dimanche 22 octobre 2023

Pour qui donc brille ainsi ce soleil d'Austerlitz ?


 Question difficilement soluble, pour le lecteur français de Guerre et Paix : lorsque prend fin la bataille d'Austerlitz, a-t-il, en tant que Français, le sentiment d'une victoire éclatante, ou bien, en tant que lecteur, celui d'une cuisante défaite ? 

Je sais bien que, s'agissant d'un événement achevé depuis 218 ans (moins six semaines), le dilemme pourra paraître de peu de poids et le suspense voisin du nul. Mais tout de même :

On ne devrait jamais relire Guerre et Paix...


10 commentaires:

  1. Je m'y suis lancé cet été, mais ça ne me passionne pas plus que cela (alors que j'ai englouti la fratrie Karamazov en cinq jours) et je panache avec d'autres lectures. J'en suis à Borodino et il me reste un tome complet de 400 pages...
    En ce qui me concerne, il n'y a aucun dilemme : j'attends avec impatience la chute de l'Ogre et le rétablissement des Bourbon.
    Mais la dissonance vient aussi de souhaiter la victoire de russes dans le contexte actuel (et après 50 ans de guerre froide).

    K.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On n'a qu'à se donner rendez-vous quelque part dans Moscou incendiée.

      (Sinon, je me souviens d'avoir "avalé" les Karamazov en deux nuits. Mais j'avais 20 ans…)

      Supprimer
  2. J'ai le souvenir d'une fantastique victoire...et c'est dans Guerre et Paix que j'ai appris que les batailles de Borodino et Moskova étaient confondues...on flanche un peu au 3ème tome...qu'a-t-on de qualité en France en littérature pour l'épopée napoléonienne?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous avez raison : l'épopée napoléonienne, en elle-même, n'a pas engendré d'épopée française. Sans doute, parce que nous manquions, au XIXe d'écrivains épique (ce qu'est Tolstoï au plus haut point).

      Mais l'Empire a tout de même irradié, imprégné, la littérature qui est venue ensuite. D'une manière oblique, si je puis dire, ou par contrecoup : songez à la Confession d'un enfant du siècle par exemple. Ou aux longs poèmes de Vigny et à son Servitude et grandeur militaires. On entrevoit aussi Waterloo dans La Chartreuse de Parme.

      En fait l'Empire apparaît surtout dans ses conséquences. Notamment dans beaucoup des romans de La Comédie humaine, dont évidemment Le Colonel Chabert, mais aussi La Rabouilleuse et tant d'autres.

      D'ailleurs, dès le début des années 1830, Balzac avait en tête un roman, qu'il intitulait La Bataille (il en parle dans au moins une de ses lettres à Mme Hanska) et qui aurait eu pour cadre la bataille d'Essling.

      Mais enfin, oui, il nous manque l'équivalent français de Guerre et Paix

      Supprimer
  3. Ah oui tout le romantisme, effectivement, "Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte," pour la Chartreuse de Parme, on a surtout Del Dongo qui rate la bataille, et qui est en fait tout l'histoire du romantisme, le fait d'avoir raté/perdu l'épopée...Le Colonel Chabert, c'est le 1er roman qui a fait pleurer mon jeune coeur vers 12-13 ans...Il manque cette épopée napoléonienne à la littérature française, par exemple, on a beaucoup de romans d'un même écrivain, qui s'inscrivent dans une période historique définie, mon truc à moi dans ce genre-là a été toute la série de Bernie Gunther de Philip Kerr...et on a aussi des choses qui s'inscrivent dans la monarchie mais rien dans l'Empire...ce serait un bon filon littéraire que d'inscrire un personnage dans l'Empire, avec des enquêtes policières par exemple, ou autres, ou des missions diplomatiques...si vous connaissez une bonne maison d'édition, je m'occupe du texte (je rigole bien évidemment). Toujours dans le manque napoléonien, il n'y a pas de rue Napoléon à Paris, et très peu de fictions, reconstitutions, c'est d'ailleurs tout à fait symbolique que le prochain film sur Napoléon soit réalisé par Ridley Scott en Anglais et avec Joaquin Phoenix dans le rôle de Napoléon...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y a Abel Gance, tout de même...

      DG

      Supprimer
    2. Napoléon d'Abel Gance qui n'était pas en langue française, puisque muet...

      Supprimer
    3. Vous chipotez !

      DG

      Supprimer
  4. Comment voulez-vous que je relise Guerre et paix ? Il faudrait que je le lise deux fois...

    RépondreSupprimer
  5. Il y a quelques années, j'ai essayé de relire guerre et paix que j'avais aussi éclusé a vingt ans en deux coups. Mais je ne suis pas doué pour les secondes lectures. J'ai callé.
    Étant désormais abonné dans cette ville à une vraie médiathèque, je vais reprendre ceux que je n'ai pas lu, enfin quelques uns, mais en commençant par ses récits de jeunesse.
    Mais après romain Gary. La, je dévore une éducation européenne 😉

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.