" Finalement, face au Chef-d'œuvre, je me retrouve un peu dans la situation de cet homme qui a vécu vingt ans de sa vie d'adulte en se croyant stérile et qui finit un jour par féconder une femme ; mais elle lui donne un petit mongolien."
Je ne saurais trop vous conseiller "Des myrtilles dans la yourte", roman policier qui se passe en Mongolie, un des meilleurs que j'aie jamais lus.
"Ce que ces multiples micro-obligations font disparaître, c'est l'envie, ou même l'idée, de faire autre chose."
Bizarre; en général, c'est l'inverse : plus on est actif, plus on peut faire de choses; si vous voulez demander un service à quelqu'un, il faut le faire à des gens qui font 40 choses par jour, car ils trouveront toujours le temps d'en faire une 41 ème; à l'inverse, les" ménagères" qui ne travaillent pas sont toujours débordées ("Ah, non, la semaine prochaine, impossible : je dois aller chez le coiffeur")
Même les grands : Dashiell Hammett, Raymond Chandler, Chester Himes, James Ellroy ? Et la saga "87 ème District" de John Mc Cain, sorte de Comédie Humaine de New-York s'étendant sur un nombre non précisé de décennies, à travers la vie d'un même commissariat ? Et le suédois Henning Mankell, portrait d'une Suède désenchantée par la disparition de sa "société modèle"depuis la mondialisation ?
"La saga du 87 ème District" n'a rien à voir avec un politicien américain, et le pauvre Ed Mac Bain a dû se retourner dans sa tombe (lui qui avait également signé Graine de violence, qu'aucun vieillard amateur de rock ne peut méconnaître).
Ed( et non John!!!) Mc Bain a écrit des tas de trucs sous des noms différents; il est aussi l'auteur de scénarios d'un tas de films (dont "les Oiseaux", d'après une nouvelle de Daphné du Maurier, sous le nom d' Evan Hunter).
Eh bien, voilà une information qui m'éloigne encore un peu plus de ce monsieur : rarement vu de scénario aussi lourdingue que celui de ce mauvais film de Hitchcock.
Vous l'admirerez davantage quand vous saurez que, parmi les nombreux métiers qu'il exerça avant de pouvoir vivre de sa plume, il fut vendeur de homards par téléphone.
Cela ne me revient à l'esprit que maintenant : dans un de ses polars, je ne sais plus lequel, il parle du scénario débile des "Oiseaux" d' Hitchcock.
Il raconte aussi qu'une de ses meilleures écoles d'écriture fut celle où il travaillait pour une revue populaire de nouvelles, et où il arrivait qu'on lui présente un dessin de couverture en lui disant : "Ecrivez-nous pour la semaine prochaine une nouvelle de 50 000 signes correspondant à ce dessin "
J'ai dit " desentubee"? Diable , étais-je fait comme un mulot? Il vaut mieux dire "retrait des drains thoraciques", quatre au total, de bon calibre et reliés à une aspiration murale continue pendant 13 jours... Amitiés
Je me permet de m'immiscer dans cet inquiétant dialogue et par conséquent souhaiter bon courage ainsi que prompt rétablissement à Madame votre épouse !
Oui, ça impressionne, selon la couleur littéraire que vous lui donnez ! L'aspiration"murale"n'a duré que peu de jours, j'ai dû ensuite traîner des bocaux derrière moi, et je devais en plus faire passer les tuyaux me reliant à ces bocaux sous la porte de la salle d'eau, c'était rageant au possible. On va déjà mieux quand on râle, n'est-ce-pas ? Amitiés à Catherine et à vous.
C'est avec votre journal que j'ai appris à "lire en diagonale". Cependant lisant le "Mercredi 18 mai", je me suis dit que c'est lorsque vous abordez "les choses toutes bêtes" que vous êtes le meilleur, parce que là, sans l'avoir cherché, vous nous touchez.
"sans l'avoir cherché", c'est vite dit ! Si ça se trouve D.G connaît bien le filon du machin qu'on n'a pas l'air de chercher.
Sinon moi je préfère quand il se passe des choses croustillantes et juteuses, en dehors de l'épaule de Mme Goux —à qui d'ailleurs j'adresse mes plus sincères vœux de prompt rétablissement.
Oui, "sans l'avoir cherché", et j'ajoute même, puisque vous m'en donnez l'occasion, "à son corps défendant". Je persiste donc et je signe, vous laissant tout ce qui jute et qui croustille.
Votre analyse des romans de Jane Austen est excellente. Il y a par exemple dans Mansfield Park une description ironique des rapports féminins qui passerait mal à l'image
"Ensuite, mon apéritif fut court (dans le temps), raisonnable (par la quantité bue) et suivie d'une soirée “spéciale Denys Arcand”, sur laquelle je reviendrai probablement cet après-midi ou ce soir."
Quel est donc votre verdict sur ce "Règne de la beauté" qui m'avait laissé perplexe ?
Il m'a laissé, sinon perplexe, du moins mitigé. On y retrouve un certain nombre de thèmes qui faisaient l'intérêt de ses films précédents, mais, en même temps, on ne cesse de se demander pourquoi il éprouve le besoin de nous raconter cette histoire.
C'était ma première impression aussi. Finalement, plus j'y repense plus je me dis qu'il n'y a absolument rien. L'âge des ténèbres a pris son régime de croisière et cela donne cet espace de paradis terrestre aseptisé sans aucun intérêt; il n'y a plus d'histoire ni de religion (qui apparaissaient encore dans l'Âge des ténèbres sous forme caricaturale), le monde présenté n'est plus qu'un décor comme ceux que produit Luc, les personnages sont sans intérêt, tout au plus y voit-on encore des hommes possibles mais très improbables, tout est sobre, les deux événements qui pourraient être considérés comme dramatiques (la folie et la mort) sont gérés tout aussi sobrement, finalement tout est bien dans le meilleur des mondes.
" Finalement, face au Chef-d'œuvre, je me retrouve un peu dans la situation de cet homme qui a vécu vingt ans de sa vie d'adulte en se croyant stérile et qui finit un jour par féconder une femme ; mais elle lui donne un petit mongolien."
RépondreSupprimerJe ne saurais trop vous conseiller "Des myrtilles dans la yourte", roman policier qui se passe en Mongolie, un des meilleurs que j'aie jamais lus.
"Ce que ces multiples micro-obligations font disparaître, c'est l'envie, ou même l'idée, de faire autre chose."
Bizarre; en général, c'est l'inverse : plus on est actif, plus on peut faire de choses; si vous voulez demander un service à quelqu'un, il faut le faire à des gens qui font 40 choses par jour, car ils trouveront toujours le temps d'en faire une 41 ème; à l'inverse, les" ménagères" qui ne travaillent pas sont toujours débordées ("Ah, non, la semaine prochaine, impossible : je dois aller chez le coiffeur")
Je ne lis jamais de romans policiers : il me reste trop peu de temps à vivre pour egaspiller avec ces sottises.
SupprimerMême les grands : Dashiell Hammett, Raymond Chandler, Chester Himes, James Ellroy ?
SupprimerEt la saga "87 ème District" de John Mc Cain, sorte de Comédie Humaine de New-York s'étendant sur un nombre non précisé de décennies, à travers la vie d'un même commissariat ?
Et le suédois Henning Mankell, portrait d'une Suède désenchantée par la disparition de sa "société modèle"depuis la mondialisation ?
"La saga du 87 ème District" n'a rien à voir avec un politicien américain, et le pauvre Ed Mac Bain a dû se retourner dans sa tombe (lui qui avait également signé Graine de violence, qu'aucun vieillard amateur de rock ne peut méconnaître).
SupprimerJe ne lis pas de livres du tout. C'est encore plus performant avec le temps qui reste....
SupprimerEd( et non John!!!) Mc Bain a écrit des tas de trucs sous des noms différents; il est aussi l'auteur de scénarios d'un tas de films (dont "les Oiseaux", d'après une nouvelle de Daphné du Maurier, sous le nom d' Evan Hunter).
SupprimerEh bien, voilà une information qui m'éloigne encore un peu plus de ce monsieur : rarement vu de scénario aussi lourdingue que celui de ce mauvais film de Hitchcock.
SupprimerVous l'admirerez davantage quand vous saurez que, parmi les nombreux métiers qu'il exerça avant de pouvoir vivre de sa plume, il fut vendeur de homards par téléphone.
SupprimerCela ne me revient à l'esprit que maintenant : dans un de ses polars, je ne sais plus lequel, il parle du scénario débile des "Oiseaux" d' Hitchcock.
SupprimerIl raconte aussi qu'une de ses meilleures écoles d'écriture fut celle où il travaillait pour une revue populaire de nouvelles, et où il arrivait qu'on lui présente un dessin de couverture en lui disant : "Ecrivez-nous pour la semaine prochaine une nouvelle de 50 000 signes correspondant à ce dessin "
J'ai dit " desentubee"? Diable , étais-je fait comme un mulot? Il vaut mieux dire "retrait des drains thoraciques", quatre au total, de bon calibre et reliés à une aspiration murale continue pendant 13 jours...
RépondreSupprimerAmitiés
Pluton quinentubepersonne
Eh ! oh ! j'en sais rien, moi ! On va mettre tout ça sur le dos de Catherine : moi, je ne fais que répéter.
Supprimer(Mais l'idée d'une "aspiration murale" me fait rêver…)
Je me permet de m'immiscer dans cet inquiétant dialogue et par conséquent souhaiter bon courage ainsi que prompt rétablissement à Madame votre épouse !
SupprimerOui, ça impressionne, selon la couleur littéraire que vous lui donnez ! L'aspiration"murale"n'a duré que peu de jours, j'ai dû ensuite traîner des bocaux derrière moi, et je devais en plus faire passer les tuyaux me reliant à ces bocaux sous la porte de la salle d'eau, c'était rageant au possible. On va déjà mieux quand on râle, n'est-ce-pas ? Amitiés à Catherine et à vous.
SupprimerAh ! j'avais dû laisser tomber mes lunettes, je me permets donc de rectifier...
SupprimerChère Anna, ravi de vous retrouver en ce bouge mal famé !
SupprimerC'est le meilleur docteur que je connaisse. D'ailleurs, il intyervient juste en dessous…
RépondreSupprimerC'est avec votre journal que j'ai appris à "lire en diagonale". Cependant lisant le "Mercredi 18 mai", je me suis dit que c'est lorsque vous abordez "les choses toutes bêtes" que vous êtes le meilleur, parce que là, sans l'avoir cherché, vous nous touchez.
RépondreSupprimer"sans l'avoir cherché", c'est vite dit ! Si ça se trouve D.G connaît bien le filon du machin qu'on n'a pas l'air de chercher.
SupprimerSinon moi je préfère quand il se passe des choses croustillantes et juteuses, en dehors de l'épaule de Mme Goux —à qui d'ailleurs j'adresse mes plus sincères vœux de prompt rétablissement.
Oui, "sans l'avoir cherché", et j'ajoute même, puisque vous m'en donnez l'occasion, "à son corps défendant".
SupprimerJe persiste donc et je signe, vous laissant tout ce qui jute et qui croustille.
Cornegidouille ! On dirait bien que la gent féminine est en train de prendre le pouvoir sur ce pauvre blog !
RépondreSupprimerAh ! mais vous n'êtes ni Montherlant ni Cocteau, ce qui fait que rares sont les éphèbes qui se pressent à votre portail, pourtant fort hospitalier...
SupprimerVotre analyse des romans de Jane Austen est excellente. Il y a par exemple dans Mansfield Park une description ironique des rapports féminins qui passerait mal à l'image
RépondreSupprimerdans le sous-titre, il manque un "ni" non ?
RépondreSupprimerDe quel sous-titre parlez-vous ?
Supprimer"Ensuite, mon apéritif fut court (dans le temps), raisonnable (par la quantité bue) et suivie d'une soirée “spéciale Denys Arcand”, sur laquelle je reviendrai probablement cet après-midi ou ce soir."
RépondreSupprimerQuel est donc votre verdict sur ce "Règne de la beauté" qui m'avait laissé perplexe ?
Il m'a laissé, sinon perplexe, du moins mitigé. On y retrouve un certain nombre de thèmes qui faisaient l'intérêt de ses films précédents, mais, en même temps, on ne cesse de se demander pourquoi il éprouve le besoin de nous raconter cette histoire.
SupprimerC'était ma première impression aussi.
SupprimerFinalement, plus j'y repense plus je me dis qu'il n'y a absolument rien. L'âge des ténèbres a pris son régime de croisière et cela donne cet espace de paradis terrestre aseptisé sans aucun intérêt; il n'y a plus d'histoire ni de religion (qui apparaissaient encore dans l'Âge des ténèbres sous forme caricaturale), le monde présenté n'est plus qu'un décor comme ceux que produit Luc, les personnages sont sans intérêt, tout au plus y voit-on encore des hommes possibles mais très improbables, tout est sobre, les deux événements qui pourraient être considérés comme dramatiques (la folie et la mort) sont gérés tout aussi sobrement, finalement tout est bien dans le meilleur des mondes.