dimanche 27 octobre 2024

Préparez vos mouchoirs !

 

Catherine a beau disposer à l'envers ses boîtes de kleenex, Petit Loup a très vite compris qu'il était facile de les retourner d'un coup de patte pour, ensuite, se livrer à sa passion dominante : en extraire un voire plusieurs tire-jus et les emporter entre ses mâchoires pour aller les déchiqueter un peu partout dans la maison.

C'est sans doute pour cela que j'ai moins la cote que Catherine auprès de lui : je n'utilise que des mouchoirs en tissu…

mercredi 16 octobre 2024

Tempête sous un crâne approximatif

Jacob Wassermann (1873 — 1934), écrivain ostracisé.
 

Voilà ce qui arrive, quand on prétend faire des économies de bouts de chandelles, dont on pourrait, en outre, se dispenser sans la moindre douleur budgétaire. Sur l'amicale incitation de Me Rosalie, experte en bizarreries (voir ma blogoliste, à gauche), j'ai acheté récemment L'Affaire Maurizius de Jacob Wassermann, écrivain juif allemand dont j'ignorais — honte sur moi pour sept générations — jusqu'à l'existence.

J'étais fort satisfait d'avoir trouvé un exemplaire du roman pour une somme ridicule, deux ou trois euros : quelle bonne affaire je réalisais là ! quelles savoureuses et longues heures de lecture pour le prix de deux ou trois baguettes, même pas “tradition” !

Las… Ce que j'ai reçu — j'aurais pu et dû m'en aviser au moment de la commande —, c'est un livre de poche aux pages jaunies par les années, le volume étant sorti des presses à peu près dans le temps où, résigné, fataliste, je quittais les entrailles de ma mère ; et les caractères en étaient si minuscules et tassés qu'après une soixantaine de pages péniblement lues, j'ai bien dû m'avouer vaincu et jeter l'éponge — ou plutôt le livre.

Il ne me reste, asteure, qu'une alternative : racheter le roman de Herr Wassermann, cet écrivain que je viens de méchamment ostraciser, stigmatiser, invisibiliser, tout ce qu'on voudra, par le truchement de la poubelle jaune — jaune comme l'étoile que sa mort judicieusement précoce l'a empêché de porter —, dans une édition meilleure, et donc probablement plus coûteuse ; ou bien renoncer à sa lecture.

Au moment de cliquer sur “publier”, aucune décision irréversible n'a encore été prise...

samedi 12 octobre 2024

Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau

 

Parlant des millions de morts provoquées tant par Hitler que par Staline et Pol Pot, Daniel Mendelsohn évoque vers la fin de son extraordinaire livre (1) “les pensées qui ne seront jamais pensées, les découvertes qui ne seront jamais faites, l'art qui ne sera jamais créé”.

Pour l'art et les pensées, nous sommes d'accord. Mais je crois qu'il se trompe pour ce qui est des “découvertes” ; lesquelles seront, elles, nécesssairement faites ultérieurement par quelqu'un d'autre. Car on ne peut découvrir que ce qui est pré-existant. L'objet d'une découverte est toujours déjà là, comme dirait l'autre. 

Ainsi, avant même la naissance d'Einstein, et depuis la plus haute Antiquité, l'énergie de masse était déjà égale au produit de cette masse dans un référentiel par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide. Et, donc, si Albert était malencontreusement tombé dans le Danube, ou la Blau, ou l'Iller vers 1885, par exemple, un autre physicien aurait fini par établir que E vaut MC2, et vice-versa. 

En revanche, Rembrandt succombant à une quelconque fièvre puerpérale à cause de l'humidité malsaine des canaux amstellodamois, personne, jamais, n'aurait peint la Ronde de nuit. Ce qui aurait été une perte sèche pour le Rijksmuseum. 

De même, si le petit Marcel s'était étouffé avec sa madeleine en mangeant comme un goinfre, nul n'aurait, à sa place, écrit À la recherche du temps perdu — et les boulangers-pâtissiers d'Illiers (qui ne serait pas devenu Illiers-Combray en 1971) ne pourraient que pleurer leur manque à gagner.

À moins qu'ils ne se soient décidés à vendre des macarons.

(1) Daniel Mendelsohn, Les Disparus, Flammarion, 650 p.

samedi 5 octobre 2024

Petit billet franchement librairophobe


 Il n'empêche : si l'on m'avait dit, il y a seulement une quinzaine d'années, qu'un jour j'achèterais la plupart de mes livres à une société allemande par l'intermédiaire d'une entreprise japonaise, et tout ça sans même soulever le cul de mon fauteuil, je crois que j'aurais eu un certain mal à le croire.

D'un autre côté, je suis plutôt content de ne plus rapporter le moindre liard aux “petits libraires” qui, de plus en plus — mais je sais qu'il subsiste d'héroïques exceptions —, se comportent comme de minuscules idéologues à la mords-moi-la-nouille, prétendant décider à la place de leurs malheureux clients de ce qu'ils peuvent lire et de ce qu'ils doivent fuir avec des moues de dégoût, des livres fréquentables et de ceux qui mériteraient le bûcher ou, à défaut, le plus épais et gluant silence : qu'ils crèvent.

Vivent Herr Momox et Rakuten-san, bon sang !

mardi 1 octobre 2024

Septembre, mois judéo-centré

 


 En septembre, les Juifs ont envahi le Plessis-Hébert  

comme une vulgaire bande de Gaza…