J'apprends que M. Castex, apparemment Premier ministre, entend
prendre des mesures pour, je cite, “faire cesser les violences du
quotidien”. Diable ! Voilà qui fait peur ! J'ignorais qu'un quotidien
pût être capable de violence, moi ! Et puis, il faudrait peut-être nous
dire lequel : Le Figaro ? Libération ? Encore un autre ?
Il conviendrait aussi, de nous préciser si les quotidiens régionaux sont
plus enclins à la brutalité que les nationaux, ou l'inverse. Et qu'en
est-il des quotidiens étrangers ? Die Welt est-il une sombre brute ? Le Times un immonde tortionnaire ? La Stampa
une mégère sadique ? Et d'abord, en dehors de ce que les journalistes appellent des “coups éditoriaux” (et les patrons de presse des “coûts éditoriaux”), quelles violences se perpètrent
entre ces grandes pages fleurant si bon l'encre fraîche et les pensées
convenues ? Une violence frontalement physique ? Ou au contraire
insidieusement psychologique ? Une violence raciale ? Sexiste ? C'est un
abîme qui s'entrouvre sous nos pieds, pauvres ignorants que nous étions
de ce qui nous menaçait chaque jour au détour du présentoir !
Dans
l'attente de plus amples précisions sur ce spectre effrayant, une chose
est certaine : à chaque fois que s'encadrera dans mon champ de vision
immédiat un kiosque ou une maison de la presse, je me ferai un devoir de
respecter les gestes barrières, seul moyen, m'est avis, d'éviter
peut-être les pulsions de violence des quotidiens qui y guettent leurs proies inconscientes. Et que n'apaise même pas la douce bénévolence des hebdomadaires et des mensuels qui somnolent à côté d'eux.
Ne faites pan semblant de croire qu'il y a encore des gens qui lisent les journaux ! Regardez à quelles extrémités en est réduit ce pauvre Joffrin pour essayer de faire parler de lui !
RépondreSupprimerRetournez donc à vos espérances petites ou grandes en toute tranquillité.
Mais si, mais si, on vend encore des journaux ! Savoir si les acheteurs les lisent, c'est autre chose…
Supprimervous chipotez.
RépondreSupprimerSurtout pas d'amalgame avec les hebdomadaires et les mensuels qui représentent la grande majorité d'une presse ne demandant qu'à vivre paisiblement dans le respect des valeurs de l'Imprimerie.
RépondreSupprimerVous avez raison : c'est le genre d'amalgame qui rappellerait facilement les heures les plus sombres de notre histoire !
SupprimerJe n'entre chez les marchands de papier que lorsque j'ai besoin d'une nouvelle revue de mots croisés. Dans ces moments-là, passant près du présentoir à quotidiens, je siffle un petit air pour me donner du courage.
RépondreSupprimerMon quotidien préféré est La Hulotte. Deux numéros par an, remplis de gentillesse.
RépondreSupprimerMais enfin, il n'y a rien de plus violent que La Hulotte ! Toutes ces bestioles qui passent leur temps à se massacrer et à s'entredévorer…
Supprimer(Sans parler de ces salauds de mâles qui tringlent les femelles sans même avoir sollicité leur consentement explicite…)
Ça existe encore ? Mais ce n'est pas possible, ce doit être tenu par son petit-fils ! C'était du temps où l'écologie avait des connaissances, de l'humour, de l'intelligence et de la gentillesse... tout ce qu'elle a perdu, quoi !
SupprimerPourtant, ils sont gentils avec notre :Danube de la pensée ".
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