mardi 13 décembre 2016

Paradis pour tous, y compris les cons


« Mais enfin, Bergotte, pousse-toi : tu l'as eu tout à l'heure, ton poulet ! » Ainsi parlait Catherine il y a dix minutes, débarrassant son assiette vide, cependant que je lichais la mienne. En effet, une heure plus tôt, au sous-sol, la chienne s'était régalée (ça se voyait) de la peau de la volaille dont j'achevais de consommer la viande. 

Et je dis : « En fait, le paradis, dans un cerveau de chien, ce doit être d'être couché à l'entrée d'une cuisine, et que, régulièrement, toutes les cinq minutes, tombe dans sa gueule entrouverte une peau de poulet ou de saucisson, le gras du jambon, l'os de l'entrecôte, les miettes du gâteau, etc. à l'infini des temps. »

Alors Catherine, emplie d'admiration, me dit : « Oui, sans doute tu as raison, ô luminaire de toute mon existence ! »

Et bouillonnant de l'enthousiasme qu'ainsi elle m'insufflait, je poursuivis, tout en lui tendant mon assiette désormais vide : «  Au fond, ces braves camarades canins rêvent autant que nos frères musulmans, qui s'imaginent qu'un paquet indéterminé de vierges viendra compenser leurs frustrations terrestres, pour peu qu'ils aient auparavant déchiqueté un nombre conséquent d'infidèles festifs à la kalachnikov : cela ne leur arrivera jamais, ni à ceux-ci, ni à ceux-là, mais rend certainement leur pauvre vie plus supportable. »

Elle en fut frappée, en convint, et rendit grâce à ma sagesse, tandis que je bottais le cul du fucking clébard, qui trouve toujours le moyen d'être en plein milieu du passage, notamment quand on débarrasse la table.

Nous conclûmes ensemble, tout en refermant le lave-vaisselle, que nous avions bien fait d'adopter un chien plutôt qu'un mahométan, et je me resservis un demi-verre de riesling, afin d'attendre l'heure de Breaking Bad. La vie pouvait être belle, tant que, sur trente millions d'amis, les quadrupèdes l'emportaient encore sur les enturbannés.

16 commentaires:

  1. Voilà un billet qui ne manquera pas d'attirer nombre de cons plus ou moins habituels et bien sûr, notre con le très grand et le très haut, qu'on ne présentera pas puisque tout le monde le reconnaîtra !

    RépondreSupprimer
  2. Le chien a un avantage non négligeable sur l' enturbanné,c'est qu'il peut se la cochonnaille, voire se taper une bière.

    RépondreSupprimer
  3. Cette réflexion mériterait d'être approfondie. Par exemple, si vous aviez adopté un musulman, vous auriez eu des frais. Il aurait fallu acheté à manger. Ces gens ne mangent pas de porc et vous auriez pas pu leur laisser de reste. D'un autre côté, dans le cochon, tout est bon et il n'y a pas de reste. Ce qui prouve probablement que ces gens sont haissable puisqu'ils ont deux raisons de nous coûter plus cher.

    J'espère que je me fais bien comprendre car il est hors de question que je traduise ce raisonnement si je m'en rappelle à jeun.

    RépondreSupprimer
  4. Un demi verre de Riesling ?
    Vous êtes malade ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais c'était juste un supplément à ceux qui avaient tenu lieu d'apéritif…

      Supprimer
  5. Un de vos meilleurs billets, si je puis me permettre :)

    quant à ce " ô luminaire de toute mon existence ", alors, là, vraiment chapeau. J en rigole encore

    RépondreSupprimer
  6. Il y a quand même une différence entre le paradis canin et le paradis mahométan : si le premier peut conduire à la félicité éternelle (un chien ne se lasse pas de la peau de saucisson ni de poulet), soixante-dix vierges pour enjoliver l’éternité, ça me semble un peu court. Enfin, pour moi… Par ailleurs, s’il est clair que tous les chiens aiment la peau de poulet et de saucisson, qu’est-il prévu pour les enturbannés friands de femmes mûres ?

    A part ça, il y a une faute d’accord dans le texte.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est mon péché mignon, d'intervertir facilement les infinitifs et les attributs (s'il s'agit bien d'attributs, en l'occurrence). En général, je m'en aperçois à la relecture. En général…

      Supprimer
    2. Peut-être qu'on laisse mûrir quelques vierges en prévision ?

      Supprimer
  7. Et si les terroristes musulmans étaient moins cons que vous ne le dites, et qu'ils faisaient le pari de Pascal ? "Peut-être n'y a-t-il pas de vierges qui m'attendent au paradis,mais n'est-il pas plus logique de faire le pari inverse ? "

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le pari de Pascal ne fonctionne plus quand on bouscule les plans divins avec une ceinture d'explosifs.

      Supprimer
  8. Par chance, parcourant comme à mon habitude Le Figaro de la veille, je tombe dans les pages roses, sur cette citation d'un certain professeur Warren Bennis qui devrait vous apporter du grain à moudre :
    "L'usine du futur aura seulement deux employés, un homme et un chien. L'homme aura pour tâche de nourrir le chien. Le chien sera là pour empêcher l'homme de toucher aux machines."
    Ah ! J'allais oublier : l'article de Jean-Pierre Robin s'intitule : "Quand le "made in China" pousse les mâles américains blancs au suicide"

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais pas si vous jugerez opportun de publier ce rectificatif, mais l'article de Monsieur Robin a été piqué dans Le Figaro du 5 décembre et non dans celui d'hier.
      Avec mes excuses.

      Supprimer
  9. Il est étonnant de constater qu'un musulman affamé ne mange pas de porc, alors qu'un porc affamé ne rechigne pas à manger un musulman...

    RépondreSupprimer
  10. En tous cas, je sais par expérience, qu'il vaut mieux être chien en France qu'en Arabie ayant vu plusieurs fois des soldats saoudiens tirer sur des chiens errants pour se faire la "main" et s'amuser...
    JDx38

    RépondreSupprimer
  11. Curieuse association d'idées tout de même que celle des mahometants et de ce pauvre chien. Le Riesling produit de bien étranges effets...

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.