Je suis tombé hier sur ce rapide portrait d'un homme politique de premier plan, exécuté par un journaliste connu. Ce sera la devinette du jour, bien qu'on ne soit pas dimanche. J'ai supprimé quelques mots (signalés entre crochets), qui constituaient des pistes un peu trop voyantes. Donc, voici :
« XX était ainsi le premier homme politique que j'eusse sérieusement détesté, dont j'eusse réclamé l'assassinat comme une mesure de salut public. Il figurait pour nous la démocratie dans son débraillé le plus sordide, dans ses chimères les plus niaises, dans sa vulgaire ignorance de l'histoire et des réalités humaines. Retors, doué d'une méprisable habileté pour se maintenir et évoluer dans le bourbier du Parlement, il était cornard dès qu'il s'attablait avec l'étranger pour défendre devant lui les intérêts de la France. Il mettait à l'encan les fruits les plus légitimes de nos terribles sacrifices […], pour nous offrir en échange de risibles parchemins. Il traînait avec lui les plus grotesques et haïssables bonshommes d'un régime manifestement putride […]. »
Rien que pour fausser le jeu
RépondreSupprimerje dirais Jacques CHIRAC
J'avais trouvé l'homme politique! Hourra! Google me l'a confirmé. Je n'aurais pas trouvé le journaliste.
RépondreSupprimerClémenceau disait aussi du premier: "Il est capable de mentir même quand c'est inutile"
Clémenceau descendu en flèche par Maurras? Je n'ai pas googlé !
RépondreSupprimerSans chercher, je dirais qu'il s'agit d'un homme politique exerçant dans les années 1920-1930.
RépondreSupprimer(subjonctif imparfait, cornard, terribles sacrifices (guerre de 14-18 ?), "débraillé sordide" (comme dirait Renaud Camus qui n'est pas de son siècle), et"bourbier du Parlement", c'est très troisième république.
Le texte est de Léon Daudet ?
François Mitterrand
RépondreSupprimerIl s'agit de Lucien Rebatet, au sujet d'Aristide Briand. Troublantes ressemblances avec des personnages actuels, non ?
RépondreSupprimerPeut-être Aristide Briand, un des meilleurs hommes politiques de la IIIè, sauf pour les affidés de l'extrême droite.
RépondreSupprimerAristide
Gloire à ceux qui n'ont pas triché en s'en remettant à Google ! Parmi ceux-là, c'est Suzanne qui s'est approchée au plus près de la bonne réponse. C'était bien Briand vu par Rebatet.
RépondreSupprimer(Deux commentaires sont partis à la trappe – M. Arié et un autre –, sans que je sache comment faire pour les récupérer. Mais enfin, ils faisaient partie des vulgaires tricheurs…)
Les tricheurs sont ceux qui trouvent grâce à google et font ensuite semblant de deviner ( "je dirais dans les années 30...Jaurès ? Non, plutôt Briand...Et ce langage si violent, parlant d'assassinat...Céline? ou Rebatet, pourquoi pas ?")
SupprimerC'est amusant, ce que vous dites là : il y a deux heures, mâchonnant mon sandwich, je me disais que, peut-être, Suzanne était juste un escroc plus habile que les autres, ayant pris soin de faire semblant de, etc.
SupprimerJe proteste vigoureusement. Je m'insurge, même. Je n'ai pas donné la bonne réponse, d'ailleurs, je n'ai jamais vraiment lu Rebatet (à part sur le Net, des extraits à partir de liens conseillés)
SupprimerJ'ai pensé à Daudet, mais j'aurais pu dire Goncourt. L'allusion à la première guerre mondiale est presque manifeste, jamais on ne parle de la deuxième en ces termes, et il ne me semble pas qu'on évoque "de terribles sacrifices" pour les guerres avec les Prussiens. Le vocabulaire et le style sont datés, aussi. Voilà pour l'époque. Et comme Didier chérit Daudet et les frères Goncourt... il y avait une chance que ce fut un de leurs écrits. Mais ce n'était pas d'eux. Je ne vois pas en quoi j'aurais triché pour donner une mauvaise réponse !( non mais !)
Escroquesse !
SupprimerÇa ressemble tellement à du Rebatet que ça doit sûrement en être !
RépondreSupprimerC'en est.
SupprimerEuh...Jaurès dans les années 20-30, pas terrible...
SupprimerUn tricheur qui s'abstient de répondre ne peut pas être considéré comme un vrai tricheur. Désolé (comme dirait Duga).
SupprimerJaurès, un grand précurseur. Il a su avant tout le monde que les terrasses des troquets étaient des lieux dangereux.
SupprimerOui, je sors...
Salutations d'un vulgaire tricheur! ;-)
RépondreSupprimerAh oui, c'était bien vous, l'autre mauvais larron !
SupprimerBien, le "putride".
RépondreSupprimerPlus littéraire et olfactif que le moderne et dévalué "nauséabond".
Il faut remettre "putride" à l'honneur dès maintenant ! On pourrait le réserver à tout ce qui relèverait de près ou de loin du progressisme. Comme ça, les choses seraient bien claires : il y aurait d'un côté les nauséabonds, de l'autre les putrides. Et, au milieu, bien gardées comme il se doit, les vaches qui sentent le crottin.
SupprimerEt les chevals qui sentiraient la bouse...
SupprimerA mon avis c'est du Rebatet, à propos sans doute d'Aristide Briand. Mais je n'en mettrais pas ma main au feu, ce n'est qu'une intuition due à ma grande culture.
RépondreSupprimerTricheur !
SupprimerLes politiques restent les mêmes, mais les journalistes qu'ils ont bien changé...mon dieu.. pas un écrirait cela aujourd'hui, pas le talent et surtout ils sont très serviles...Franchement quel est le dernier journaliste à avoir "exécuté" un politique...
RépondreSupprimerIl a dû y en avoir quelques-uns, à l'époque de l'antisarkozysme viral. Mais, évidemment, sans le talent de Rebatet ou de Daudet.
SupprimerIl y a quand même Valérie Trierweiler : talent, je ne sais pas (pas lu), mais impact,sûrement.
SupprimerL'impact de Trierweiler en tant que journaliste est absolument nul. Seul son petit torchon d'alcôve a eu du succès.
SupprimerPour le talent, la lucidité et l'humour, un secrétaire du Quai d'Orsay peut suffire, un Philippe Berthelot, par exemple:
RépondreSupprimerPoincaré, il sait tout mais il ne comprend rien
Briand, il ne sait rien mais il comprend tout.
Voilà pour Briand, et c'est peut-être ça au fond la politique!
En tout cas le haineux Rebatet est d'un balourd à côté avec son jugement et a si peu l'esprit "français".
Aristide
Sa Suffisance Berthelot…
SupprimerEntre la suffisance de Berthelot et l'ignominie antisémite de Rebatet,le choix est vite fait.
SupprimerHenri Lheritier
Même avec une grande agilité conceptuelle, je vois mal comment et dans quelles circonstances on pourrait être amené à faire un choix entre un diplomate suffisant et un journaliste antisémite.
SupprimerComme si je vous demandais de choisir entre un cassoulet et un polo Lacoste.
oui, c'est toujours votre discours, vous êtes toujours horrifié par la pensée de gauche même si elle a une forme et jamais par la pensée d'extrême droite, même la plus immonde, au prétexte qu'elle a une forme.
SupprimerAristide
Pensée de gauche ? L'oxymore est charmant, mais repose sur un paradoxe. Même si la gauche existait elle n'aurait pas de pensée.
SupprimerC.Monge
De Briand, Daudet disait : "il est un « voyou de passage », une « fille publique, avec ses ruses, sa veulerie, son ignorance, sa sentimentalité banale et son souple avachissement » "(Wikipedia")
RépondreSupprimer... et on parle de climat délétère et de sous-entendus nauséabonds pour des petits trois fois rien de campagne électorale, chez nous,en ce moment !
Je n'arrête pas de le dire ! Et encore, on ne dit rien des attaques sous la ceinture, très fréquentes alors.
SupprimerEt pour quelques injures de plus...
Supprimer– Pucelle dans un bordel.
Georges Clemenceau disait de Jules Jeannerey : « Jeannerey, dans la politique, c'est une pucelle dans un bordel. »
– Pouffiasse.
Injure lancée par Henri Jeanson à Marthe Richard.
– Loque.
Injure adressée dans "Les Décombres" par Lucien Rebatet à l'ancien président du Conseil Édouard Daladier.
– Fœtus.
Injure utilisée à l'intention de Léon Blum par le journaliste Pierre Bonardi (1887–1964).
– Cul.
Pour Albert Paraz, l'écrivain Jean-Paul Sartre est un « cul breneux ».
– Charlotte Corday de la merde.
Appellation utilisée par Léon Daudet à l'intention de Germaine Berton, qui avait assassiné Marius Plateaux, l'un des dirigeant de l'Action française.
– Charogne.
Dans "Les Décombres", Lucien Rebatet la reprit à l'adresse du ministre Georges Mandel (1885-1944).
– Jument palestinienne.
Injure adressée par Pierre Gaxotte à Léon Blum.
– Jean Bart de la bouillabaisse.
Définition donnée par l'académicien Abel Bonnard de l'amiral Darlan, après que ce dernier eut rallié la cause des Alliés.
– Joseph Prudhomme de la Franc-Maçonnerie.
Définition donnée par Jean Galtier-Boissière de Paul Ramadier (1888-1961).
– Purulure de merde.
Injure adressée par Louis-Ferdinand Céline à Jean-Paul Sartre.
– Puriputain binoclard.
Injure lancée par Henri Jeanson à Jean-Marcel Jeanneney.
– Régicide à coiffure de pitre.
Définition du polémiste Henri Rochefort par Jules Vallès dans son livre "L'Insurgé".
– Salaison des juifs.
Injure adressée par Louis-Ferdinand Céline au président de la République Raymond Poincaré.
– Cacatilina.
Surnom donné dans "L'Action française" par Léon Daudet au ministre de l'Intérieur Eugène Frot, l'homme du 6 février 1934.
– Tête de mort sculptée dans un calcul biliaire.
Injure restée célèbre que Léon Daudet lança un jour à Georges Clemenceau.
...
Le Crapouillot, Dictionnaire des injures politiques. Nouvelle Série – N° 45. Hiver 1977.
On ne s'en lasse pas.
J'aurais dit Hollande mais les journalistes de nos jours ne critiquent plus les hommes de pouvoir, ils les encensent donc j'aurais eu tout faux.
RépondreSupprimerCe jeu ne m'a pas simplement permis de me vautrer lamentablement (quoiqu'en toute honnêteté) il m'aura donné l'occasion de découvrir Rebatet et ses Décombres dont j'ai peine à me détacher depuis quelques heures.
RépondreSupprimerExcellente lecture… mais ne vous en vantez pas trop.
SupprimerFinalement, je suis le seul à ne pas avoir triché, attendant avec impatience le réponde de l'adorable taulier.
RépondreSupprimerJ'en déduis que la photo sépia dans Google image n'a rien donné...
SupprimerAlphonse Mikey
Ce ressemble tellement à tous les hommes politiques français depuis 30 ans que je n'aurais jamais trouvé....
RépondreSupprimerPhrase pour phrase, j'en ai trouvé une qu'elle est trop bonne dans mon journal, que je suis heureuse de recycler ici pour tous ceux de droite qui s'apprêteraient à voter à gauche, à la prochaine présidentielle. Ah,! j'oubliais, elle est de Malraux :
RépondreSupprimer"Prenez un archevêque, (Barbarin, si tu me lis) ajoutez le vénérable de la loge, (Collomb, si tu me lis) retranchez un plombier, multipliez par une maîtresse de maison close, et agitez : vous aurez un député apparenté."
Cette citation de Malraux (que lui attribue le livre "Les Présidents de la République pour les nuls", sans la moindre référence) me semble à l'évidence apocryphe.
SupprimerJ'allais le dire…
SupprimerDans le genre apocryphe il y a encore pire : le tristement célèbre « Le XXIème siècle (variante : le troisième millénaire) sera spirituel (variante : sera religieux) ou ne sera pas ». Je me souviens avoir entendu Malraux, il y a bien longtemps, déclarer lui-même sur France-Culture qu’il n’avait jamais écrit ni prononcé cette phrase. Et en effet on l’imagine mal proférer une telle ânerie.
SupprimerAlain
Bon d'accord, la phrase est "apocryphe" ! Mais n'en déplaise aux rabat-joie, elle va reprendre des couleurs aux prochaines élections législatives. J'en connais, même ici, qui s'en lèchent sûrement déjà les babines !
RépondreSupprimerJ'étais loin du compte. Je pensais que c'était un article de Plenel au sujet d'Estrosi.
RépondreSupprimerBon, vous avez consacré des billets à : Rebatet, Céline, Morand, Brasillach, Charonne, Léon Daudet (tiens, il manque Maurras, ou alors je l'ai loupé) : quel que soit leur talent, vous voyez bien quel est leur point commun (que vous ne partagez d'ailleurs pas)...Vous n'avez rien d'autre en magasin ?
RépondreSupprimerMon cher, vous êtes d'une réjouissante mauvaise foi ! Cliquez sur le libellé “auteur de vue” et vous verrez défiler un nombre finalement assez coquet d'écrivains, au sein desquels ceux que vous citez ne forment qu'une très faible minorité.
SupprimerSinon, pour Maurras :
Supprimerhttp://didiergouxbis.blogspot.fr/2014/02/qui-es-tu-charles-maurras-1868-1952.html
Ou encore :
http://didiergouxbis.blogspot.fr/2014/02/qui-es-tu-charles-maurras-1868-1952.html
(Votre punition consistera à établir les liens que j'ai eu la flemme de faire…)
SupprimerJe m'aperçois que j'ai donné deux fois le même lien. Voici le second :
Supprimerhttp://didiergouxbis.blogspot.fr/2014/02/le-maurrassisme-et-le-mot-racisme.html