
Il en reste le journal de décembre – mais plus pour très longtemps…
Voici ce qu'on peut découvrir entre autres perles, ce matin, chez mes indétrônables Ruminants :
Les gens de mon âge se plaignent communément que le temps aille trop vite ; ils se lamentent de ce qu'il accélère sa course à mesure qu'il leur en reste moins. De toute façon, les gens de mon âge, vous l'aurez noté jeunes gens, se plaignent constamment et de tout, depuis la qualité décroissante du saucisson de montagne jusqu'au nombre d'Arabes vivant dans leur rue de merde – ils sont comme ça. Néanmoins, foin de ces incises, leur principal sujet de chialage, c'est le temps qui s'enfuit sans m'en apercevoir. Il existe pourtant un moyen simple et terriblement efficace de faire passer aux jours toute velléité de fuite, ou au moins d'alentir celle-ci jusqu'à une illusion presque parfaite de gel total.Pour connaître l'origine, les symptômes et les éventuels traitements de cet inquiétant désordre mental, vous êtes invités à vous rendre sans plus tarder à la clinique du docteur dxdiag – qui ferait vient de se choisir un pseudonyme prononçable, mais c'est une autre affaire.
C'était pour ce matin, pas la moindre place pour le jeu du doute. Après un rapide tour de mes blogo-étables habituelles, sous le titre choisi depuis plusieurs semaines déjà et à dix heures et demie tapantes j'aurais dû écrire le premier mot de la première phrase du premier chapitre. J'aurais dû…
« En 1973 la Communauté européenne contribua à créer un nouveau peuple et un nouveau nationalisme inexistant jusque-là : le palestinisme. Jusqu'en 1973 les Arabes de Palestine se reconnaissaient d'abord comme Arabes dans la Palestine sous mandat britannique puis Jordaniens depuis l'occupation par la Transjordanie de la Judée et Samarie en 1949. (…) La mention d'une spécificité arabo-palestinienne, toujours récusée jusque-là par les nationalistes arabes, survint dans les années 1967-1970 quand la Communauté européenne menée par la France et l'Allemagne s'allia à la Ligue arabe contre Israël par des accords officieux appelés Dialogue Euro-Arabe. Cette démarche ne visait pas à résoudre le conflit israélo-arabe, mais au contraire à le maintenir par la création artificielle d'un peuple qui loin de s'intégrer à la Jordanie-Palestine se vouerait à la destruction d'Israël. (…) La solution consistait à agrandi la Jordanie-Palestine et à procéder à un échange de populations, mais cette formule aurait conduit à la paix avec Israël alors que l'Europe adoptait la formule jihadiste de la paix sans Israël. »
Le 21 janvier est depuis 218 ans un jour funeste. Plus exactement, c'est un jour triste parce qu'il lui arriva d'être funeste voilà 218 ans. Il se trouve encore aujourd'hui quelques décérébrés à cocarde pour se réjouir de l'idée que, sur la future place de la Concorde, à 10 h 22, tombait la tête du roi Louis XVI dans le panier de la guillotine. C'est que cette tête, en chutant, leur a fait perdre l'esprit, et durablement.
C'est une question que je me suis plusieurs fois posée, et que Balmeyer, en commentaire chez Suzanne, m'a remise en mémoire : comment les responsables de castings – au cinéma notamment – se débrouillent-ils pour obtenir les comédiens qu'ils désirent sans heurter la sensibilité de qui que ce soit, sachant que heurter une sensibilité est à notre époque l'un des innombrables péchés capitaux ? Par exemple, si tel film comporte un personnage d'adolescente laide, obèse et imbaisable, comment rédige-t-on l'annonce, si annonce il y a bien ? Ou bien quel parent présenterait sa progéniture à un casting réclamant un enfant mâle de neuf ans à l'air profondément stupide ? Enfin, vous voyez le problème : si quelqu'un a des lumières à ce sujet, je suis preneur.
On devrait désormais obliger tous les collabos à se munir de gongs portatifs et à les faire résonner, tel le Philippulus d'Hergé, dès qu'ils ouvrent la bouche : cela ferait un peu de bruit, mais au moins le bon peuple les repérerait plus facilement. Par exemple, ceux-ci :
La semaine dernière, dans Le Parisien.fr, on pouvait apprendre cette excellente nouvelle :
Je ne sais plus quel député collabo (était-ce même un député, du reste ? Collabo je suis sûr, mais député ? Enfin bref…) proposait benoîtement, il y a quelque temps, d'offrir en tribut au culte musulman les églises catholiques désaffectées ou en voie de désaffection. L'idée est certes excellente, très vivre-ensemblière, mais elle n'est pas neuve, si l'on en croit Bat Ye'Or, qui, à la page 84 de ses Chrétientés d'Orient entre jihâd et dhimmitude, écrit ceci :
J'ai reçu hier l'épais volume de Bat Ye'Or, intitulé Les Chrétientés d'Orient, et sous-titré entre jihad et dhimmitude. Ce dernier mot à été forgé par Béchir Gémayel en 1982, apprend-on dans l'avant-propos, c'est-à-dire par un homme bien placé pour savoir ce que l'on peut attendre des musulmans lorsqu'on est chrétien et, circonstance aggravante, libanais.
Au fond, savoir qui, de Nicolas Sarkozy ou du candidat socialiste, sera le prochain président de la République n'a pas grand intérêt, et ce n'est pas avec ça qu'on arrivera à me faire soulever une paupière. Car, quel qu'il soit, ce président sera mis en place pour nous vendre plus d'Europe, plus d'immigration, plus d'associations phobophobes, plus de vigilance anti-réel, etc. ; le tout en gérant au mieux l'après-casse définitive de la France moisie – aucun intérêt.
« Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas » Quel bonheur que cette déclaration du président Mitterrand – je crois bien qu'il l'a prononcée au cours de ses derniers vœux, mais je n'ai pas la patience de vérifier –, que ce splendide aveu de sa foi en l'immortalité de l'âme ! Je n'ai jamais autant aimé cet homme qu'en cette minute-là, jamais à ce point apprécié son sens profond de l'ironie. Car enfin, finir en s'affirmant aussi spirituellement chrétien quand on a porté les espoirs et les valeurs de la gauche pendant plus de trente ans, c'était presque aussi beau et grand que d'avoir toujours refusé de renier son amitié pour René Bousquet, malgré les criasseries des socialo-modernœuds qui, le patron disparu, n'allaient pas tarder à prendre le pouvoir dans les esprits, les reins et les cœurs.
Je comptais revenir sur le petit livre de Jacques Ellul dont j'ai parlé un peu hier. Mais, finalement, comme j'ai enchaîné directement avec son Ce que je crois (Grasset), il me semble préférable d'attendre, d'élargir un peu ma vision avant de me risquer, très éventuellement, au commentaire. Voici toujours un court extrait (p. 15) de l'introduction du livre commencé tout à l'heure – passage qui me semble résonner de façon intéressante :
Le petit livre que j'ai sous les yeux, et dont j'ai commencé la lecture il y a un peu plus d'une heure, s'intitule Islam et judéo-christianisme ; il est dû à la plume de Jacques Ellul, dont il constitue en quelque sorte le testament spirituel, ainsi que le souligne dans sa préface Alain Besançon, puisque le texte principal en fut retrouvé dans ses papiers après sa mort, survenue en 1994.
Du Lys dans la vallée, je gardais le souvenir d'un roman ennuyeux et un peu mièvre, ce qui est loin d'être la norme chez Balzac. Mais, dans la mesure où Alain en parle à plusieurs reprises de façon très élogieuse, dans ce livre, je me suis dit qu'il serait peut-être bon que j'y revienne moi aussi. J'ai fort bien fait.
Voici par quoi commence un billet tout en nuances et subtilités, étalé sur ce blog de déments au lait cru et moulés à la louche :
« Et sinon, t'as prévu de faire quoi, toi, en 2011 ? – Ben… comme tout le monde, hein : je m'indigne, pardi ! – Ah ? Et tu t'indignes de quoi ? – Ça, je sais pas encore, il faut que j'aille voir ce que Papy Hessel en dit : c'est lui qui sait contre quoi on doit s'indigner. Il a appris ça quand il faisait résistant, comme métier. – Résistant ? Tu crois qu'il va falloir s'indigner contre les Allemands, alors ? – Mais non, eh, pomme à l'eau ! Tu penses bien qu'il a dû moderniser le truc, notre presque centenaire. Je l'ai pas encore lu, son opuscule, mais je suppose qu'il doit nous y expliquer que Sarkozy rime avec nazi, quoi, en gros. – C'est vrai que ça rime... – Ah ben, dis : c'est quand même un spécialiste, Pépère ! Il sait les reconnaître, lui, les vrais nauséabonds, même quand ils planquent leurs uniformes vert-de-gris pour se déguiser en méchants Israéliens ou en président de la République française : il a l'pif, l'ancêtre… – Ouais, t'as sûrement raison. D'ailleurs, je vais peut-être m'indigner un peu avec toi, tiens… Donc, si j'ai bien compris ce qu'il bavoche, l'arrière-grand-père – tu m'arrêtes si je dis une connerie –, on va faire comme lui en quarante, on va prendre les armes contre l'envahisseur et libérer le territoire ? – Mais t'es con ou tu le fais exprès ? C'est les fascistes qui veulent virer l'envahisseur et libérer le territoire ! L'envahisseur, il est gentil de nos jours, c'est Papy qui le dit ! Et il faut lui faire le meilleur accueil et lui présenter nos excuses. – Nos excuses pour quoi ? – J'sais pas trop : on demandera à Papy, il doit savoir, lui. Dès qu'il a fini de s'indigner, on lui en touche un mot. – Cela dit, je voudrais pas paraître inutilement pessimiste, mais j'ai l'impression qu'à force de s'indigner il est en train de nous avaler son dentier, là… »

