Revu hier soir le Monsieur Klein de Joseph Losey, film produit et
superbement interprété par Alain Delon : grand film, effrayant et énigmatique,
où l'effrayant jaillit directement de l'énigmatique, bien plus que des
circonstances extérieures et historiques (statut des Juifs,
rafle du Vel' d'Hiv'…). Quant à la composante énigmatique elle-même, elle vient,
m'a-t-il semblé, de ce qu'à aucun moment le spectateur ne parvient à en
savoir davantage sur ce qui se passe que Robert Klein lui-même. On erre
avec lui dans une sorte de labyrinthe enténébré – In girum imus nocte
– et on se rue derrière lui vers la seule lumière que l'on croit
apercevoir au bout du tunnel. Évidemment c'est une lumière noire,
puisqu'elle nous désigne le wagon à bestiaux qui va nous conduire où
l'on sait, et que l'on s'empresse d'y grimper à la suite de M. Klein –
qui a enfin, au sens propre et terrible de l'expression, réussi à devenir quelqu'un.
Grand film, en effet ! Il ne nous reste plus qu'à souhaiter n'avoir jamais à monter dans aucun "wagon à bestiaux" pour apprendre qui nous sommes !
RépondreSupprimerC'est en effet un "chemin de connaissance de soi" un peu trop escarpé…
Supprimer" wagon à bestiaux qui va nous conduire où l'on sait": tant que vous ne deviendrez pas négationniste, vous ne réussirez pas à être un vrai réac.
RépondreSupprimerJe travaille, pourtant, je travaille !
SupprimerEt vous vous êtes donc brûlé vos ailes ?
RépondreSupprimerÀ mon âge, les ailes sont recouvertes d'une épaisse couche de corne qui les protège plus ou moins…
SupprimerSi vous avez l'occasion, ne le ratez surtout pas : c'est un grand film. Avec un Delon plus que parfait.
RépondreSupprimerles titres en latin m'attire comme une mouche. ceux à quoi, d'ailleurs, je ressemble avec les années. Je pense que c'est à cause de la sixième L1 du collège Gerard Philippe d'#AulnaySous ou on m'a fait répété rosa, rosam, rosae pendant un an.
RépondreSupprimerMais surtout à cause de ma voisine de table. experte en latin sur qui je copiais honteusement et qui avait, comment dirais je...
NICE CODE PECTUS
Quand à Delon j'ai arrêté au Samouraï
J'aime beaucoup ce film, pour, justement, toutes les raisons que vous mettez en avant.
RépondreSupprimer"Toute analogie avec la situation présente serait purement fortuite...", comme on dit.
Au cours de ma lecture matinale du moment, je tombe sur cette phrase d'un cybernéticien anglais, Kevin Warwick, qui décrit ainsi la post-humanité à venir :
RépondreSupprimer"Il y aura des gens implantés, hybrides, et ceux-ci domineront le monde. Les autres, qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches gardées au pré...Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s'améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur."
Ça fait envie, non ? Et mon auteur de conclure son chapitre ainsi :
"Je préfèrerai toujours Bernanos à Jeff Bezos. "La Civilisation mécanique finira par promener autour de la Terre, dans un fauteuil roulant, une Humanité gâteuse et baveuse, retombée en enfance et torchée par des robots.""
Nous y sommes ! Losey, au secours !
Si vos lectures matinales sont aussi réjouissantes, qu'en est-il de vos lectures vespérales?
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