Plus de maïs pour les tourterelles, remisée la cabane à graines de tournesol, disparues les noisettes dont s'engraissaient les deux pics épeiche. C'est à ce genre de détails que les oiseaux du Plessis comprennent que le printemps est arrivé : il va falloir se remettre au boulot si on veut becqueter. C'était hier que j'ai procédé au décrochage. Les autres fois, alors que verdiers, chardonnerets, pinsons, rouge-gorge et autres moineaux communs disparaissaient aussitôt, avec un fatalisme forçant l'admiration, les mésanges, elles, s'essayaient à nous fléchir durant les quelques jours suivants, nous contemplant fixement de leurs petits yeux que l'on s'imaginait larmoyants ; puis, elles caltaient à leur tour. Cette année, elles n'ont même pas eu recours à cette ultime supplique : si l'on a bien vu encore deux ou trois sautillants picorer au pied du cerisier ce matin – il fallait bien finir les restes –, dès cet après-midi l'arbre est redevenu désert, de disert qu'il fut tout l'hiver. J'ai bien tenté de me ragaillardir en me disant que tout ce petit monde n'allait pas tarder à forniquer joyeusement et en modulant comme des furieux, j'ai néanmoins ressenti comme une pointe de mélancolie désabusée. C'est vrai, tout de même : des gens que l'on a nourris une saison entière, et qui partent comme ça, sans même se retourner, sans un battement d'aile plus haut que l'autre…
Vous êtes bien cruel ! Je viens d'acheter cinq kilos de graines diverses que je compte offrir à mes parasites emplumés. Je les sais ingrats mais vu ce qu'au long d'une vie j'ai pu donner à l'état sans le moindre merci, je ne saurais leur en vouloir.D'autant moins qu'on nous annonce de nouveaux frimas.
RépondreSupprimerLa LPO préconise de cesser de nourrir les oiseaux aux alentours du 20 mars, lorsque les amours et la nidification commencent.
SupprimerMerci pour ces informations ! En ce domaine comme en bien d'autres l'assistanat aurait donc des effets pervers !
SupprimerPetite précision : il convient aussi de cesser d'un coup d'un seul l'approvisionnement, et non progressivement, comme on aurait naturellement tendance à le faire.
SupprimerJ'ai effectivement constaté qu'ils viennent manger de moins en moins ou alors en fin de journée, probablement quand leur labeur quotidien est achevé.
SupprimerTiens faudrait que je vérifie chez ma mère mais sauf erreur de ma part, je crois qu'elle laisse des graines l'été aussi.
RépondreSupprimerMais les nids sont faits chez vous?
Parce que chez ma mère c'est en plein boulot là... Je suis perdue...
Vous direz à Madame votre mère qu'elle doit absolument cesser cette pratique, même si elle part d'un bon sentiment : nourrir les oiseaux l'été peut conduire à ce que les parents étouffent leurs oisillons en leur faisant ingurgiter de la nourriture inappropriée – du pain, notamment, qui gonfle sous l'effet de la salive.
SupprimerSinon, oui, les mésanges et les tourterelles ont commencé à nidifier. Les autres, je ne sais pas car ils font ça hors de notre champ visuel.
Ouf!
SupprimerAprès débrief, il s'avère en fait que ma Madame ma Mère ferme elle aussi les restos du bec fin mars début avril. Mais là, elle se laisse quelques jours car elles à 2 nichoirs qui sont sur le point d'être aménagés.
Ça m'étonnait aussi…
SupprimerSans coeur! Moi j'attends la fin des frimas d'avril.
RépondreSupprimerC'est un peu tardif : vous risquez de perturber la nidification (en gros : de les pousser à la fainéantise !).
Supprimerles assistés ne sont pas toujours reconnaissants.
RépondreSupprimerOui, les salauds de pauvres se rencontrent dans toutes les espèces.
SupprimerVous avez mis fin à l'assistanat. Vous êtes de droite.
RépondreSupprimerOui, mais j'ai assistané pendant tout l'hiver : je suis un gauchiste saisonnier.
Supprimeret bien quoi de plus normal
RépondreSupprimermaintenant qu'ils ont fait leur gras
les voilà ingrats
rien que du banal
Ne jamais faire confiance à un obèse, même à plumes : règle numéro un.
SupprimerMais Golo ne grimpe pas à l'arbre pour leur sauter dessus ?
RépondreSupprimerMais c'est vrai, ça! J'avais oublié Golo.
SupprimerElle a essayé mais, dans l'arbre, elle n'a aucune chance : les oiseaux sont plus rapides et habiles qu'elle. En revanche, lorsqu'elle les guette au pied de la haie, la confrontation devient possible : elle a dû nous en tuer quatre ou cinq durant l'hiver…
SupprimerPetite précision : il convient aussi de cesser d'un coup d'un seul l'approvisionnement, et non progressivement, comme on aurait naturellement tendance à le faire.Didier Goux
RépondreSupprimerhttp://champagne-ardenne.lpo.fr/protection/mangeoires.pdf
Je m'interpelle... c'est fondamentalement important .
L'imprécateur