On dirait un peu une maladie récurrente, aux symptômes toujours rigoureusement identiques. Deux ou trois fois par an, en moyenne, je suis soudain pris d'une frénésie de livres. Tel un boulimique mangeant au-delà de son appétit, je me mets à acheter plus que je ne suis capable de lire. Vous me direz que la situation est différente, vu que les livres ne sauraient être victime d'une quelconque date de péremption et qu'ils peuvent donc attendre sagement leur tour. Je vous répondrai : foutez-moi la paix, c'est moi qui cause.
Je suis précisément en pleine crise depuis quelques semaines. Sur le petit meuble du salon qui me fait office de table à livres s'empilaient déjà : Middlemarch, de George Eliot ; le journal de Katherine Mansfield ; La Chambre de Jacob, de Virginia Woolf ; Retour au pays natal, de Thomas Hardy ; les Oeuvres plus ou moins complètes de Flannery O'Connor ; plus deux recueils de nouvelles de B Traven et Le Siècle de Louis XIV, de Voltaire, provisoirement abandonné à mi-parcours. Bon.
La quantité de livres en attente constituait le prodrome de l'affection à venir ; elle n'a pas tardé. Car la frénésie d'achat s'est soudain amplifiée, prenant des proportions absurdes. À l'heure où je mets sous presse, je dois bien avoir quatre ou cinq commandes en souffrance chez Amazon, de deux ou trois livres chacune, dont je serais bien incapable de vous dire ce qu'ils sont et pourquoi je les ai commandés. Pas plus tard qu'hier, assez avant dans la soirée, je suis retourné à la Case, ai rallumé l'ordinateur, à seule fin de commander Les Soirées de Saint-Pétersbourg, de de Maistre, qui ne pouvaient pas attendre ce matin et dont on se demande bien quand je vais avoir le temps de les lire.
Car la maladie s'accompagne d'un autre symptôme, qui évolue en parallèle du premier : plus j'achète de livres, moins je lis. Je veux dire : moins je lis intelligemment. Je passe d'un livre à l'autre, de plus en plus rapidement, j'en commence quatre, cinq, dix... et n'en termine aucun. Je me disperse, me ventile façon puzzle, comme dirait l'autre.
Depuis samedi, il y a l'exception Renaud Camus : pour Corée l'absente, j'ai lâché tout le reste, mais je sais bien que le mal va opérer un retour en force dès la fin de ce volume du journal.
Il n'existe point de traitement, à ma connaissance. En général, la maladie reflue au bout de quelques semaines et disparaît comme elle est venue. Ne reste plus, ensuite, qu'à éponger les excédents. Et à calmer les alarmes de l'Irremplaçable, tombant comme par hasard sur le relevé de la Carte Visa...
Je suis précisément en pleine crise depuis quelques semaines. Sur le petit meuble du salon qui me fait office de table à livres s'empilaient déjà : Middlemarch, de George Eliot ; le journal de Katherine Mansfield ; La Chambre de Jacob, de Virginia Woolf ; Retour au pays natal, de Thomas Hardy ; les Oeuvres plus ou moins complètes de Flannery O'Connor ; plus deux recueils de nouvelles de B Traven et Le Siècle de Louis XIV, de Voltaire, provisoirement abandonné à mi-parcours. Bon.
La quantité de livres en attente constituait le prodrome de l'affection à venir ; elle n'a pas tardé. Car la frénésie d'achat s'est soudain amplifiée, prenant des proportions absurdes. À l'heure où je mets sous presse, je dois bien avoir quatre ou cinq commandes en souffrance chez Amazon, de deux ou trois livres chacune, dont je serais bien incapable de vous dire ce qu'ils sont et pourquoi je les ai commandés. Pas plus tard qu'hier, assez avant dans la soirée, je suis retourné à la Case, ai rallumé l'ordinateur, à seule fin de commander Les Soirées de Saint-Pétersbourg, de de Maistre, qui ne pouvaient pas attendre ce matin et dont on se demande bien quand je vais avoir le temps de les lire.
Car la maladie s'accompagne d'un autre symptôme, qui évolue en parallèle du premier : plus j'achète de livres, moins je lis. Je veux dire : moins je lis intelligemment. Je passe d'un livre à l'autre, de plus en plus rapidement, j'en commence quatre, cinq, dix... et n'en termine aucun. Je me disperse, me ventile façon puzzle, comme dirait l'autre.
Depuis samedi, il y a l'exception Renaud Camus : pour Corée l'absente, j'ai lâché tout le reste, mais je sais bien que le mal va opérer un retour en force dès la fin de ce volume du journal.
Il n'existe point de traitement, à ma connaissance. En général, la maladie reflue au bout de quelques semaines et disparaît comme elle est venue. Ne reste plus, ensuite, qu'à éponger les excédents. Et à calmer les alarmes de l'Irremplaçable, tombant comme par hasard sur le relevé de la Carte Visa...
Je vais vous simplifier la vie : vous pouvez laisser tompber Traven, et même Middlemarch.
RépondreSupprimerAh ? Vous n'aimez pas Eliot ? Ou juste ce roman-là ?
RépondreSupprimerOn se calme et on boit frais à Saint-Tropez ... en attendant le retour des filles !
RépondreSupprimerJ'aurais pas dit mieux que Max.
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