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José Coronado (au téléphone) et Luis Zahera.
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Il
y a en ce moment sur Netflic au moins deux séries espagnoles qui
méritent qu'on s'y arrête. La première, par ordre chronologique,
s'intitule chez nous Permis de vivre, ce qui est un choix assez curieux puisque son titre original est Vivir sin permiso.
Elle se déroule en Galice, au bord de l'Atlantique donc, tout près de la ville d'Oeste,
essentiellement dans une grande maison superbe appartenant au potentat
local, moitié entrepreneur, moitié trafiquant de drogues principalement
sud-américaines. Il a une femme assez pénible, deux filles hautement
regardables, si on est sensible au charme méditerranéen des créatures du
sexe, et un fils pédé et drogué dont il semble s'arranger tant bien que mal.
Ce
tyranneau local, prénommé Nemo, a aussi un fidèle homme de main, Ferro,
qui joue assez facilement de la gâchette, de la cordelette à étrangler
et autres accessoires létaux. Il y a aussi trois ou quatre Mexicains qui
lâchent un ¡ cabrón ! ou un ¡ pendejo ! toutes les deux ou trois phrases qu'ils émettent.
En
vingt épisodes de plus d'une heure chacun, il va arriver à cette
famille et à leurs nombreux comparses des montagnes d'emmerdes que je ne
souhaiterais pas à mon pire ennemi si j'en avais un, mais suffisamment
bien agencés, écrits, filmés et interprétés pour que jamais on ne soit
tenté de lâcher l'affaire.
Curieusement,
on retrouve Nemo et Ferro dans l'autre série, mais ils sont devenu
Tirso et Ezequiel. On a compris que je veux parler des comédiens qui les
incarnent, José Coronado pour le premier, et surtout Luis Zahera,
acteur réellement savoureux.
La série s'intitule Entrevías,
du nom du quartier de Madrid où elle se déroule. Il y est encore
question de drogue et du trafic la concernant ; mais, cette fois,
Nemo/Tirso n'est plus du côté du manche ; quant à Ferro/Ezequiel, il se
retrouve dans la police, mais pas plus recommandable pour autant.
En
fait, si narcotrafic il y a bien, Entrevías vaut surtout par son
ambiance générale, la description d'un quartier pas spécialement opulent
(euphémisme...) mais dont les derniers habitants “de souche” aimeraient
bien qu'il continue encore un peu à être ce qu'il a toujours été, en
tout cas à l'échelle de mémoire humaine.
Là
encore, les trois saisons (la quatrième est sur le feu...) sont
suffisamment riches et maîtrisées, les personnages assez attachants,
souvent drôles même, ce qui n'est guère le cas dans Permis de vivre, et les acteurs honorables, à l'exception peut-être d'un ou deux, pour que l'on se laisse prendre au jeu.
Bref,
ce serait le moment pour tous les netflico-dépendants d'aller faire une double virée en Espagne, maritime
et continentale, d'autant que, visiblement, il y fait plus beau que par
ici.