Une journée de vent et de crachin ; mésanges et chardonnerets volètent en se taisant dans les branches nues ; aucun travail en attente ; les abois du chien voisin, qui ne sont pas une gêne, plutôt un contrepoint au gémissement des bourrasques ; on s'affaire en cuisine : crissement sec de l'oignon qui s'épluche ; l'odeur du café raviné par le goutte-à-goutte de l'eau chaude, le carillon impassible ; et les éclats d'un Flaubert tonnant, dans ses lettres à Ernest Chevalier et Alfred Le Poittevin. Que pourrait-on désirer ?
La cheminée nous manque, malheureusement… mais pas les corvées de bois et de nettoyage qui vont avec.
RépondreSupprimerCe qu'ont pourrait désirer ? J'ai bien une idée mais je ne voudrais pas acquérir la réputation de pochetron dans les rézossociots.
RépondreSupprimerPourquoi, avant même de cliquer sur "publier", ai-je su que vous alliez dire quelque chose comme ça ?
SupprimerParce que vous avez produit l'engin blogosphérique que je suis et vous devriez avoir honte.
SupprimerMais j'ai honte !
SupprimerC'est beau !
SupprimerNous sommes là dans un véritable moment historique, les générations futures se délecteront de relire ce dialogue spontané...
Vous savez ce qu'on leur dit, le gros et moi, aux générations futures ?
SupprimerQuel gros ?
SupprimerUn temps meilleur ferait mon contentement
RépondreSupprimerAh, non : la pluie fait partie du plaisir.
SupprimerUn effet agréable de la pluie, quand les gouttes s'arrêtant eurent fini de tout écraser sur leur passage, ce sont les odeurs qui se libèrent. Comme autant de fantômes de champignons.
SupprimerAprès la rassurante musique du ploc-plic, c'est au tour des végétaux de faire chanter les casseroles invisibles du jardin.
La pluie nous communique des choses assez différentes du beau temps je trouve. Je reconnais volontiers que mon propos est subjectif, et que je ne cherche nullement à créer un conflit pluie-soleil.
De toute façon, pour ce qui est du soleil et de la pluie, Trenet a dit tout ce qu'il fallait en dire, il y a déjà longtemps.
SupprimerLes chardonnerets ne sont plus ici qu'un lointain souvenir tandis qu'abondent toutes sortes de mésanges et que les deux tourterelles se font copieusement saucer sur la branche qu'elle continuent d'occuper en toute illégalité.
RépondreSupprimerIci, mésanges et chardonnerets font presque jeu égal. Avantage aux mésanges, toutefois.
SupprimerOn voit bien que vous n'avez jamais épluché un oignon, vous : rien de moins "sec" que son crissement !
RépondreSupprimerJe vous demande pardon, mais la peau fine, orangée et craquante, que l'on doit d'abord retirer avant de découper l'oignon, produit bel et bien sous la lame le crissement dont je parle.
SupprimerOccupez-vous donc de vos puérilités philosophiques, et laissez les sujets sérieux aux gens qui savent !
Voilà !
SupprimerCe étant, Didier, ne me faites pas croire que vous avez déjà découpé un oignon.
Justement, si !
SupprimerJules Renard aurait dit: "à qui demander pardon?"
RépondreSupprimerVous avez un carillon et pas une comtoise? Je vous assure que le tic-tac d'une comtoise serait un plus mélancolique à cette matinée passée au chaud... Sans compter la majesté du mouvement du balancier....
RépondreSupprimerSans doute, mais il se trouve que c'est leur carillon que j'ai hérité de mes grands-parents…
Supprimer"Que pourrait-on désirer ?" Ce à quoi on a définitivement renoncé, et que résume cette photo :
RépondreSupprimerhttp://tinyurl.com/zwnvyvd
Ah oui, le carillon René !
RépondreSupprimerAlfred Le Poittevin, l'ami mythique...mais il faut aimer, on ne confierait pas ses lettres à n'importe qui. Même si de poils il n'en manque pas chez Renaud Camus, ici c'est vraiment très " pileux"
Pour le moment (je suis rendu en 1846, année terrible), je n'ai pas rencontré beaucoup de poils chez Flaubert, je dois dire. Même si lui vient probablement d'en trouver chez Mme Colet.
SupprimerRaspail regarde toujours en face.
RépondreSupprimerMajeur
Mais c'est ce qu'il fait : il regarde son feu en face !
RépondreSupprimerJ' ai toujours rêvé de m'assoir dur un banc sous une pluie battante.
RépondreSupprimerA Paris,il y a beaucoup de bancs mais les jardins publiques ferment tôt en hiver.
"les abois du chien voisin, qui ne sont pas une gêne, plutôt un contrepoint au gémissement des bourrasques"
RépondreSupprimerIl faudrait faire lire cette ligne à Renaud Camus, parce qu'en fait d'aboiements et de gêne, vous verrez que l'année 2015 a été assez gratinée (il a même failli quitter Plieux pour y échapper...).