mercredi 14 avril 2021

À hue et à dia

 


« Entre la droite et la gauche, il y a la différence qu'il y a entre ce qu'on dit de moi et ce que je dis de moi. L'homme de droite, en général, est dit de droite.  On le parle. On l'accuse. On le définit. Être de droite, c'est être dans une attitude passive, une situation de défini. Masochisme. L'homme de gauche, en revanche, se dit de gauche. C'est de lui-même que vient sa propre définition. Quand il le dit, il manifeste en même temps une immense satisfaction de son être. Il faut entendre ce qu'il dit de lui-même comme un soupir de satisfaction. »

Philippe Muray, Ultima necat II, Les Belles Lettres, p. 15.

32 commentaires:

  1. Je crois que ce texte a beaucoup vieilli, non? "Homme de gauche" est devenu synonyme de paumé, de type qui s'est figé dans une autre époque; au mieux, d'un homme de droite qui a mauvaise conscience, sans trop savoir pourquoi.

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    1. Je ne crois pas, non. Être "de gauche", c'est toujours être dans le camp du Bien.

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  2. Personnellement,il m'arrive encore de me dire de gauche au détour d'une conversation, mais ça s'entend plus comme un soupir de lassitude.

    Gadebois

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  3. Bizarre votre titre ! Pourquoi pas plutôt : Le facho et le coco ?

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    1. Ou encore : sans tambour ni trompette ?

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    2. Dans ces conditions, et si cela ne vous ennuie pas, je préfère : Zig et Puce !

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    3. ou Zadig et Voltaire ...

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  4. En effet, se proclamer de gauche était aussi important que ne jamais le faire lorsqu'on était d'extrême-droite. De nos jours de décomplexions, l'inverse est en passe de se réaliser.

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    1. Bien sûr que non ! Même Marine Le Pen préférerait se faire couper en morceaux que de se dire d'extrême droite !

      Du reste, elle aurait raison… puisqu'elle est de gauche.

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  5. Et la photo ? Elle est où, la photo ? Comme hier, ça déconne ?

    Murray généralise un peu. Quand un type comme moi (j'entends : fils de profs du public dans le centre Bretagne issus de lignées de fonctionnaires républicain) se présente de gauche, c'est plus par synonyme (sans doute idiot) de laïque et par opposition à "chouan" et "réactionnaire" voire "catholique" (vu que, chez nous, laïque est surtout anticatho). Or on ne peut pas facilement se qualifier de "réac" ou de "chouan". Et on ne peut pas (sauf chez les intellos) se qualifier de "chouan" ou "réac". Donc on ne peut pas se qualifier de droite.

    Et si moi je me dis de gauche, c'est autant pour faire chier les gauchistes des blogs que pour ma propre satisfaction de faire partie du camp du bien.

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    1. Confusion incompréhensible pour les gens normaux entre religion et politique, que j'ai retrouvée lorsque j'ai travaillé pour des hôpitaux belges (wallons, du moins), où les gens ( administrateurs, médecins) ne comprenaient pasqu'on puisse être à la fois "socialiste" et "chrétien ": pour eux, c'était les uns contre les autres. Les Bretons seraient-ils les Belges de la France?

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    2. D'accord, il n'y a pas de photo, mais votre commentaire valait bien une illustration sonore :

      https://www.youtube.com/watch?v=bIsQL5t24E4

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    3. Il n'y a pas de confusion mais Arié ne sait toujours pas lire et donc est hors sujet. J'ai dit : voire catho.

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    4. Ah, mais c'est que je le paie assez cher, pour qu'il fasse des commentaires hors sujet, moi !

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    5. C'est parce que vous êtes bon. Et paf dans ta gueule.

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    6. Ce qu’écrit Nicolas me paraît coller au plus près de ce qui transpire lorsque qqu’un se dit de gauche.

      Défenseur de la laïcité républicaine, sans rétroviseur (réservé aux réacs), lignée de salariés dans l’administration, l’éducation nationale (je pense à mon mangeur de pommes arrosées de bières 😉 qui ronchonnait à droite, mais qui pensait à gauche 😂) etc.
      Hélène

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    7. @ Didier Goux: vous voulez dire que vous me payez pour répondre aux commentaires hors sujet, comme celui de Nicolas Jégou (" (vu que, chez nous, laïque est surtout anticatho").

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    8. Muray généralise un peu, ce doit être la raison pour laquelle vous entrez parfaitement dans sa définition de cette différence, non ? Quand à " ma propre satisfaction de faire partie du camp du bien " ne serait ce pas énoncé le véritable moteur de tout ceux qui veulent y appartenir ?

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  6. Souvent, les gens de droite se présentent comme des personnes apolitiques. Peu de ces gens assument d'être de droite publiquement. On comprend assez vite à qui on a affaire. Coluche le résumait très bien : "Je ne suis pas à droite... mais encore moins à gauche."

    Pour revenir à la phrase de Muray, j'ai toujours trouvé plus de doute chez les gens de gauche qui glissent vers la droite. L'inverse est assez rare. Je n'en ai d'ailleurs pas d'exemples.

    Muray devait avoir bien peu de gens de gauche dans son entourage.

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    1. Un exemple d'homme passant de la droite à la gauche : Victor Hugo.

      Le passage de la droite vers la gauche, en particulier quand il intervient tardivement, porte aussi un autre nom : le gâtisme.

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    2. Je ne pense pas que l’œuvre de P.Muray puisse s’inscrire dans un débat classique, tout autant que stérile, mettant aux prises la droite et la gauche. Elle consiste plutôt à analyser les profondes mutations anthropologiques en action dans le monde occidental et les mécanismes qui y participent. Que l’on y adhère ou pas, aussi subjective que l’on puisse la trouver, elle s’avère être logique, cohérente, circonstanciée et lucide.
      P.Muray devait donc avoir bien peu de gens de gauche dans son entourage.

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  7. Tiens, un petit souvenir personnel : dans les années 1950 ma mère disait, je suis de droite mais quand je vois ceux qui sont de droite, je me dis que j'ai du mérite !
    Je me demande si ce ne serait pas encore plus vrai aujourd'hui ?

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    1. J'éprouve le même genre de sentiments face à certains athées particulièrement bornés… C'est dur de se dire qu'on a au moins un point commun avec ces gens-là !

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  8. Tout ça parce que la 'droite' et la 'gauche' sont chirales: symétriques mais pas transposables, tout comme les quarks, les trous noirs, et plus généralement, comme l'Univers.

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  9. Le préalable à cette intéressante conversation serait me semble-t-il de déterminer ce que cela veut dire d''être de gauche ou de droite. Ainsi moi qui vais au travail en vélo et qui suis en faveur du vote des femmes, suis-je "de gauche"? Un doute m'habite.

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    1. @ btindamour : Probablement pas, non. Sans remonter à Olympe de Gouges, la gauche, en France, a longtemps été contre le vote des femmes, estimant qu'elles étaient davantage influencées par l' Église catholique et voteraient donc plus à droite que les hommes.

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    2. Oui, vous êtes indiscutablement de gauche, sinon vous iriez au travail À vélo !

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  10. Je n’ai pas eu le temps de terminer mon post qu’il a été aspiré par quelqu’un d’inspiré.

    Résumé : pour moi la droite c’est celle de Pierre Juillet et Marie France Garaud
    et certainement pas celle de Chaban, udr puis rpr qui a fondé avec Delors « la nouvelle société ».
    Je pense que la droite actuelle est dans la lignée Chabaniste.

    Me battre sur des questions sociétales alors que de la France je n’aperçois plus qu’un hexagone ... très peu pour moi.
    Hélène

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    1. Hélène : Chaban a VOULU fonder sa "nouvelle société ", il a même obtenu un vote d'approbation de l'Assemblée (qui ne s'imposait pas), croyant ainsi conforter sa position... ce qui n'a pas empêché Pompidou,qui n'appréciait pas du tout ce discours, de le virer aussitôt après de son poste de Premier ministre.

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  11. Je viens de trouver ceci chez Tandonnet : "La gauche est à la droite de la droite alors que la droite est à la droite de la gauche"

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.