– Contrairement à l'art d'autres époques, l'art actuel est inintelligible sans l'esthétique doctrinaire qui l'étaye.
– Être jeune, c'est craindre qu'on nous juge stupide ; mûrir, c'est craindre de l'être.
– Les succès obtenus excitent moins la jalousie que les succès mérités.
– La violence ne suffit pas pour détruire une civilisation. Chaque civilisation meurt de notre indifférence devant les valeurs particulières sur lesquelles elle est fondée.
– Appeler sociaux les problèmes qui dépendent de la nature même de l'homme n'a qu'une utilité : faire croire que nous pouvons les résoudre.
– Le mystère m'inquiète moins que la présomptueuse tentative de l'exclure au moyen d'explications stupides.
– Critiquer le bourgeois est doublement applaudi : par les marxistes, qui nous jugent intelligents parce que nous corroborons leurs préjugés ; et par les bourgeois, qui nous jugent lucides parce qu'ils pensent à leurs voisins.
– Les livres ne sont pas des outils de perfectionnement, mais des barricades contre l'ennui.
– Penser que seules importent les choses importantes est un symptôme de barbarie.
– Ce qui était populaire est devenu vulgaire quand le peuple a renoncé à copier naïvement la culture aristocratique pour acheter la culture “populaire” que lui fabrique la bourgeoisie.
– Le nivellement est le substitut barbare de l'ordre.
– Le progressiste gagne toujours et le réactionnaire a toujours raison. Avoir raison en politique ne consiste pas à occuper le devant de la scène, mais à annoncer dès le premier acte les cadavres du cinquième.
Ce matin, j'ai bien aimé aussi, cette pensée (n'ayons pas peur des mots) attribuée à un "Anonyme : "Plus on rentre dans le moule plus on ressemble à une tarte."
RépondreSupprimerUn cran en dessous de notre Colombien, tout de même…
SupprimerDavila n'était pas toujours fade, témoin ce brouillon retrouvé par un autre anonyme Plus on rentre dans sa moule, plus elle ressemble à une tarte. Mais finalement Davila ne l'a pas conservée.
SupprimerJe suis très contente que vous ayez "accroché" à moule.
SupprimerCependant je relève chez Courteline, que j'avais négligé ce dimanche, cette sorte de mise en garde :
"Le gros mot a ceci de précieux qu'entraînant fatalement chez le jazzman qui en use, la crainte de n'être pas compris du public auquel il s'adresse, le moment ne se fait pas attendre où, en vertu de la loi de Progrès, le geste vient confirmer le texte et l'immonde souligner l'abject."
Non; la citation exacte est " Plus on rentre dans la moule, plus on ressemble à un dard "
Supprimer– Ce qui était populaire est devenu vulgaire quand le peuple a renoncé à copier naïvement la culture aristocratique pour acheter la culture “populaire” que lui fabrique la bourgeoisie.
RépondreSupprimerC'est du Renaud Camus !
Du pré-Camus…
Supprimer…en plus compact.
SupprimerHeureusement : je n'ai plus l'âge de me farcir des œuvres en soixante-dix volumes !
SupprimerIndispensable Davila, si fade, si terne et pourtant quelle expertise d'archer : ses jugements se logent Toujours en plein au cœur de la cible...
RépondreSupprimerPour aujourd'hui, je choisirai cet aphorisme :
"Le progressiste gagne toujours et le réactionnaire a toujours raison. Avoir raison en politique ne consiste pas à occuper le devant de la scène, mais à annoncer dès le premier acte les cadavres du cinquième."
Comment ça, si fade et terne ? Vous parlez de la pensée ou du style ? (Pour le style, il faudrait pouvoir le lire et le goûter en espagnol…)
SupprimerTrès magnifique moisson que celle de ce dimanche.
RépondreSupprimerMon reliquat de progressisme IIIème République m'a fait hésiter devant "Les livres ne sont pas des outils de perfectionnement, mais des barricades contre l'ennui" mais j'ai résolu le problème en le réduisant à "les livres sont une barricade".
(Rien à voir si ce n'est le lieu : oui, cet Álvaro Mutis est quelqu'un. Merci.)
Très content que vous ayez "accroché" à Mutis : j'ai eu, durant quelques secondes, la délicieuse impression de servir à quelque chose…
SupprimerEn effet, je parlais du style austère et sans effets de manche. Cette discussion me donne d'ailleurs envie de me renseigner plus avant sur sa biographie, merci à vous !
RépondreSupprimerJe crois que, pour ainsi dire, il n'a pas de "biographie", ayant mené la vie d'un sage, c'est-à-dire en bougeant le moins possible.
Supprimer« Appeler sociaux les problèmes qui dépendent de la nature même de l'homme n'a qu'une utilité : faire croire que nous pouvons les résoudre » : la nature de l'homme est d'être perfectible. Pour le reste, rien à redire.
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