« Quand nous parlons d'un temps dramatique, ce mot a un sens précis : il
veut dire que nous sommes pris dans une alternative qui ne nous permet
plus d'exister médiocrement ; il nous faut vivre plus puissamment, ou
bien disparaître, nous surpasser ou nous abolir. (…) La tragédie
essentielle n'est pas de savoir quels dangers nous menacent, mais de
définir d'abord ce qu'ils menacent en nous, car il importerait assez peu
que nous fussions détruits, si nous avions rendu cette destruction
légitime en ne valant presque rien. »
(Abel Bonnard, Les Modérés, Grasset, 1936.)
C'est en musardant dans les archives de ce blog que je suis, au détour d'un sentier, sur un lit semé de cailloux, tombé sur cet extrait, dont j'avais bien sûr oublié que j'avais pu, un jour, le connaître et le publier. C'était il y a presque dix ans, à une couple de mois près, et on ne peut pas dire qu'en une décennie sa pertinence ait diminué – si tant est qu'une pertinence puisse diminuer, ce dont je ne suis pas sûr.
Pour ceux que mon titre interloquerait, s'il s'en trouve, rappelons que Gestapette fut le surnom dont Galtier-Boissière avait affublé cet écrivain, en raison de ses mœurs et de son encombrante sympathie pour les armées allemandes lorsqu'elles viennent jusque dans nos bras égorger nos filles et nos compagnes. Ce même Galtier-Boissière, décidément en verve, avait également épinglé l'autre Abel de l'époque, Hermant, en le drapant d'un sobriquet plus poétique : l'Abel au bois d'Hermant.
Je crois que ce sera tout pour ce soir.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe ne devrais pas commenter passé le soleil couché.J'ai des chromosomes gremlin 🐸 Je ne produit que de borborygmes. Synthétisons.
SupprimerJolie note
😎
Tout de suite les exagérations !
SupprimerPreums !! j'y crois pas!
RépondreSupprimerVous n'êtes que la deuxième… mais bel et bien la première si l'on ne tient compte que des commentaires compréhensibles.
SupprimerAh ben peut-être pas. Il y a peut-être vingt commentaires en attente de validation :-(
RépondreSupprimerIl a écrit (à propos de Pétain) " les heures de lucidité du vieillard sont courtes comme les heures de lumière des jours d'hiver"... Comme quoi, il n'était pas si sot...
RépondreSupprimerPersonne ne l'a jamais accusé d'être sot. Enfin, je crois.
SupprimerJe partage votre non-étonnement.
RépondreSupprimerIci, il y a la même mais avec une femme à poil en plus.
RépondreSupprimerC'est tout de suite mieux!
SupprimerAh, mais je la reconnais !
SupprimerJe vous lis toujours avec plaisir, mais je me sens muette, j’ai pas envie de parler.
RépondreSupprimerHélène
Le mutisme est souvent une vertu… surtout sur les blogs !
SupprimerMoi aussi, comme Hélène,je crois important de vous dire que je n'ai rien à dire.
Supprimer« C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule »
SupprimerFilm sympatoche à voir,
recommandé à Elie
Hélène
Attention, les pendores vous cernent probablement déjà, le GIGN a probablement déjà pris position autour de votre logis, le RAID itou, nul doute que vous allez etre emmenés toutes affaires cessantes devant un juge pour ce billet dès cet après-midi. En effet, si M. Zemmour est inquiété pour avoir traité Bonnard de gestapette à l'ESCP, c'est probablement il ne fait aucun doute que c'est après avoir lu votre billet qui nous pousse tous à l'homophobie la plus déplorable.
RépondreSupprimerPlus sur cette horrible affaire qui rappelle les heures les plus sombres ici: https://www.causeur.fr/gestapette-abel-bonnard-eric-zemmour-220152
J'ai lu ça ce matin… et ça m'a bien amusé : Didier G., éminence grise d'Éric Z., ça vous a un petit côté balzacien pas désagréable du tout !
SupprimerEminence grise, vous êtes bien modeste. Vous êtes le Carlos Herrera/Vautrin/Collin de toute cette histoire de Zemmour/Rubempré qui est effectivement balzacienne en diable. Je suis maintenant certain que Mlle Knafo est une de vos créatures. Mais prenez garde à vous, Corentin et Camusot sont à vos trousses!
RépondreSupprimerCorentin était le nom du principal personnage des Brigade mondaine : l'ayant fait vivre durant une bonne vingtaine d'années, je ne doute absolument pas de sa bienveillance à mon endroit !
SupprimerQuant à Camusot, c'est sans doute un Camus sot : comme j'en ai bien connu un qui ne l'était point, et même son contraire, je me sens armé pour lui faire face…
SupprimerLa généalogie de Corentin est formidable. Balzac laisse sous entendre qu'il est le fils naturel de Fouché et maintenant j'apprends que l'illustre D. Goux l'a également fait vivre. J'espère qu'il a été à la hauteur de ses parents dans ses aventures à la brigade mondaine.
Supprimer