Je ne suis pas fou des cyclones urbains. Ils ont toujours un petit côté trop hollywoodien, on se croirait chaque fois dans un film de ce gros nul d'Emmerich. Je préfère les ouragans campagnards, les tempêtes champêtres, les tsunamis pavillonnaires. Du reste, c'est un goût que doivent partager à peu près tous les blogueurs progressistes car, j'ai eu beau chercher, retourner la blogroll de Nicolas dans tous les sens, je n'en ai pas trouvé un pour faire la moindre allusion à l'ouragan qui s'est abattu sur New York voilà quarante-huit heures. Et j'allais me disant que, si d'aventure Sandy s'était détourné sur Haïti ou sur la Jamaïque, on nous aurait sommé de pleurer à gros bouillons pendant au moins une semaine, et en plus on aurait exigé notre pognon. Mais bon.
Ce que j'aime, moi, dans les ouragans, ce sont les gens qui disent non. Il y en a toujours, on nous les montre à la télévision généralement. Ceux qui refusent obstinément d'être évacués avant la catastrophe pour aller se parquer dans des gymnases de merde avec d'autres gens qu'ils n'ont pas envie de voir, encore moins de côtoyer. Ils disent chaque fois la même chose : « Ici, c'est chez moi, c'est ma maison, j'ai toujours vécu là, j'y suis, j'y reste. Je l'attends, le typhon, je l'attends. À la grâce de Dieu, bon sang de bois ! » Ce ne sont pas des inconscients, ils savent généralement ce qu'ils risquent ; mais ils restent quand même. C'est une forme d'entêtement mêlé d'honneur, augmenté d'un dégoût instinctif du troupeau et des initiatives gouvernementales ; une manière de résistance, absurde et grandiose.
Vous penchez pour l'antiaméricanisme de nos degauches?
RépondreSupprimerOn a aussi entendu que le résultat des élections américaines pouvait être influencé par la gestion de cet ouragan par l'administration Obama.
Peut-être ces blogueurs craignent-ils en évoquant le sujet de contribuer à faire perdre leur Idole chérie (et à faire gagner le Diable mormon)!
On sous-estime toujours l'influence de la blogosphère...
Antiaméricains, eux ? Allons donc ! Antisionistes peut-être, et encore…
SupprimerEt voilà ! Ma blogroll est encore stigmatisée.
RépondreSupprimerMais non, c'est un hommage que je lui rends…
Supprimerhttp://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/30/l-ouragan-sandy-precipite-haiti-dans-la-detresse-sanitaire-et-alimentaire_1783347_3244.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208001
RépondreSupprimerBon ben, alors, qu'est-ce qu'ils foutent, mes potes progressistes ?
SupprimerJe ne suis pas certaine que les medias d'ici donnent une image exacte de ce qui se passe à New-York.
RépondreSupprimerJ'ai reçu cet après-midi un courriel d'un ami américain qui habite The Village à Manhattan dont voici un extrait:
"We are fine and are far enough from the edge of the water that no floods reached our house. We do not have electricity however we have come uptown to stay with a friend where everything is normal so that we are fine and can do our work from here. Electricity is expected to return to our neighborhood tomorrow or early the following day.
I a sure that the pictures and reports that you have seen are of the worst parts. The Wall Street area at the tip of Manhattan and at a very low elevation is the hardest hit. The stock exchange had a meter of water on the trading floor. The subways are the worst hit and the station near Wall Street on the water's edge had water to the ceiling of the station. Once the water is pumped out, it will still take a time to get equipment back in order.
With the buses back in service, most of the city is reasonably normal now. Airports are just beginning to open."
Erratum.Lire au début du §3 : I am sure
RépondreSupprimerC'est vrai que moi aussi, j'ai fui ces images comme la peste.
RépondreSupprimerJe ne sais pas, si je resterais chez moi en cas de typhon, mais je me souviens très bien être restée dans un cinéma à Rabat où on projetait 8 1/2 de Fellini pendant un tremblement de terre, alors que les spectateurs s'étaient rués vers la sortie.
Le film dont la projection s'était interrompue, finit par reprendre pour les deux ou trois spectateurs qui n'avaient pas bougé.
A la sortie, les voitures continuaient à fuir la ville en s'entrechoquant aux carrefours sans demander leur reste.
Les gens couraient dans tous les sens et j'ai même croisé une amie qui courait sans savoir où, en chemise de nuit.
J'y étais (à Rabat, pas dans le cinéma). C'était effectivement l'affolement général parce que tout le monde pensait à celui d'Agadir.
Supprimerjeune, je me souviens d'un ouragan à New york. Quand j'étais avec de jolies filles bravant les éléments à Brooklyn. Et les trombes d'eau et la provoc face aux alarmes des radios à une époque giscardienne. Ces "catastrophes" sont des piqures de moustiques par rapport à ce que j'ai pu voir ailleurs. Ainsi vont les médias. On se crée des frayeurs. L'horreur est ailleurs. A chacun de définir ce qu'est l'horreur: Ce qui n'est jamais dit puisque les médias nous servent rituellement une messe sans sacré. L'horreur. Chacun un jour l'aura expérimenté. Dans sa vie personelle. Mais l'horreur, la seule dont il faut parler quand elle nous concerne tous, c'est l'effondrement de la pensée qui précède toujours celle des êtres.
RépondreSupprimerOuragan Sandy : Haïti propose son aide
RépondreSupprimer"Mais l'horreur, la seule dont il faut parler quand elle nous concerne tous, c'est l'effondrement de la pensée"
RépondreSupprimerC'est vrai qu'une pensée effondrée, c'est drôlement embêtant, surtout si tu la prends sur le pied
Vous faites de l'humour, maintenant ? C'est bon signe, cependant, si vous venez ici pour rire.
SupprimerQue d'eau, que d'eau, que d'eau (dans la petite mare aux canards…)
RépondreSupprimercoin coin!
http://www.slate.fr/grand-format/sandy-chasseurs-de-tempete-64257
RépondreSupprimerRegardez ces photos et lisez les légendes (en particulier celle de la photo n°5).
Vous verrez que dans l'art de se foutre du monde, les media peuvent atteindre des sommets.
De toute manière, avec ou sans passage d'ouragan, Haïti conserve le même aspect. Deux ans après le séisme qui a frappé l'île, elle ressemble encore à une vaste décharge recouverte d'abris de fortune. Déjà qu'avant ce n'était déjà pas bien riant. Mais bon, chacun fait ce qu'il veut de son indépendance, hein !
RépondreSupprimerSandy est passé par Haïti avant d'arriver à NY, et il y aurait fait plus de mort, mais bon, comme vous dites.
RépondreSupprimerLes dégâts à Haïti ne s'y comptent certainement pas en milliards de dollars, mais bon.
Bref, renseignez vous avant de nous faire encore le couplet du réac contre les médias et les progressistes, on va finir par penser que vous êtes gâteux.
Sauf votre respect, le bilan n'est pas tout à fait le même. Sandy a une importance, mais surtout parce que la tempête survient pendant l'élection présidentielle. Suis-je bête; c'est surtout un prétexte pour laisser fleurir les commentaires débiles - et ignorants - sur Haïti (son passé, son devenir post-indépendance) et sur le prétendu antiaméricanisme des blogueurs de gauche. Comme si l'extrême droite n'était pas majoritairement antiaméricaine... Pour faire bonne mesure, faites une petite recherche dans les archives des blogs, vous verrez sans doute qu'on parla beaucoup de Katrina, peut-être plus que du séisme haïtien.
RépondreSupprimerIl est vrai que l'extrême droite est le plus souvent antiaméricaine ; c'est même ce qui me sépare d'elle (ça plus des relents d'antisémitisme qui n'ose plus trop dire son nom…).
SupprimerEn fait, mon esprit taquin m'a poussé à mélanger deux choses dans ce court billet, qui n'avaient rien à voir entre elles ; et dont, au départ, seule la seconde m'intéressait.
Je suis assez d'accord avec Dorham; ni la gauche ni la droite n'est anti-américaine ou alors elle le sont en surface, en apparence. Le soir tout ce petit monde regarde joyeusement "The voice of américa" sur toutes les chaînes de télé. Nous sommes bien au contraire dans l'imitation et l'admiration inconditionnelle de tout ce qui vient des USA, y compris ce qu'il y a de plus mauvais ou du moins dans ce qui nous est le plus contraire (le multiculturalisme par exemple)… c'est le syndrome du Lapin (que nous sommes) ébloui par les phares d'une belle (voiture) américaine… et ça dure depuis 1918…
SupprimerEt j'y suis sensible, je suis moi aussi très impressionné par cet attachement, devant l'imminence d'un cataclysme.
SupprimerMonsieurY,
SupprimerLes Etats-Unis : notre modèle obstacle. Pour ma part, je n'ai jamais réussi à les détester, ni à les aimer totalement. Ce pays est si riche et si pauvre à la fois, si génial et si vulgaire, si divers et parfois si binaire. Il ne peut que fasciner.
Dorham :USA Modèle Obstacle : absolument, c'est absolument cela. Absolument. Il nous interdit ou du moins nous empêche d'être "nous-mêmes"…
SupprimerPersonnellement je ne déteste ni n'aime vraiment aucun modèle, ils sont utiles si l'on sait s'en défaire à temps… encore faut-il savoir ou peut-être même pouvoir.
"Mais bon, chacun fait ce qu'il veut de son indépendance, hein !"
RépondreSupprimerOui Koltchack, indépendance qui remonte à 1804, ce n'est pas d'hier.
Et en effet chaque pays fait ce qu'il veut de son indépendance, les pays européens l'ont bien montré au XXème siècle, avec deux guerres sanglantes et des atrocités.Gardons-nous des leçons.
Al west, cet "effondrement de la pensée", ne me fait pas spécialement rire,je me moque simplement des types qui emploient des mots creux et des clichés faisant appel à des visions apocalyptiques du monde simplement parce que sa complexité les dérange.
Les situations ne sont pas comparables. La France, libérée de la monarchie, a eu les moyens de mener son "indépendance" et d'en tirer profit. Ce n'est pas le cas d'Haïti, pour de multiples raisons. On peut - il y a de nombreux exemples - acquérir son indépendance et être entouré d'états qui se fédère pour vous priver de tous les moyens qui vous permettront de vivre sereinement votre indépendance. On peut acquérir son indépendance administrativement et être privé de tout ce qui la définit réellement. Ce fut le cas d'Haïti, en particulier à cause de son encombrant voisin, la République Dominicaine et de son allié objectif, que je ne citerai pas par peur d'être taxé d'antiaméricanisme... Si l'on ne sait rien notamment du règne de Trujillo... Des accords passés avec Duvalier, au détriment du peuple Haïtien et des intérêts américains, des amis américains de Trujillo tirant les ficelles en coulisses, on risque de prendre des raccourcis...
SupprimerC'est étrange cette malédiction sur tous les pays peuplés de Noirs. Ce n'est jamais de leur faute s'ils sont nuls.
SupprimerEn tout cas, ce n'est pas en le leur répétant ad nauseam qu'ils auront l'idée de se bouger un peu et d'entrer enfin dans l'histoire, comme l'a dit l'autre provocateur, qui, pour le coup, avait parfaitement raison.
Oui, c'est vrai Marco Polo, sans doute que les noirs sont des sous-hommes, c'est ce que vous voulez insinuer, je suppose.
SupprimerMais non, voyons ! C'est juste qu'ils ne sont pas entrés dans l'histoire, on n'arrête pas e vous l'expliquer. On leur avait pourtant dit, à ces grands enfants aux dents blanches : « Vous prenez le couloir de droite (du côté de la main qui vous sert à faire des bâtons) et quand vous arriverez à une porte vous la poussez : de l'autre côté, pas de problème, c'est l'histoire ! » Penses-tu ! Sont bien trop fainéants…
SupprimerOui, c'est bien, mais vous on sait déjà que vous êtes raciste, mais Marco Polo, j'essayais de savoir.
SupprimerEt Pan! Raciste va!
SupprimerDécidément Ludotruc876 vous êtes une proie facile!
Ouf ! me voilà rassuré : j'avais craint, tout soudain, qu'un léger doute ne subsistât sur ma nature profonde et intrinsèquement perverse…
SupprimerM. Goux, Vous êtes trop vilain!
SupprimerPardonnez ma violence! mais c'en est trop!
SupprimerJ'sais ben, j'sais ben…
SupprimerC'est la faute à pas d'chance, Ludo.
SupprimerVouloir toujours trouver des excuses aux Noirs, parce qu'ils sont Noirs, moi c'est ça qui me paraît un brin raciste. Les traiter en grandes personnes et les considérer à égalité avec les autres, ce serait mieux, non ? Mais visiblement, conseiller aux gens de bosser au lieu de se plaindre, c'est raciste.
Réfléchissez au lieu d'empêcher les autres de le faire, et vous verrez que vouloir faire entrer les Noirs dans l'histoire, ce n'est pas pas précisément les exclure, ce serait même plutôt l'inverse.
Mais vous préférez peut-être, Ludo, qu'ils continuent à cultiver leur boue avec l'araire en bois et à chasser le zébu avec des arcs, pour la couleur locale de vos reportages et safaris si respectueux de ces merveilleuses coutumes traditionnelles... Ou alors vous souhaitez que l'Occident culpabilisé leur construise des palaces et leur fournisse de la bouffe jusqu'à la fin du monde.
Voilà qui ne serait pas raciste, sans doute, même s'il ne vous est jamais venu à l'esprit d'en faire autant pour des Jaunes ou des Blancs. Non, eux ils peuvent se démerder tout seuls.
La compassion repentante pour les Noirs, c'est ça le vrai racisme, comme quelques Africains commencent à s'en apercevoir. Et vous vous n'êtes pas très malin, pour tomber dans des travers aussi ridicules.
Marco : merci d'avoir fait, et très bien, la réponse que je méditais plus ou loin : comme je suis en train de m'appuyer cinq à six mille signes sur la famille royale de Belgique, j'apprécie que vous me déchargiez un peu de mon boulot de blogueur !
SupprimerPlus ou MOINS, gros abruti !
SupprimerDe rien, c'est un plaisir.
SupprimerBon, voilà, mes six mille signes sont bouclés. Je vais pouvoir retourner à Bardèche et à Proust…
SupprimerQui est gros?
SupprimerJe suis d'accord avec Marco Polo, du reste aujourd'hui, je suis d'accord avec tout le monde.
SupprimerMais voilà Marco Polo, si vous retirer le statut de victime aux victimes désignés d'office et de bourreau aux bourreaux (nous donc), tout les Ludovic76 de la terre y perdront leur latin… Ils faut des bons et des méchants sinon on n'y comprends plus rien, on eut plus se détester soi-même… et les bons ne pourrons plus se sentir bon! Vous voyez la merde que vous êtes en train de mettre!
Soyez charitable quand même!
C'est vrai je suis sans doute tout à fait injuste, car c'est la première chose que l'on ressent en lisant ce blog et ses commentateurs, le respect de l'autre, la compassion pour le noirs et les Arabes,cette façon que l'on a, sans supériorité aucune de notre part, de vouloir les faire entrer dans l'histoire, et cette sorte de fraternité universelle qui va même jusqu'à englober ce bon Bardèche, un humaniste exemplaire.
Supprimer"(...)la compassion pour le noirs et les Arabes (...)" : bin, on en a eu dans le temps, et cela a donné les colonies. Depuis lors, on en est reviendu, hein ?
SupprimerCélestin
Marco,
SupprimerIl ne s'agit pas d'excuser, Marco, il s'agit simplement de faits, bon sang de bois. Sur la question haïtienne, vous manquez sans aucun doute de documentation. C'est pas ma faute Monsieur si il arrête pas de se casser la gueule lui... Quoi ? Quels croche-pieds ?
Enfin, tout cela est bien arrangeant, n'est-ce pas... Mais on suit le même chemin, la France va apprendre ce que c 'est que de jouer avec des dés pipés... La Chine est en train d'installer le tapis vert et ça pleurniche déjà, avant même que ça fasse vraiment mal...
SupprimerMalheureusement, si nous nous cassons la figure c'est bien entièrement de notre faute. Ce n'est pas l'Amérique ou la Chine qui demande pardon à l'Algérie ou au Sénégal toutes les deux minutes, c'est notre bon président, hélas !
SupprimerChercher des responsables de notre malheur en Chine ou ailleurs, cela me paraît étrange de votre part, Dorham. Et j'ajoute que je n'ai aucun mépris pour les Haïtiens qui restent chez eux et essaient de faire quelque chose pour sauver leur pays, mais la litanie à la cubaine, "c'est la faute au méchant blocus", ça ne peut pas marcher pendant 200 ans.
JG Malliarakis :
Supprimer" Disons-le tout net : la soi-disant "repentance" ça suffit ! Basta ! "
Je renvoie les lecteurs éclairés du blog à l'excellente mise au point de JG M. :
L'Insolent - Un sympathique bras d'honneur. Jeudi 1 nov 2012.
(insolent.fr)
Obama, confortablement assis dans son aquarium géant ou réconfortant le blanco de service, observe et joue de plus en plus gagnant, voilà où mène la société spectaculaire.
RépondreSupprimer" Le propagandiste doit traiter la personnalité comme n'importe lequel autre fait objectif de sa compétence. Selon les cas, une personnalité crée une situation, ou bien les circonstances créent une personnalité, mais il est souvent difficile de savoir quel est le facteur déterminant. "
Edward Bernays - Propaganda, comment manipuler l'opinion en démocratie.
C'est le Sandy Show !