Ayant revu, pour la dixième fois au moins, Les Tontons flingueurs, hier soir, à la télévision, il me semble que c'est l'occasion ou jamais de vous refourguer le petit pastiche audiardo-camusien auquel je m'étais livré, il y a quelques mois, sur le défunt blog. Après tout, en période d'abstinence, un petit pastiche n'est jamais à dédaigner.
mardi 29 mai 2007
La scène se passe dans une grande bâtisse de la région parisienne, entourée d’un parc clos de murs. Bernard, Lino, Jean et Francis, rentrant assez tard dans la soirée, ont la désagréable surprise de constater que la jeune fille de la maison a invité une bonne cinquantaine d’amis. Ils occupent toues les pièces, où ont lieu différentes lectures à haute voix, d’auteurs justement célèbres : Marc Lévy, Paulo Coelho, Philippe Sollers, etc. Écoeurés, nos quatre compères sont contraints de se réfugier dans la cuisine. Là, Francis, le comptable du groupe, ouvre sa mallette : elle est pleine de livres de Renaud Camus. À ce moment, entre Robert, le majordome anglomane. Il jette un coup d’œil au contenu de la mallette.
Robert : Ah ! on a ressorti le vitriol ? Ça va rajeunir personne… (il explique aux autres :) Ça remonte à l’époque de Barthes et Ricardou. On a dû arrêter la fabrication : y a des lecteurs qui devenaient fous, ça faisait désordre…
(Pendant ce temps, Francis distribue à chacun un exemplaire de L’Amour l’Automne.)
Lino (feuilletant rapidement le volume) : Il a pourtant l’air honnête, comme ça, à première vue…
Bernard (l’air hébété, après avoir lu quelques pages) : Y a pas à dire, c’est du brutal !
Lino : J’ai connu une certaine Madame de Véhesse qui en lisait au petit-déjeuner, alors… (Il lit à son tour, pâlit brusquement) Faut reconnaître que c’est plutôt une lecture de normalien…
Jean (après avoir lu également) : J’y trouve comme des relents de référents intertextuels…
Robert : Y en a.
Bernard (le sourire de plus en plus flottant, s’adressant à Lino) : Tu sais c’que ça m’rappelle ? Ces petites choses qu’on lisait vers les années 75 – 76, dans une taule de la rue du Bac. Comment ça s’appelait déjà ?...
Lino : Échange. Ça s’appelait Échange !
Bernard : T’as connu ? Tu l'as lu ?
Lino (l’air indigné) : Si j’ai lu Échange ? Il m’demande si j’ai lu Échange !
(Entre une jeune fille. Elle avise la mallette et avance la main en direction de son contenu.)
La fille : C’est quoi ces bouquins ? Je peux voir ?
Francis (refermant brutalement la mallette et hurlant) : Touche pas aux Églogues, salope !!!
Jean (bredouillant, les yeux presque complètement fermés) : Vous aurez beau dire, y a pas que des référents intertextuels, là-dedans…
Ils lisent tous encore quelques pages, avant de s’écrouler en avant, le nez dans la sixième églogue.
mardi 29 mai 2007
Les Tontons églogueurs
La scène se passe dans une grande bâtisse de la région parisienne, entourée d’un parc clos de murs. Bernard, Lino, Jean et Francis, rentrant assez tard dans la soirée, ont la désagréable surprise de constater que la jeune fille de la maison a invité une bonne cinquantaine d’amis. Ils occupent toues les pièces, où ont lieu différentes lectures à haute voix, d’auteurs justement célèbres : Marc Lévy, Paulo Coelho, Philippe Sollers, etc. Écoeurés, nos quatre compères sont contraints de se réfugier dans la cuisine. Là, Francis, le comptable du groupe, ouvre sa mallette : elle est pleine de livres de Renaud Camus. À ce moment, entre Robert, le majordome anglomane. Il jette un coup d’œil au contenu de la mallette.
Robert : Ah ! on a ressorti le vitriol ? Ça va rajeunir personne… (il explique aux autres :) Ça remonte à l’époque de Barthes et Ricardou. On a dû arrêter la fabrication : y a des lecteurs qui devenaient fous, ça faisait désordre…
(Pendant ce temps, Francis distribue à chacun un exemplaire de L’Amour l’Automne.)
Lino (feuilletant rapidement le volume) : Il a pourtant l’air honnête, comme ça, à première vue…
Bernard (l’air hébété, après avoir lu quelques pages) : Y a pas à dire, c’est du brutal !
Lino : J’ai connu une certaine Madame de Véhesse qui en lisait au petit-déjeuner, alors… (Il lit à son tour, pâlit brusquement) Faut reconnaître que c’est plutôt une lecture de normalien…
Jean (après avoir lu également) : J’y trouve comme des relents de référents intertextuels…
Robert : Y en a.
Bernard (le sourire de plus en plus flottant, s’adressant à Lino) : Tu sais c’que ça m’rappelle ? Ces petites choses qu’on lisait vers les années 75 – 76, dans une taule de la rue du Bac. Comment ça s’appelait déjà ?...
Lino : Échange. Ça s’appelait Échange !
Bernard : T’as connu ? Tu l'as lu ?
Lino (l’air indigné) : Si j’ai lu Échange ? Il m’demande si j’ai lu Échange !
(Entre une jeune fille. Elle avise la mallette et avance la main en direction de son contenu.)
La fille : C’est quoi ces bouquins ? Je peux voir ?
Francis (refermant brutalement la mallette et hurlant) : Touche pas aux Églogues, salope !!!
Jean (bredouillant, les yeux presque complètement fermés) : Vous aurez beau dire, y a pas que des référents intertextuels, là-dedans…
Ils lisent tous encore quelques pages, avant de s’écrouler en avant, le nez dans la sixième églogue.
J'adore !!!
RépondreSupprimerCa fait toujours cet effet là !
RépondreSupprimerFichtre, c'est nul !
RépondreSupprimerje préfère la version des bronzés font du ski