Quand je lis qu’une formulation qui me viendrait naturellement est une faute grossière, qui va sans dire et me renvoie au statut d’égoutier suintant, mon sang fouetté ne fait qu’un tour et je sors mon Grevisse (le plus probable restant que je sois un égoutier suintant). En l’occurrence, Fumaroli, avec son "partis chacun de leur côté", semble rester dans les règles, et dans l'excellente compagnie de Chateaubriand, Zola, Larbaud, Bernanos et beaucoup d'autres, même si l’unipossessif (son, sa) est l’usage « semble-t-il le plus suivi et le plus recommandable » du moment que le pronom représenté est à la 3ème personne. Mais même avec l’aide de Grevisse je comprends mal que le passage de la deuxième à la troisième personne fasse basculer de l’ordinaire « nous nous faisions vis à vis, avec chacun notre lampe » (Barrès) (et non « sa lampe »), voire de l’obligatoire « nous suivions chacun notre chemin » (Lamartine), au recommandable « ils partirent chacun de son côté » (plutôt que « de leur côté »). Notons enfin qu’une simple virgule, fort facultative, fait passer du seul possible « Nous suivions chacun notre chemin » à l’acceptable et même fréquent « Nous sommes partis, chacun de son côté » (Duhamel). Ça donne le tournis. Des lumières ?
Je reconnais que la question est plus épineuse (et plus floue) que ce que j'ai un peu brutalement exposé ! L'exemple tiré de Lamartine montre qu'en effet, quand le sujet est à la première personne, aucune solution n'est pleinement et à elle seule satisfaisante : il faut alors privilégier soit la grammaire, soit le sens.
Toutes proportions gardées, c'est un peu la même chose qu'avec les expressions du type "la plupart de" ou "la majorité de", dont on ne sait jamais s'il faut les faire suivre d'un pluriel (le sens) ou d'un singulier (la grammaire).
Bref, grâce à vous et à votre M. Grevisse, j'ai l'impression d'avoir pris dix ans d'un coup : je ne vous en remercie ni l'un ni l'autre !
Cela étant, il me semble que, dans l'exemple pris chez Fumaroli, il n'y avait nullement à hésiter et que "son côté" aurait dû s'imposer sans hésitation.
Mais bon : c'était lui l'Académicien français, et non moi…
Si vous voulez rompre définitivement avec ce "statut d'égoutier suintant", sachez que chez les professionnels de la profession (écrivains et assimilés), on ne dit pas "mon Grevisse" - ce qui leur fait prendre des airs de pitié goguenarde - mais "ma Grevisse", sous-entendu : ma grammaire Grevisse ! Merci qui ?
Je me demande jusqu'à quel point l'usage impropre d'un terme ou d'une erreur de grammaire vaut authentification par cet argument selon lequel " c'est l'usage qui fait la langue" - surtout lorsque c'est par un Académicien ( je pense à Fumaroli), dont les citations se retrouvent dans les dictionnaires, ce qui leur vaut adoubement
Autant j'admets un "supporter"d'une équipe de foot, le sens français de "souteneur" ayant un sens bien plus péripatéticien, autant me semble inacceptable le verbe "supporteur" , qui peut avoir le sens tout à fait opposé ( " il faut supporter cette équipe", " ce type-là, il faut vraiment le supporter "). Mais que se passe-t-il le jour où cet usage à contresens,depuis longtemps utilisé dans le langage courant, sera repris par un Académicien et cité dans le Robert ? On aura adopté une confusion inutile.
Ces "glissements" et ces confusions, bien que fâcheux, sont monnaie courante et depuis toujours.
Comment, pour ne prendre qu'un exemple, une expression comme "sans doute" en est-elle arrivée à signifier son contraire, soit "peut-être", c'est à dire, finalement, "avec doute" ? Même chose, d'ailleurs, pour "certainement".
Non, non, il est jeune : quelque chose comme quatre ans.
Et puis, franchement, un chat qui part la veille au soir en pleine forme et qui revient deux jours après à moitié paralysé : ce serait du genre foudroyant, comme rhumatisme !
J'ai une hypothèse : Cosmos a été attaquée par un gang de poussins.
Mercredi 12 : "la couvée de mésanges bleues “du petit volet” et toujours au nichoir", est, M. Rabinovitch...
Les quinze volumes de la correspondance de Mme de Graffigny ne sont pas d'un accès facile. Tout récemment j'ai réussi à me procurer d'occasion le petit volume de choix de lettres proposé par ses éditeurs d'Outre-Manche. Je constate amusée que j'ai dans ma bibliothèque des ouvrages que vous citez dans votre journal du mois.
Intéressantes nuances à propos de l'antisémitisme "banal" d'antan avec l'exemple de Maurice Garçon, si répandu, comme j'ai pu l'entendre encore exprimé le plus naturellement du monde, étonnée, étant jeune, de la part d'une certaine génération actuellement en voie d'extinction.
L'exemple de Garçon – mais il ne devait évidemment pas être le seul – permet de mieux comprendre la sentence de Bernanos. Laquelle, quand je l'ai découverte, m'avait semblé un peu choquante – ou, pour le moins, curieuse.
Je veux dire, il y a de nombreux tomes, pas loin de dix sans doute, surtout depuis que sont éditées ces derniers temps les versions d'origine non expurgées... qui doivent relèguer aux oubliettes les précédentes, aux fameuses couvertures rose-violet.
Mais non, aucun rapport entre les chats ( j'en ai eu 4 à la fois, un par enfant... qui nous les ont laissés en quittant la maison " -Mais c'est toi qui a fait un cinéma pas possible pour qu'on te l'achète" "-Le rôle des parents, c'est de savoir dire non !"); j'accepte même les poules du grand Jacovitti( auteur italien des bd "Coco Bill ", ce cow-boy qui se coupait les ongles des pieds à coups de revolver),poules qui avaient toujours un mégot au bec. Aucun succès en France, jamais compris pourquoi. Regardez ses dessins.
Encore une fois vous racontez des conneries, Arié. Jacovitti est très célèbre en France et fut célébré aussi à Angoulême... Perso je l'ai découvert dans les années 60 avec Pepito, et depuis j'ai garni un rayon d'étagère...
Pourquoi le passage sur M.Klein me donne-t-il cette impression de déjà lu ?
RépondreSupprimerParce que je l'avais transformé en billet ici même…
SupprimerQuand je lis qu’une formulation qui me viendrait naturellement est une faute grossière, qui va sans dire et me renvoie au statut d’égoutier suintant, mon sang fouetté ne fait qu’un tour et je sors mon Grevisse (le plus probable restant que je sois un égoutier suintant). En l’occurrence, Fumaroli, avec son "partis chacun de leur côté", semble rester dans les règles, et dans l'excellente compagnie de Chateaubriand, Zola, Larbaud, Bernanos et beaucoup d'autres, même si l’unipossessif (son, sa) est l’usage « semble-t-il le plus suivi et le plus recommandable » du moment que le pronom représenté est à la 3ème personne. Mais même avec l’aide de Grevisse je comprends mal que le passage de la deuxième à la troisième personne fasse basculer de l’ordinaire « nous nous faisions vis à vis, avec chacun notre lampe » (Barrès) (et non « sa lampe »), voire de l’obligatoire « nous suivions chacun notre chemin » (Lamartine), au recommandable « ils partirent chacun de son côté » (plutôt que « de leur côté »). Notons enfin qu’une simple virgule, fort facultative, fait passer du seul possible « Nous suivions chacun notre chemin » à l’acceptable et même fréquent « Nous sommes partis, chacun de son côté » (Duhamel). Ça donne le tournis. Des lumières ?
RépondreSupprimerJe reconnais que la question est plus épineuse (et plus floue) que ce que j'ai un peu brutalement exposé ! L'exemple tiré de Lamartine montre qu'en effet, quand le sujet est à la première personne, aucune solution n'est pleinement et à elle seule satisfaisante : il faut alors privilégier soit la grammaire, soit le sens.
SupprimerToutes proportions gardées, c'est un peu la même chose qu'avec les expressions du type "la plupart de" ou "la majorité de", dont on ne sait jamais s'il faut les faire suivre d'un pluriel (le sens) ou d'un singulier (la grammaire).
Bref, grâce à vous et à votre M. Grevisse, j'ai l'impression d'avoir pris dix ans d'un coup : je ne vous en remercie ni l'un ni l'autre !
Cela étant, il me semble que, dans l'exemple pris chez Fumaroli, il n'y avait nullement à hésiter et que "son côté" aurait dû s'imposer sans hésitation.
SupprimerMais bon : c'était lui l'Académicien français, et non moi…
Si vous voulez rompre définitivement avec ce "statut d'égoutier suintant", sachez que chez les professionnels de la profession (écrivains et assimilés), on ne dit pas "mon Grevisse" - ce qui leur fait prendre des airs de pitié goguenarde - mais "ma Grevisse", sous-entendu : ma grammaire Grevisse !
SupprimerMerci qui ?
Je me demande jusqu'à quel point l'usage impropre d'un terme ou d'une erreur de grammaire vaut authentification par cet argument selon lequel " c'est l'usage qui fait la langue" - surtout lorsque c'est par un Académicien ( je pense à Fumaroli), dont les citations se retrouvent dans les dictionnaires, ce qui leur vaut adoubement
RépondreSupprimerAutant j'admets un "supporter"d'une équipe de foot, le sens français de "souteneur" ayant un sens bien plus péripatéticien, autant me semble inacceptable le verbe "supporteur" , qui peut avoir le sens tout à fait opposé ( " il faut supporter cette équipe", " ce type-là, il faut vraiment le supporter "). Mais que se passe-t-il le jour où cet usage à contresens,depuis longtemps utilisé dans le langage courant, sera repris par un Académicien et cité dans le Robert ? On aura adopté une confusion inutile.
Ces "glissements" et ces confusions, bien que fâcheux, sont monnaie courante et depuis toujours.
SupprimerComment, pour ne prendre qu'un exemple, une expression comme "sans doute" en est-elle arrivée à signifier son contraire, soit "peut-être", c'est à dire, finalement, "avec doute" ? Même chose, d'ailleurs, pour "certainement".
Non, non, il est jeune : quelque chose comme quatre ans.
RépondreSupprimerEt puis, franchement, un chat qui part la veille au soir en pleine forme et qui revient deux jours après à moitié paralysé : ce serait du genre foudroyant, comme rhumatisme !
"Z'ai cru voir un rominet" ...
RépondreSupprimerJ'ai une hypothèse : Cosmos a été attaquée par un gang de poussins.
RépondreSupprimerMercredi 12 : "la couvée de mésanges bleues “du petit volet” et toujours au nichoir", est, M. Rabinovitch...
Les quinze volumes de la correspondance de Mme de Graffigny ne sont pas d'un accès facile. Tout récemment j'ai réussi à me procurer d'occasion le petit volume de choix de lettres proposé par ses éditeurs d'Outre-Manche. Je constate amusée que j'ai dans ma bibliothèque des ouvrages que vous citez dans votre journal du mois.
Intéressantes nuances à propos de l'antisémitisme "banal" d'antan avec l'exemple de Maurice Garçon, si répandu, comme j'ai pu l'entendre encore exprimé le plus naturellement du monde, étonnée, étant jeune, de la part d'une certaine génération actuellement en voie d'extinction.
L'exemple de Garçon – mais il ne devait évidemment pas être le seul – permet de mieux comprendre la sentence de Bernanos. Laquelle, quand je l'ai découverte, m'avait semblé un peu choquante – ou, pour le moins, curieuse.
SupprimerPour le Journal d'Anaïs Nin vous avez l'embarras du choix ! D'où, peut-être, votre hésitation ?
RépondreSupprimerNon, je l'avais placé dans mon p'tit panier… et puis, je ne sais pourquoi, je ne l'ai finalement pas commandé – sans doute à tort.
SupprimerJe veux dire, il y a de nombreux tomes, pas loin de dix sans doute, surtout depuis que sont éditées ces derniers temps les versions d'origine non expurgées... qui doivent relèguer aux oubliettes les précédentes, aux fameuses couvertures rose-violet.
SupprimerMais non, aucun rapport entre les chats ( j'en ai eu 4 à la fois, un par enfant... qui nous les ont laissés en quittant la maison " -Mais c'est toi qui a fait un cinéma pas possible pour qu'on te l'achète" "-Le rôle des parents, c'est de savoir dire non !"); j'accepte même les poules du grand Jacovitti( auteur italien des bd "Coco Bill ", ce cow-boy qui se coupait les ongles des pieds à coups de revolver),poules qui avaient toujours un mégot au bec. Aucun succès en France, jamais compris pourquoi. Regardez ses dessins.
SupprimerEncore une fois vous racontez des conneries, Arié.
SupprimerJacovitti est très célèbre en France et fut célébré aussi à Angoulême...
Perso je l'ai découvert dans les années 60 avec Pepito, et depuis j'ai garni un rayon d'étagère...
Même en Italie, aujourd'hui, il n'a plus aucun succès.
SupprimerA la date du 8 mai, vous écrivez "Charlus et Golo...".
RépondreSupprimerOr, il s'agit de Cosmos, non ?
Non, non, c'était bien Golo, le chat roux, qui s'intéressait à la mésange en compagnie de Charlus.
SupprimerJ'avais oublié Golo, pardon !
RépondreSupprimerJe viens d'intercéder en votre faveur : il vous pardonne… pour cette fois !
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