Tom Wolfe, 2 mars 1930 – 14 mai 2018. |
J'ai terminé les 820 pages de Bloody Miami tout à l'heure, juste
avant d'aller prendre ma douche (les deux faits n'étant d'ailleurs liés
en rien) : il y avait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi
réjouissant, qui se parcourt à tombeau ouvert (ou à bride abattue si on
est vraiment passéiste), et donne de l'Amérique – ou au moins de Miami –
une image aussi glaçante que drôle, vraiment très drôle. Par moment,
on se croirait chez le bel Alexandre (Dumas), tellement ça galope. Quand
je me dis que, pendant ce temps, des malheureux s'obstinent à
déchiffrer les minces grimoires de Christine Angot ou d'Édouard Louis,
un grand élan de pitié me vient pour eux ; la seconde suivante, je me dis qu'après tout ils n'ont que ce qu'ils méritent.
Il est vrai que Tom Wolfe –
c'est à la fois, de sa part, modestie et ambition – se contente de montrer le monde
tel qu'il le voit, d'en indiquer quelques-uns des ressorts les plus
agissants, même si ce dévoilement ne risquait pas de lui valoir le
Nobel, ni de lui ripoliner l'âme en couleurs pastel ; alors que nos deux
chevaliers blancs, eux, attention les yeux, dénoncent le racisme et l'essclusion
– pas moins. Il est certes fort beau de flétrir le racisme et
l'exclusion, même si tous les bien-pensants occidentaux le font du matin
au soir depuis près de quarante ans ; mais il faudrait peut-être leur
dire, à Christine Édouard et à Louis Angot, qu'un homme qui dénonce,
cela ne s'appelle pas un écrivain mais un délateur. En attendant, et cela
s'accorde à merveille avec les deux clowns évoqués, je vais aller tout
de suite ouvrir à sa première page Le Bûcher des vanités du même Wolfe ; dont les deux autres romans sont déjà bien au frais dans mon petit panier Amazon.
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