D'abord, il ne s'appelle pas réellement Tibor Déry, mais Déry Tibor, puisqu'il est hongrois. C'est un écrivain. Mort. Il y a déjà plusieurs mois, poussé par l'enthousiasme de Dame Crevette, j'avais acheté de lui un court roman intitulé Niki. Depuis, ce mince volume attendait sur ma desserte livresque mon bon vouloir, lequel ne se manifestait guère, je ne sais pourquoi.
J'ai lu Niki cet après-midi, en deux heures. Une histoire simple et tragique, d'un fox-terrier femelle recueilli par un couple quinquagénaire dont le fils unique est mort sur le front russe. L'animal surgit un soir, chez eux, en 1948, et meurt prématurément en 1955. Entre ces deux dates, et en 140 petites pages, on aura vu le stalinisme s'étendre, le monde devenir opaque et absurde, rendu aussi inintelligible aux humains qu'il l'est d'ordinaire aux chiens. On ne sait pas exactement de quoi finit par mourir Niki, on ne saura pas davantage pourquoi l'ingénieur Ancsa, son maître, est arrêté, on ignorera également pourquoi il est finalement libéré, le même jour où l'animal s'en va crever sous l'armoire. Peut-être parce que sa “mission” est terminée, qui consistait à donner sans calcul son amour et son appétit de vie à Mme Ancsa, demeurée seule après l'arrestation et la disparition de son mari, et dont tout le monde se détourne prudemment, à l'exception de Jegyes-Molnar, géant placide, aussi peu bavard qu'un chien et qui a la particularité de savoir faire bouger ses oreilles…
Tibor Déry avait lui-même une chienne qui s'appelait Niki. Il apprendra sa mort en 1958, alors qu'il se trouvait en prison depuis les événements de 1956.
Ca fait 34 ans qu'il est mort et vous le découvrez maintenant ?
RépondreSupprimer(qu'est-ce que vous avez foutu à vos commentaires : c'est écrit en tout petit).
( le changement horaire et de plus inexacte ici en France m'exaspère et me fatigue au plus haut point, c'est un élément très perturbateur, une perte de repères qui me fatigue beaucoup : ceci n'engage que ma petite personne bien-entendu mais j'avais envie cependant de vous le confier .. bref passons .. puisque c'est ainsi ! )
RépondreSupprimerLes murmures incessants de ce hasard me surprendront toujours. Figurez-vous monsieur Didier que lorsque j'ai perdu ma maman ce noël77 après être rentrée de Paris vers Nice chez mes grands-parents, lorsque.. après avoir appris la mort définitive ( coma juste avant ) de ma mère du 12 janvier 1978, j'ai été plongé dans une sorte d'autisme, durant des mois, je passais mon temps sur les albums photos de mère Viviane, je pleurais sans cesse, je pensais, dans ma petite tête d'enfant.. que j'arriverai en fixant les images de ma mère entrer à l'intérieur et la sentir, chose absurde et de pure folie je vous l'accorde mais que voulez-vous à 8/9 ans c'est pas facile tout ça ! ( A propos de stupidité mentale je me souviens encore.. ô ! ce bonhomme fumant des gitanes dans le couloir de l'avion me ramenant moi et ma pancarte cette année-là de Paris77, Monsieur Constantin me répétant des millions de fois : " arrête de pleurer petite ! pourquoi tu ne parles pas ? " je l'ai su plus tard qu'il était cet acteur que nous connaissons tous en le rencontrant à une table de Saint-Paul de Vence deux trois ans après, j'avais eu un choc d'ailleurs, je ne savais plus si s'était arrivé pour du vrai en fait ) .. donc ah oui je reprends le fameux hasard, pardonnez moi de m'étaler un petit peu aujourd'hui mais ça me fait tellement plaisir de me souvenir de ceci .. : Mes grands-parents, très inquiets de mon mutisme et de mes crises d'autisme photographiques, m'ont amené chez le Docteur Delain, un très beau cabinet d'ailleurs,..qui se tenait face à l'hippodrome de Cagnes sur Mer, près d'où nous habitions, il était comme de la famille, il avait soigné ma mère Viviane, mon oncle Marcel et ma tante Josiane, les 3 enfants de mes grands-parents, ( je m'éparpille je m'éparpille..pff soupir " où est ma phrase ? " rire ), oui donc je disais, à cette époque les psy ce n'était pas monnaie courante et de plus, le communisme très guindé de mes grands-parents interdisait de sortir des normes, mon état devait rester caché. Le docteur Delain a dit - Prenez-lui un chien, et elle sera guérie la petite Sandra -
L'opération canine fût exécutée. Les grands-parents Dumas ont commandé une chienne caniche naine couleur chocolat de pur pédigré en Angleterre. Oui oui, figurez-vous Monsieur Didier que c'est à l'aéroport de Nice Côte d'Azur, juste en bas du gros avion ( comme c'était impressionnant je me rappelle ! Et en plus de revoir un avion plusieurs mois après.. ô my god le choc .. ) que nous avons été, mes grands-parents et moi, chercher :
Nicky Windy
Finkielkraut lui avait consacré un Répliques. Excellent livre, tout comme vous dites.
RépondreSupprimer(qu'est-ce que vous avez foutu à vos commentaires : c'est écrit en tout petit).
Je ne comprends pas : chez moi et ici (à Levallois), les commentaires apparaissent normalement écrits.
RépondreSupprimerNon, c'est tout petit, Didier, et en plus je vois bien le commentaire de Suzanne reçu par mail mais pas le vôtre.
RépondreSupprimerAh ! Votre commentaire est revenu.
RépondreSupprimerBon, bon, je vais remettre l'ancienne page, dans ce cas : je ne suis pas pour la cécité précoce, chez mes commentateurs…
RépondreSupprimerC'est mieux, là ?
RépondreSupprimerC'est normal pour moi, merci !
RépondreSupprimer(mais du coup je vois tout long le commentaire de Sand, qui devrait avoir un blog pour écrire sa vie)
RépondreSupprimerComment faites-vous pour remettre "l'ancienne page" ? Depuis que blogger a ajouté la possibilité de répondre dans les commentaires, tout est fucké : les commentaires apparaissent en tout petit, l'heure est devenue folle, et surtout, chez moi, quand on clique sur "Lire la suite", ça envoie au formulaire de commentaires ! Nom di djû !
RépondreSupprimerYanka : dans votre tableau de bord, vous allez dans "paramètres". Là, vous cliquez (à gauche, en principe) sur "publication et commentaires". une fois dans ce bazar, vous allez dans "emplacement des commentaires" et vous remplacez "imbriqué" soit par "page pleine" pour obtenir ce que vous trouvez chez moi, soit par "fenêtre pop up", si vous préférez que s'ouvre une petite fenêtre dans un coin.
RépondreSupprimerOuala.
Pour atteindre les 140 commentaires cette fois-ci, je ne vois rien d'autre qu'un bon vieux débat chats vs. chiens. Je commence : les chiens sont cons et sentent quand même vachement mauvais.
RépondreSupprimerSurtout les noirs à poils courts.
RépondreSupprimer« les chiens sont cons et sentent quand même vachement mauvais. »
RépondreSupprimerPas plus que les Ritals.
(Voilà qui devrait mettre un frein aux commentaires…)
Nicolas : je fais suivre à Tonnégrande, vous vous démerderez avec lui.
RépondreSupprimerSuzanne : si vous cliquez sur le nom de Sand, vous vous apercevrez qu'elle l'a déjà, le blog…
RépondreSupprimerDorham et Nicolas: mais quels sales gosses !
RépondreSupprimerLisez ce livre, plutôt. Il est bon.
Merci, ô vénérable Sachem : tout est rentré dans l'ordre, et moi dans ma bure monacale !
RépondreSupprimerLa difficulté de commenter les billets-lecture:
RépondreSupprimer1:) je n'ai pas lu le livre:
a)le billet ne me donne pas du tout envie de le lire (assez rare quand ce sont les billets de Didier)
b) le billet donne envie de le lire. Ecrire en commentaire: chouette billet, qui me donne envie de lire le livre. Je me procure le livre, et je le lis, mais pendant ce temps, Didier a écrit 178 billets. Je ne vais pas réveiller un fil de commentaires endormi pour dire "merci pour ce livre et pour l'excellent billet qui m'a donné envie d'y goûter", si ?Si, je l'ai fait parfois.
- Je lis le livre et l'apprécie modérément. Je ne vais pas réveiller un fil de commentaires endormi pour dire: j'ai apprécié ce livre, mais modérément. Enfin, je pourrais, mais il faudrait argumenter un minimum, et franchement, ce ne serait intéressant pour personne.
2)J'ai déjà lu le livre:
a) je l'ai apprécié modérément, ou abandonné avant la trentième page: le plus souvent, comme ce livre n'a pas eu d'importance pour moi, je ne sais même plus ce que j'y ai lu et serais bien en peine d'en dire quelque chose.
b:) je pense la même chose, mais l'écrirais en beaucoup moins bien, que notre hôte. Je ne puis que le soutenir "lisez donc ça les gens, je confirme, c'est un livre qu'il est bon à lire".
Ce qui est le cas pour ce roman là.
Lire un livre ? Mais vous êtes malade, Suzanne. Pourquoi pas devenir pédé tant qu'on y est.
RépondreSupprimerDorham... (ah, elle est fine celle-là. Venant d'un Rital qui a un enfant chaque année...)
RépondreSupprimerEt peut-être deux cette année, s'il sait profiter habilement du 29 février.
RépondreSupprimerL'affichage " horaire et commentaire " est revenu à l'origine : normal
RépondreSupprimer( génial ! )
Euh, rien à voir, mais vous avez l'honneur d'une citation chez Jean Quatremer... ici:
RépondreSupprimerhttp://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2012/01/typepad-bogue-toujours-mais-jai-termin%C3%A9-mon-livre-.html
Fichtre ! c'est la gloire…
RépondreSupprimerJe l'ai tweeté pour rigoler.
RépondreSupprimerJammais lu "Niki" mais je vous recommande "L'excommunicateur" du même auteur, inspiré de la vie de Saint-Ambroise.
RépondreSupprimer"les chiens sont cons et sentent quand même vachement mauvais. "
RépondreSupprimerLes chats aussi.
Très beau petit livre mais terrible aussi parce qu'effectivement ce couple qui a perdu son bien le plus précieux, son fils, continue cependant à se comporter de façon exemplaire vis à vis du régime et, en dépit de ce fait, l'ingénieur se retrouve arrêté et emprisonné sans raison. Et finalement sa femme va continuer à (sur)vivre sans guère se révolter (mais comment le pourrait-elle vraiment?)et c'est cette atmosphère de "résignation" voire d'aveuglement total! de tout un peuple vu au travers de cette famille qui moi m'a frappée.
RépondreSupprimerDans cette atmosphère extrêmement pesante, il est sûr que la petite chienne apparaît comme un petit ange gardien (joyeux) de cette maison.
--"les chiens sont cons et sentent quand même vachement mauvais. "
RépondreSupprimerLes chats aussi.--
Portnawak ! Miaouuu ! Krrrffff ! Krrrfff !
Sous Staline mieux valait une vie de chien.
RépondreSupprimerDu même auteur, je me permets aussi de recommander vivement la lecture de "Derrière le mur de briques", qui a paru tout récemment je crois. C'est vraiment un très beau livre.
RépondreSupprimerPhilippe : je viens de commander La Phrase inachevée, mais je note celui-ci.
RépondreSupprimerToutes ces gentillesses sur les chiens me font gerber.
RépondreSupprimerGaston : vous avez des sacs en papier à votre disposition, dans le dossier du siège qui se trouve juste devant vous…
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