Quelques jours avec moi. Excellent film, comme presque toujours chez Claude Sautet, cinéaste que j'aime de plus en plus, en raison de la patine qu'il prend, au fil des décennies. Il a une telle capacité à saisir les petits pas de danse du réel que, avec le temps, ses films finissent par acquérir une sorte d'étrange exotisme, que l'on pourrait appeler un exotisme familier. C'est, dans mon cas, particulièrement vrai pour les grands films des années 70 – Les Choses de la vie, Vincent, François, Paul et les autres, etc. – qui me happent avec une force accrue à chaque vision. Parce que ce n'est ni l'intrigue ni les personnages qui agissent alors, mais l'époque elle-même – cette époque de ma jeunesse, que personne n'arrive comme Sautet à rendre dans toute sa simple et banale vérité.
Je n'avais jamais vu celui de ce soir, qui date de 1987. On est sans doute une ou deux marches plus bas que ceux que je viens de citer, mais cela reste néanmoins un excellent film. Jean-Pierre Marielle y joue un rôle difficile, dans la mesure où son personnage, du début à la fin, n'énonce jamais rien d'autre que des lieux communs, mais avec une réelle force de conviction : on le voit penser ses clichés. Daniel Auteuil est impressionnant d'opacité transparente, si l'on veut bien me pardonner l'oxymore : un taiseux cadenassé en lui-même, mais qui, dans le même temps, s'offre avec une simplicité désarmante.
Et puis, il y a la lumineuse Sandrine Bonnaire de ces années-là, trois ou quatre ans seulement après le merveilleux À nos amours de Pialat : un sourire d'enfant monté sur un corps d'une absolue plénitude de chair. Je crois que je rechignerais à accorder mon entière confiance à un homme capable de ne pas tomber amoureux de cette Sandrine de 20 ans. Elle, de dos, à la proue du bateau s'éloignant paresseusement vers le large, avec le Cold song de Purcell... Le cul de Bonnaire et sa robe légère : la possibilité d'une île.
Je n'avais jamais vu celui de ce soir, qui date de 1987. On est sans doute une ou deux marches plus bas que ceux que je viens de citer, mais cela reste néanmoins un excellent film. Jean-Pierre Marielle y joue un rôle difficile, dans la mesure où son personnage, du début à la fin, n'énonce jamais rien d'autre que des lieux communs, mais avec une réelle force de conviction : on le voit penser ses clichés. Daniel Auteuil est impressionnant d'opacité transparente, si l'on veut bien me pardonner l'oxymore : un taiseux cadenassé en lui-même, mais qui, dans le même temps, s'offre avec une simplicité désarmante.
Et puis, il y a la lumineuse Sandrine Bonnaire de ces années-là, trois ou quatre ans seulement après le merveilleux À nos amours de Pialat : un sourire d'enfant monté sur un corps d'une absolue plénitude de chair. Je crois que je rechignerais à accorder mon entière confiance à un homme capable de ne pas tomber amoureux de cette Sandrine de 20 ans. Elle, de dos, à la proue du bateau s'éloignant paresseusement vers le large, avec le Cold song de Purcell... Le cul de Bonnaire et sa robe légère : la possibilité d'une île.
Ah la la... Pourquoi je réponds ou commente ce billet...? Le cinéma français est vraiment un art (si art il y a) qui me fait suer. Et leurs acteurs... Autant j'aime regarder de temps à autres un Jouvet, ou "Goupil main rouge" ou alors un de Funés, mais tout ces films 80, 90, pire 2000 etc... bouh... j'ai du mal.
RépondreSupprimerCeci dit je peux avoir tort et Pialat et forcément quelqu'un à regarder. Mais ces acteurs... Depardieu, mouais si on veut... mais Bonnaire ! Aie ! Et Sautet... Bon disons que je préfère la lecture e son imaginaire... son désir, à la Girard.
Voulez qu'vous dise ? Vous êtes un gros snob, voilà !
RépondreSupprimerGros peut-être... quoique après la carbonnade flamande de ce midi, c'est possible... mais snob, je crois pas. Franchement, je m'emmerde devant un écran. Et Dieu sait si je regarde. Pas souvent, mais donc je choisis. Et je suis souvent resté sur ma faim. Les amerlocs m'emportent plus.
RépondreSupprimerEt puis en fait vous avez raison. Tiens je suis snob. Et énorme. Et tant mieux. Et je m'enfermerais dans D'Aurevilly, Baudelaire et Proust. Un vrai dandy. Et crac....
Chabrol aurait aimé faire ce film. Quoiqu'il fut, dans son œil, différent. Une autre époque. bon film, ça oui ...
RépondreSupprimerAh Claude Sautet, oui, évidemment !
RépondreSupprimerDes pluies d'abat sans pudeur, des "gens" qui se réfugient dans un café-aquarium avec la boisson en guise d'hameçon, des tabagies formidables et, souvent, des regards qui se perdent dans le vide... Bref, le cinéma de Sautet est tout à la fois sec et mouillé. Une réussite. Comme si le cinéaste avait réussi à capter une France d'avant son affadissement, d'avant sa déliquescence, à filmer les Trente Glorieuses pas dupes pour un sou...
Aujourd'hui, de rares croupiers (croupions) - Houellebecq par exemple ? en tout cas, bravo pour votre titre... - nous préviennent pour la énième fois (la dernière ?) : "Rien ne va plus, faites votre "je"." Ils ont raison. Et pendant ce temps-là, comme on disait dans les films muets, on est passé de la callipyge Bonnaire - quel nom ! - aux seins d'Emmanuelle Béart en couverture de Elle... Sans commentaire.
Clotaire : pour Proust et Baudelaire, il va vous falloir partager...
RépondreSupprimerChristophe : vous avez raison, il y a des pluies superbes, chez Sautet. Et les scènes de bistrots, bien sûr...
Ca fait du bien de vous voir aimer un film qui a moins de 30 ans ...
RépondreSupprimerAu contraire de vous, je trouve que "quelques jours avec moi" est le meilleur film de Sautet, celui de la rupture, du décalage, celui de l'amère absurdité des "relations sociales". Ces films d'auparavant, (bien que je me reconnaisse dans la même époque que vous), ont vieilli, ils sont pour moi une peinture familière et sépia.
Vous avez raison, bien sûr, pour Bonnaire.
(et Auteuil est un grand acteur)
Audine : je reste très attaché aux films que j'ai cité, justement pour leur côté sépia. C'est davantage sentimental que cinéphilique...
RépondreSupprimerElle aurait pas un peu grossi du cul ?
RépondreSupprimervous voyez, z'avez fini par trouver un truc bien dans les années 80.
RépondreSupprimerNicolas : non, au contraire : elle était beaucoup plus (gi)ronde lorsqu'elle était jeune. Su la photo que j'ai utilisée, elle doit avoir 17 ans.
RépondreSupprimerMère Castor : ben oui, finalement...
Je n'avais jamais vu celui de ce soir, qui date de 1987.
RépondreSupprimerQu'est-ce que l'on fume dans ce film N.de D.!!!
Sinon oui: Sandrine B. est disgracieusement charmante.
Trouver cette connasse de Bonnaire charmante, c'est un peu comme trouver qu'Hélène Grimaud écrit bien.
RépondreSupprimerFredi Maque : c'est encore plus frappant dans les films des années 70, la clope omniprésente.
RépondreSupprimerGeorges : ah ? Vous n'aimez pas la Bonnaire ?
Bonoche et Binaire, ce sont mes deux bêtes noires. J'avais aimé À mes amours quand j'étais jeune et con, mais je n'ai aucune envie de le revoir. Ces deux-là auraient bien fait de rester caissières de Monoprix.
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec Georges! J'ajoute que Deneuve devrait être depuis longtemps, non dans le cimetière des éléphants (qui ne méritent pas ça) mais en maison de retraite non médicalisée!
RépondreSupprimerElle, de dos, à la proue du bateau s'éloignant paresseusement vers le large, avec le Cold song de Purcell...
RépondreSupprimerC'est dans "King Arthur"?
J'adore King Arthur, surtout la version qu'en donne ce chef anglais dont j'ai oublié le nom.
Ah ben oui c'est dans King Arthur...
RépondreSupprimerSuffisait de cliquer sur votre lien. Quel ballot je fais.
John Eliot Gardiner.
RépondreSupprimerVoilà. Je fais les questions et les réponses: ça va plus vite.
Ceci dit et pour finir, le cul de Sandrine B. ferait effectivement une île agréable où se reposer.
RépondreSupprimerN'en déplaise à Georges l'irrévérencieux.
Georges & Orage : nous sommes entièrement d'accord pour Binoche et Deneuve, MAIS PAS pour la Bonnaire (celle de 20 ans, je précise) !
RépondreSupprimerIrrévérencieux ??? Ça alors ! On n'a pas le droit de trouver qu'il y a des culs mille fois plus beaux ? C'est la Sainte Vierge, votre Binaire cendrée ?
RépondreSupprimerCelle de vingt ans, celle de vingt ans… N'empêche : voilà ce qu'elle est devenue, hein ! Cette pimbèche prétentieuse qui se prend pour une intello (ah, ils vont bien ensemble, avec le Depardon, tiens !), qui n'est ni agréable à regarder ni agréable à entendre (cette voix, Mon Dieu !), et qui, surtout, plaît à toutes les morues enfarinées du coccyx que j'ai rencontrées.
RépondreSupprimerTypiquement le genre de nana dont, malgré le charme des seize ans, on sent bien tout de suite quelle encombrante affaire elle va devenir.
Vite, trouvez-moi Cecilia Bartoli : il faut absolument calmer Georges !
RépondreSupprimerHé ho ! Cinq minutes.
RépondreSupprimerAh, Cécilia ! Voilà une femme qu'on a envie d'accompagner.
RépondreSupprimerOuf ! Merci, Nicolas...
RépondreSupprimerquelle encombrante affaire elle va devenir.
RépondreSupprimerComme c'est élégamment dit...
De quel privilège exorbitant se prévaut ce Nicolas pour pouvoir mettre des liens sur ce blog.
RépondreSupprimerPerso je m'y suis toujours cassé les dents.
Fredi,
RépondreSupprimerTout est expliqué ici.
Fredi,
RépondreSupprimerJ'ai un peu été rapide, seules les deux lignes commençant par "par exemple" vous intéressent.
par exemple
RépondreSupprimerMerci!!
RépondreSupprimerDe rien ! J'aime aider les gens à polluer les commentaires chez Didier.
RépondreSupprimerGeorges, vous partez du cul de Sandrine pour déboucher sur sa voix. C'est très bien vu, si je puis dire.
RépondreSupprimerCher Didier Goux vous me foutez le blues avec vos évocations des années 70, moi aussi j'ai la nostalgie de ces années synonymes
RépondreSupprimerde joie de vivre et peut être de jeunesse? Quand à Sandrine Bonnaire , je suis tout à fait d'accord avec vous , mais étant Breton je vous laisse l'ile,quant à moi...
Trepel : mais c'est une nostalgie très ambivalente, non ? En tout cas, chez moi...
RépondreSupprimerJe débouche sur sa voix ? Non, je débouche une bouteille.
RépondreSupprimeravez vous vu "la Joueuse" ? Sandrine B. y arrive sur son île :)
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