C'est à chaque fois pareil. Lorsque je suis en période d'écriture, survient immanquablement une journée où la mécanique s'enraye. Je le sais dès le matin, dans la première demi-heure l'affaire est pliée. J'ai beau m'obstiner, rien à faire : les paragraphes s'écroulent, les phrases coincent, les mots bloquent.
La plupart du temps, lorsque survient la panne, et sachant qu'elle ne survivra pas à la journée où elle se produit, je lâche prise au bout d'une heure, deux maximum. Mais ce sont des heures harassantes, vertigineuses, durant lesquelles, parvenu à chaque point, je ressens une incommensurable fatigue et me demande avec épouvante par quel miracle je parviendrais à trouver la phrase immédiatement suivante.
En revanche, lorsque j'ai commencé le roman à peu près à la dernière minute - comme c'est le cas cette fois-ci, et de plus en plus souvent, il faut le reconnaître -, j'ai tendance à m'accrocher à cette charrue rebelle, à ce boeuf qui refuse de tracer son sillon, pour tenter, quasiment à bout de bras, de les amener tout de même et tant bien que mal jusqu'au tournant du labour. En étant sûr de n'y point parvenir.
Dans ces cas-là, le résultat est que, au lieu d'aller tranquillement lire au salon, me promener par les champs et par les grèves, ou aller faire chauffer la Carte Bleue dans un restaurant aimablement gastronomique, je me morfonds et transpire des cinq ou six heures de rang devant ce clavier, pour n'en tirer qu'un nombre de feuillets dérisoire.
La panne survient presque toujours durant la première moitié du roman, et plus sûrement encore dans le premier tiers. C'est le cas aujourd'hui : je suis arrêté à la page 70 (sur 240), alors que j'ai commencé ma journée à 62. En admettant même que, ce message expédié, je réussisse encore à en torchonner deux de plus, j'aurai produit dix pages au lieu des vingt-cinq requises, au prix d'un effort au moins double.
Le plus étrange est que, relisant cette étique et pénible production demain matin, je constaterai, comme d'habitude, qu'elle n'est pas moins bonne (ou plus mauvaise...) que les pages qui semblent jaillir toutes seules ou presque du clavier.
Il n'empêche que j'aurai tout de même un déficit de vingt-cinq pages à combler d'ici dimanche soir : priez pour le pauvre Gaspard...
[Ce nonobstant, le contrepet du titre est gracieusement offert par la maison...]
La plupart du temps, lorsque survient la panne, et sachant qu'elle ne survivra pas à la journée où elle se produit, je lâche prise au bout d'une heure, deux maximum. Mais ce sont des heures harassantes, vertigineuses, durant lesquelles, parvenu à chaque point, je ressens une incommensurable fatigue et me demande avec épouvante par quel miracle je parviendrais à trouver la phrase immédiatement suivante.
En revanche, lorsque j'ai commencé le roman à peu près à la dernière minute - comme c'est le cas cette fois-ci, et de plus en plus souvent, il faut le reconnaître -, j'ai tendance à m'accrocher à cette charrue rebelle, à ce boeuf qui refuse de tracer son sillon, pour tenter, quasiment à bout de bras, de les amener tout de même et tant bien que mal jusqu'au tournant du labour. En étant sûr de n'y point parvenir.
Dans ces cas-là, le résultat est que, au lieu d'aller tranquillement lire au salon, me promener par les champs et par les grèves, ou aller faire chauffer la Carte Bleue dans un restaurant aimablement gastronomique, je me morfonds et transpire des cinq ou six heures de rang devant ce clavier, pour n'en tirer qu'un nombre de feuillets dérisoire.
La panne survient presque toujours durant la première moitié du roman, et plus sûrement encore dans le premier tiers. C'est le cas aujourd'hui : je suis arrêté à la page 70 (sur 240), alors que j'ai commencé ma journée à 62. En admettant même que, ce message expédié, je réussisse encore à en torchonner deux de plus, j'aurai produit dix pages au lieu des vingt-cinq requises, au prix d'un effort au moins double.
Le plus étrange est que, relisant cette étique et pénible production demain matin, je constaterai, comme d'habitude, qu'elle n'est pas moins bonne (ou plus mauvaise...) que les pages qui semblent jaillir toutes seules ou presque du clavier.
Il n'empêche que j'aurai tout de même un déficit de vingt-cinq pages à combler d'ici dimanche soir : priez pour le pauvre Gaspard...
[Ce nonobstant, le contrepet du titre est gracieusement offert par la maison...]
On me croyais mort mais je fumais en silence.
RépondreSupprimerOn me croyaiS
Là, je meurs.
Des bizettes
Elle est toute nouvelle celle là (la faute),je ne l'avais pas vue. Il est vrai qu'avec les bouleversements pluri-quotidiens de ce blog...
RépondreSupprimerMerci, Mélina, de m'éviter la honte éternelle ! Cela dit, la faute est tellement énorme que je pense que l'on m'en aurait exonéré...
RépondreSupprimerOlivier a raison : je l'ai récrite au moins quatre fois, il fallait bien la faute finisse par se glisser quelque part !
L'erreur y est toujours
RépondreSupprimererrare humanum est, persevare diabolicum,
Signé : M. Muche
Olivier : l'erreur n'y est pas TOUJOURS, elle y est REVENUE. Suite, j'imagine, à l'ajout de la photo, c'est l'ancienne phrase qui a dû être reprise. Et comme je suis incapable de la changer moi-même, il faut attendre que notre webmestre se réveille, décalage horaire oblige.
RépondreSupprimerVoila ce que c'est d'avoir un webmestre quebecois!
RépondreSupprimerLe pire, c'est que je pense que, à l'origine, la faute est de moi et non de lui...
RépondreSupprimer(Mais, bon : comme je suis foncièrement lâche, je crois que je vais le laisser accuser !)
Ah c'est très beau avec la photo, j'aime beaucoup. Viviement que notre Jacquelin se réveille pour corriger la faute ! Pôôôôv tit, peut même plus prendre son café tranquille.
RépondreSupprimerBon ben, je suis lâche moi aussi, alors je vais mettre la faute sur la quantité de fois que j'ai refait le titre du blog et aussi comme dit Olivier, je suis Québécois c'est tout dire.
RépondreSupprimerUn gros gros merci à ma Catherine préféré qui me console toujours.
===> Je crois que la remarque d'Olivier faisait allusion au décalage horaire entre nous, et non à la faute elle-même...
RépondreSupprimerJ'avais bien compris ce qu'Olivier voulait dire et il avait raison, je travaille sur le blog pendant que vous dormez et lorsque vous vous réveillez et constatez un problème moi je dors et il faut que vous le supportiez plusieurs heures. J'avais cru faire une petite Joke mais me rend compte qu'elle était mal placé.
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