mercredi 12 juin 2013

Mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre…


Voilà, ça les reprend, j'en étais sûr. Déjà l'année dernière, la “mission handicap” dépendant de la Direction des Ressources Humaines (avec majuscules partout, mais oui, mais oui !) avait voulu à toute force m'initier à une autre façon de communiquer. Comme mon ambition est désormais de ne communiquer avec mes semblables qu'en cas d'absolue nécessité, j'avais décliné poliment. D'autant qu'il s'agissait d'une communication non-verbale (avé le trait d'union, mais oui, mais oui !) et que, pour ça, j'ai déjà le blog.

Donc, ils recommencent. Un malfaisant quelconque a brusquement sorti de leur bocal de formol la “chargée de mission handicap” ainsi que la “responsable mission handicap” (dont le slogan festif est :  « Je suis handicap ! »), afin, une nouvelle fois, de nous inciter à venir massivement, le mardi 25 juin 2013, de 12 h à 14 h 15 (Déjeuner panier repas offert), apprendre le langage des sourds-muets. Je ne sais pas si on peut apprendre le langage des sourds-muets entre 12 h et 14 h 15 ; ce dont je suis sûr, en revanche, c'est de trouver tout à fait absurde l'idée d'apprendre à jacter avec les doigts alors que je ne fréquente aucune  personne en situation de handicap audio-phonétique.

L'année dernière, probablement à la même époque (le printemps a entre autres cette particularité de réveiller les chargées de mission de leur torpeur hivernale), j'avais fait part de mes réflexions à une jeune femme avec qui je travaille. Elle s'était montrée un peu choquée de ma désinvolture : « Mais enfin, on peut toujours être amené à entrer en contact avec des sourds-muets ! » Après une seconde de réflexion – pas plus : il ne faut pas s'exagérer les joies de la réflexion –, je lui avais répondu : « Tu as raison. Tellement raison, même, que je vais dès demain me plonger dans l'étude intensive et conjointe du serbe et de l'ourdou, car les probabilités que j'entre prochainement en contact avec un locuteur de l'une ou l'autre de ces deux belles langues n'est après tout pas si faible que cela. » Elle a trouvé que je racontais n'importe quoi.

31 commentaires:

  1. Elle serait pas un peu socialiste votre collègue?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Étant journaliste, il y a en effet de forte chances (si de chances on peut parler…).

      Supprimer
  2. Vous vous enfoncez à pieds joints dans une spirale négative : vous ne parlez pas le sourd-muet DONC vous n'entrez pas en contact avec ces gens-là DONC vous ne ressentez pas le besoin d'apprendre la langue des signes DONC vous ne pouvez nouer aucun contact etc.
    Je ne sais pas jusqu'où cela peut vous menez mais méfiez vous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et le pire c'est que ça marche aussi bien avec les Serbes !

      Supprimer
  3. Alors que rien ne m'y destinait, voilà je suis marié depuis 25 ans avec une Serbe ; ce qui m'a éclairé sur ce qu'était le nationalisme. Vous priver d'apprendre le langage des sourds peut vous faire manquer une carrière dans le tricot.
    Quant à l'ourdou pour les muets, vous avez peut-être raison.

    RépondreSupprimer
  4. Enfin, faites un petit effort, apprenez au moins quelques mots grossiers, en terme de communication ça peut toujours servir...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tiens, ce n'est pas bête ! Je devrais aller à ce fucking cours et demander à la chargée de mission comment on dit en sourd-muet : « Va chier, j'cause pas aux infirmes. »

      Supprimer
    2. Robert Marchenoir12 juin 2013 à 21:19

      Pas besoin d'aller au cours. Moi je sais comment ça se dit :

      http://tinyurl.com/khuve79

      Supprimer
  5. C'est une drôle idée, l'heure du déjeuner ; je sais bien qu'on ne parle pas la bouche pleine, mézenfin cela permet l'usage de la voix lorsque les mains sont prises (verre, couverts, sandwich), et des gestes quand la bouche est pleine.

    À quand le serbe (ou l'ourdou) par les signes (seul véritable progrès qui vaille, finalement) ?

    RépondreSupprimer
  6. LeVertEstDansLeFruit12 juin 2013 à 14:07

    Il ne faut pas dire sourd mais malentendant.
    Cependant, malentendant a une connotation négative, stigmatisante.
    Il faut parler d'alterentendant, car les façons d'entendre sont diverses et qu'il faut respecter la diversité.

    Et je ne vais pas le répéter avec mes doigts, hein !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vous achète dans l'enthousiasme votre “alterentendant” ! Et, pour les muets, j'y ajoute alterophone.

      Supprimer
    2. LeVertEstDansLeFruit12 juin 2013 à 16:12

      Je vous le cède volontiers contre bons soins.

      Supprimer
  7. Vous êtes un sourd-muetophobe !!! ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Peux pas m'en empêcher… Je dois avoir le gène du phobe…

      Supprimer
    2. Quoi!! vous êtes phobophobe?
      Pas beau!! j'vais l'dire!

      Supprimer
  8. Par précaution, je vous engage à apprendre sans tarder le langage des sourds-muets serbes et ourdous.

    On ne sait jamais.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois que je vais passer directement à l'espéranto par gestes.

      Supprimer
  9. La photo de la mignonette qui mange, je suis en plein dedans, Gaby devant son assiette de purée depuis ce midi et elle refuse de manger : elle est muette à cette heure-ci, et sourde à toute sollicitation, mais son air obstiné suffit à me faire penser que l'après midi va être trèès longue.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'après la légende du site où j'ai trouvé la photo, cette enfant est réellement en train de parler en sourd-muet. Mais j'ai comme un doute…

      Supprimer
  10. Dans ce domaine, comme dans d'autres, nécessité fait loi.
    Je me souviens dans mon très jeune âge, d'une compagne de pension sourde-muette qui n'avait certainement pas appris le langage des signes académique.
    Cependant elle s'était inventé un langage à elle, qu'elle avait enseigné à toutes les filles, dont moi, et on communiquait avec elle dans la plus parfaite aisance, bien mieux que si elle avait été serbe ou croate ou les deux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben oui. C'est comme quand on n'a pas eu d'éducation sexuelle à l'école : on finit toujours par y arriver quand même.

      Supprimer
  11. "Comme mon ambition est désormais de ne communiquer avec mes semblables qu'en cas d'absolue nécessité, j'avait décliné poliment. D'autant qu'il s'agissait d'une communication non-verbale" : pourtant une formation en orthographe semble nécessaire (sauf si vous postulez pour un blog gauchiste).

    Message à effacer après consommation.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je le laisse afin de consommer la honte jusqu'à la lie (voire jusqu'à l'hallali).

      Supprimer
  12. Un peu de sérieux ! Imaginiez que vous tombez sur un serveur sourd (embauché par un patron de gauche qui a créé une mission handicap dans son bistro) ou serbe, vous ne pourriez pas commander une bière.

    (moi, en Serbe, je sais. Phonétiquement, ça donne : "piva").

    RépondreSupprimer
  13. Eh ! oh ! commander une bière à distance en mimant au garçon d'une main l'anse de la chope et de l'autre l'abaissement de la poignée de la pompe, je l'ai fait mille fois ! Alors, hein, camembert…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y avait jadis place Rouaix à Toulouse un bistrot où se réunissaient les élèves d'une école de sourds-muets. La devanture en était vitrée et on y devinait une agitation incroyable. Puis la porte poussée, on tombait dans quelque sorte de salle des fous où le patron mettait la télé à fond sans gêner personne !
      Vous pouviez y commander une pression par geste ! Le patron ne s'en rendait même pas compte !

      Supprimer
  14. Gauche totalitaire, dit Zemmour.
    Comment en arrive-t-on à cette idéologie?
    jard

    RépondreSupprimer
  15. Bonjour Monsieur Goux

    Puisqu'ils vous offrent le panier repas allez y pour la dégustation gratuite. Et puis filez aux toilettes sans piper mot...

    Je sais c'est mesquin. Je sors.

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.