Quand je disais, il y a quelque temps, que la Poste ressemblait de
plus en plus à une administration africaine, peut-être me montrais-je
d'une trop grande sévérité envers les dites administrations sub-sahariennes. J'attendais ce matin le dernier volume paru du journal de Renaud Camus, Juste avant après.
Il m'étais dûment annoncé par mon “suivi de colis”, mais, en réalité,
je ne l'attendais qu'à moitié, et même au quart : je commence à
connaître les zigotos employés par Chronopost. De fait, ça n'a pas
manqué : peu après neuf heures, lorsque j'ai de nouveau consulté le
suivi en question, il m'a été notifié qu'une “tentative de livraison”
avait été faite et que, pour la suite, je devais me référer à l'avis de
passage déposé dans ma boîte aux lettres ou encore contacter mon
“transporteur”. Contacter, il n'y fallait bien sûr point songer : sans
doute tout à leurs transports, ces gens ont décidé une bonne fois pour
toutes d'être résolument injoignables. Quant à l'avis de passage, il ne
pouvait y en avoir, ni dans ma boîte, ni ailleurs, puisque, de passage,
il n'y avait pas eu non plus.
C'est une fatalité assez récente mais qui se multiplie à l'envi, ces tentatives
de livraison, et je crois avoir compris ce qui se passait. Avant de donner mon explication (hypothétique, certes), je dois préciser qu'à
moins d'accomplir sa tournée avant cinq heures du matin, le livreur de
Chronopost n'aurait eu aucun mal à voir sa tentative pleinement
couronnée de succès : il y a une grosse cloche accrochée juste à droite
du portail, et toujours l'un de nous deux – Catherine ou moi – à
l'intérieur de la maison pour l'entendre et accourir.
Donc, mon avis, c'est qu'aucune tentative
n'a été faite. Pourquoi ? Parce que, dans sa nonchalance et son manque
de conscience professionnelle, mon livreur a dû s'apercevoir qu'il
n'avait pas assez de colis à déposer au Plessis-Hébert pour que je
méritasse qu'il fît un détour : il devait être bien plus agréable pour
lui de terminer sa tournée avec une demi-heure d'avance, voire
davantage. La dernière fois qu'un tel contretemps s'est produit, la
première tentative a été suivie d'une seconde, le lendemain. Et
ce n'est que le troisième jour que mon colis m'a été remis… par notre
factrice habituelle lors de sa tournée quotidienne. Je serais prêt à
parier une assez grosse somme que c'est encore elle qui va m'apporter le
journal de Camus demain. À moins que le fantôme de chez Chronopost ne
se décide à une nouvelle tentative sabbatique, auquel cas le colis ne m'arrivera que lundi – ou plutôt mardi, puisque lundi sera pentecostal.
Pendant
ce temps, lorsque Amazon a la bonne idée de faire appel à une véritable
entreprise, du genre d'UPS, le colis promis m'arrive toujours, non
seulement au jour, mais également à l'heure annoncés. Ce qui est
évidemment très mal car c'est, sans doute possible, l'une des conséquences
visibles de l'ultralibéralisme qui ravage notre pauvre France ; et
contre lequel Chronopost lutte de plus en plus efficacement.
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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.