C'est Pierre-André Taguieff qui endosse le rôle du tailleur, pour un costard superbement coupé et tombant d'impeccable façon. Et si son réquisitoire ne suffira sans doute pas pour en finir avec cette ridicule icône palestinolâtre, il aura au moins contribué à dégonfler la baudruche. Taguieff écrit notamment :
Le personnage Hessel est emblématique : il incarne parfaitement le type du grand légitimateur de telle ou telle cause, d’abord du fait qu’il est situé à gauche, ensuite en référence à son passé de résistant et de déporté (politique) dans trois camps nazis, enfin en raison de son prestige social qui provient pour l’essentiel d’une légende, celle selon laquelle il aurait été le « co-rédacteur » de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Son image de marque est en effet la suivante : « Coauteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce grand témoin du XXe siècle, ardent militant de la paix et de la non-violence, a mis tout le poids de son autorité morale au service d’une cause : le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable2. » Il n’est pas une seule des affirmations contenues dans cette publicité qui ne soit contestable : il n’a pas participé à la rédaction de la Déclaration universelle de 1948, et, loin de rechercher la paix par la voie de la non-violence, il incite à la haine, à la violence et à la discrimination par le boycottage contre un État, Israël, dont il met en question la légitimité et en conséquence le droit à l’existence, et qu’il propose sans vergogne d’exclure de l’ONU. Ce qui n’empêche pas les laudateurs de l’« icône » de se vouer à un encensement permanent de l’ancien diplomate. Ils paraissent se reconnaître dans les platitudes et les lieux communs, les paroles fleuries et les mièvreries moralisantes que lance en rafales leur idole. Ils paraissent même s’en délecter. Dans le bateleur avéré, ils imaginent apercevoir un sage ou un saint homme. (…)
Ensuite, Taguieff se livre à un démontage en règle de la fameuse participation hesselienne à la Déclaration des droits de l'homme de 1948, mettant en lumière au passage la duplicité et la fatuité du personnage. il écrit :
« Témoin » ou « co-rédacteur » ? A-t-il simplement « assisté » à l’élaboration de la Déclaration ou a-t-il activement « participé » à la « rédaction » de cette dernière ? Il ne peut dire la vérité dans les deux cas. Les déclarations de décembre 2008 ressemblent à un aveu, fait devant ses pairs, dans le cadre de l’ONU. Rien ne le poussait alors à mentir. Il avait au contraire de bonnes raisons de ne pas le faire dans un tel contexte, où d’autres « témoins » de l’époque pouvaient être présents. Mais s’il a dit alors la vérité, il s’ensuit qu’il mentait dans ses autres déclarations. Il va de soi que le statut de simple « témoin » dans le processus qui a abouti à la Déclaration de décembre 1948 ne saurait conférer à l’ancien diplomate l’aura dont il bénéficie aux yeux du grand public. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle Hessel s’est si longtemps laissé présenter, sans réagir, comme le « co-rédacteur » de la Déclaration de 1948, affirmation fausse et, pour ceux qui savaient la vérité, mensongère. Hessel a laissé dire ceux qui faisaient profession de le célébrer, même lorsque les faits allégués étaient faux, dès lors qu’ils relevaient de la geste héroïque de son personnage historique tel qu’il l’a construit. (…)
À l'issue de sa démonstration, dont on peut lire ici l'intégralité, Pierre-André Taguieff conclut :
Lors de la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Hessel avait donc été un témoin parmi d’autres, non un acteur. Le donneur de leçons est ainsi mis à nu. Voilà qui signe la fin d’une imposture. Et le commencement d’un crépuscule bien mérité.
Personnellement je suis loin de partager l'optimisme de l'auteur, au sujet de la fin d'une imposture : depuis quand les alter-pantins renoncent-ils à leurs croyances, au culte de leurs idoles, sous prétexte que l'image qu'ils s'en sont forgée ne ressemble en rien à l'original ?
Rassurez-moi : la photo est truquée ?
RépondreSupprimerD.F. : C'est exactement la question que je me pose !
RépondreSupprimerGeneviève
Si mes renseignements sont bons, la photo est authentique et Hessel porte ici le même bonnet phrygien que celui qu'il arborait déjà sur le Champ-de-Mars, le 14 juillet 1790, à la fête de la Fédération...
RépondreSupprimerAmusant... Suggérer un boycott de certains produits Israëliens devient, sous la plume de Taguieff, une incitation à la haine et à la violence voire même pire, une remise en cause de son droit à l'existence (notez le "sans vergogne" ...)
RépondreSupprimerDans cette histoire, un fou soigne l'autre, non?
J'ai trouvé la photo telle quelle sur Goux Gueule… et n'en sait donc pas plus que vous ! Mais le personnage est assez grotesque pour qu'elle soit authentique, non ?
RépondreSupprimerrendons grâce à cet homme. Il est le plus vieux des soixantehuitards.
RépondreSupprimerOn pourrait d'ailleurs qualifier Hessel de soixante-huit-très-tard.
RépondreSupprimerSacré Stéphane, ce soir sur Canal, a la question "alors que faut-il faire?" sous entendu pour ne pas s'enfoncer plus que ns ne le sommes, Hessel repond: "achetez mon livre ! "
RépondreSupprimerPS et sans rapport mais qui devrait vous plair:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/04/banlieues-de-la-republique_1581976_3224.html#xtor=AL-32280258
C'est un très très vieux monsieur...
RépondreSupprimerQu'il ait été rédacteur, simple témoin ou caché dans le placard il y a 63 ans, qu'est-ce que ça change sur le fond ?
RépondreSupprimerQuel fond ?
RépondreSupprimerS'il est si vide que ça, cet Hessel, je me demande pourquoi Taguieff, gaspille son temps à tenter de le démolir.
RépondreSupprimerPeut-être jalouse-t-il les deux millions d'exemplaires!
@ Leon
RépondreSupprimerVous êtes très drôle !
Comparez un peu la bibliographie de Taguieff et celle de Hessel... Qui devrait jalouser l'autre ?
Geneviève
Qu'une telle hideur puisse entraîner derrière elle des foules décomposées, est un signe des temps et une injure à la beauté.
RépondreSupprimerOn rappellera simplement à cette ordure cocardière, le génocide vendéen.
" Ces représailles ne correspondent donc pas à des actes affreux mais inévitables qui surviennent dans l'acharnement des combats d'une guerre longue et atroce mais bien à des massacres prémédités, organisés, planifiés, commis de sang-froid, massifs et systématiques avec la volonté consciente et proclamée de détruire une région bien délimitée, et exterminer tout un peuple, femmes et enfants de préférence afin d'extirper une " race maudite " jugée idéologiquement irrécupérable :
" La guerre, se répétèrent à dire Hentz et Francastel, ne finira que quand il n'y aura plus un habitant sur cette terre malheureuse. "
Reynald Secher, La Vendée - Vengé. Le génocide franco-français.
On n'oubliera jamais, particulièrement dans l'Ouest, sur quel fumier génocidaire est née la République.
Alors Hessel, avec son bonnet phrygien ridicule, porte parole de la future insurrection des indignés, c'est à pleurer. On devrait tuer tous les affreux !
Je ne saurais trop conseiller à ce propos aux curieux, la lecture du superbe roman historique de Michel Ragon, Les mouchoirs rouges de Cholet.
"mais bien à des massacres prémédités, organisés, planifiés, commis de sang-froid",
RépondreSupprimer"On devrait tuer tous les affreux !"
danny, avec vos deux phrases, vous avez parfaitement compris la situation.
Voila, on va lui rappeler le génocide vendéen, excellente initiative... A condition de ne pas oublier le sac de Limoges, et pourquoi pas aussi le massacre d'Avaricum..?
RépondreSupprimerHessel parle d'ici et maintenant et le manichéisme, dans l'action, n'est peut-être pas une si grande faiblesse.
Il révèle l'évidence, il la rafraichit, et c'est pourquoi il trouve une si grande résonance dans la jeunesse qui a besoin de se donner.
Votre façon infiniment mesquine de le discréditer en dit tellement long sur vous.
Le problème du pamphlet de Hessel, c'est qu'il se lit d'une main, le temps de pisser.
RépondreSupprimerC'est exactement ce que j'ai fait à la Fnac -- bon, OK, je n'ai pas pissé contre le comptoir, mais j'aurais dû.
C'est d'une ahurissante vacuité. C'est un enfilage de clichés. C'est... rien, en fait.
Un lycéen qui écrirait une dissertation pareille mériterait un 5/20, et encore. Un homme de l'âge de Hessel -- ne parlons pas de Monseigneur Hessel, rédacteur de la déclaration de mes couilles, héros, écrivain, etc, se ridiculise en mettant ce genre de cake sur du papier.
Quant aux imbéciles qui l'achètent, qu'en dire sinon qu'ils méritent Hessel ?
Maître l'Indignél, sur un arbre perché,
RépondreSupprimerTenait en son bec un fromage.
Maître Hessel, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur de l'indigné.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots l'indigné ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Hessel s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
L'indigné, honteux et confus,
Jura,… qu'on l'y prendrait encore.
@ PM
RépondreSupprimerQue de fautes de goût !
Pisser avec Hessel ! et à la Fnac, en plus. Moi je l'ai parcouru d'un derrière distrait.
D'accord pour le reste sur le diplo mate/docus.
Léon, asinus inscius, en digne fils de son époque a besoin sans doute de smileys pour lire entre les lignes et reconnaître l'humour décalé, décomplexé et au vitriole du beau et audacieux Danny.
RépondreSupprimerOn lui rappellera pour mémoire le titre d'un auteur, aujourd'hui heureusement presque oublié appartenant au panthéon des DeGauche : ET ON TUERA TOUS LES AFFREUX (1948), roman policier de Vernon Sullivan c'est à dire Boris Vian.
Danny,
RépondreSupprimerJ'aime bien l'humour voyez-vous mais pas en compagnie de tout le monde.Et comme ma culture Boris Vian est, je l'avoue, limitée (je n'ai pas trop le temps, il y autre chose dans la vie), je n'ai pas saisi votre admirable allusion mais j'ai compris, ne serait-ce qu'au ton, l'essentiel de vos haines.
Alors je vous laisse plutôt en compagnie de l'humour pipi/caca de vos amis Marchenoir et Boutros.
Leon,
RépondreSupprimerVous n'avez pas trop le temps pour Vian, mais vous l'avez pour l'autre enflure sur-médiatisée, c'est bien.Quand vous entendez le mot "culture", vous sortez quoi ? votre télé ?
Quant aux haines ...
J'irai cracher sur vos lombes, na!
Ne vous chamaillez pas les, enfants ! De toute façon, les morts ont tous la même peau…
RépondreSupprimerIl se passe quoi Didier ?
RépondreSupprimerVous fermez ?
Si c'était le cas, laissez moi encore une fois vous dire que j'ai beaucoup aimé votre blog.
RépondreSupprimerEn dépit du bordel que j'y ai souvent mis.
Didier, en quelque sorte, votre billet, c'est rouler, soûler Hessel ?
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