jeudi 5 octobre 2017

Un nouveau billet, disent-ils…


Des voix commencent donc à s'élever, ci et là, pour protester contre la léthargie de ce blog, ou plutôt contre celle de son animateur qui, d'après eux, n'animerait plus grand-chose. D'aucuns vont jusqu'à l'ironie, annonçant le moment proche où ne se succèderont ici que de mornes dimanches Dávila, qui ne seront plus séparés par rien les uns des autres. Je reconnais le bien-fondé de la moquerie, sinon celui de l'alarme. Mais enfin, de quoi voudrait-on que je parlasse, moi que plus rien ou presque n'intéresse de ce monde, et qui, par conséquent, emplis mes journées de pages imprimées et de rien d'autre ? J'ai admis, une bonne fois, que le monde aimable que j'ai connu (aimable surtout en ceci qu'il ne cherchait pas à le paraître, ni n'enduisait ses conflits et ses heurts de guimauve afin de les rendre désirables aux enfants), j'ai admis qu'il était entré dans une irréversible agonie : voudrait-on que je me penchasse sur les modalités de celle-ci ? que j'en scrutasse les petits progrès quotidiens ? que je tinsse à jour la feuille de température du cadavre promis ? Merci bien ! je ne tiens pas à me faire le chroniqueur de cette euthanasie : c'est déjà bien assez d'en avoir pris mon parti, sans perdre pour cela ma légendaire bonne humeur ni ce petit ton moqueur et mutin qui me va si bien. Je suis rentré dans mes livres et ne compte plus en sortir ; sinon les pieds devant.

24 commentaires:

  1. " Mais enfin, de quoi voudrait-on que je parlasse, moi que plus rien ou presque n'intéresse de ce monde"

    "Avec qui n'est pas un peu lassé de tout, il ne vaut pas la peine de dialoguer" ( Dávila : vous connaissez ?)

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  2. Evidemment on se sent obligé de commenter...
    Heureusement j'ai reconnu en un éclair (Blitzkrieg, humour) la photo de couverture de l'ouvrage de Virginie B Bibliothèque : osez le macramé préface de Jacques Etienne. Oui, entre bricoleurs on se serre les coudes.
    De mauvaises langues complotistes prétendent que ce serait la bibliothèque d'un certain Goux après la visite inopinée d'une certaine Alexandra qui aurait par ailleurs tagué un de pondu, dix de retrouvés sur le poulailler...?

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    1. Et, comme on peut le voir sur la photo, depuis cette attaque “ennoblissante”, j'ai une certaine tendance à prendre le melon.

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    2. Agis au mieux, mortel, en tournant tes pensées
      Vers des objets mortels.

      Antiphane

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  3. Dieu soit loué, les affaires reprennent !

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  4. M'enfin Didier, ce n'est pas parce que plus rien n'est aimable qu'on va s'arrêter de vivre et de parler.
    Et à moins que vous ayiez fait voeu de mutisme, il y a toujours quelque chose à dire et à argumenter entre gens de bonne et même de mauvaise compagnie ! ;)

    Et vous avez pensé à ce qu'on va faire nous, quand pour passer un moment on se disait " et si j'allais chez Goux..." et qu'on se retrouvera Gros-Jean comme devant, devant votre porte fermée ?

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  5. Vos billets sont peut-être rares, mais tellement bien écrits, qu'ils en feraient pâlir d'envie bien des professeurs de français d'aujourd'hui.
    J'apprécie particulièrement (au-delà du fond), l'emploi du subjonctif imparfait si peu usité de nos jours.
    Sinon, bien d’accord avec vous, sur la lassitude à commenter la lente descente aux enfers de notre civilisation occidentale.
    Sur ce, Monsieur Goux, je vous souhaite le bonsoir.

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  6. Qui sont ces personnes sur la photo ? des pillards lettrés ?

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    1. Non, des lecteurs. (Mais, après tout, c'est peut-être la même chose.)

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  7. Ça me rappelle un extrait du journal de Cioran. Un vieux misanthrope avait décrété qu'il ne recevrait plus personne. Sa femme par charité allait de temps en temps appuyer sur la sonnette pour lui donner le plaisir de refuser une visite.

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    1. Impossible ici : la sonnette étant au portail, face à la porte-fenêtre du salon, je verrais tout de suite que c'est elle…

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  8. Cretinus Alpestris6 octobre 2017 à 08:21

    Dans un monde à l'agonie où l'on apprend, de plus en plus stoïquement, que l'avance d'un 19 tonnes peut être freinée par des lambeaux de chair coincés dans ses essieux ou qu'un enfant de trois mois a été sodomisé par son géniteur, la dernière et ultime surprise qui nous retournerait les tripes serait d'être informé qu'il allât mieux.

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  9. Certains voudraient que vous parliez d'autre chose quand d'autres auraient voulu que vous continuassiez à les faire profiter de vos lectures et votre humour.
    Les temps ne sont plus à la concorde (O).

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  10. Depuis quand on a besoin de s'intéresser à quelque chose pour faire des billets de blog ?

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  11. Vous avez fait de cet endroit un havre exquis, un hôtel intemporel où l'on vient se livrer à d'improbables échanges et d'où parfois, surgissent quelques virtuosités.
    Sous votre bienveillante et joviale hospitalité quelques mécanismes se délient qui sont d'ordinaire bien plus rouillés...

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  12. S'il en est qui indiscutablement attendent que vous leur balanciez le titre du dernier livre dans lequel vous avez mis le nez, d'autres attendent vos billets pour entendre parler de tout, de rien et surtout de vous, sur "ce petit ton moqueur" incomparable qui vous caractérise.
    Voilà maintenant des années que vous traînez après vous, leurs "cœurs ensorcelés". Alors, acceptez de sortir de vos livres, juste le temps pour qu'ils soient persuadés qu'ils existent aussi un peu, pour vous.

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  13. Ben oui, enfin. Ça sert à quoi que Didier Goux il se décarcasse ?

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  14. Mon Cher, si pointer le nez au dehors de vos livres vous-tente, voici un lien qui, je n'en doute pas, fera votre bonheur https://blogs.futura-sciences.com/luminet/2016/10/22/eclipses-intellectuelles/
    Pardon c'est ici


    Amitiés à vous deux et à la basse-cour

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  15. Attention à ne pas confondre sa mort individuelle qui approche avec la mort du monde qu'on a connu, auquel on était habitué, mais qui, lui, sera remplacé par un autre...
    Je suis sûr qu'au baptême de Clovis, des Français (qui ne s'appelaient pas encore comme ça, forcément...Mettons des gallo-romains) ont dû écrire sur leur blog : " Le monde est fini, les barbares ont pris le pouvoir !".

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  16. A chaque pleine lune vous êtes grognon, dites donc !

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    1. La pleine lune, voilà une explication à beaucoup de choses...

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    2. Avec un tel don d'ubiquité, vous avez loupé une belle carrière de détective, voire de magicien...

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.