirée.
Encore un proverbe africain qui a dû être écrit par un blanc, parce que faire la différence entre un africain qui s'est lavé le cul ou non...
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