lundi 3 juin 2024

I'm no one but a shadow…


 Je viens, chez Toitube, de tomber par hasard sur Nicolas Peyrac chantant So far away from L.A. Je l'ai écouté jusqu'au bout, et j'ai pu constater que cette chanson me plongeait toujours, comme il y a quarante ans et plus, dans la même mélancolie nostalgique, provoquant chez moi une sorte de regret souriant baudelairien aussi inexplicable que tenace.

L'étrangeté de cet effet produit sur moi est augmenté du fait que Peyrac est un chanteur qui ne m'a jamais particulièrement intéressé, et que la petite dizaine de chansons que j'ai pu, dans le temps, connaître de lui m'a toujours laissé à peu près voire complètement froid. Mais entonne-t-il So far away ? Il est sûr de “m'avoir” à tous les coups.

(Autre petit fait curieux : chacun pourra constater, au vu du portrait ci-dessus, que, les années passant, Nicolas Peyrac s'est fait presque la même tête que Jean-Pierre Darroussin.)

Je me souviens aussi d'un soir, vers le milieu des années quatre-vingt, dans l'un de ces restaurants japonais où les client sont assis le long d'un comptoir plus ou moins circulaire autour du faiseur de sushis, je me souviens d'avoir dîné à côté de ce Nicolas-là. Il était en compagnie d'une femme ; je n'étais pas seul non plus, mais du diable si, les décennies ayant passé, je me rappelle avec qui.

So far ago, n'est-ce pas...

 

24 commentaires:

  1. Faut dire qu'elle est très bien ficelée cette chanson...

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    1. ... elle est mélancolique comme un ciel de Beauce après les moissons...

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    2. Vous voilà poète, asteure ?

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    3. L'ai toujours été un peu...

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    4. Comme disait à peu près Francis Blanche : « Ce garçon est poète à ses heures. Mais vers seize heures dix, seize heures quinze, ça lui passe… »

      (Évidemment, ça marche mieux à l'oral qu'à l'écrit…)

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  3. Je veux bien admettre que l'on écoute du Nicolas Machin par hasard mais de là à bouffer des sushis... (à part une fois, pour s'en dégouter).

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    1. À l'époque dont je parle, les restaurants à sushis étaient encore une nouveauté assez rare, à Paris. Et les seuls qui existaient (rue Sainte-Anne notamment) étaient authentiquement japonais, contrairement à ceux de maintenant.

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    2. Dans le quartier de l'Opéra ils le sont toujours rassurez-vous, authentiques...

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    3. Tant mieux pour les Parisiens. Mais un peu partout en province, ce sont les Chinois qui ont mis la main sur ce juteux commerce.

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  4. c'était l'époque où les chanteurs français rêvaient des states. seul Jauni est devenu une superstar grâce aux us, mais personne ne le connaît là-bas. cpthaka

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    1. Lui, en l'occurrence, n'a pas fait qu'en rêver : il y a vécu à deux reprises, et plusieurs années.

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  5. "mélancolie nostalgique".Ça c'est sûr, les paroles n'étant faites que de cela.
    Néanmoins j'aimais bien l'écouter en vacances au soleil avec des amis...ça aide à ne pas tomber dans la déprime.
    Hèlène

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    1. Je vous comprends : rien de plus déprimant que les vacances, le soleil et les amis…

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    2. 😂bien envoyé ! Jeu set et match.
      Hélène

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  6. Chanson insupportable, bourrée de clichés... Le Forestier, vous avez oublié ?

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  7. Moi , à la même époque, je l'écoutais en mangeant du cassoulet ( c'était pas à Paris...)
    B.

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  8. Je ne comprends pas que l'on mange des sushi 🍣 dans un restaurant Japonais. Personnellement je demande un tablier plastique, un genre de bavoir transparent qui s'attache derrière le cou et je dévore un Ramen. Avec un oeuf tout marron et un jolie tranche de poitrine de porc.
    Cela me semble plus cassoule Japonaise
    Sinon j'ai jamais pu saquer cette chèvre de chanteur. A l'époque je préférerais Béranger, voire Lapointe ou mac Neil.
    Vous m'enleverez pas du crâne que cette guimauve est de la cansonne pour minette baba, voire rayons de karrouf😆

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    1. « Je ne comprends pas que l'on mange des sushi 🍣 dans un restaurant Japonais »

      J'ai déjà essayé d'en commander dans des gargotes mexicaines et des tavernes irlandaises… mais bizarrement ils n'en servaient pas.

      Sinon, votre Béranger, même quand j'avais 20 ans et que j'étais censé être de gauche, ses chansons m'assommait, par leur côté “tract de la LCR”.

      Quant à Bobby Lapointe, j'ai toujours été stupéfait de voir certains de mes amis, pourtant à peu près intelligents, faire leur délice de cet almanach Vermot vaguement versifié, noyé dans des musiques qui feraient honte même à une fanfare militaire, et "servi" par une voix qui aurait dû valoir une condamnation de la CPI à celui qui avait la cruauté de nous l'imposer.

      Enfin, Peyrac (dont je dis dans mon billet que lui et ses chansons m'ont toujours laissé froid…), il n'était nullement un chanteur “pour minettes", lesquelles ont toujours placé leurs enthousiasmes et leurs moiteurs beaucoup plus bas (Frédéric François, Patrick Juvet, François Valéry : je vous laisse compléter la liste.).

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    2. Restons positif, mon sens de la nuance est un peu émoussé.Je pensais qu'il n'y a pas que les sushis chez les nippons. Et puis nous avons un point commun l'avis sur le contenu des tracts de la LCR, et les ritournelles de Béranger avec l’usure du temps
      Bon je complète la liste des chanteurs a minette il ya aussi Hervé Vilard, Mike brant et l'incontournable Claude François 😂

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    3. Le succès d'un Claude François reste pour moi l'un des plus incompréhensibles qui soient. (Flemme de développer...)

      DG

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  9. Gabriel Fouquet3 juin 2024 à 19:15

    Si ça peut vous rassurer je suis moi aussi touché par quelques chansons de gens qui ne m'intéressent pas : Julien Clerc, Fugain, Delpech, Peyrac, Sardou etc. . Bizarrement elles sont toutes datées des années 70. Est-ce parce que j'étais adolescent à l'époque où parce que la variété française a connu une sorte d'optimum pendant cette période ? Toujours est-il qu'on pouvait en 1972 aimer Led Zeppelin tout en sifflotant Le Rire du sergent sous la douche. L'équivalence me paraît peu probable aujourd'hui. Mais ce n'est qu'un point de vue (et pas une image du Monde).

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    1. Je suis enclin à penser que notre âge, apparemment commun, y est pour beaucoup.

      (Et je ne résiste pas au “Wight is Whight” de Delpech !)

      DG

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.