Dossier salutaire – et riche – que celui de la Nouvelle Revue d'histoire, dans son numéro de mai et juin, à l'heure où nous sommes encore tout éternuants de l'eau bénite aspergée à plein seau par lou ravis de la gauche commémorative. On y revient sur des traits désormais bien connus de l'ancien président (Vichy, l'OPA sur une gauche en déshérence, la fermeté pro-Algérie française, la manifestation de février 1935 “contre l'invasion des métèques”, etc.), mais d'autres éléments sont mis en lumière, telles les accointances multiples de François Mitterrand avec la Cagoule et sa fidélité inébranlable à un certain nombre de ses dirigeants, ou encore les très sombres mystères entourant encore aujourd'hui le curieux suicide de François de Grossouvre.
Bien entendu, les nombreux historiens qui font de cette revue ce qu'elle est se marquant à droite, on ne manquera pas de balayer tout cela d'un revers de main négligent, étant entendu qu'un bon historien se doit d'être de gauche – sinon c'est tromper. Mais c'est une objection dont on se contre-pignolera joyeusement, si l'on veut m'en croire.
Bien entendu, les nombreux historiens qui font de cette revue ce qu'elle est se marquant à droite, on ne manquera pas de balayer tout cela d'un revers de main négligent, étant entendu qu'un bon historien se doit d'être de gauche – sinon c'est tromper. Mais c'est une objection dont on se contre-pignolera joyeusement, si l'on veut m'en croire.
(Dans le même numéro, un passionnant article sur l'évolution de la noblesse tout au long des siècles médiévaux, lequel est évidemment moins sujet à polémiques et criasseries en tous genres…)
Ses accointances avec l'extrême-droite étaient de notoriété publique. On peut même le lire sur Wikipédia. C'est dire !
RépondreSupprimerRappelons aussi l'exécution de 45 membres supposés du FLN, alors qu'il était garde des Sceaux.
Oh, je ne dis pas que ce sont des scoops ! Mais enfin, les soutiens indéfectibles apportés avec aux dirigeants de la Cagoule, il me semble que c'était tout de même moins connu que le reste.
RépondreSupprimerIl est parlé aussi des 45 exécutés du FLN.
Il était peut-être de droite mais c'est le seul à avoir amené la gauche au pouvoir... Alors, l'histoire, hein...
RépondreSupprimerLu aussi. Quel beau linge ! Encore que FM avait ce coté "roman d'un tricheur" hors du commun. C'est Raymond Barre qui le premier l'a qualifié d'aventurier. Il avait raison. FM a dit "qu'avec une centaine d'hommes déterminés, il allait prendre le pouvoir". Il l'a fait. Sarko l'a imité.
RépondreSupprimerNicolas : je connais des gens de gauche à qui cela ne paraît pas suffisant… Il y a quand même eu tromperie sur la marchandise, non ?
RépondreSupprimerPRR : il reste un personnage sinon fascinant du moins emblématique : sans Balzac et Stendhal, Mitterrand n'aurait jamais pu exister.
Il a laissé la gauche dans un tel état. Mais, au fait, à partir de 1984, s'agissait-il encore de la gauche ?
RépondreSupprimerEt dire que certains soutenaient de manière inconditionnelle DSK, cet autre homme de gauche ! Nous l'avons tout de même échappé belle.
" Drôle " de gauche tout de même.
RépondreSupprimerCe Mitterrand là était tout de même un sacré roublard.
@Didier
RépondreSupprimer6 février 1934, pas 35.
Finalement, les choses n'étaient pas si mal expliquées dans ce billet :
RépondreSupprimerhttp://corto74.unblog.fr/2010/09/14/mitterrand-tonton-forever-dans-le-sac-de-marianne-7/
Denis : à partir de 1984, constatant son impuissance, la gauche est devenue "sociétale", ce qu'elle est toujours.
RépondreSupprimerCorto : c'est aussi ce qui le rend attachant. C'est tout de même autre chose qu'un Jospin !
XP : non, non, la manif en question a bien eu lieu le premier février 1935.
Mildred : merci de m'avoir remis ça en mémoire : je rétablis le lien.
Si l'on retombe sur de vieux numéros du Crapouillot, Magazine non conformiste, - " Petit Mitterrand illustré ", " Le vrai Mitterrand " -, nous sommes déjà définitivement fixés sur l'étonnant équilibriste que fut " le Florentin ", photos à l'appui.
RépondreSupprimerMais il faut sans cesse rafraîchir les mémoires, et la NRH produit un grand numéro...
Jean Cau, Un derrière de mule.
Mitterrand! as-tu remarqué, maman, le physique de cet homme? Jamais, je crois, je n'ai lu sur les traits d'un homme politique autant d'insécurité cruelle. Un visage dur et mou à la fois, hardi et veule. (Dans le Midi, nous dirions qu'il a l'air franc comme un derrière de mule.) Le nez est pointu comme celui d'un mauvais diplomate italien du XVIIe siècle ; les yeux ont la lueur animée qui traîne dans les regards des coiffeurs pour dames hétérosexuels à prétentions donjuanesques. La bouche est large et molle. Elle réussit ce prodige d'être molle avec des lèvres minces, légèrement " à plateaux " comme si elles attendaient le louche baiser de la gloire. (Il y a de l'obscénité en cette bouche.) (...) De Mitterrand, Stendhal eût écrit : " Il est fait pour réussir partout où il ne se trouvera pas quelqu'un pour le deviner d'abord " . Le Crapouillot, Nouvelle série N° 59.
De la nouvelle NRH, je retiendrais évidemment Jean Fontenoy. De Shangai à Berlin.
Danny : ah oui, Fontenoy ! J'avoue que ce fut pour moi une découverte : j'ignorais jusqu'à l'existence de ce nauséabond-là…
RépondreSupprimerJe viens d'aller traîner mes savates sur Amazon : aucun livre de Fontenoy n'est disponible. Il doit vraiment être très nauséabond, m'est avis…
RépondreSupprimerVoyez-vous Didier, je serais plutôt classé aujourd'hui, nauséabond, après avoir appartenu au camp du Bien. Mais comme j'aime ce que vous écrivez, et que je sais me montrer grand seigneur - car sans doute nous ne tiendrions pas cinq minutes l'un en face de l'autre, tant tout nous sépare -, votre esprit curieux trouvera satisfaction en tapant Jean Fontenoy sur ces moteurs de recherche :
RépondreSupprimerabebooks.fr
livre-rare-book.com
galaxidion.com
Cordialement.