mercredi 28 novembre 2007

Sarabande à Alençon

À la page 622 de Corée l'absente, Renaud Camus écrit ceci :

" Arte m'a bien eu, une fois de plus. J'ai décidé de dîner tôt pour regarder en prenant mon repas Sarabande, de Bergman, qui sort en même temps à la télévision et dans les salles. Je dois dire que malgré l'expérience je n'avais pas envisagé une seule seconde que le film puisse être diffusé en version doublée. Je ne m'étais même pas posé la question, cela ne me paraissait pas concevable. Je ne vois pas très bien qui peut avoir envie de voir un film de Bergman en français. Surtout je ne vois pas très bien ce qu'il en subsiste. Je ne dirais pas que la langue est tout, chez Bergman, mais elle est le ciment qui tient le reste. Sans elle, c'est à peine regardable - non que ce soit mauvais, mais ça n'a pas de sens artistique, aucune consistance. C'était insupportable, je n'ai pas pu tenir jusqu'au bout. "

Or, pour une fois, il me semble que la chaîne franco-allemande subit les foudres camusiennes de façon imméritée. Car je crois bien me souvenir que c'est Bergman lui-même qui, pour une raison m'échappant totalement, avait demandé que son film soit diffusé d'abord dans la langue des différents pays où il passait.

De fait, je me souviens fort bien avoir vu Sarabande, toujours sur Arte mais cette fois en suédois sous-titré, dès la semaine suivante, si ce n'est même le lendemain soir.


D'autre part, un peu plus haut dans le journal, l'auteur relate une rapide visite faite par Pierre et lui à Châteauroux. Il précise qu'aucun des deux ne connaissait cette ville sauf par Le Cabinet des antiques. Or, j'avais, moi, le souvenir que la ville de province où commence et se termine le roman de Balzac était Alençon.

Vérification faite, c'est moi qui avais raison, même si, à aucun moment, Balzac ne cite nommément le chef-lieu de l'Orne.

À part ces deux broutilles, vous pouvez vous précipiter de confiance sur cette hautement désirable Corée, tout absente qu'elle puisse être...

7 commentaires:

  1. Je croyais que cela se passait à Porto ou bien à Cognacq, enfin dans une ville d'eau en tous cas !

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  2. Je ne suis pas spécialiste de l'oeuvre camusienne (je ne connais pas les modalités d'écriture) mais il me semble qu'on se trouve devant un journal. Ainsi, RC peut y dire que l'action du roman de Balazc se situe à Chateauroux alors que c'est faux à la condition de ne pas avoir vérifié avant l'écriture de l'entrée (toute vérification à postériori ne peut entrainer de correction,"l'esprit" du journal s'en trouvant faussé, à moins d'une nouvelle entrée).
    Le problème vient bien sur du décalage entre les dates du Journal et la date de sa parution, puisque par définition le temps contenu dans cet intervalle n'est pas pris en compte. Il se peut que R. Camus sache aujourd'hui que le roman se déroule à Alençon, qu'il l'ait appris le 1er janvier 2005.

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  3. Pascal : vous avez évidemment raison. Encore que, en cas d'erreur flagrante, je pense que l'auteur du jurnal n'hésiterait pas à se corriger s'il s'en apercevait à temps : ce n'est pas la même chose que de "rectifier" une pensée que l'on a eueu et dont on s'est ensuite détaché.

    De toute façon, je signalais cela juste pour faire mon intéressant, hein !

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  4. salut grand scribe

    pour info, René Girard est l'invité de Calvi sur france inter à 17h.
    Bonne journée
    Ben

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  5. Renaud Camus n'est certes pas infaillible, le nombre de repentirs, de corrections a posteriori, de scrupules exposés ici ou là dans son journal en est la meilleure preuve.
    Il est amusant de noter que tout à sa critique (dans Corée l'absente, toujours) de l'inculture d'un journaliste parlant de la cathédrale de Saint-Sernin (qui est en fait la basilique Saint-Sernin, à Toulouse), il orthographie plusieurs fois "Saint Cernin" (sans que le correcteur de Fayard n'y trouve à redire)

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  6. Philippe[s], si ça continue, on va finir par se faire mal voir !...

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.