lundi 13 mai 2024

¡ Que viva Netflisca !

José Coronado (au téléphone) et Luis Zahera.

 Il y a en ce moment sur Netflic au moins deux séries espagnoles qui méritent qu'on s'y arrête. La première, par ordre chronologique, s'intitule chez nous Permis de vivre, ce qui est un choix assez curieux puisque son titre original est Vivir sin permiso. Elle se déroule en Galice, au bord de l'Atlantique donc, tout près de la ville d'Oeste, essentiellement dans une grande maison superbe appartenant au potentat local, moitié entrepreneur, moitié trafiquant de drogues principalement sud-américaines. Il a une femme assez pénible, deux filles hautement regardables, si on est sensible au charme méditerranéen des créatures du sexe, et un fils pédé et drogué dont il semble s'arranger tant bien que mal.

Ce tyranneau local, prénommé Nemo, a aussi un fidèle homme de main, Ferro, qui joue assez facilement de la gâchette, de la cordelette à étrangler et autres accessoires létaux. Il y a aussi trois ou quatre Mexicains qui lâchent un ¡ cabrón ! ou un ¡ pendejo ! toutes les deux ou trois phrases qu'ils émettent.

En vingt épisodes de plus d'une heure chacun, il va arriver à cette famille et à leurs nombreux comparses des montagnes d'emmerdes que je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi si j'en avais un, mais suffisamment bien agencés, écrits, filmés et interprétés pour que jamais on ne soit tenté de lâcher l'affaire.

Curieusement, on retrouve Nemo et Ferro dans l'autre série, mais ils sont devenu Tirso et Ezequiel. On a compris que je veux parler des comédiens qui les incarnent, José Coronado pour le premier, et surtout Luis Zahera, acteur réellement savoureux. 

La série s'intitule Entrevías, du nom du quartier de Madrid où elle se déroule. Il y est encore question de drogue et du trafic la concernant ; mais, cette fois, Nemo/Tirso n'est plus du côté du manche ; quant à Ferro/Ezequiel, il se retrouve dans la police, mais pas plus recommandable pour autant.

En fait, si narcotrafic il y a bien, Entrevías vaut surtout par son ambiance générale, la description d'un quartier pas spécialement opulent (euphémisme...) mais dont les derniers habitants “de souche” aimeraient bien qu'il continue encore un peu à être ce qu'il a toujours été, en tout cas à l'échelle de mémoire humaine.

Là encore, les trois saisons (la quatrième est sur le feu...) sont suffisamment riches et maîtrisées, les personnages assez attachants, souvent drôles même, ce qui n'est guère le cas dans Permis de vivre, et les acteurs honorables, à l'exception peut-être d'un ou deux, pour que l'on se laisse prendre au jeu. 

Bref, ce serait le moment pour tous les netflico-dépendants d'aller faire une double virée en Espagne, maritime et continentale, d'autant que, visiblement, il y fait plus beau que par ici.

5 commentaires:

  1. Je confirme que ce sont sans doute les deux meilleures séries (ou saisons) que j'ai vues depuis quelques mois.

    "Il a une femme assez pénible" : depuis quand vous faites des pléonasmes ?

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    1. J'dois ménager mes arrières (et assurer mon dîner)…

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  2. Voilà qui va faire ma semaine de pluie. Muchas gracias

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  3. Dans entrevías, que je n'ai pas spécialement appréciée, épisodes trop longs, trop de blaba inutiles à mon goût, il y a un côté Gran Torino, avec José Coronado en Clint Eastwood espagnol...

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    1. Tout à fait exact : la ressemblance nous a frappés aussi.

      Et c'est vrai que c'est parfois un peu bavard...

      DG

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.