« Mais enfin, Bergotte, pousse-toi : tu l'as eu tout à l'heure, ton poulet ! » Ainsi parlait Catherine il y a dix minutes, débarrassant son assiette vide, cependant que je lichais la mienne. En effet, une heure plus tôt, au sous-sol, la chienne s'était régalée (ça se voyait) de la peau de la volaille dont j'achevais de consommer la viande.
Et je dis : « En fait, le paradis, dans un cerveau de chien, ce doit être d'être couché à l'entrée d'une cuisine, et que, régulièrement, toutes les cinq minutes, tombe dans sa gueule entrouverte une peau de poulet ou de saucisson, le gras du jambon, l'os de l'entrecôte, les miettes du gâteau, etc. à l'infini des temps. »
Alors Catherine, emplie d'admiration, me dit : « Oui, sans doute tu as raison, ô luminaire de toute mon existence ! »
Et bouillonnant de l'enthousiasme qu'ainsi elle m'insufflait, je poursuivis, tout en lui tendant mon assiette désormais vide : « Au fond, ces braves camarades canins rêvent autant que nos frères musulmans, qui s'imaginent qu'un paquet indéterminé de vierges viendra compenser leurs frustrations terrestres, pour peu qu'ils aient auparavant déchiqueté un nombre conséquent d'infidèles festifs à la kalachnikov : cela ne leur arrivera jamais, ni à ceux-ci, ni à ceux-là, mais rend certainement leur pauvre vie plus supportable. »
Elle en fut frappée, en convint, et rendit grâce à ma sagesse, tandis que je bottais le cul du fucking clébard, qui trouve toujours le moyen d'être en plein milieu du passage, notamment quand on débarrasse la table.
Nous conclûmes ensemble, tout en refermant le lave-vaisselle, que nous avions bien fait d'adopter un chien plutôt qu'un mahométan, et je me resservis un demi-verre de riesling, afin d'attendre l'heure de Breaking Bad. La vie pouvait être belle, tant que, sur trente millions d'amis, les quadrupèdes l'emportaient encore sur les enturbannés.
Voilà un billet qui ne manquera pas d'attirer nombre de cons plus ou moins habituels et bien sûr, notre con le très grand et le très haut, qu'on ne présentera pas puisque tout le monde le reconnaîtra !
RépondreSupprimerLe chien a un avantage non négligeable sur l' enturbanné,c'est qu'il peut se la cochonnaille, voire se taper une bière.
RépondreSupprimerCette réflexion mériterait d'être approfondie. Par exemple, si vous aviez adopté un musulman, vous auriez eu des frais. Il aurait fallu acheté à manger. Ces gens ne mangent pas de porc et vous auriez pas pu leur laisser de reste. D'un autre côté, dans le cochon, tout est bon et il n'y a pas de reste. Ce qui prouve probablement que ces gens sont haissable puisqu'ils ont deux raisons de nous coûter plus cher.
RépondreSupprimerJ'espère que je me fais bien comprendre car il est hors de question que je traduise ce raisonnement si je m'en rappelle à jeun.
Un demi verre de Riesling ?
RépondreSupprimerVous êtes malade ?
Mais c'était juste un supplément à ceux qui avaient tenu lieu d'apéritif…
SupprimerUn de vos meilleurs billets, si je puis me permettre :)
RépondreSupprimerquant à ce " ô luminaire de toute mon existence ", alors, là, vraiment chapeau. J en rigole encore
Il y a quand même une différence entre le paradis canin et le paradis mahométan : si le premier peut conduire à la félicité éternelle (un chien ne se lasse pas de la peau de saucisson ni de poulet), soixante-dix vierges pour enjoliver l’éternité, ça me semble un peu court. Enfin, pour moi… Par ailleurs, s’il est clair que tous les chiens aiment la peau de poulet et de saucisson, qu’est-il prévu pour les enturbannés friands de femmes mûres ?
RépondreSupprimerA part ça, il y a une faute d’accord dans le texte.
C'est mon péché mignon, d'intervertir facilement les infinitifs et les attributs (s'il s'agit bien d'attributs, en l'occurrence). En général, je m'en aperçois à la relecture. En général…
SupprimerPeut-être qu'on laisse mûrir quelques vierges en prévision ?
SupprimerEt si les terroristes musulmans étaient moins cons que vous ne le dites, et qu'ils faisaient le pari de Pascal ? "Peut-être n'y a-t-il pas de vierges qui m'attendent au paradis,mais n'est-il pas plus logique de faire le pari inverse ? "
RépondreSupprimerLe pari de Pascal ne fonctionne plus quand on bouscule les plans divins avec une ceinture d'explosifs.
SupprimerPar chance, parcourant comme à mon habitude Le Figaro de la veille, je tombe dans les pages roses, sur cette citation d'un certain professeur Warren Bennis qui devrait vous apporter du grain à moudre :
RépondreSupprimer"L'usine du futur aura seulement deux employés, un homme et un chien. L'homme aura pour tâche de nourrir le chien. Le chien sera là pour empêcher l'homme de toucher aux machines."
Ah ! J'allais oublier : l'article de Jean-Pierre Robin s'intitule : "Quand le "made in China" pousse les mâles américains blancs au suicide"
Je ne sais pas si vous jugerez opportun de publier ce rectificatif, mais l'article de Monsieur Robin a été piqué dans Le Figaro du 5 décembre et non dans celui d'hier.
SupprimerAvec mes excuses.
Il est étonnant de constater qu'un musulman affamé ne mange pas de porc, alors qu'un porc affamé ne rechigne pas à manger un musulman...
RépondreSupprimerEn tous cas, je sais par expérience, qu'il vaut mieux être chien en France qu'en Arabie ayant vu plusieurs fois des soldats saoudiens tirer sur des chiens errants pour se faire la "main" et s'amuser...
RépondreSupprimerJDx38
Curieuse association d'idées tout de même que celle des mahometants et de ce pauvre chien. Le Riesling produit de bien étranges effets...
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