Est-ce que je “soutiens” les gilets jaunes (les Gilles et John,
comme dit l'autre…) ? Oui, indubitablement, et de plus en plus, à
mesure que dure le mouvement. Éprouvé-je même un élan de sympathie
envers eux ? Une certaine forme de solidarité (toute passive, malgré
tout) ? Encore oui. Mais mon soutien est-il d'un excellent aloi ? D'un
métal sans la moindre paille ? Pas sûr. Car, ces gens, tels qu'on peut
les voir sur internet et, je suppose, à la télévision, il faudrait me
payer cher pour me voir fraterniser vraiment avec eux, avec leurs
personnes, et rien que l'idée que je pourrais avoir à les fréquenter
suffit à provoquer chez moi une fugace sensation d'ennui, voire
d'accablement. Il est vrai, pour tempérer le côté désagréable de ce que
je viens de dire, il est vrai que, l'âge augmentant, je me sens de moins
en moins en moins apte à toute fraternisation, quel que soit le frère
putatif. Les gilets jaunes représentent certainement la “vraie France”
(c'est-à-dire, soyons clair, celle qui agonise sous nos yeux), mais
qu'on me permette, même si j'en suis indubitablement issu, de me tenir nonchalamment en lisière d'elle.
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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.