Je suis occupé à terminer Le Pont sur la Drina, roman d'une
grande richesse, et passionnant pratiquement de bout en bout. Il y a
encore quelque temps, j'aurais sans doute tenté de transformer cette
lecture en billet pour ce blog. Je me serais probablement efforcé de
montrer que ce fameux pont est bel et bien le “personnage” central du
roman, l'axe qui lui confère son unité et sa cohérence (ou cohésion), en
ce que non seulement il relie les deux berges de la rivière – ce qui
est bien le minimum qu'on puisse attendre d'un pont –, mais aussi qu'il
met en contact tout autant qu'il les sépare les Serbes et les
Bosniaques, c'est-à-dire, en gros, l'Orient et l'Occident ; et qu'en plus
de cela, il est le trait d'union entre les siècles, l'invariant de ce
creuset toujours instable que sont les Balkans en général, et ce coin-ci
en particulier.
J'aurais aussi évoqué, très certainement, quelques-uns des
nombreux personnages qui jalonnent cette foisonnante chronique, qui
arrivent, agissent ou “sont agis”, puis disparaissent pour laisser place
à d'autres, eux-mêmes sombrant dans l'oubli ou se transformant en
légendes. Oui, j'aurais à l'évidence essayé de mettre un peu tout cela
en forme.
Mais je n'en ai plus très envie.
Comme
trace un peu pérenne de cette lecture, je vais tout de même en
conserver une phrase et la placer en exergue provisoire de ce blog, parce qu'elle
m'a frappé lorsque je l'ai rencontrée :
Tous voulaient plus, exigeaient mieux ou craignaient pire.
C'est plutôt moi qui serais indigne du livre lu…
RépondreSupprimer(Et puis, finalement, vous les avez tout de même, mes "réflexions" !)
Oui, c'est une belle façon de dire en ne disant pas.
RépondreSupprimerC'est un "truc de feignasse" que j'ai déjà mainte fois employé…
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