jeudi 17 mars 2022

Bombes d'abord, dragées ensuite

Le titre de presse qui, ce matin, me met en joie – une joie “mauvaise”, je le concède volontiers à mes ami-e-s progressisto-bougistes, mais on ne se refait pas à mon âge, le mauvais fond adhère trop aux parois, telle la lie au cul de la bouteille. Bref, le voici : 

« Guerre en Ukraine : des bébés nés par GPA attendent leurs parents dans un abri anti-aérien de Kiev. » 

J'imagine que les dits parents, qu'ils soient 1 ou 2, genrés, dégenrés voire regenrés de frais, ne doivent pas être très pressés d'aller les chercher dans cette un peu trop bruyante couveuse.  Ils le seraient encore moins, d'ailleurs, tous ces sauveurs de planète et de climat, si on leur représentait l'énormité de leur empreinte carbone quand ils iront chercher leur commande en avion, au lieu de l'avoir bricolée à la maison, comme il se pratiquait couramment en des temps fort anciens.

J'ai tout de même une pensée un peu émue pour ces petits humains qui auront connu leur baptême du feu avant leur baptême tout court. Bien que, comparé à ce qui les attend sûrement, ce ne soit là que petite bière, simples hors-d'œuvre.

Ou, si l'on préfère : zakouskis.

mercredi 9 mars 2022

Excellence française et point noir sonore

Parvenu au terme de sa cinquième et dernière saison, je puis le proclamer officiellement : Le Bureau des légendes est une excellente série française. Et Dieu sait que je n'aurais jamais pensé pouvoir un jour lier ensemble ces deux adjectifs-là. Si l'on veut absolument chipoter, on pourra ajouter que les saisons quatre et cinq sont plutôt moins réussies que les trois premières, malgré l'arrivée de ce remarquable comédien qu'est Matthieu Amalric (photo). Mais enfin, on reste à niveau plus qu'honorable.

Il y a pourtant un point noir ; un gros, un énorme point noir. Je veux parler du presque incessant martèlement électronique que, par un abus de langage incompréhensible, on continue d'appeler “musique”. Cela relève, notamment dans les deux dernières saisons, de la torture auditive, de l'abrutissement mental. Les individus produisant les sons d'une morne et insigne laideur que l'on inflige au malheureux téléspectateur, s'il n'a pas la chance d'être en situation de non-entendance, devraient relever du tribunal pénal de La Haye, voire d'un insondable et perpétuel Guantanamo.

L'auteur de cette immonde tympanisation contrainte est un certain Robin Coudert, dit Rob (car ces gens-là n'ont honte de rien et signent leurs vils méfaits en se rengorgeant). Je me prononcerais volontiers, dans le cas de ce triste et bruyant sire, pour une pendaison par les gonades jusqu'à l'arrachement terminal. 

En attendant l'exécution de ce juste châtiment, je vais toujours maudire sa descendance jusqu'à la septième génération. Car il est juste et bon que les crimes des pères retombent sur la tête de leurs rejetons.

Tout cela étant dit – et ça m'a fait un bien fou ! –, ne manquez pas la série si jamais elle repasse à portée de vos yeux. Série qui relève presque du miracle, dans la mesure où les femmes n'y sont pas plus féministes ni gouines que ma voisine et ma boulangère, que les personnages masculins ne sont pas pédés non plus ; en tout cas, s'ils le sont, ils ne viennent pas à l'avant-scène nous concasser les burettes avec leur amusante particularité sexuelle, préférant se concentrer sur leur boulot – qui n'est pas facile tous les jours, croyez m'en – que de venir chouiner parce qu'on les discrimine. 

Dans le même esprit, et maintenant que j'y pense, on ne croise qu'une seule “racisée”, qui a en outre le mauvais goût de ne jamais se plaindre de l'être, racisée : elle doit être de droite, je ne vois pas autre chose. Du reste, personne, dans l'équipe de ce bureau des légendes, ne semble s'être avisé qu'elle était noire (en plus d'être grosse) : personne pour la stigmatiser, c'en est presque inquiétant. 

Quant aux mahométans que l'on croise çà et là, et l'on en croise beaucoup, on ne peut pas dire que les scénaristes nous dorent trop la pilule à leur sujet. Pour ce qui est de la tolérance, de la paix et de l'amour, ils peuvent aller renfiler burnous et gandouras. Il est vrai que, quand on travaille à la DGSE, on s'intéresse forcément plus aux terroristes qu'aux vendeurs de kebabs, même si l'un n'est pas toujours exclusif de l'autre. 

Mon conseil final : choisissez la version avec sous-titres et mettez le son au minimum. Sinon, Rob risque de vous niquer les esgourdes.

mardi 8 mars 2022

Le cas des Roussel (titre à la Nicolas…)

Cette campagne électorale m'indiffère absolument. Je veux dire que les deux précédentes avaient déjà eu bien du mal à me faire lever une paupière, mais que celle-là bat chez moi tous les records d'apathie, et pas seulement parce que son résultat paraît à peu près acquis : sauf séisme de force 8 ou 9, et encore, notre jeune syndic de faillite sera confirmé dans ses impuissances.

 Dans le marigot des prétendants, le seul personnage réussisant à m'arracher un pâle sourire est ce Fabien Roussel, qui tente de ripoliner de frais le vieux parti stalinien exténué. Du reste, quand on se prénomme Fabien, le moins que l'on puisse faire, il me semble, est en effet de s'encarter au plus vite, histoire d'être bien en phase avec la toponymie parisiano-marxiste.

Pour émerger du néant auquel il paraissait promis, Fabien a trouvé son gimmick, abattu son atout maître en entonnant le refrain “saucisson-pinard” qui rime si bien avec terroir ; sauf qu'il a judicieusement remplacé le ciflard par l'entrecôte, sans doute afin de ne pas trop “faire extrême droite” : l'important était de conserver l'assonance terminale. 

Et voyez le miracle : par la grâce de ce programme en forme de menu du jour, il s'est aussitôt trouvé tout plein de petits socialistes orphelins pour entonner de tonitruants péans en l'honneur de ce Fabien sauveur, ayant opportunément troqué la faucille et le marteau contre le couteau à viande et le tire-bouchon.

Normalement, on devrait rapidement voir les masses populaires affluer de nouveau vers la place du Colonel-Homonyme, et la France d'en bas échanger comme un seul homme ses gilets jaunes contre des serviettes nouées autour des cous – des cous de production, il va sans dire.

mardi 1 mars 2022

Les mousquetaires recrutent

Titre et illustration s'expliqueront 

si on lit le journal de février.

Du moins l'espéré-je…