Comme le trajet aller en une seule étape avait été pénible pour l'Irremplaçable (750 km tout de même), nous avons décidé de rentrer de Toulouse en deux jours. L'étape choisie fut Guéret, parce que nous n'y étions jamais allés ni l'un ni l'autre et parce que le Limousin nous faisait envie, allez savoir pourquoi.
La Préfecture de la Creuse est une mégalopole hyper-touristique : seize mille habitants et trois hôtels. Lesquels étaient aussi complets qu'il se peut être, pour cause de Journées du Patrimoine, autre invention grotesque d'une époque qui n'en est jamais avare. Je ne devrais pas râler, du reste, car ce fut notre grande chance : grâce à cette complétude, nous nous sommes retrouvés au Moulin noyé, hôtel situé sur les bords de la Creuse (la vue de notre chambre ci-dessus), à cinq kilomètres au nord de la tentaculaire cité que nous venons d'évoquer. Je pourrais même vous le mettre en lien, le Moulin, mais comme l'arrivée sur leur site s'agrémente d'une musique de merde imposée, je vous épargne l'épreuve.
Après trois journées passées à Toulouse - ville que décidément je n'aime pas beaucoup, principalement en raison de l'âge moyen de sa population et de toutes les nuisances que cela induit -, cette soirée de calme, de verdure et de glougloutements de l'eau vive nous fit un bien fou. De plus, le restaurant était raisonnablement gastronomique et le chablis fréquentable.
Mais je vous ai promis une histoire d'eau. Sur chaque table, à notre arrivée dans la vaste mangeoire offrant une vue panoramique sur la rivière, se trouvait un petit dépliant vantant les mérites de la source de Saint Géron, en Auvergne. Attendant le vin, je m'intéressai donc à l'eau. En dehors du fait que ce liquide se boit, paraît-il, j'y appris des choses étonnantes, parfois frôlant l'admirable. Je vous livre quelques perles (d'eau) en vrac :
La source de Saint Géron en Auvergne peut s'enorgueillir d'une longue histoire naturelle... C'est là une eau minérale gazeuse qui résulte d'un voyage étendu sur un millénaire, entamé avec la pluie infiltrant le sol (...).
Dès les trois premières lignes, donc, on apprend avec surprise qu'une eau peut faire preuve d'orgueil, qu'elle a une histoire comme vous et moi ; on découvre également qu'elle résulte d'un voyage, lui-même étendu mais susceptible d'être entamé avec la pluie. Et ça continue :
La Préfecture de la Creuse est une mégalopole hyper-touristique : seize mille habitants et trois hôtels. Lesquels étaient aussi complets qu'il se peut être, pour cause de Journées du Patrimoine, autre invention grotesque d'une époque qui n'en est jamais avare. Je ne devrais pas râler, du reste, car ce fut notre grande chance : grâce à cette complétude, nous nous sommes retrouvés au Moulin noyé, hôtel situé sur les bords de la Creuse (la vue de notre chambre ci-dessus), à cinq kilomètres au nord de la tentaculaire cité que nous venons d'évoquer. Je pourrais même vous le mettre en lien, le Moulin, mais comme l'arrivée sur leur site s'agrémente d'une musique de merde imposée, je vous épargne l'épreuve.
Après trois journées passées à Toulouse - ville que décidément je n'aime pas beaucoup, principalement en raison de l'âge moyen de sa population et de toutes les nuisances que cela induit -, cette soirée de calme, de verdure et de glougloutements de l'eau vive nous fit un bien fou. De plus, le restaurant était raisonnablement gastronomique et le chablis fréquentable.
Mais je vous ai promis une histoire d'eau. Sur chaque table, à notre arrivée dans la vaste mangeoire offrant une vue panoramique sur la rivière, se trouvait un petit dépliant vantant les mérites de la source de Saint Géron, en Auvergne. Attendant le vin, je m'intéressai donc à l'eau. En dehors du fait que ce liquide se boit, paraît-il, j'y appris des choses étonnantes, parfois frôlant l'admirable. Je vous livre quelques perles (d'eau) en vrac :
La source de Saint Géron en Auvergne peut s'enorgueillir d'une longue histoire naturelle... C'est là une eau minérale gazeuse qui résulte d'un voyage étendu sur un millénaire, entamé avec la pluie infiltrant le sol (...).
Dès les trois premières lignes, donc, on apprend avec surprise qu'une eau peut faire preuve d'orgueil, qu'elle a une histoire comme vous et moi ; on découvre également qu'elle résulte d'un voyage, lui-même étendu mais susceptible d'être entamé avec la pluie. Et ça continue :
L'eau de Saint Géron a reçu une pluie de récompenses (...) À l'orée du XXe siècle, Saint Géron gagne les chemins de l'Hexagone, favorisée par le développement des transports. (...) la «reine des eaux de table» affiche fièrement ses origines et un argument de poids : «zéro bactérie».
À ce stade, l'Irremplaçable s'est montrée inquiète, craignant que la pluie tombant sur notre eau ne lui dilue ses bienfaisantes bulles. Le fait que la vaillante petite source gagne les chemins l'a rassurée. En revanche, elle a nettement flairé, ma Vigilante, des relents de lepénisme dans le fait qu'une eau française ose revendiquer fièrement ses origines - c'est même pour cette raison idéologique majeure qu'on s'est rabattu sur le vin. Enfin, nous apprîmes avec ravissement que :
La source gallo-romaine se veut intarissable, dessinant ses arabesques mobiles.
Mais aussi qu'elle se retrouvait finalement prisonnière d'
une bouteille de forme élancée sur une base carrée, aux courbes légèrement mutines et galbées, qui offre l'avantage d'une belle prise en main.
Je ne sais pas si vous pensez la même chose que moi du pool de créatifs qui a régurgité ce texte, mais si c'est le cas, ils doivent avoir les oreilles qui sifflent. Et pas en raison du tempérament intarissable, mutin et galbé de Mlle de Saint Géron.
À ce stade, l'Irremplaçable s'est montrée inquiète, craignant que la pluie tombant sur notre eau ne lui dilue ses bienfaisantes bulles. Le fait que la vaillante petite source gagne les chemins l'a rassurée. En revanche, elle a nettement flairé, ma Vigilante, des relents de lepénisme dans le fait qu'une eau française ose revendiquer fièrement ses origines - c'est même pour cette raison idéologique majeure qu'on s'est rabattu sur le vin. Enfin, nous apprîmes avec ravissement que :
La source gallo-romaine se veut intarissable, dessinant ses arabesques mobiles.
Mais aussi qu'elle se retrouvait finalement prisonnière d'
une bouteille de forme élancée sur une base carrée, aux courbes légèrement mutines et galbées, qui offre l'avantage d'une belle prise en main.
Je ne sais pas si vous pensez la même chose que moi du pool de créatifs qui a régurgité ce texte, mais si c'est le cas, ils doivent avoir les oreilles qui sifflent. Et pas en raison du tempérament intarissable, mutin et galbé de Mlle de Saint Géron.
J'avais oublié cette histoire d'eau ! Heureusement on pouvait boire du Chablis... à la bouteille.
RépondreSupprimerVous auriez mieux fait de vous arrêter à Châteauroux, ou on ne produit pas d'eau minérale!
RépondreSupprimerLe pire, c'est qu'ils sont payés pour ça, au "pool de créatifs" ! À moins que le poème en prose soit l'œuvre de l'érudit local, il y en a toujours un.
RépondreSupprimerPfft, c'est de la petite bière à côté du "champagne de la Lozère" ! Vous savez, la fameuse eau "que s'appelerio Quézac"...
RépondreSupprimerDidier, pourriez-vous préciser votre pensée? Je parle de la phrase "Toulouse, ville que je n'aime décidément pas beaucoup, principalement en raison de l'âge moyen de sa population et de toutes les nuisances que cela induit"
RépondreSupprimerJ'habite à 20km de Toulouse, je ne l'aime pas non plus et j'y vais le moins possible. Mais les nuisances qui vous chagrinent, quelles sont-elles?
J'aimerais revoir ma Normandie.....
Bon, pour avoir pondu un truc aussi merdique *, je suis à peu près certaine qu'il n'y a pas plus de créatifs que de pools dans cette logorrhée diurétique ! Les gars (et les filles) du marketing ont rarement affaire à des patrons qui laisseraient passer des bouses aussi indigestes. Et ça ne fait pas de miracle, cette eau ne se boit que localement non ?
RépondreSupprimerDans la série c'est nous les gars du marketing, "l'eau que s'appellerio Quezac" c'était joli, original et très "différenciant" (désolée, déformation professionnelle), d'ailleurs vous vous en souvenez Geneviève et ça se boit partout.
Au taulier, vous êtes odieusement drôle !
* L'ambiguité n'était pas voulue mais elle est assez Salvetat au fond
"Comme le trajet aller en une seule étape avait été pénible pour l'Irremplaçable (750 km tout de même)"
RépondreSupprimerVous auriez pu prendre le volant, tout de même !
(bon arrêtez de faire des billets qui m'incitent une connerie dès la première phrase).
Je suis morte de lol ! Ah ! Ça fait du bien...
RépondreSupprimer(Je vote moi aussi pour l'érudit local !)
Il parait, qu'à Guéret, ils font du très bon Chablis.
RépondreSupprimerDidier, du côté de Vacqueyras l'eau minérale a un arrière-goût à réveiller un mort, foi de pluton. A part ça j'ai ouï dire que le 2 octobre se tenait le vernissage d'une exposition de Jean-Paul Marcheschi en la cathédrale Saint-Pierre de Nantes. Avis aux amateurs ! c'est ici
RépondreSupprimerGeneviève : gardarem lou Larzac et si José se pointe gare à ses fesses. Plus sérieusement, en cette saison les paysages sont merveilleux, non moins que les champignons...
RépondreSupprimerBon séjour !!
Je proteste !
RépondreSupprimerCertes, le texte sent bon son poids de marketeux fumant du ciboulot mais je rappelle que ces gens sont mandatés par des clients !
Pour avoir travaillé dans ce secteur, je vous assure qu'entre un truc très moyen et une proposition grandiose, qu'entre la banalité et (une pincée) d'originalité, le client final choisit toujours la mauvaise solution !
Tous les créatifs le savent, entre deux projets, c'est toujours le plus nul que les clients retiennent !!!
:-)))
[C'est ainsi qu'on se retrouve aussi avec des milliers de communes "merveilleusement placées au coeur de l'Europe" dixit les prospectus !!!].
Olivier : j'ai hésité un moment, entre Guéret et Châteauroux, comme étape...
RépondreSupprimerLe coucou : non, l'ensemble de la plaquette faisait plus "créatif" que "poétesse locale".
Geneviève : ne dites pas de mal de la Quézac : c'est ce qu'on boit à la maison ! (Et une réputation fichue, une...)
Orage : je vais peut-être faire un billet aujourd'hui, sur Toulouse même, afin de clore la série.
Dom : c'était la première fois que j'entendais parler de cette eau, en effet. Mais je ne suis guère spécialiste de ces drogues extrêmes.
Nicolas : pff !
Zoridae : vous allez me forcer à faire une enquête de fond, c'est malin !
Pluton : oui, j'ai vu cela sur le site de la SLRC. Mais ce sera impossible pour nous.
Monsieur Poireau : vous avez probablement raison en partie, notamment quant aux goûts de chiottes des clients. Mais, franchement, le bon goût des "créatifs" de la pub...
L'érudition et la poésie seraient-elles des qualités à Paris et des ridicules en province?
RépondreSupprimer(Front de défense des us et des artistes locaux)
'une base carrée, aux courbes légèrement mutines et galbées, qui offre l'avantage d'une belle prise en main.'
RépondreSupprimerJe connais certaines 'choses' sans base carrée mais qui offre l'avantage d'une belle prise en main aussi.
...
Je sors...
Il reste des bobettes !
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