Le roman de Joyce Carol Oates qui m'est arrivé aujourd'hui – et que j'ai aussitôt commencé à lire – s'intitule en anglais Middle Age: A Romance. L'éditeur français, Stock pour ne pas le nommer, s'est senti obligé de lui donner un titre mieux adapté au lectorat monoglotte qu'il espérait séduire par ici.
C'est donc avec une implacable logique qu'après avoir examiné très soigneusement toutes les options qui se présentaient à lui, du moins le suppose-t-on, il a finalement choisi de commercialiser son beau volume tout neuf sous le titre de Hudson River.
Rien à ajouter, je crois.
Parce que "entre deux âges. Une romance" aurait été moche, non ? Je dis ça pour rendre service parce qu'au fond, hein...
RépondreSupprimerEt ça vous semble normal, de traduire un titre anglais… par un autre titre anglais ?
SupprimerHé ho ! Je disais ça pour causer, moi. J’ai fini Better call Saul. Il faut bien que je m’occupe.
SupprimerUn éditeur qui se sent une âme de rewriter.
RépondreSupprimerAprès avoir lu le résumé du livre, aucun des deux titres ne semblent avoir de rapport avec.
Hélène
Après avoir lu une soixantaine de pages, il me semble que le titre d'Oates est justifié.
SupprimerLe titre ďevrait faire partie intégrante du livre et n'être déterminé que par l'auteur et le traducteur. SI c'est l'éditeur qui trnche au nom du " En France,ça se vendra mieux sous "Les couilles de la marquise"), on entre dans le domaine du "final cut" (montage final) des producteurs américains (" le public aimerait mieux qu'elle èpouse le mousrachu "), auxques seuls les très grands ont pu s'opposer( cette fin incroyable de Duel in the Sun que King Vidor a réussi à sauver ! Orson Welles, par contre...)
RépondreSupprimerCela dit, je me suis un peu avancé : je ne sais pas pas QUI a eu cette mirobolante trouvaille. Je ne suis sûr que d'une chose : le titre n'a pas pu être agréé sans l'accord de l'éditeur.
SupprimerPeut-être parce que Adam Berendt habitait à Salthill-on-Hudson ? non... Enfin, je dis ça ...
RépondreSupprimerD'une part, la raison me semble bien mince et, d'autre part, est-ce que ça justifie de donner aux lecteurs français un titre anglais, qui n'a même pas l'excuse d'être celui choisi par l'auteur ?
SupprimerComme dirait Perceval (dans Kaamelott): "C'est pas faux !"
SupprimerCette fois, j'en jurerais, vous les tenez vos cent commentaires !
RépondreSupprimerOn a encore une petite marge…
SupprimerC'est juste pour faire avancer le schmilblick et recommander la lecture de "Blonde: a novel", sobrement traduit par "Blonde", magnifique portrait intimiste de Norma Jeane Baker par Joyce Carol Oates.
SupprimerJ'ai lu la moitié de Blonde. Énorme livre que j'ai trouvé passionnant tant qu'il était question de Norma Jean, mais qui m'est plus ou moins tombé des mains quand celle-ci s'est transformée en Marilyn. Je ne saurais dire pourquoi, du reste.
SupprimerIncroyable oui, à quel point on peut prendre les lecteurs pour des cons. Seulement bons à acheter, consommer. Et hélas, c'est le cas de la plupart. Mais avec ce genre de pratique éditoriale, ils ne sont guère encouragés à aller au-delà.
RépondreSupprimerSans parler de l'attitude tenue vis-à-vis de l'auteur.
Le pire est que, si ça se trouve, on a demandé son accord à Mrs Oates… et qu'elle l'a donné !
SupprimerOu alors, elle s'en foutait royalement, c'est possible aussi.
Non ! Ils ont envoyé la demande à Mme Flocon d'Avoine, les cons.
SupprimerC'est possible. Maintenant que vous le dites, il me semble avoir lu dans un article à son sujet qu'elle n'était pas très regardante sur la traduction littérale de ses textes, disant un jour en gros à sa traductrice française (aux éditions Rey, je crois): "Si vous préférez couper - ou condenser ? - allez-y !".
SupprimerBon...
Cela étant, même si elle s'en fout… moi pas !
SupprimerPar contre, le titre que vous avez choisi pour le billet est parfaitement adéquat je trouve...
RépondreSupprimerBibi
Je ne peux quand même pas être mauvais partout !
SupprimerIls auraient pu choisir un titre bien vendeur, par exemple, le chef d'Œuvre de Joyce Carol Oates, au hasard.
RépondreSupprimerLa preuve a été faite que les titres commençant par "Le Chef-d'œuvre de…" étaient tout sauf vendeurs…
SupprimerC'est aimable…
SupprimerMoi j'aurai mis "la fin du cavaleur cryptique" j'ai du plancher sur ce joli cryptique en parcourant le résumé.
RépondreSupprimerPas à dire : vous avez le sens du titre qui fait vendre !
SupprimerAprès tout, est-ce que les écrivains qui se foutent pas mal de la façon dont leurs livres seront traduits, et même écrits,comme Alexandre Dumas,n"auront pas toujours beaucoup plus de lecteurs que ceux qui passent un mois sur la moindre virgule, comme Julien Gracq ( d'ailleurs impossible à traduire, à mon avis).
RépondreSupprimerC'est curieux cet acharnement – et ces idées fausses – contre Dumas. Qui, par parenthèse, écrivait autrement mieux que votre soporifique Gracq.
SupprimerGracq ne savait pas écrire des romans, mais ses 3 Lettrines sont superbes
SupprimerFaute de frappe,2 Lettrines, pas 3 ! (enfin, moi, je n'en connais que 2 ) C'est vraiment jouer de la langue française comme d'un instrument de musique.
SupprimerComme quoi, on peut développer une conversation sur les sujets les plus improbables.
RépondreSupprimerComme quoi, en effet !
SupprimerSujet improbable vous-même !
SupprimerJe suis pleinement d’accord avec vous Didier Goux.
RépondreSupprimerFormidable Dumas qui réussissait à nous extirper de notre fauteuil pour aller vivre avec ses héros.
Hélène
Je serais curieux de savoir comment il titrerait un fascicule touristique sur la rivière Hudson.
RépondreSupprimerXix " Sans tambours ni trompettes"
SupprimerS'il n'y a pas de tambour et pas de trompette, pour les mettre au pluriel ?
SupprimerTout simplement parce qu'il n'y a pas de tambours et pas de trompettes.
SupprimerIl peut y en avoir un de chaque, mais tout ça ne fait pas une fanfare pour accompagner l'événement.
Néanmoins on peut aussi considérer que l'austérité a ses propres vertus.
j'ai trouvé cette phrase à propos des aimants supraconducteurs du LHC, (ici):
RépondreSupprimer« L'éclairage étant faible, il peut faire assez sombre dans les tunnels des accélérateurs. Pour compenser, nous avons tendance à choisir des couleurs claires et lumineuses qui facilitent le travail auprès des aimants. »
Pareil pour les livres:
« L'éclairage médiatique étant faible, il peut faire assez sombre dans les tunnels des éditeurs. Pour compenser, nous avons tendance à choisir des titres clairs et lumineux qui facilitent le travail auprès des clients. »
En fait, 'Stock' n'y est sans doute pour rien, voir: 'Points'.
La France, c'est « le tunnel » des éditeurs new-yorkais.