« J'ai dit ça, moi ? » |
Voici ce qu'a déclaré ce jeune homme, à propos de je ne sais quelle loi, récente ou à venir, dont il est, supposé-je, l'auteur :
Ce qui me préoccupe, c'est qu'après cette loi, les Françaises et les Français vivent mieux.
On imagine qu'il a eu l'intention de dire : « Ce qui m'importe, c'est qu'avec cette loi, les Français vivent mieux. » Or, ce n'est pas du tout ce qu'il a affirmé ; c'est même le contraire : le fait que les Français pourraient vivre mieux le préoccupe ; c'est peut-être vrai, mais ce n'est pas bien malin de l'avouer.
D'autre part, ce qui le préoccupe n'est pas, bizarrement, que les Français vivent mieux avec sa loi, mais après. On suppose donc qu'il envisage de l'abroger. Oui mais, alors, si les Français vivent mieux après sa loi, pourquoi a-t-il pris la peine de la rédiger et de la soumettre au parlement ? Tout cela est bien nébuleux.
Enfin, mais c'est péché véniel par rapport au salmigondis qui précède, on rappellera au ministre de l'Économie, des Lois transitoires et du Beau-Parler que les Françaises sont, pour ainsi dire, syntactiquement comprises dans les Français, et qu'il était donc inutile d'alourdir une phrase déjà largement imbitable.
C'est gentil d'aider notre ministre à améliorer sa communication.
RépondreSupprimerVous me connaissez : quand je peux rendre service…
SupprimerMacron vous dirait que votre altruisme devient presque gênant.
SupprimerMais le zèle avec lequel vous traquez la faute de français méconnait l'ellipse, figure de style qui a cours légal en français et qui consiste à éluder dans une phrase un élément qui serait normalement nécessaire à sa compréhension, mais dont on peut fort bien se passer, à moins de chercher querelle au locuteur, pour un motif futile.
Ce qui est éludé: "c'est qu'après le vote de la loi, etc"
Le mot "vote" est éludé. Ainsi la phrase retrouve sa blanche clarté. Ce n'était pas l'abrogation de la loi qui gisait dans le sous texte, mais au contraire son vote.
On le comprend d'autant mieux que les relations de M. Macron avec sa majorité sont tumultueuses.Quelque chose dans son esprit a sans doute fait abstraction de l'épreuve du vote et de la discussion parlementaire qui va avec, ce qui se retrouve dans sa phrase.
Enfin, justement, cela ne s'y retrouve pas: c'est une ellipse.
On sent d'ailleurs très bien qu'il fait partie des Français qui vivront mieux après ce vote et on le devine même soulagé à cette seule idée. Mais pour l'instant, ça le "préoccupe", car la loi en question doit franchir l'épreuve.
Dans un régime démocratique, il est ennuyeux que le vote soit éludé.
SupprimerMéfiez-vous quand même, la syntactique peut vous mener au bagne.
RépondreSupprimerRegardez ce pauvre Julien Aubert, abonné de l'hémicycle, qui avait cru s'appuyer sur quarante Immortels pour interpeller madame le président de séance, il lui en cuisit ! Assise sur son coussin péteur, la cuistrerie règne.
C'est pour cela que je n'ai jamais brigué le moindre mandat.
SupprimerMême pas un "mandat-poste"?
SupprimerC'est vrai qu'il aurait dû dire "qu'après l'adoption de cette loi"
RépondreSupprimerSans doute, mais à condition de changer aussi son verbe malencontreux. Bref, il aurait dû dire tout à fait autre chose. Ou alors, c'est son inconscient qui a parlé plus fort que lui.
SupprimerSi vous parlez du verbe "(se) préoccuper", il n'a pas qu'un sens négatif (comme donner du souci, tourmenter, hanter, tracasser)
SupprimerIl traduit aussi le soin qu'on apporte à une tâche, les diligences qu'on accomplit ou le fait d'être absorbé par une question ou de se consacrer à quelque chose par avance, avant une échéance.
Le verbe a un contenu téléologique.
Se préoccuper du bonheur de quelqu'un ne signifie pas qu'on perçoit le bonheur d'autrui comme un mal à éviter, mais qu'on y consacre une grande part de son attention, bref qu'on s'en occupe.
Selon le Grand Robert, qui cite Littré, cet emploi pronominal du verbe, dans cette acception, (employer "se préoccuper" pour dire "s'occuper de qque chose) serait une faute fort commune.
Le dictionnaire note néanmoins que cette "prétendue mauvaise locution est employée par les meilleurs auteurs depuis le XIXième siècle".
Vous n'avez donc pas tort d'affirmer que l'emploi de ce verbe est fautif, sauf que l'usage, qui est le juge de paix du langage, en a décidé autrement.
Je me permets de pinailler car je sais que le sens des mots vous préoccupe.
Deuxième billet à la suite de re-writer et correcteur. Didier, faut se déconnecter du bureau de temps en temps sinon le burne-oute te tombera dessus.
RépondreSupprimerMais non ! voilà déjà deux ans que je ne suis plus rewriter. Donc, il faudrait plutôt voir dans ces deux billets une sorte de nostalgie n'osant pas dire son nom…
SupprimerSinon, en bon islamotruc que je me flatte d'être, l est hors de question que je me promène en burn-out.
Surtout qu'il ne faut pas faire suer le burn out...
Supprimer"Ce qui me préoccupe, c'est qu'après cette loi, les Françaises et les Français vivent mieux.".
RépondreSupprimerPréférence nationale ?
Macron serait, si je puis dire, un sous-marin de Marine ?
SupprimerEt dire que son épouse est professeur de français, motif de divorce des phrases aussi mal charpentées...et on nous le vend comme l'assistant de Paul Ricoeur, Normal Sup, Ena, Sciences-Po et autres...
RépondreSupprimerAh, parce que vous vous imaginez que les professeurs de français d'aujourd'hui maîtrisent la langue qu'ils sont payés (mal, heureusement) pour enseigner ?
SupprimerOui, c'est amusant, hein, cette croyance persistante : les professeurs de français connaîtraient le français… Et pourquoi pas des musiciens qui connaîtraient la musique, pendant qu'on y est !
SupprimerDe toutes façons, les énarques gauchistes de chez Rothschild (connu dans le milieu financier comme étant la réserve des banquiers gauchisant de la gauche caviar, adepte du capitalisme de connivence et ayant le libéralisme en horreur) ne savent pas parler correctement.
RépondreSupprimerNéanmoins, Rothschild a aussi engendré Pompidou. Il est vrai que ça commence à dater…
SupprimerCertes, mais Pompidou cumulait les avantages sur les cuistres actuels. Il était auvergnat, ce qui, si j'en crois un adage qui a cours chez nous, consitue un plus car la France, c'est l'Auvergne avec quelque chose autour. Et puis c'était un agrégé de Lettres, à une époque où l'on ne se piquait pas de bousculer les règles de notrelangue au prétexte qu'elles sont oppressives et brident la créativité révolutionnaire des jeunes trous du cul. Et puis un politicien qui a publié la plus belle des anthologies de la poésie française ne saurait être mauvais.
SupprimerDes "banquiers gauchisant de la gauche caviar, adepte du capitalisme de connivence et ayant le libéralisme en horreur"?
SupprimerDes gens comme j'aime: compliqués, malins et faux-jetons, mais avec un fond de déontologie professionnelle, juste ce qu'il faut pour cacher leurs dents de requin.
Faut absolument que je me trouve une place chez Rothschild!
Rothschild a aussi engendré Henri Emmanuelli , qui y était directeur adjoint .
SupprimerIl l'a très mal exprimé certes, j'espère d'ailleurs que sa loi sera meilleure que son écriture, mais si j'ai bien compris l'esprit il a bien voulu dire que "sa préoccupation est de faire en sorte qu'après cette loi, les Français et les Françaises vivent mieux". Du reste nous l'avons tous compris ainsi, mais il est vrai qu'un ministre devrait s'exprimer d'une façon plus soutenue sinon qu'il se taise!
RépondreSupprimerJe vous résume : sa loi est mal exprimée, mal écrite, du coup il a dit le contraire de ce qu'il aurait dû dire, mais "nous l'avons tous compris".
SupprimerEh bien, pas moi ! J'ai trouvé sa phraséologie inacceptable. Cette désinvolture en dit long sur le respect qu'il a pour les gens qui l'écoutent.
Je ne pense pas qu'il s'agisse, en l'espèce, d'un manque de respect, mais d'une incompétence notoire en matière de communication. Mais ils sont nombreux ainsi. Regardez F. Hollande ce matin étriqué dans son petit manteau ridicule (il ne porte pas de veste en dessous car ça le boudine), à l'accueil du "dernier otage français" écoutez son lamentable commentaire.
SupprimerAutant de fautes dans une phrase si brève, sans même parler du fond de ce que nous prépare cet honnête homme, c'est une forme de boulimie ! On le dit gros travailleur : nous voyons cela...
RépondreSupprimerPlutôt un travailleu!r gros
Supprimer"La syntaxe n'est pas ce qui me preoccupe. Ma prof de francais, je la baise." E.M.
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