C'est bien simple, on n'a pas quitté le fauteuil (moi) ni le canapé (l'Irremplaçable), sauf pour se nourrir, nous et les chiens. Au programme pour moi : 2001 : l'odyssée de l'espace et ses suites, que la revision du film de Kubrick m'a donné envie de lire, il y a quelques semaines. Lecture assez décevante, je dois dire, et que j'expédie à toute allure avant de me jeter dans le volume de Daudet arrivé vendredi. Je n'ai jamais beaucoup apprécié la science-fiction et je crois bien que je ne l'aime plus du tout. Pendant ce temps, Catherine terminait Crime et châtiment, ce qui est tout de même une lecture plus épicée, même si Kubrick ne l'a pas porté à l'écran. Ce soir, à la télé, deux films idiots : un Carpenter avec Kurt Russell (Los Angeles 2000 et quelques) et un film d'horreur espagnol. On tâchera de faire mieux demain.
dimanche 28 février 2010
Le journal de Monsieur est avancé...
Comme un blog, à l'instar d'un tamagoshi, doit impérativement être nourri, et que je suis à court de provision pour celui-ci, j'ai décidé d'avancer de trois jours la parution de mon journal de janvier.
Voilà, voilà...
Voilà, voilà...
samedi 27 février 2010
De droite, moi ? Connard !
Qui s'est retrouvé, en 1973, avant votre naissance ou quasi, devant l'ambassade du Chili ? Hein ? Vous peut-être ? Non, moi. Et qui donc, qui donc, mes frères, était de la même manière devant l'ambassade de la désormais défunte URSS pour soutenir une Pologne qui doit vous sembler trop catholique pour être honnête ? Encore moi, pas vous.
Et qui donc, qui donc se soucie de l'ouvrier français, depuis que le PCF s'en fout, ne se préoccupe plus que des clandestins, des pédés, des gouines, de ces folkloreux sans intérêt, pas dérangeants pour trois ronds ? Qui s'occupe encore, à part moi, de ce type, mégot aux lèvres, poils sous les bras, odeur de sueur, hmm ? Et c'est moi qui suis de droite ? Mes amis de gauche, vous êtes en train de vous perdre, je vous le dis tout franchement. Il y a des gens qui comptent encore sur vous – et vous êtes en train de tromper leurs espérances. Un de ces jours, ils vont vous exploser à la gueule, et il y aura du sang partout, et, comme d'habitude, vous direz que ce n'est pas votre faute...
Et qui donc, qui donc se soucie de l'ouvrier français, depuis que le PCF s'en fout, ne se préoccupe plus que des clandestins, des pédés, des gouines, de ces folkloreux sans intérêt, pas dérangeants pour trois ronds ? Qui s'occupe encore, à part moi, de ce type, mégot aux lèvres, poils sous les bras, odeur de sueur, hmm ? Et c'est moi qui suis de droite ? Mes amis de gauche, vous êtes en train de vous perdre, je vous le dis tout franchement. Il y a des gens qui comptent encore sur vous – et vous êtes en train de tromper leurs espérances. Un de ces jours, ils vont vous exploser à la gueule, et il y aura du sang partout, et, comme d'habitude, vous direz que ce n'est pas votre faute...
vendredi 26 février 2010
Amorce de dialogue entre un crétin chronique et son beau-fils
Le beau-fils (montant dans la voiture toute neuve du crétin chronique) : – Ah ? Tiens ? Tu as une boîte à six vitesses ?
Le crétin chronique : – Ben... non, pourquoi tu dis ça ?
Le beau-fils (montrant de l'index gauche le levier de vitesse) : – Mais si ! Regarde...
Le crétin chronique : – Ah... Oui, en effet, on dirait... D'ailleurs, maintenant qu'on en cause, il me semble bien que le cravaté vendeur m'avait parlé de cette sixième vitesse...
Le beau-fils (accablé) : – Ben ouais...
Le crétin chronique : – Tiens, dès qu'on sera sur l'autoroute, je vais me l'essayer, ta vitesse : on va s'éclater !
Le beau-fils : – Ouais...
Le crétin chronique : – Ben... non, pourquoi tu dis ça ?
Le beau-fils (montrant de l'index gauche le levier de vitesse) : – Mais si ! Regarde...
Le crétin chronique : – Ah... Oui, en effet, on dirait... D'ailleurs, maintenant qu'on en cause, il me semble bien que le cravaté vendeur m'avait parlé de cette sixième vitesse...
Le beau-fils (accablé) : – Ben ouais...
Le crétin chronique : – Tiens, dès qu'on sera sur l'autoroute, je vais me l'essayer, ta vitesse : on va s'éclater !
Le beau-fils : – Ouais...
Halte à l'auvergnisation de la France !
Toujours dans le journal des Goncourt, à la date du 16 avril 1889 (qui, cette année-là, tombait un mardi : on l'ignore trop souvent), je m'arrête sur ceci :
« Des minarets, des dômes, des moucharaby, tout un faux Orient en carton, pas un monument rappelant notre architecture française. On sent que cette Exposition va être l'exposition du rastaquouérisme.
« Du reste, à Paris, dans le Paris d'aujourd'hui, oui, le Parisien, la Parisienne, ça commence à devenir un être rare dans cette société sémitique ou auvergnate ou marseillaise, par suite de la conquête de Paris par la juiverie et le Midi. Au fond, Paris n'est plus Paris ; c'est une sorte de ville libre, où tous les voleurs de la terre, qui ont fait leur fortune dans les affaires, viennent mal manger et coucher contre de la chair qui se dit parisienne. »
On notera pour commencer, le tranquille antisémitisme du gars Edmond, un antisémitisme franc du collier, comme il pouvait en exister, et comme il en existait beaucoup, avant la destruction des juifs d'Europe au siècle suivant. Mais bien entendu, l'amusant est de le voir s'alarmer de l'invasion de Paris par les Auvergnats et les Marseillais. Et on imagine avec une sorte de morose délectation la tête qu'il ferait si, transporté au XXIe siècle, il s'allait promener du côté de Barbès ou de Clignancourt : pourrait toujours les chercher, ses Auvergnats terribles et ses inquiétants Marseillais...
« Des minarets, des dômes, des moucharaby, tout un faux Orient en carton, pas un monument rappelant notre architecture française. On sent que cette Exposition va être l'exposition du rastaquouérisme.
« Du reste, à Paris, dans le Paris d'aujourd'hui, oui, le Parisien, la Parisienne, ça commence à devenir un être rare dans cette société sémitique ou auvergnate ou marseillaise, par suite de la conquête de Paris par la juiverie et le Midi. Au fond, Paris n'est plus Paris ; c'est une sorte de ville libre, où tous les voleurs de la terre, qui ont fait leur fortune dans les affaires, viennent mal manger et coucher contre de la chair qui se dit parisienne. »
On notera pour commencer, le tranquille antisémitisme du gars Edmond, un antisémitisme franc du collier, comme il pouvait en exister, et comme il en existait beaucoup, avant la destruction des juifs d'Europe au siècle suivant. Mais bien entendu, l'amusant est de le voir s'alarmer de l'invasion de Paris par les Auvergnats et les Marseillais. Et on imagine avec une sorte de morose délectation la tête qu'il ferait si, transporté au XXIe siècle, il s'allait promener du côté de Barbès ou de Clignancourt : pourrait toujours les chercher, ses Auvergnats terribles et ses inquiétants Marseillais...
Dans le petit bois de Trousse-Chemise...
C'était ce soir. Entre Levallois-Perret et Mantes-la-Jolie (La Jolie... Cette petite ville flaubertienne, devenue un dégorgeoir à nègres et à bougnouls (allô ? Le Mrap ? Je viens de dire des choses ignobles ! Exprès ! Saisissez-moi, bande de cons, saisissez-moi !)). Donc, tout soudain, je me suis mis à penser à Charles Aznavour (l'écoutant) et à Nicolas – tout ensemble. Nicolas n'aime pas Aznavour, il l' a dit déjà. Et, assis dans ma voiture, je me demandais comment on pouvait NE PAS aimer Aznavour.
Quelques kilomètres plus loin (en Normandie, laissant les cailleras à capuche derrière moi...), j'ai cru comprendre. En vérité, je n'aime pas davantage Aznavour que Nicolas, je pense. J'aime cet Aznavour des années cinquante et soixante. Poussons davantage : j'aime cet Aznavour contenu dans les quelques 45 tours qui se trouvent être chez mes parents depuis toujours.
Pour le coup, je vais raconter une histoire que je crois avoir déjà dite ici – tant pis pour vous, anciens lecteurs : Didier Goux radote. C'était à Châlons-sur-Marne, ville où je suis né, ville transformée par de purs crétins en Châlons-en-Champagne : j'adorerais que les cons qui m'ont fait cela meurent d'un cancer et, si possible, dans d'atroces souffrances. Bref...
De quoi parlions-nous ? De Charles Aznavour. Finalement, je crois n'aimer pas tellement Aznavour. J'aime l'Aznavour des années cinquante et soixante, comme je viens de le dire. Et un petit peu du début des années soixante-dix.
En réalité, et on se retrouve au début de ce billet imbécile, je n'aime qu'une chose : les chansons d'Aznavour se trouvant gravées sur les 45 tours de mes parents. Partant de là, je pourrais bien vous expliquer comment et pourquoi Aznavour est entré dans ma vie, lorsque j'avais quatre ou cinq ans, dans ce petit jardin de la rue Saint-Éloi de Châlons-sur-Marne.
Tiens, je vous raconte, bien que l'ayant déjà fait, je crois. Mes parents, très pauvres alors, savaient (pensaient savoir) qu'un jour ils seraient plus “à leur aise”. À cette époque, les gens pauvres savaient qu'ils allaient devenir moins pauvres, que leurs enfants franchiraient une sorte de barre sociale : il n'en est plus ainsi aujourd'hui. Donc, voici : mes parents, à peine capables de nourrir eux-mêmes et leur fils aîné (moi), avaient décidé d'acheter un ou deux 45T par mois, pour avoir de quoi écouter, le jour où ils auraient la possibilité d'acheter un électrophone. Ils n'en avaient pas les moyens, ils continuaient d'acheter un ou deux 45T par mois.
Et un jour... Un jour, un ami de mon père, partant pour tout le week-end je ne sais où, lui a proposé de lui prêter son électrophone. Et l'appareil en question est en effet arrivé rue Saint-Éloi, à Châlons-sur-Marne – chez nous. Et, d'après mes parents, je n'en ai évidemment nul souvenir, j'ai passé ces deux jours assis près ce cet appareil, à écouter les disques laborieusement achetés par mes parents – dont Aznavour, principalement. Et je les entends encore aujourd'hui, je vous prie de me croire.
Quelques kilomètres plus loin (en Normandie, laissant les cailleras à capuche derrière moi...), j'ai cru comprendre. En vérité, je n'aime pas davantage Aznavour que Nicolas, je pense. J'aime cet Aznavour des années cinquante et soixante. Poussons davantage : j'aime cet Aznavour contenu dans les quelques 45 tours qui se trouvent être chez mes parents depuis toujours.
Pour le coup, je vais raconter une histoire que je crois avoir déjà dite ici – tant pis pour vous, anciens lecteurs : Didier Goux radote. C'était à Châlons-sur-Marne, ville où je suis né, ville transformée par de purs crétins en Châlons-en-Champagne : j'adorerais que les cons qui m'ont fait cela meurent d'un cancer et, si possible, dans d'atroces souffrances. Bref...
De quoi parlions-nous ? De Charles Aznavour. Finalement, je crois n'aimer pas tellement Aznavour. J'aime l'Aznavour des années cinquante et soixante, comme je viens de le dire. Et un petit peu du début des années soixante-dix.
En réalité, et on se retrouve au début de ce billet imbécile, je n'aime qu'une chose : les chansons d'Aznavour se trouvant gravées sur les 45 tours de mes parents. Partant de là, je pourrais bien vous expliquer comment et pourquoi Aznavour est entré dans ma vie, lorsque j'avais quatre ou cinq ans, dans ce petit jardin de la rue Saint-Éloi de Châlons-sur-Marne.
Tiens, je vous raconte, bien que l'ayant déjà fait, je crois. Mes parents, très pauvres alors, savaient (pensaient savoir) qu'un jour ils seraient plus “à leur aise”. À cette époque, les gens pauvres savaient qu'ils allaient devenir moins pauvres, que leurs enfants franchiraient une sorte de barre sociale : il n'en est plus ainsi aujourd'hui. Donc, voici : mes parents, à peine capables de nourrir eux-mêmes et leur fils aîné (moi), avaient décidé d'acheter un ou deux 45T par mois, pour avoir de quoi écouter, le jour où ils auraient la possibilité d'acheter un électrophone. Ils n'en avaient pas les moyens, ils continuaient d'acheter un ou deux 45T par mois.
Et un jour... Un jour, un ami de mon père, partant pour tout le week-end je ne sais où, lui a proposé de lui prêter son électrophone. Et l'appareil en question est en effet arrivé rue Saint-Éloi, à Châlons-sur-Marne – chez nous. Et, d'après mes parents, je n'en ai évidemment nul souvenir, j'ai passé ces deux jours assis près ce cet appareil, à écouter les disques laborieusement achetés par mes parents – dont Aznavour, principalement. Et je les entends encore aujourd'hui, je vous prie de me croire.
mardi 23 février 2010
La madeleine d'Alphonse
Le dimanche 24 juin 1888, Edmond de Goncourt note ceci dans le Journal :
« Ce matin, il est long, très long, Daudet, à ouvrir la porte du parc ! Tout à coup, il s'arrête, la clef encore dans la serrure, et il me dit : “ Quand j'ai été mis en possession de cette propriété, on m'a remis cette clef, et quand je l'ai mise dans la serrure de cette grille, où il y avait dessus un coup de soleil, dans le moment, à la fois un peu distrait, un peu pensant à autre chose, j'ai été surpris par le souvenir d'un bruit... oui, d'un bruit, du temps que j'avais six ans... Alors, nous avions une vigne, aux environs de Nîmes, où nous allions manger des salades de romaine, des fruits... Ah ! quand on allait là, c'étaient des joies de vacances... Eh bien, je m'attarde quelquefois à vouloir retrouver ce bruit, dont j'ai eu la sensation la première fois que j'ai ouvert cette porte. ” »
Les liens entre la famille Daudet et Marcel Proust sont du reste plusieurs. Ils se nouent dès 1894, par l'intermédiaire de Reynaldo Hahn, compositeur amant de Proust et qui a écrit une musique de scène pour Alphonse Daudet. C'est à l'occasion de l'un de ces dîners que Proust fait la connaissance de Lucien, le cadet des deux fils de la maison (je crois me souvenir qu'il connaissait déjà Léon, l'aîné, mais je n'en suis plus sûr) et que commence sa liaison avec lui. Quant à Léon, il sera 25 ans plus tard l'un des admirateurs les plus enthousiastes de Du côté de chez Swann, et se démènera avec succès pour que le prix Goncourt 1919 soit attribué à À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Ce qui nous ramène à Edmond de Goncourt.
Il n'est jamais fait mention de Marcel Proust, dans le Journal des frères. Pourtant, la chose n'aurait pas été inconcevable, puisque Edmond était l'un des plus intimes familiers de la maison Daudet. Du reste, si l'on en croit Jean-Yves Tadié, ils se sont bel et bien rencontrés, le temps d'un “dîner Daudet”, au début de 1895 – dîner où se trouvaient également François Coppée et Reynaldo Hahn. Il faut croire que ce jeune homme de 24 ans n'a pas dû beaucoup impressionner le vieil écrivain d'un demi-siècle son aîné.
À moins que Proust, pour pouvoir plus librement, vingt ans plus tard, pasticher superbement le Journal des Goncourt, n'ait fait en sorte d'effacer toute trace de son passage dans la mémoire d'Edmond. Pourquoi pas ? Après tout, c'est Alphonse Daudet qui le disait : « Marcel Proust, c'est le Diable ! »
« Ce matin, il est long, très long, Daudet, à ouvrir la porte du parc ! Tout à coup, il s'arrête, la clef encore dans la serrure, et il me dit : “ Quand j'ai été mis en possession de cette propriété, on m'a remis cette clef, et quand je l'ai mise dans la serrure de cette grille, où il y avait dessus un coup de soleil, dans le moment, à la fois un peu distrait, un peu pensant à autre chose, j'ai été surpris par le souvenir d'un bruit... oui, d'un bruit, du temps que j'avais six ans... Alors, nous avions une vigne, aux environs de Nîmes, où nous allions manger des salades de romaine, des fruits... Ah ! quand on allait là, c'étaient des joies de vacances... Eh bien, je m'attarde quelquefois à vouloir retrouver ce bruit, dont j'ai eu la sensation la première fois que j'ai ouvert cette porte. ” »
Les liens entre la famille Daudet et Marcel Proust sont du reste plusieurs. Ils se nouent dès 1894, par l'intermédiaire de Reynaldo Hahn, compositeur amant de Proust et qui a écrit une musique de scène pour Alphonse Daudet. C'est à l'occasion de l'un de ces dîners que Proust fait la connaissance de Lucien, le cadet des deux fils de la maison (je crois me souvenir qu'il connaissait déjà Léon, l'aîné, mais je n'en suis plus sûr) et que commence sa liaison avec lui. Quant à Léon, il sera 25 ans plus tard l'un des admirateurs les plus enthousiastes de Du côté de chez Swann, et se démènera avec succès pour que le prix Goncourt 1919 soit attribué à À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Ce qui nous ramène à Edmond de Goncourt.
Il n'est jamais fait mention de Marcel Proust, dans le Journal des frères. Pourtant, la chose n'aurait pas été inconcevable, puisque Edmond était l'un des plus intimes familiers de la maison Daudet. Du reste, si l'on en croit Jean-Yves Tadié, ils se sont bel et bien rencontrés, le temps d'un “dîner Daudet”, au début de 1895 – dîner où se trouvaient également François Coppée et Reynaldo Hahn. Il faut croire que ce jeune homme de 24 ans n'a pas dû beaucoup impressionner le vieil écrivain d'un demi-siècle son aîné.
À moins que Proust, pour pouvoir plus librement, vingt ans plus tard, pasticher superbement le Journal des Goncourt, n'ait fait en sorte d'effacer toute trace de son passage dans la mémoire d'Edmond. Pourquoi pas ? Après tout, c'est Alphonse Daudet qui le disait : « Marcel Proust, c'est le Diable ! »
lundi 22 février 2010
Profession de non foi
Ce qui m'ennuie le plus, dans le fait que je ne croie pas en Dieu, outre l'amenuisement spirituel qu'une telle absence me paraît toujours impliquer, c'est qu'on puisse m'inclure dans le troupeau des athées militants ; lesquels ne sont pas, ainsi qu'ils le pensent, l'envers des croyants, mais seulement le double parfait des bigotes de province telles que décrites par Jacques Brel.
La longue steppe derrière le point final
Personne, s'il ne l'a fait, ne sait exactement ce que c'est. Ce qui se passe quand on inscrit le mot "fin" au bas d'un livre (je parle par image frelatée : personne n'inscrit réellement le mot "fin", bien entendu). En réalité, je crois que les gens qui n'écrivent pas pensent qu'il doit s'agir d'une sorte de soulagement. Ou d'explosion de joie, de liberté, de... Une explosion en tout cas. Il ne s'agit évidemment de rien de cela. Quand on poinçonne ce point final, après lequel on a couru des jours (quand on était jeune), des semaines (aujourd'hui), des mois (je n'ai encore jamais connu), évidemment qu'on s'attend à quelque chose de conflagratoire – Or, non. Rien. Du grisâtre. Du pâteux qui fuit sous le doigt. Le livre est fini, waouh ! Non, pas de waouh !, justement. Ou alors un waouh.
C'est comme ça : on a poussé la charrue au long de 240 sillons parallèles, on atterrit à la ferme, à la table du maître – il n'est même pas impossible qu'on soit le maitre soi-même. Mais comment le savoir ? Bref : on se voit passer une soirée, n'est-ce pas... Une soirée comme... Et puis non. Depuis quelques semaines que je suis plongé dans le Journal des Goncourt, je lis cela presque chaque jour, chez les écrivains cherchant (c'est une caractéristique de ceux du XIXe siècle) à se faire une carapace d'immortalité, pensant à y parvenir par le théâtre, tremblant face aux metteurs en scène, dont plus personne en notre siècle n'a rien à faire, tous, les plus roides dans leurs bottes, les Goncourt, les Daudet – et même Zola, éreinté par les deux précédents : le théâtre est un boyau qui les attire, autant qu'ils en expriment l'horreur.
Là-dessus, je ne sais plus trop ce que je comptais dire au départ. Parler d'Edmond de *** ? Oui, probablement. D'Alphonse *** ? Pas impossible non plus. Enfin, quoi, ces trois gros volumes du Journal des deux frères, irremplaçables, foisonnants – et aussi cet effet miroir, lorsqu'on les a lus, de la première à la dernière ligne, ce qui est proche d'être mon cas, ce flamboyant renvoi que sont les deux pastiches de Proust. Dont j'ai hâte de me repaître, après les avoir grignotés il y a longtemps, lorsque j'ignorais encore tout d'Edmond et Jules.
Mais, déjà, il faut penser à l'histoire du prochain BM, commencer d'en imaginer l'intrigue et ses ressorts. On n'a jamais la paix.
C'est comme ça : on a poussé la charrue au long de 240 sillons parallèles, on atterrit à la ferme, à la table du maître – il n'est même pas impossible qu'on soit le maitre soi-même. Mais comment le savoir ? Bref : on se voit passer une soirée, n'est-ce pas... Une soirée comme... Et puis non. Depuis quelques semaines que je suis plongé dans le Journal des Goncourt, je lis cela presque chaque jour, chez les écrivains cherchant (c'est une caractéristique de ceux du XIXe siècle) à se faire une carapace d'immortalité, pensant à y parvenir par le théâtre, tremblant face aux metteurs en scène, dont plus personne en notre siècle n'a rien à faire, tous, les plus roides dans leurs bottes, les Goncourt, les Daudet – et même Zola, éreinté par les deux précédents : le théâtre est un boyau qui les attire, autant qu'ils en expriment l'horreur.
Là-dessus, je ne sais plus trop ce que je comptais dire au départ. Parler d'Edmond de *** ? Oui, probablement. D'Alphonse *** ? Pas impossible non plus. Enfin, quoi, ces trois gros volumes du Journal des deux frères, irremplaçables, foisonnants – et aussi cet effet miroir, lorsqu'on les a lus, de la première à la dernière ligne, ce qui est proche d'être mon cas, ce flamboyant renvoi que sont les deux pastiches de Proust. Dont j'ai hâte de me repaître, après les avoir grignotés il y a longtemps, lorsque j'ignorais encore tout d'Edmond et Jules.
Mais, déjà, il faut penser à l'histoire du prochain BM, commencer d'en imaginer l'intrigue et ses ressorts. On n'a jamais la paix.
dimanche 21 février 2010
Les communistes sont très rigolos (surtout à Orléans, on dirait)
Les gens de ma génération (et d'autres plus anciennes) savent ce qu'on doit entendre par "communiste" : des crypto-facteurs qui, sous prétexte d'aimer le genrumin, ont justifié, et justifient encore, une petite centaine de millions de morts, rien qu'en Europe, rien qu'au XXe siècle, sans même parler des faces de citron asiatiques dont tout le monde se fout, y compris les déjections trotskystes dont il reste quelques survivants (un certain Jospin, notamment).
Il va de soit que les communistes ne sont pas les seuls, en ce siècle merveilleux, à avoir massacré toute personne ne pensant pas exactement comme eux : il y a aussi les nazis (vous sentez l'odeur nauséabonde, là ?). La différence n'est apparu qu'après guerre. Quand on a décidé que les nazis étaient de monstrueuses crapules (ils l'étaient en effet) et les communistes de sympathiques amis du peuple qui se sont fait odieusement fourrer par de monstrueuses crapules qui n'étaient même pas communistes. Ç'a très bien marché. On a remis ça, de nos jours avec les musulmans : ça va marcher, ça marche tout aussi bien. Essayez : revenez aux années 1970, remplacez "communiste" par "musulman", puis, aussitôt, "stalinien" par islamiste" : vous allez voir, tous vos petits amis de gauche, frétillants devant n'importe quelle dictature sanguinaire, vont applaudir des deux mains (au moins).
Encore aujourd'hui, il se trouve des petits Fabrice , des minuscules Oh !, des microscopiques Céleste pour savoir de quoi l'Europe doit être faite. Et c'est, ce soir, pour ne rien dire de Circé, la meilleure, la raclure de PCF, défenseur de tout ce qui ne ressemble plus à un ouvrier, un travailleur, un Français, etc. , le héraut ménopausé des transmachins, des gouines, des trucs, des... Enfin, tout sauf des ouvriers dont elle se fout, cette pauvre idiote.–
Il faudra bien, un jour, soit se coucher pour toujours, soit en appeler à la rébellion sanglante contre ces abrutis que je viens de nommer. Je dis ça pour les amis tout jeunes et tout roses : moi, hein...
Il va de soit que les communistes ne sont pas les seuls, en ce siècle merveilleux, à avoir massacré toute personne ne pensant pas exactement comme eux : il y a aussi les nazis (vous sentez l'odeur nauséabonde, là ?). La différence n'est apparu qu'après guerre. Quand on a décidé que les nazis étaient de monstrueuses crapules (ils l'étaient en effet) et les communistes de sympathiques amis du peuple qui se sont fait odieusement fourrer par de monstrueuses crapules qui n'étaient même pas communistes. Ç'a très bien marché. On a remis ça, de nos jours avec les musulmans : ça va marcher, ça marche tout aussi bien. Essayez : revenez aux années 1970, remplacez "communiste" par "musulman", puis, aussitôt, "stalinien" par islamiste" : vous allez voir, tous vos petits amis de gauche, frétillants devant n'importe quelle dictature sanguinaire, vont applaudir des deux mains (au moins).
Encore aujourd'hui, il se trouve des petits Fabrice , des minuscules Oh !, des microscopiques Céleste pour savoir de quoi l'Europe doit être faite. Et c'est, ce soir, pour ne rien dire de Circé, la meilleure, la raclure de PCF, défenseur de tout ce qui ne ressemble plus à un ouvrier, un travailleur, un Français, etc. , le héraut ménopausé des transmachins, des gouines, des trucs, des... Enfin, tout sauf des ouvriers dont elle se fout, cette pauvre idiote.–
Il faudra bien, un jour, soit se coucher pour toujours, soit en appeler à la rébellion sanglante contre ces abrutis que je viens de nommer. Je dis ça pour les amis tout jeunes et tout roses : moi, hein...
samedi 20 février 2010
Faudrait voir à pas trop venir me chatouiller les coronaires, hein !
Voilà ce que c'est que de n'être pas très vigilant : vous vous absentez dix minutes de la Case, le temps d'aller prendre un café dans la maison principale, et quand vous revenez devant votre écran vous trouvez quoi, dans votre boîtamel ? Un tract du Parti antisioniste ! M'envoyer ça, à moi, qui ne cesse d'afficher mon soutien plein et entier aux Juifs en général et à l'État d'Israël en particulier : il faut être soit très con soit très pas-réveillé. Ou alors, ils balancent leurs ordures un peu au hasard, les pote d'Allahdonné M'Bala bis, je ne sais pas, moi... Enfin, bref, et pour que les choses soient bien claires :
Chers antisémites,
que vous soyez d'extrême-gauche ou d'extrême-droite – ce qui revient à peu près au même mais il ne faut pas le dire –, que vous vous camoufliez ou non derrière le grossier nez rouge de l'antisionisme, sachez que chaque matin je déverse mentalement sur vos trognes biaises les kilos de matière breneuse que mes intestins ont été capables de produire nuitamment ; que je suis votre ennemi radical, la viande cyanurée qui vous fera crever un jour ou l'autre, l'oxydant d'Occident qui rouillera les papattes de vos miradors cérébraux – et qu'il est par conséquent inutile de m'expédier en loucedé les petites fientes scripturaires de vos esprits incapables d'envol : étant par trop mal torchées, elles ne peuvent me servir de rien.
Je préfère ne vous saluer pas.
Didier Goux
Chers antisémites,
que vous soyez d'extrême-gauche ou d'extrême-droite – ce qui revient à peu près au même mais il ne faut pas le dire –, que vous vous camoufliez ou non derrière le grossier nez rouge de l'antisionisme, sachez que chaque matin je déverse mentalement sur vos trognes biaises les kilos de matière breneuse que mes intestins ont été capables de produire nuitamment ; que je suis votre ennemi radical, la viande cyanurée qui vous fera crever un jour ou l'autre, l'oxydant d'Occident qui rouillera les papattes de vos miradors cérébraux – et qu'il est par conséquent inutile de m'expédier en loucedé les petites fientes scripturaires de vos esprits incapables d'envol : étant par trop mal torchées, elles ne peuvent me servir de rien.
Je préfère ne vous saluer pas.
Didier Goux
vendredi 19 février 2010
À Gadda sur mon Daudet (titre-hommage à Nicolas)
L'envie, tout à l'heure, m'est venue de lire un roman d'Alphonse Daudet. Je n'ai jamais rien lu d'Alphonse Daudet. Enfin si, sans doute quelques lettres de son moulin quand j'étais enfant, et des extraits de Tartarin – mais j'ai oublié. C'est de la faute à Edmond. Goncourt parle souvent de Daudet dans le Journal, dont il est l'ami intime ; alors, forcément...
Je suis donc allé feuilleter le catalogue d'Amazon et j'ai trouvé ce qu'il me fallait : un volume de plus de mille pages édité par Omnibus. La question que je me pose maintenant est la suivante : pourquoi, à la place de ce livre, ai-je mis dans mon panier Le Château d'Udine de Carlo Emilio Gadda qu'onc n'eut l'idée de lire ? Parce qu'il en est question ici ? Oui, c'est possible. À moins...
À moins que le stent que l'on m'a cloqué dans la coronaire avant-hier n'ait malignement décidé de migrer vers mon cerveau, provoquant en icelui de bien fâcheux courts-circuits. Le pis est que, le livre de Gadda n'étant pas assez cher pour que j'obtienne la livraison gratuite – et étant saisi d'une horreur tout à fait maniaque à l'idée de devoir payer pour ladite livraison –, je l'ai laissé dans son panier et n'ai rien commandé du tout. Je crois que je vais devoir arrêter le Journal des Goncourt. Ou les petits ressorts artériels. Ou les hamburgers halals (hamburgers halaux ?). Ou tout ça à la fois.
Si je vous raconte cela qui n'a aucun intérêt, c'est à seule fin que certains esprits volontiers alarmistes et alarmés ne déduisent d'une absence de billet qu'on est probablement en train de me pelleter de la terre sur la tronche, dans le petit cimetière du Plessis-Hébert. Il n'empêche que je me demande ce que je vais lire la semaine prochaine.
Je suis donc allé feuilleter le catalogue d'Amazon et j'ai trouvé ce qu'il me fallait : un volume de plus de mille pages édité par Omnibus. La question que je me pose maintenant est la suivante : pourquoi, à la place de ce livre, ai-je mis dans mon panier Le Château d'Udine de Carlo Emilio Gadda qu'onc n'eut l'idée de lire ? Parce qu'il en est question ici ? Oui, c'est possible. À moins...
À moins que le stent que l'on m'a cloqué dans la coronaire avant-hier n'ait malignement décidé de migrer vers mon cerveau, provoquant en icelui de bien fâcheux courts-circuits. Le pis est que, le livre de Gadda n'étant pas assez cher pour que j'obtienne la livraison gratuite – et étant saisi d'une horreur tout à fait maniaque à l'idée de devoir payer pour ladite livraison –, je l'ai laissé dans son panier et n'ai rien commandé du tout. Je crois que je vais devoir arrêter le Journal des Goncourt. Ou les petits ressorts artériels. Ou les hamburgers halals (hamburgers halaux ?). Ou tout ça à la fois.
Si je vous raconte cela qui n'a aucun intérêt, c'est à seule fin que certains esprits volontiers alarmistes et alarmés ne déduisent d'une absence de billet qu'on est probablement en train de me pelleter de la terre sur la tronche, dans le petit cimetière du Plessis-Hébert. Il n'empêche que je me demande ce que je vais lire la semaine prochaine.
jeudi 18 février 2010
Je suis le Seigneur des Anneaux ! (Corona quoi ? Coronarien)
Lorsque vous vous mettez au lit – disons vers minuit et demie, un mardi –, et que vous survient une douleur aux reins, par exemple, ou dans le genou, vous vous dites : “ Tiens, j'ai mal aux reins (ou au genou) ! Espérons que ce sera passé demain... ” Et vous vous endormez.
Si, à la même heure de ce même jour, vous sentez poindre une douleur diffuse derrière le sternum et qu'elle s'accompagne d'un engourdissement plus ou moins prononcé du bras gauche, je vous conseille de réveiller l'Irremplaçable, plutôt que d'attendre le lendemain. Si vous vous êtes offert une Irremplaçable haut-de-gamme, vous devriez, dans la demi-heure suivante, voir votre maison envahie par une douzaine de pompiers et médecins du Samu, qui vont vous embarquer en ambulance jusqu'à la clinique ébroïcienne de leur choix – alors même que la douleur a depuis belle lurette reflué.
Le lendemain, mercredi, si tout se déroule selon le protocole, on devrait vous faire passer une coronarographie – après vous avoir bourré de Plavix – et découvrir que cette salope d'artère coronaire circonflexe qui vous avait déjà fait le coup du goulet d'étranglement il y a sept ans, a remis ça un peu plus loin, sur la branche cadette cette fois. D'où pose d'un deuxième stent dans la foulée, et même d'un troisième car vous êtes tombé en plein dans la semaine Spéciale Bonus. Ensuite, si vous ferraillez avec suffisamment de hargne et de panache contre trois cardiologues, cinq infirmières – et une aide-soignante particulièrement redoutable, vous obtiendrez de haute lutte le droit de rentrer chez vous dès le jeudi après-midi, afin de terminer le Brigade mondaine que vous avez bêtement laissé en plan.
Et c'est pourquoi me voici de retour.
Si, à la même heure de ce même jour, vous sentez poindre une douleur diffuse derrière le sternum et qu'elle s'accompagne d'un engourdissement plus ou moins prononcé du bras gauche, je vous conseille de réveiller l'Irremplaçable, plutôt que d'attendre le lendemain. Si vous vous êtes offert une Irremplaçable haut-de-gamme, vous devriez, dans la demi-heure suivante, voir votre maison envahie par une douzaine de pompiers et médecins du Samu, qui vont vous embarquer en ambulance jusqu'à la clinique ébroïcienne de leur choix – alors même que la douleur a depuis belle lurette reflué.
Le lendemain, mercredi, si tout se déroule selon le protocole, on devrait vous faire passer une coronarographie – après vous avoir bourré de Plavix – et découvrir que cette salope d'artère coronaire circonflexe qui vous avait déjà fait le coup du goulet d'étranglement il y a sept ans, a remis ça un peu plus loin, sur la branche cadette cette fois. D'où pose d'un deuxième stent dans la foulée, et même d'un troisième car vous êtes tombé en plein dans la semaine Spéciale Bonus. Ensuite, si vous ferraillez avec suffisamment de hargne et de panache contre trois cardiologues, cinq infirmières – et une aide-soignante particulièrement redoutable, vous obtiendrez de haute lutte le droit de rentrer chez vous dès le jeudi après-midi, afin de terminer le Brigade mondaine que vous avez bêtement laissé en plan.
Et c'est pourquoi me voici de retour.
dimanche 14 février 2010
Muray, Camus, vin et saucisson
Le samedi 13 mars sera une journée hautement culturelle et parisienne ou ne sera pas, qu'on se le dise. En tout cas pour l'Irremplaçable et moi. Pour commencer, à trois heures de l'après-midi (15 h, en sabir post-moderne), nous sommes attendus ici.
Il m'a bien fallu trois-quarts d'heure, hier soir, pour parvenir à réserver deux places par le biais d'internet, mais enfin j'y suis parvenu. Et la perspective d'entendre Luchini “servir” Muray aux spectateurs que nous serons m'enchante tout particulièrement.
Le hasard a voulu que, ce même samedi, les membres de la SLRC aient rendez-vous à six heures pour une réunion/discussion avec Renaud Camus, “sur le thème de son choix”, est-il précisé sur l'invitation. Vu l'heure à laquelle est fixé le début de la rencontre, on espère qu'elle débouchera sur une quelconque saucissonnade arrosée, mais on n'est sûr de rien.
Les seuls à faire un peu la tronche, ce sont les trois chiens, qui ont bien compris qu'ils ne dîneraient pas avant neuf ou dix heures du soir, au lieu de six heures d'ordinaire. Pour compenser et tenter de se réconcilier leurs bonnes grâces, j'ai prévu, durant tout le temps de la gamelle, de leur lire à mon tour du Muray et du Camus.
Il m'a bien fallu trois-quarts d'heure, hier soir, pour parvenir à réserver deux places par le biais d'internet, mais enfin j'y suis parvenu. Et la perspective d'entendre Luchini “servir” Muray aux spectateurs que nous serons m'enchante tout particulièrement.
Le hasard a voulu que, ce même samedi, les membres de la SLRC aient rendez-vous à six heures pour une réunion/discussion avec Renaud Camus, “sur le thème de son choix”, est-il précisé sur l'invitation. Vu l'heure à laquelle est fixé le début de la rencontre, on espère qu'elle débouchera sur une quelconque saucissonnade arrosée, mais on n'est sûr de rien.
Les seuls à faire un peu la tronche, ce sont les trois chiens, qui ont bien compris qu'ils ne dîneraient pas avant neuf ou dix heures du soir, au lieu de six heures d'ordinaire. Pour compenser et tenter de se réconcilier leurs bonnes grâces, j'ai prévu, durant tout le temps de la gamelle, de leur lire à mon tour du Muray et du Camus.
samedi 13 février 2010
Le vent de l'aile de l'imbécillité (ceci n'est pas un autoportrait)
Jules de Goncourt meurt le 20 juin 1870, après avoir sombré dans la folie, puis la quasi aphasie terminale, après avoir douloureusement senti passer le vent de l'aile de l'imbécillité dont parlait Baudelaire quelques années plus tôt. Dans les deux cas, même cause, même effet : la syphilis. Goncourt l'a contractée en 1850, à 19 ans ; elle le tue à 39. Les pages du Journal qui vont du début de l'année à ce 20 juin sont – au stade où j'en suis rendu – les seules véritablement poignantes : l'émotion n'était pas le fort des frères, si je puis dire.
On conçoit naturellement ce que peut avoir de terrible une séparation aussi déchirante (déchirante au sens propre, physique du terme) entre ces deux êtres si parfaitement indissociables qu'en 28 ans ils n'ont été séparés, de l'aveu d'Edmond, que deux fois vingt-quatre heures. Il est encore bien pis qu'elle ne doive survenir qu'après la dégénérescence inexorable de l'esprit du cadet, la perte implacable de son intelligence, descendant d'un degré presque chaque jour, sous l'œil impuissant et navré de l'aîné.
La mort de Jules entraîne une autre perte, mais pour le lecteur cette fois. Le journal change de ton, il perd de sa flamboyance, ne s'autorise plus de ces embardées de style qui en faisaient le prix lorsque Jules en tenait la plume ; il reste dans ses rails et n'en sortira plus. Car le cadet était le véritable écrivain des deux. Et, sitôt après l'enterrement de Jules, presque du jour au lendemain, on se prend à regretter son absence, lorsqu'il s'agit de rendre compte de la guerre de 1870, puis du siège et de la Commune de Paris. Edmond “fait le job” avec conscience et non sans talent ; mais on sait bien, puisqu'on en sort tout juste, que les mêmes faits et vacarmes relatés par Jules se seraient probablement élevés à des hauteurs voisines de celle des Choses vues de Hugo.
D'où l'intérêt, mes bons amis, de méditer la leçon que vous donnent Charles Baudelaire, Jules de Goncourt et Guy de Maupassant après eux : sortez couverts. Surtout si vous tenez un journal. Pensez à vos lecteurs futurs.
On conçoit naturellement ce que peut avoir de terrible une séparation aussi déchirante (déchirante au sens propre, physique du terme) entre ces deux êtres si parfaitement indissociables qu'en 28 ans ils n'ont été séparés, de l'aveu d'Edmond, que deux fois vingt-quatre heures. Il est encore bien pis qu'elle ne doive survenir qu'après la dégénérescence inexorable de l'esprit du cadet, la perte implacable de son intelligence, descendant d'un degré presque chaque jour, sous l'œil impuissant et navré de l'aîné.
La mort de Jules entraîne une autre perte, mais pour le lecteur cette fois. Le journal change de ton, il perd de sa flamboyance, ne s'autorise plus de ces embardées de style qui en faisaient le prix lorsque Jules en tenait la plume ; il reste dans ses rails et n'en sortira plus. Car le cadet était le véritable écrivain des deux. Et, sitôt après l'enterrement de Jules, presque du jour au lendemain, on se prend à regretter son absence, lorsqu'il s'agit de rendre compte de la guerre de 1870, puis du siège et de la Commune de Paris. Edmond “fait le job” avec conscience et non sans talent ; mais on sait bien, puisqu'on en sort tout juste, que les mêmes faits et vacarmes relatés par Jules se seraient probablement élevés à des hauteurs voisines de celle des Choses vues de Hugo.
D'où l'intérêt, mes bons amis, de méditer la leçon que vous donnent Charles Baudelaire, Jules de Goncourt et Guy de Maupassant après eux : sortez couverts. Surtout si vous tenez un journal. Pensez à vos lecteurs futurs.
vendredi 12 février 2010
Nous étions quatre bacheliers...
Voilà, on était quatre, comme dans la chanson de Georges. Les trois autres, je les avais rencontrés à mon arrivée au lycée Pothier d'Orléans, en novembre 1972. Ils s'appelaient – par ordre alphabétique pour ne froisser personne – Alain, Carlos et Denis.
Alain, je l'ai perdu de vue depuis très longtemps, je sais qu'il est médecin (et socialiste...) dans une petite ville du Berry, et je ne vous dirai pas laquelle. Denis a été mon colocataire au 21 de la rue de Patay, dans le treizième arrondissement de Paris, entre 1976 et 1985 – et il semble totalement perdu puisque sa mère même (que j'ai appelée il y a un an ou deux) dit tout ignorer de l'endroit où il se trouve. Quant à Carlos, il y a encore peu de temps, nous nous voyions régulièrement, mais il a redisparu de ma vie, comme il l'a déjà fait une fois, pendant dix ans, et je ne sais pas davantage pourquoi : pas grave, il ressurgira, forcément.
Pourquoi vous parlé-je de ces trois bacheliers, qui avec moi font quatre ? Parce qu'ils ont un point commun : ils ont tous couché avec une fille que je connaissais. Je veux dire : avec trois filles différentes que je connaissais. Le cas d'Alain (le toubib berrichon) est atypique, si je puis dire. Atypique et girardien. J'étais, en terminale, amoureux d'une Nadine M. C'était la plus bandante de la classe : une blonde avec mèche sur l'œil, voyez ? Bizarrement, cette Nadine là a cédé à mes avance, et elle est la première fille avec qui j'ai passé une nuit (et chez Denis, le protagoniste suivant). Passé la nuit, mais pas “couché”, au sens technique. Simplement parce que, comme tout adolescent de cet âge (19 ans ? Oui, je crois...), je m'étais enferré en lui faisant croire que j'avais “déjà couché”. Or, non. Pour le coup, j'étais totalement coincé, face à elle qui, en effet, avait “déjà couché” (mais pour les filles, à cet âge, c'est plus facile : il y a juste à dire oui, elles ne sont pas censées savoir...). Je me souviens tout de même que, glissant mes doigts vers le bas de son corps, et les laissant pénétrer dans ce puits dont j'ignorais tout, j'avais été très surpris de cette gluance qui indiquait forcément un certain désir – mais je n'en savais rien alors. Bref, j'ai raté le coche cette nuit-là et n'en ai été que plus amoureux de cette Nadine. Que j'ai présentée à Alain, lequel se l'est goinfrée (je présume) en deux coups de cuiller à pot, me rendant merveilleusement frustré et malheureux : j'ai bien dû en sortir dix ou quinze poèmes de merde, à l'époque, et me gargariser de cette certitude que j'étais maudit.
Carlos, lui, m'a soufflé Monique, dont j'ai déjà parlé ici, puisqu'elle m'a recontacté par Facebook ou je ne sais quoi, il y a peu. C'était l'année suivante, j'étais en première année de Lettres modernes à la fac d'Orléans, et elle aussi. En dehors du fait que, aux yeux d'une jeune fille, je présentais très peu d'attraits physiques (comme aujourd'hui, mais maintenant je peux faire croire que c'est l'âge... ou l'alcool... enfin bref, j'ai des excuses), Monique, fille de petits-bourgeois de province, avait décidé d'être de gauche (nous l'étions tous : c'était le fin du fin du conformisme, comme ce l'est resté) et de faire chier ses parents. Si elle avait rencontré un Chilien (on était peu de temps après septembre 1973), ç'aurait été lui. Faute de Sud-Am' torturé, elle a trouvé Carlos, fils de réfugié politique espagnol : c'était mieux que rien. Et je me suis retrouvé assistant à leurs embrassades répugnantes qui me crucifiaient. Ils n'ont pas couché : pas le temps. Car est arrivé un Marocain splendide (et très con, si je me souviens bien) qui nous a emballé la Monique sans le moindre effort : un Arabe, pour faire chier Papa et Maman, c'était tout de même le top, un peu largement au-dessus d'un fils d'Espagnol parlant un français parfait, quoi. Ils ont passé 30 ans ensemble et fait un certain nombre d'enfants (également ensemble, officiellement), preuve qu'on peut tomber amoureuse pour des raisons débiles et néanmoins construire sa vie à partir de ces fondations pourries : étonnant, non ?
Et je vous ai gardé France-Hélène et Denis pour la bonne bouche, si je puis dire. France-Hélène (savourez ce prénom et rendez grâce à ses parents de le lui avoir donné) partageait à Orléans le studio de Monique – je crois l'avoir déjà raconté. Elles avaient toutes les deux 18 ou 19 ans, moi 20. Ce qui nous a sauvés, France-Hélène et moi, c'est que ni l'un ni l'autre d'entre nous n'a éprouvé jamais le moindre désir pour l'autre – enfin il me semble : est-on jamais certain ? On est devenu amis de façon rapide et naturelle. Quand Denis et elle se sont découvert une attirance commune, j'en ai été plutôt content, si je me souviens bien.
(En vérité, si j'élargis le spectre, je crois que Denis est le seul de mes amis de jeunesse avec qui je n'ai jamais eu le moindre conflit girardien – et je pense aujourd'hui que c'est plutôt grâce à lui qu'à moi.)
Du reste, lorsque j'ai pénétré pour la première fois dans ce studio de la rue Porte-Saint-Vincent, à Orléans, comme un toutou haletant au cul de Monique, France-Hélène s'y trouvait installée avec un homme, qui s'appelait lui aussi Alain, je m'en avise. Et dont j'ai illico fait une sorte de modèle (j'étais, je crois, hypermimétique, en ma jeunesse folle...) : c'est lui qui m'a fait découvrir Jacques Bertin, dont nous parlions voici quelques jours, et j'ai illico adopté sans examen ses idées les plus sottes.
Enfin, bref : Sur ces trois bacheliers qui faisaient quatre avec moi, deux se sont empressés de piétiner les plates-bandes que j'aurais souhaité me réserver. Mais en réalité je ne suis pas sûr du tout que je souhaitais me les réserver. Le recul étant, et l'âge, il me semble plutôt que je les leur ai servies. – On ne lit jamais René Girard impunément.
Alain, je l'ai perdu de vue depuis très longtemps, je sais qu'il est médecin (et socialiste...) dans une petite ville du Berry, et je ne vous dirai pas laquelle. Denis a été mon colocataire au 21 de la rue de Patay, dans le treizième arrondissement de Paris, entre 1976 et 1985 – et il semble totalement perdu puisque sa mère même (que j'ai appelée il y a un an ou deux) dit tout ignorer de l'endroit où il se trouve. Quant à Carlos, il y a encore peu de temps, nous nous voyions régulièrement, mais il a redisparu de ma vie, comme il l'a déjà fait une fois, pendant dix ans, et je ne sais pas davantage pourquoi : pas grave, il ressurgira, forcément.
Pourquoi vous parlé-je de ces trois bacheliers, qui avec moi font quatre ? Parce qu'ils ont un point commun : ils ont tous couché avec une fille que je connaissais. Je veux dire : avec trois filles différentes que je connaissais. Le cas d'Alain (le toubib berrichon) est atypique, si je puis dire. Atypique et girardien. J'étais, en terminale, amoureux d'une Nadine M. C'était la plus bandante de la classe : une blonde avec mèche sur l'œil, voyez ? Bizarrement, cette Nadine là a cédé à mes avance, et elle est la première fille avec qui j'ai passé une nuit (et chez Denis, le protagoniste suivant). Passé la nuit, mais pas “couché”, au sens technique. Simplement parce que, comme tout adolescent de cet âge (19 ans ? Oui, je crois...), je m'étais enferré en lui faisant croire que j'avais “déjà couché”. Or, non. Pour le coup, j'étais totalement coincé, face à elle qui, en effet, avait “déjà couché” (mais pour les filles, à cet âge, c'est plus facile : il y a juste à dire oui, elles ne sont pas censées savoir...). Je me souviens tout de même que, glissant mes doigts vers le bas de son corps, et les laissant pénétrer dans ce puits dont j'ignorais tout, j'avais été très surpris de cette gluance qui indiquait forcément un certain désir – mais je n'en savais rien alors. Bref, j'ai raté le coche cette nuit-là et n'en ai été que plus amoureux de cette Nadine. Que j'ai présentée à Alain, lequel se l'est goinfrée (je présume) en deux coups de cuiller à pot, me rendant merveilleusement frustré et malheureux : j'ai bien dû en sortir dix ou quinze poèmes de merde, à l'époque, et me gargariser de cette certitude que j'étais maudit.
Carlos, lui, m'a soufflé Monique, dont j'ai déjà parlé ici, puisqu'elle m'a recontacté par Facebook ou je ne sais quoi, il y a peu. C'était l'année suivante, j'étais en première année de Lettres modernes à la fac d'Orléans, et elle aussi. En dehors du fait que, aux yeux d'une jeune fille, je présentais très peu d'attraits physiques (comme aujourd'hui, mais maintenant je peux faire croire que c'est l'âge... ou l'alcool... enfin bref, j'ai des excuses), Monique, fille de petits-bourgeois de province, avait décidé d'être de gauche (nous l'étions tous : c'était le fin du fin du conformisme, comme ce l'est resté) et de faire chier ses parents. Si elle avait rencontré un Chilien (on était peu de temps après septembre 1973), ç'aurait été lui. Faute de Sud-Am' torturé, elle a trouvé Carlos, fils de réfugié politique espagnol : c'était mieux que rien. Et je me suis retrouvé assistant à leurs embrassades répugnantes qui me crucifiaient. Ils n'ont pas couché : pas le temps. Car est arrivé un Marocain splendide (et très con, si je me souviens bien) qui nous a emballé la Monique sans le moindre effort : un Arabe, pour faire chier Papa et Maman, c'était tout de même le top, un peu largement au-dessus d'un fils d'Espagnol parlant un français parfait, quoi. Ils ont passé 30 ans ensemble et fait un certain nombre d'enfants (également ensemble, officiellement), preuve qu'on peut tomber amoureuse pour des raisons débiles et néanmoins construire sa vie à partir de ces fondations pourries : étonnant, non ?
Et je vous ai gardé France-Hélène et Denis pour la bonne bouche, si je puis dire. France-Hélène (savourez ce prénom et rendez grâce à ses parents de le lui avoir donné) partageait à Orléans le studio de Monique – je crois l'avoir déjà raconté. Elles avaient toutes les deux 18 ou 19 ans, moi 20. Ce qui nous a sauvés, France-Hélène et moi, c'est que ni l'un ni l'autre d'entre nous n'a éprouvé jamais le moindre désir pour l'autre – enfin il me semble : est-on jamais certain ? On est devenu amis de façon rapide et naturelle. Quand Denis et elle se sont découvert une attirance commune, j'en ai été plutôt content, si je me souviens bien.
(En vérité, si j'élargis le spectre, je crois que Denis est le seul de mes amis de jeunesse avec qui je n'ai jamais eu le moindre conflit girardien – et je pense aujourd'hui que c'est plutôt grâce à lui qu'à moi.)
Du reste, lorsque j'ai pénétré pour la première fois dans ce studio de la rue Porte-Saint-Vincent, à Orléans, comme un toutou haletant au cul de Monique, France-Hélène s'y trouvait installée avec un homme, qui s'appelait lui aussi Alain, je m'en avise. Et dont j'ai illico fait une sorte de modèle (j'étais, je crois, hypermimétique, en ma jeunesse folle...) : c'est lui qui m'a fait découvrir Jacques Bertin, dont nous parlions voici quelques jours, et j'ai illico adopté sans examen ses idées les plus sottes.
Enfin, bref : Sur ces trois bacheliers qui faisaient quatre avec moi, deux se sont empressés de piétiner les plates-bandes que j'aurais souhaité me réserver. Mais en réalité je ne suis pas sûr du tout que je souhaitais me les réserver. Le recul étant, et l'âge, il me semble plutôt que je les leur ai servies. – On ne lit jamais René Girard impunément.
Sherlock Holmes au Haut-Kœnigsbourg
Oui, il y est allé ! Et oui, il y a résolu un flamboyant mystère ! Vous en saurez un peu plus chez l'Irremplaçable...
jeudi 11 février 2010
La nostalgie, camarades !
On restait quatre. Comme les mousquetaires mais en moins flambards. C'est-à-dire moi, et les trois autres, arrivés en ce journal un peu plus tôt, une poignée de semaines ou de mois avant cet octobre 1982 où j'ai fait mon entrée. L'un de ces mousquetaires se retire en son couvent, et nous allons “fêter” cela tout à l'heure. Il y aura du vin, il y aura à manger, il y aura des petits discours convenus et cafards, il y aura des rires complices ; et même des phrases chaleureuses, certainement.
Je n'ai rien envie de fêter. On peut compter les disparus, et on le fait, mais de là à se réjouir d'être un de moins, un de plus dans la pré-tombe, comme il y a des pré-retraites (et du reste l'enbaumement est à peu près le même)...
Bientôt, si le cancer et la crise cardiaque massive font preuve d'assez de distraction à mon endroit, je resterai le dernier. Le plus vieux. Le premier arrivé. La mémoire vivante, comme dit généralement le faiseur de discours en veine d'inspiration, face au sur-le-départ qui retient à quatre yeux son émotion, ce qui lui donne ce visage figé et comiquement vieilli.
Je refuse. Ils ne m'auront pas. Je partirai en douce. Un soir, je laisserai les autres rentrer chez eux, je leur répondrai “à demain !” lorsqu'ils me diront “à demain !”. Sauf si c'est un vendredi, alors nous nous dirons “bon week-end, à lundi !” Puis, seul dans le bureau, je ferai grincer les deux tiroirs une dernière fois, afin d'ensacher les quelques livres que je garde encore ici.
Et je partirai. La veille ou la semaine d'avant, j'aurai pris soin de changer de numéro de téléphone, à la maison, et de me mettre sur liste rouge, si une telle chose existe encore. Ils auront beau faire, ils ne me retrouveront pas – je serai mort pour eux, tiroirs vides, esprit éteint. Mais, de toute façon, nul ne me cherchera : sortir du bureau, après trente ans, équivaut à franchir une porte intensément lumineuse dans un mauvais film de science-fiction : pas de retour ni de trace – une envolée en poussière.
En tout cas, quoi que réserve cet au-delà du seuil, je puis vous assurer d'une chose : on ne prendra pas un verre en mon honneur sur le paillasson. Et personne ne m'enterrera sous ses phrases pauvrement branlées.
mercredi 10 février 2010
Menteur comme un arracheur de dents
Vous partez tout tranquillement, l'âme guillerette, avec à la lèvre un doux chant, vers le cabinet dentaire de l'allée Auguste-Renoir, pour un petit détartrage saisonnier. Et paf ! la grosse molaire du fond : toute pourrie, vous annonce le praticien. Il faudra revenir dans quinze jours pour l'arracher. Bon, très bien, parfait, il y a longtemps que je voulais me rendre compte de ce qu'étaient les tortures de la Sainte Inquisition, ce sera une bonne occasion.
C'était donc aujourd'hui à midi sonnant (et plus ou moins trébuchant, car il tombait alors une petite neige à demi fondue tout ce qu'il y a de plus traître sous la semelle). Rien à dire sur l'extraction elle-même, qui s'est passée très vite et sans la moindre douleur. Me relevant du transat (il n'y a plus de fauteuil, chez les dentistes), je demande à l'aimable jeune homme remplaçant mon habituel détartreur combien de temps l'anesthésie va mettre à se dissiper : je ne suis pas habitué du tout à ces demi-gueules de bois et je les trouve un peu perturbantes. « Environ une heure ! » me répond ce praticien d'élite, sûr de lui et dominateur, comme ils le sont couramment. Il était alors midi vingt. Trois heures et demie plus tard, j'ai toujours l'impression d'avoir du carton d'emballage dans la bouche. On peut je crois en déduire qu'il s'est foutu de moi, ou qu'il s'est vautré dans ses dosages, ou que je suis hypersensible aux produits-qui-font-dormir.
En tout cas, moi qui depuis plus de trente ans crevais de fierté à l'idée d'avoir 32 crocs dans la bouche, il faudra désormais que je m'habitue à sortir sur mon 31.
C'était donc aujourd'hui à midi sonnant (et plus ou moins trébuchant, car il tombait alors une petite neige à demi fondue tout ce qu'il y a de plus traître sous la semelle). Rien à dire sur l'extraction elle-même, qui s'est passée très vite et sans la moindre douleur. Me relevant du transat (il n'y a plus de fauteuil, chez les dentistes), je demande à l'aimable jeune homme remplaçant mon habituel détartreur combien de temps l'anesthésie va mettre à se dissiper : je ne suis pas habitué du tout à ces demi-gueules de bois et je les trouve un peu perturbantes. « Environ une heure ! » me répond ce praticien d'élite, sûr de lui et dominateur, comme ils le sont couramment. Il était alors midi vingt. Trois heures et demie plus tard, j'ai toujours l'impression d'avoir du carton d'emballage dans la bouche. On peut je crois en déduire qu'il s'est foutu de moi, ou qu'il s'est vautré dans ses dosages, ou que je suis hypersensible aux produits-qui-font-dormir.
En tout cas, moi qui depuis plus de trente ans crevais de fierté à l'idée d'avoir 32 crocs dans la bouche, il faudra désormais que je m'habitue à sortir sur mon 31.
mardi 9 février 2010
On a retrouvé Jacques Bertin !
On n'en fait plus, des comme ça, en tout cas je le crois. C'était le modèle “chanteur-poète-artisan-engagé” et bien entendu de gauche, typique des années soixante-dix de consternante mémoire. Notons que “chanteur engagé de gauche” a des allures d'authentique pléonasme : comme chanteur engagé de droite, on n'avait que Philippe Clay, ce qui faisait un peu maigre pour constituer une écurie.
Revenons donc à Jacques Bertin. Je l'ai découvert à la fin de 1975, dans le studio qu'occupaient Monique et France-Hélène, rue Porte-Saint-Vincent, à Orléans. Il venait alors de sortir son sixième disque (il avait débuté en 1967, à 20 ans, sitôt sorti de l'école de journalisme de Lille). Ces six disques de l'époque, je les ai écoutés en boucle durant plusieurs années. Au point, 35 ans plus tard, de savoir encore plusieurs dizaines de leurs chansons par cœur. Puis, je m'en suis détaché.
J'y suis revenu au début des années quatre-vingt-dix, lorsque les six albums sont ressortis, métamorphosés en trois CD. Que j'ai récoutés assez distraitement et avec une déception certaine : les chansons qui m'avaient soulevé d'enthousiasme avaient vieilli, ou bien moi, ou bien elles et moi. À tel point que, lorsqu'il s'est agi, voilà deux ou trois ans, de désengorger la discothèque du salon, Jacques Bertin s'est retrouvé exilé au sous-sol, avec les Rolling Stones, Led Zeppelin, Genesis et autres conneries rock que j'avais eu la faiblesse de racheter également.
Et puis, il y a quelques mois, un soir d'alcoolisme solitaire et tranquille, une nuit d'ivresse douce et raisonnée, comme disait Juan Carlos Onetti, j'ai été pris, poussé dans les reins par cette nostalgie particulière et factice que fait naître une libation un peu appuyée, d'une impérieuse envie de me remettre Bertin dans l'oreille. J'ai retourné la moitié de la cave sur l'heure, et je n'ai jamais réussi à mettre la main sur le carton contenant les disques ostracisés, discriminés, etc. C'est depuis ce jour que l'on pouvait me voir, errant et titubant dans les bars du Kremlin-Bicêtre, un brassard noir à la manche : je portais le deuil de Jacques Bertin.
Or, voilà qu'hier après-midi, me trouvant seul dans la maison de ma sœur – pour des raisons qui seront dévoilée dans le journal aux alentours du 31 mars prochain –, j'ai eu envie d'écouter un peu de musique. C'est alors qu'inspectant la discothèque locale je suis tombé sur les trois CD de Bertin, ainsi que sur tous les autres disques que j'avais encavés. Ni l'Irremplaçable ni moi ne nous souvenions avoir donné ces rondelles réprouvées, à Isabelle pour une part et à Adeline pour une autre. Du coup, j'ai récupéré les trois disques du chanteur rennais (oui, Nicolas : en plus c'est un Breton !) avec la fébrilité d'un Harpagon retrouvant sa cassette.
Pour illustrer ce billet primordial, je suis allé flâner sur Goux gueule, et j'ai pu constater que Jacques Bertin avait vieilli, figurez-vous. C'est pourquoi j'ai mis une deuxième photo pour vous le montrer tel qu'il était à l'époque où j'allais religieusement l'écouter chanter, à la MJC d'Orléans d'abord, puis à la Cour des miracles de Montparnasse.
Et je me demande si Bertin se souvient qu'un soir de 1982 ou 83, je lui ai renversé un gobelet de vin rouge sur le pantalon.
(Rajout à l'attention de Dorham : Jacques Bertin a enregistré tous ses disques avec le contrebassiste Didier Levallet, que vous devez connaître, et qui sortait lui aussi de l'école de journalisme de Lille. Levallet a très longtemps accompagné Bertin sur scène, tout comme l'ont fait d'autres musiciens de jazz, tels Michel Graillier ou Siegfried Kessler.).
Revenons donc à Jacques Bertin. Je l'ai découvert à la fin de 1975, dans le studio qu'occupaient Monique et France-Hélène, rue Porte-Saint-Vincent, à Orléans. Il venait alors de sortir son sixième disque (il avait débuté en 1967, à 20 ans, sitôt sorti de l'école de journalisme de Lille). Ces six disques de l'époque, je les ai écoutés en boucle durant plusieurs années. Au point, 35 ans plus tard, de savoir encore plusieurs dizaines de leurs chansons par cœur. Puis, je m'en suis détaché.
J'y suis revenu au début des années quatre-vingt-dix, lorsque les six albums sont ressortis, métamorphosés en trois CD. Que j'ai récoutés assez distraitement et avec une déception certaine : les chansons qui m'avaient soulevé d'enthousiasme avaient vieilli, ou bien moi, ou bien elles et moi. À tel point que, lorsqu'il s'est agi, voilà deux ou trois ans, de désengorger la discothèque du salon, Jacques Bertin s'est retrouvé exilé au sous-sol, avec les Rolling Stones, Led Zeppelin, Genesis et autres conneries rock que j'avais eu la faiblesse de racheter également.
Et puis, il y a quelques mois, un soir d'alcoolisme solitaire et tranquille, une nuit d'ivresse douce et raisonnée, comme disait Juan Carlos Onetti, j'ai été pris, poussé dans les reins par cette nostalgie particulière et factice que fait naître une libation un peu appuyée, d'une impérieuse envie de me remettre Bertin dans l'oreille. J'ai retourné la moitié de la cave sur l'heure, et je n'ai jamais réussi à mettre la main sur le carton contenant les disques ostracisés, discriminés, etc. C'est depuis ce jour que l'on pouvait me voir, errant et titubant dans les bars du Kremlin-Bicêtre, un brassard noir à la manche : je portais le deuil de Jacques Bertin.
Or, voilà qu'hier après-midi, me trouvant seul dans la maison de ma sœur – pour des raisons qui seront dévoilée dans le journal aux alentours du 31 mars prochain –, j'ai eu envie d'écouter un peu de musique. C'est alors qu'inspectant la discothèque locale je suis tombé sur les trois CD de Bertin, ainsi que sur tous les autres disques que j'avais encavés. Ni l'Irremplaçable ni moi ne nous souvenions avoir donné ces rondelles réprouvées, à Isabelle pour une part et à Adeline pour une autre. Du coup, j'ai récupéré les trois disques du chanteur rennais (oui, Nicolas : en plus c'est un Breton !) avec la fébrilité d'un Harpagon retrouvant sa cassette.
Pour illustrer ce billet primordial, je suis allé flâner sur Goux gueule, et j'ai pu constater que Jacques Bertin avait vieilli, figurez-vous. C'est pourquoi j'ai mis une deuxième photo pour vous le montrer tel qu'il était à l'époque où j'allais religieusement l'écouter chanter, à la MJC d'Orléans d'abord, puis à la Cour des miracles de Montparnasse.
Et je me demande si Bertin se souvient qu'un soir de 1982 ou 83, je lui ai renversé un gobelet de vin rouge sur le pantalon.
(Rajout à l'attention de Dorham : Jacques Bertin a enregistré tous ses disques avec le contrebassiste Didier Levallet, que vous devez connaître, et qui sortait lui aussi de l'école de journalisme de Lille. Levallet a très longtemps accompagné Bertin sur scène, tout comme l'ont fait d'autres musiciens de jazz, tels Michel Graillier ou Siegfried Kessler.).
Encore, Hank, encore !
Oui, oui, je suis revenu ! Et depuis hier, même. Seulement, je n'ai pas la queue d'une idée de billet, même si Marine continue de trépigner sur le paillasson pour que je lui ouvre. J'ai bien écrit trois ligne sur La Meute des gâteux, mais ce n'est rien de plus qu'une grosse légende pour la photo de l'Irremplaçable, prise dimanche après-midi dans une rue d'Ermenouville (Seine-Maritime).
Alors, fainéant et tête vide, je ne puis faire plus que de vous inviter expressément à filer lire le très-excellent billet que vient de publier le toujours impeccable Hank – que Fromageplus et moi avons tous les deux décidé d'épouser, ce qui risque de déclencher une méchante zizanie entre nous et aussi avec nos respectives Irremplaçables.
Avec cela que j'ai encore le journal de ces deux deux derniers jours à transférer sur mon blog “atelier”, et aussi à commencer de relire et corriger celui qui sera mis en ligne le 28 février, si on vit jusque là. Bref, j'ai de quoi m'occuper.
Hein ? Mais qui a parlé de Brigade mondaine ? Pas de gros mots ici, je vous en prie ! Allez faire vos cochonneries ailleurs, bon sang de bois !
dimanche 7 février 2010
samedi 6 février 2010
Vénérer Venora
Il est des films que l'on situe d'emblée très en dessous de la barre du médiocre et qui pourtant vous marquent durablement – au moins jusqu'au lendemain midi. Ainsi de celui que vous vîmes hier soir, l'Irremplaçable et moi : une grosse daube à la sauce bien épaisse et bien industrielle, intitulée en français Le Chacal (en anglais aussi, mais pas écrit pareil). Un cocktail fadasse, brouetique, dans lequel Bruce Willis, aussi expressif qu'une courgette ébouillantée, joue un tueur évidemment implacable, le mollasson Richard Gere un terroriste irlandais évidemment repenti et Sydney Poitier un flic du FBI évidemment noir et vieux : en toute logique, on aurait dû se mettre à somnoler après la première demi-heure.
Seulement, dès la première scène apparaît (dans le rôle d'un major du KGB !) une actrice brune, dont le visage saute immédiatement au mien, comme il arrive souvent – aussi bien à vous qu'à moi, j'imagine, et avec les questions corollaires : mais qui est-elle ? Et surtout : mais dans quoi l'ai-je déjà vue jouer ? Le plus souvent, on trouve au bout de quelques minutes, et c'est toujours un grand soulagement.
Là, pas moyen. J'arrivais à cerner quelques faits, pourtant, à mesure que se déroulait la navrante course poursuite entre la courgette et le mollasson : je l'avais vu dans un rôle important... je la trouvais très à mon goût (mais pas hier soir car son personnage était à demi-défiguré)... elle était plus jeune alors... Mais rien de plus. Ça m'a fripé la peau du scrotum pendant près de deux heures. Au point que, lorsque le mollasson a finalement dessoudé la courgette, j'ai scruté le générique pour au moins noter le nom de ma brune énigmatique : Diane Venora. Le nom m'est familier, preuve que je suis sur la bonne piste... Et là-dessus je vais me coucher.
Tout à l'heure, y resongeant, je me rue sur Mme Goux gueule afin de lancer la recherche. La liste des films où Diane Venora a joué apparaît... et l'illumination se fait : elle était la femme de Charlie Parker dans le Bird de Clint Eastwood (film sombre et superbe que personne, hier ou avant-hier, n'a pensé à citer alors que nous débattions d'Eastwood en commentaires d'un précédent billet). Et, en effet, je me souviens parfaitement avoir été fort séduit par cette jeune femme à laquelle je trouvais comme un air de famille avec Audrey Hepburn, impression que m'a amplement confirmée la photo que je vous offre en illustration.
Mais évidemment, dans notre Chacal d'hier soir, avec dix ans et quelques kilos de plus, sans parler du visage remaquillé façon Freddy – les griffes de la nuit, le côté “Drôle de frimousse” de Dame Diane avait tendance à se faire discret.
Seulement, dès la première scène apparaît (dans le rôle d'un major du KGB !) une actrice brune, dont le visage saute immédiatement au mien, comme il arrive souvent – aussi bien à vous qu'à moi, j'imagine, et avec les questions corollaires : mais qui est-elle ? Et surtout : mais dans quoi l'ai-je déjà vue jouer ? Le plus souvent, on trouve au bout de quelques minutes, et c'est toujours un grand soulagement.
Là, pas moyen. J'arrivais à cerner quelques faits, pourtant, à mesure que se déroulait la navrante course poursuite entre la courgette et le mollasson : je l'avais vu dans un rôle important... je la trouvais très à mon goût (mais pas hier soir car son personnage était à demi-défiguré)... elle était plus jeune alors... Mais rien de plus. Ça m'a fripé la peau du scrotum pendant près de deux heures. Au point que, lorsque le mollasson a finalement dessoudé la courgette, j'ai scruté le générique pour au moins noter le nom de ma brune énigmatique : Diane Venora. Le nom m'est familier, preuve que je suis sur la bonne piste... Et là-dessus je vais me coucher.
Tout à l'heure, y resongeant, je me rue sur Mme Goux gueule afin de lancer la recherche. La liste des films où Diane Venora a joué apparaît... et l'illumination se fait : elle était la femme de Charlie Parker dans le Bird de Clint Eastwood (film sombre et superbe que personne, hier ou avant-hier, n'a pensé à citer alors que nous débattions d'Eastwood en commentaires d'un précédent billet). Et, en effet, je me souviens parfaitement avoir été fort séduit par cette jeune femme à laquelle je trouvais comme un air de famille avec Audrey Hepburn, impression que m'a amplement confirmée la photo que je vous offre en illustration.
Mais évidemment, dans notre Chacal d'hier soir, avec dix ans et quelques kilos de plus, sans parler du visage remaquillé façon Freddy – les griffes de la nuit, le côté “Drôle de frimousse” de Dame Diane avait tendance à se faire discret.
vendredi 5 février 2010
Passage de l'écureuil
Il y a un peu plus d'une heure, alors que je me débattais sur mon clavier avec une bande de partouzards nains (doit-on dire : adeptes de l'amour groupé de petite taille ?), un écureuil a traversé le jardin en diagonale pour , se dérobant à ma vue, grimper le long du tronc du tilleul. Le temps que je m'extraie de mon fauteuil et sorte de la Case, il avait disparu – sans doute passé du tilleul au cerisier et, de là, dans le verger des voisins.
Quelques minutes plus tard, j'apprenais chez d'autres que c'était également aujourd'hui le réveil des escargots. Ensuite, j'ai vu une abeille, qui a bien failli finir dans la gueule de Bergotte. Et encore ensuite, c'était l'heure de déjeuner.
Quelques minutes plus tard, j'apprenais chez d'autres que c'était également aujourd'hui le réveil des escargots. Ensuite, j'ai vu une abeille, qui a bien failli finir dans la gueule de Bergotte. Et encore ensuite, c'était l'heure de déjeuner.
jeudi 4 février 2010
Le programme de ce soir (sévèrement burné)
D'abord L'Homme au colt d'or (vous chercherez le titre original vous-mêmes, hein ? Sinon, je manque le début...) avec Henry Fonda, puis, juste après, des fois qu'on aurait encore un petit déficit de testostérone, L'Homme des hautes plaines de et avec Clint Eastwood – ce dernier mainte fois épinglé par les progressistes de la génération de vos parents, ou à la rigueur de vos grands-frères, à l'époque des Dirty Harry. Quant à Fonda 1er, il n'a jamais non plus passé pour très à gauche.
De plus, voilà des gens qui, lorsqu'on leur marchait sur le demi-bout d'un quart d'orteil exigeaient des excuses en Cinémascope. Et, quand ils ne les obtenaient pas, ce qui arrivait fréquemment, ils défouraillaient aussi sec. On aura remarqué que, dans les titres français de ces deux films, il y a chaque fois le mot “homme” ; ce qui, en soi, constitue déjà une douteuse provocation à la violence machiste. Sans même parler de la manière radicale qu'ont ces hommes-là de discriminer les malfaisants façon puzzle.
Bref, il m'arrangerait beaucoup que pas un des mille yeux de l'hydre mrapiste (qui rime avec gestapiste) ne vienne fureter ce soir dans mon salon. Si jamais, dans les jours qui viennent, le politburo du Matraquage de la Raison pour l'Abrutissement des Populaces vient me chercher des poux extrêmes dans la tonsure, je saurai que c'est vous qui avez balancé.
Bref, il m'arrangerait beaucoup que pas un des mille yeux de l'hydre mrapiste (qui rime avec gestapiste) ne vienne fureter ce soir dans mon salon. Si jamais, dans les jours qui viennent, le politburo du Matraquage de la Raison pour l'Abrutissement des Populaces vient me chercher des poux extrêmes dans la tonsure, je saurai que c'est vous qui avez balancé.
mercredi 3 février 2010
Mrap à fromage
J'ai oublié de parler ici de la bouffonnerie qui a éclos juste avant notre départ pour Strasbourg : la sortie d'un rapport délateur émanant du Mrap, l'officine stalinienne bien connue et tendrement aimée des cafards de toutes obédiences. Ce volumineux et indigeste pavé recense tous les blogs ou forums qui pensent mal, c'est-à-dire différemment du Mrap, et les dénonce à la vindicte progressiste. C'est ainsi que je me retrouve classé comme “droite extrême”, non pas par le contenu de ce blog, que personne au Mrap n'a dû juger bon de consulter je suppose, mais parce qu'il est mis en lien par des blogs qui eux-mêmes, etc. Au bas de chaque page de ce nauséeux (ça change de nauséabond...) torche-cul, on vous avertit en un froncement de sourcils que la liste des futurs proscrits n'est pas exhaustive et que, par conséquent, ceux qui ne s'y trouvent pas ne doivent pas se réjouir trop vite : s'ils puent le racisto-fascisme comme les narines du Mrap le soupçonnent, on finira bien par les retrouver à l'odeur et par les coincer.
Plusieurs commentateurs semblent s'attendre à ce que je dise leur fait à ces rats malfaisants vautrés dans leur fromage à remugles : je n'en ferai rien. Car il me semble que le profond dégoût que m'inspirent ces gens et leurs méthodes doit aller de soi. Messieurs les kapos, afin d'accéder à votre niveau, la droite extrême vous salue très bas.
Pendant ce temps, les néo-trotskystes du NPA présentent une femme voilée aux prochaines élections, sous les applaudissements émus des boyscouts de diverses couleurs. Et il est vrai que c'est là une belle et grande victoire pour toutes les femmes...
Plusieurs commentateurs semblent s'attendre à ce que je dise leur fait à ces rats malfaisants vautrés dans leur fromage à remugles : je n'en ferai rien. Car il me semble que le profond dégoût que m'inspirent ces gens et leurs méthodes doit aller de soi. Messieurs les kapos, afin d'accéder à votre niveau, la droite extrême vous salue très bas.
Pendant ce temps, les néo-trotskystes du NPA présentent une femme voilée aux prochaines élections, sous les applaudissements émus des boyscouts de diverses couleurs. Et il est vrai que c'est là une belle et grande victoire pour toutes les femmes...
Elstir coiffe la couronne du tsar, et son maître biche !
D'après Nicolas 1er, empereur du Miko, Elstir viendrait de coiffer la couronne de numéro un du classement “animaux”. Il me faut donc, et je le fais avec plaisir, remercier tous ceux d'entre vous qui n'ont pas hésité à publier de honteux billets de complaisance afin de hisser La Meute des gâteux au pinacle. Et je leur demande de ne pas relâcher leur effort : il s'agit maintenant de dézinguer certain gros frisé gauchiste au Miko général...
(Inutile de me faire remarquer qu'Elstir n'est pas sur la photo, je le sais ! Mais il faut bien ménager la susceptibilité des deux autres...)
(Inutile de me faire remarquer qu'Elstir n'est pas sur la photo, je le sais ! Mais il faut bien ménager la susceptibilité des deux autres...)
mardi 2 février 2010
C'est bon, on est tous rentrés !
Et pas fâchés de l'être, rentrés ! Ce genre de week-end est par nature épuisant, dans la mesure où l'on mange et boit plus que de raison, en tout cas plus que d'habitude. Et notamment chez André et Béa, où l'on se fait agresser sauvagement à coups de salade mixte (cervelas, gruyère râpé et vinaigrette), de baeckehoffe (le premier qui me signale une faute d'orthographe à ce mot insortable s'en prend une dans les maxillaires...), de riesling, gewurtz et autres chasselas (dont une bouteille chasse l'autre, c'est connu).
Cette fois-ci, la situation s'est encore aggravée du fait que les trois trajets que nous avons effectués (Le Plessis – Schiltigheim samedi, Schiltigheim – Sedan hier, Sedan – Le Plessis aujourd'hui) se sont déroulés dans une ambiance que la photo prise par l'Irremplaçable illustre parfaitement : c'était un tantinet pénible. Mais enfin, on a survécu, on a explosé les taux de cholestérol et de triglycérides comme des chefs, Elstir s'est superbement comporté, et on a récupéré les deux autres cadors en parfaite santé il y a moins d'une heure. Ajoutez à cela une visite “à thème” (j'en reparlerai probablement, avec photos à l'appui) du Haut-Kœnigsbourg par un froid de gueux, et vous aurez déjà une première idée de ces quatre jours, somme toute parfaitement bien remplis. Ce soir, ça va être apéro léger, histoire de ne pas redescendre trop brutalement, petit dîner, au lit de bonne heure.
Voilà.
Cette fois-ci, la situation s'est encore aggravée du fait que les trois trajets que nous avons effectués (Le Plessis – Schiltigheim samedi, Schiltigheim – Sedan hier, Sedan – Le Plessis aujourd'hui) se sont déroulés dans une ambiance que la photo prise par l'Irremplaçable illustre parfaitement : c'était un tantinet pénible. Mais enfin, on a survécu, on a explosé les taux de cholestérol et de triglycérides comme des chefs, Elstir s'est superbement comporté, et on a récupéré les deux autres cadors en parfaite santé il y a moins d'une heure. Ajoutez à cela une visite “à thème” (j'en reparlerai probablement, avec photos à l'appui) du Haut-Kœnigsbourg par un froid de gueux, et vous aurez déjà une première idée de ces quatre jours, somme toute parfaitement bien remplis. Ce soir, ça va être apéro léger, histoire de ne pas redescendre trop brutalement, petit dîner, au lit de bonne heure.
Voilà.